quartier avant l’enterrement, venait également d’arriver, à pied, haletante. Elle s’épongeait le front et disait à Thérèse, avec son ordinaire vulgarité :
— Ah ! ma chère, je sue !…
Thérèse, qui de la piété enseignée par sa mère n’avait gardé qu’un déisme imprécis et respectueux, s’agenouilla, mais elle ne savait pas prier. Elle pensait peu à la morte ; elle cherchait des yeux Guéméné, sans le découvrir, de l’autre côté du catafalque.
Presque aussitôt, d’ailleurs, commença la débandade de l’assistance. Et ce fut à la sortie, auprès du veuf, que Thérèse vit soudain Fernand Guéméné. Ils se regardèrent tous deux avec une sorte d’angoisse ; elle lui tendit la main, qu’il serra sans chaleur, cérémonieusement. Jusque sous le portail dentelé, jusque dans l’étroite rue des Prêtres-Saint-Sévérin, Thérèse gardait, par tous ses membres, un petit tremblement.
— Venez, venez, ma chère, voici une voiture vide.
Et madame Adeline, officieuse, la fit entrer, presque de force, dans un de ces carrosses de deuil dont la file s’avançait lentement devant le portail. Elles y étaient à peine installées, y arrangeant encore leurs jupes, qu’un visage hâve, presque funèbre dans l’encadrement d’une barbe souple peu cultivée, apparut à la portière.
— Y a-t-il une place pour moi ?