Page:Yver - Princesses de Science.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

IV

Thérèse, qui avait passé son doctorat au début de l’année, s’ennuyait de sa longue oisiveté, brûlait de réaliser enfin la vie rêvée, de s’établir. Sa belle et robuste constitution regimba plusieurs jours contre les artifices médicaux et s’obstinait à produire ce lait maternel dont on ne voulait pas. Sa santé en souffrit. Cependant Fernand avait choisi une nourrice. Quand il l’eut amenée, qu’il présenta cette mamelle épaisse de plébéienne à la petite bouche du bébé, Thérèse, qui l’observait de son lit, le vit blêmir. Elle aussi en avait bien quelque chagrin.

— Que veux-tu, mon pauvre chéri ! murmura-t-elle, il le fallait.

Il la regarda, les yeux si mornes, si froids, qu’elle se tut ; et elle retomba dans le creux de l’oreiller