de sa théorie. Guéméné ne répondit rien tout d’abord. Une marchande de fleurs s’avança, leur proposa des héliotropes en pots dont les houppes violettes jetaient dans l’air un parfum d’encens qui rappelait l’église. À la fin, Guéméné prononça :
— Eh bien… cela suffit… je n’insisterai plus. Adieu.
— Mon pauvre Guéméné ! murmura Thérèse, en lui serrant la main dans un mouvement de pitié qui offensa le jeune homme.
— Laissez ! fît-il en se redressant avec effort, moi, je tâcherai d’avoir les énergies qu’il faut pour vaincre l’amour.
Elle eut comme un geste pour le retenir encore, mais il la salua et, faisant volte-face, reprit le quai dans la direction de l’Île Saint-Louis.
Une diversion pénible l’attendait à la maison et vint l’arracher à ce marasme où son cerveau courait un danger insidieux et certain. Son domestique lui remit le « petit bleu » suivant où les mots couraient illisibles et fous :
Ma pauvre amie n’est plus ; viens me voir.
Dans l’état de sensibilité fiévreuse et exaspérée où l’avait mis sa rude résistance à son amour,