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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/170

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princesses de science

— Sacré Boussard !

Ils n’en disaient généralement pas davantage, mais ils étaient béants d’enthousiasme, et l’admiration se propageait.

Boussard trouvait chez ses grands collègues une sympathie plus raisonnée. Tous lui firent fête, et les Herlinge donnèrent en son honneur un dîner de dix-huit couverts, dans leur appartement de l’avenue Victor-Hugo.

Thérèse et son mari, ce soir-là, furent en retard. La robe que la jeune femme s’était commandée pour la circonstance n’arrivait pas. En rentrant de l’hôpital, à cinq heures, après la contre-visite, Thérèse dut envoyer sa femme de chambre chez la couturière. Celle-ci s’affairait à finir les manches ; elle s’excusa : « Madame Guéméné, aussi, n’était pas une cliente ordinaire ; elle avait manqué trois essayages : il avait fallu s’en tirer tant bien que mal !… » Un fiacre attendait à la porte. On y fit monter deux ouvrières avec la robe inachevée qu’elles faufilèrent sur Thérèse, posant des épingles de droite et de gauche pour assujettir les plis. C’était une simple tunique de soie vert bronze, à reflets. Le beau corps de Thérèse s’y moulait superbement. La jeune femme riait, disant qu’elle travaillait dix heures par jour et qu’essayer des robes n’était point son fait. Et le mari, en habit, tout ganté, la regardant, riait aussi, amoureusement.

Quand ils entrèrent dans le salon des Herlinge