Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans

La bibliothèque libre.

TABLE DES MATIÈRES

(ne fait pas partie de l’ouvrage original)

Les Normands sur le Mississipi 1682-1727.
Introduction à la relation du voyage des fondatrices de couvent des ursulines de la Nouvelle-Orléans. 
 5
II. 
 7
III. 
 18
IV. 
 30
V. 
 34
VI. 
 41
VII. 
 51
VIII. 
 55
IX. 
 58


LETTRE À l’Orient, ce 22. de Février 1727. 
 1
LETTRE à la Nouvelle Orléans, ce 27ième Octobre 1727. 
 24
Relation à la Nouvelle Orléans, ce 27ième Octobre 1727. 
 41
LETTRE à la Nouvelle Orléans, ce premier janvier 1728. 
 83
LETTRE à la Nouvelle Orléans, ce 24ème Avril 1728. 
 87
Notes 
 113
RELATION DU VOYAGE


DES


URSULINES DE ROUEN


À LA NOUVELLE-ORLÉANS.
Exemplaires seulement sont livrés au commerce
Exemplaire N°
RELATION DU VOYAGE

DES DAMES

RELIGIEUSES URSULINES

DE ROUEN

À LA NOUVELLE-ORLÉANS

AVEC UNE INTRODUCTION ET DES NOTES

PAR

GABRIEL GRAVIER

Membre des Sociétés de l’Histoire de France et de l’Histoire de Normandie, Secrétaire de la Société Rouennaise de Bibliophiles


MAISONNEUVE ET Cie. QUAI VOLTAIRE, 85.

M.DCCC.LXXII

LES
NORMANDS SUR LE MISSISSIPI
1682-1727.


INTRODUCTION À LA RELATION DU VOYAGE DES FONDATRICES DE COUVENT DES URSULINES DE LA NOUVELLE-ORLÉANS.

Le 6 avril 1682, Robert Cavelier, sieur de la Salle, de Rouen, touchait aux rives septentrionales du golfe du Mexique, après avoir exploré le Haut-Canada, les grands lacs, les vallées de l’Ohio, de l’Illinois et du Mississipi.

Il avait avec lui cinquante-quatre personnes : vingt-trois Français, dont un récollet, dix-huit Mahingans ou Abenakis, dix sauvagesses et trois enfants.

Le 9 du même mois, en présence de sa troupe, au bruit de la mousqueterie, au chant des hymnes de l’Église, il déclarait la France souveraine des contrées qu’il baptisait du nom de Louisiane.

Ce nom de Louisiane n’a été conservé qu’à l’un des plus petits états des États-Unis ; la conquête de Cavelier de la Salle s’étendait du golfe du Mexique aux grands lacs et de FAlleghany aux Monts-Rocheux.

En 1684, l’intrépide normand partit de la Rochelle pour retrouver par mer les embouchures du Mississipi et fonder des établissements qui devaient nous assurer la possession de ses découvertes. Desservi par le commandant de sa flottille, il manqua ces embouchures en janvier 1685 et s’échona an fond du golfe, dans Matagorda Bay, la Bahia del Espiritu Santo des relations espagnoles, la baie de Saint-Bernard on de Saint-Louis de nos ancienpes cartes.

Après avoir lutté virilement pendant deux années, il fut assassiné au coin d’un bois, sur la Trinité, dans le pays des Cenis, par l’un de ses compagnons, le 19 mars 1687[1].

Tandis que ses os blanchissaient dans un hasier, on laissait tomber dans l’oubli son importante découverte ; le Père des Eaux disparaissait de notre cartographie ou n’y figurait plus qu’à des points imaginaires[2].

II.

Mais il y avait alors au Canada un marin d’une valeur exceptionnelle et d’une bravoure à toute épreuve. Son histoire est une suite ininterrompue de faits héroïques, de victoires remportées sur les Anglais. Il se nommait Le Moyne d’Iberville[3]. Il était le second des huit fils de Charles Le Moyne de Longueil, gentilhomme normand, qui s’établit au Canada en 1611[4].

En 1697, après sa brillante expédition de la bais d’Hudson, Iberville se rendit à Paris, auprès du ministre Pontchartrain, et proposa de renouveler les découvertes de Cavelier de la Salle. Le ministre, que la conquête de la Louisiane préoccupait vivement, lui donna le vaisseau In Renommée et le fit escorter jusqu'à destination par l François, que comunandait le marquis de Châteaumo- rand.

Le 27 janvier 1099, il découvrit les côtes de la Floride. Quatre jours après, il prit terre à l'embouchure de la Mo- bile, non loin du village de Maville, où 2,500 Floridiens furent égorgés par Soto. Il se rendit ensuite à la rivière des Pascagoulas (Chicasawhay), dans la baie de Biloxi, à pen le distance de la petite colonie espagnole de Pensacola. Il en partit sur deux biscayennes, approvisionnées pour vingt jours, avec ses frères Sauvolo et Bienville, un récol- let et quarante-huit hommes, dans le but de découvrir le Mississipi (1). 11 arriva aux embouchures de ce fleuve le 2 par l'abbé Faillon, b. 1, pp. 204, 205, passim; t, u, passim. Ville- marie, 1805. Nouvelle Biographie générale de Firmin Dicht, art Le Moyar d'Iberrille, par M. P. Levot).

Charles Le Morne était sans doute possesseur d'Iberville, hameau de la commune de Thil-Manneville, ancien fief appartenant aujourd'hui à la famille Le Bourgeois, de Dieppe. (Communication de M. l'abbé Cochet.) - (1) Les Espagnols l'appelaient Rio de la Palisada (Narcía. Ensayo cronologies, p. 318, c. 2); - Rio grande ou Chicagua (Garcilaso de la Vega, Historia del Adelantado Hernando de Soto, p. 203, et passim). Madrid, 1723. Cavelier de la Salle le nomma Colbert (Pr. verb. de la prise de possession de la Louisiane à l'embouchure de la mer au yolphe du Mexique, par le sieur de la Salle, le 9 acril LAM mars 1609[5]. guidé par la quantité prodigieuse de bois flottant que le fleuve arrache à ses rives et que les courants du golfe entrainent à des distances considérables[6].

Il s'engagea dans les méandres du fleuve et les remonta tantôt à la rame, tantôt à la voile, Comme je l'ai lit ail- leurs[7], il voyait, à droite et à gauche, des disserts, des champs de cannes, d'épaisses forêts qui semblaient con- temporaines de la création, mais pas un village, pas ute hutte qui pât lui servir d'indication. Il trouvait que les dess criptions du P. Hennepin et de Tonty ne répondaient pas au paysage qu’il avait sous les yeux[8] et commençait à désespérer quand, à la hauteur de la tribu des Qninipissas. il vit, endormi sur le rivage, un jeune homme qui portait au cou un bréviaire relié en chagrin noir. Sur la première page de ce livre se trouvait le nont de l’un des compagnons de Cavelier de la Salle of la date de 1682.

Un instant après, le chef des Quinipissas Ini remit une lettre qu’il avait regne de Tonty, le 20 mars 1685, pour M. de la Sale, gouverneur de la Louisiane. Dans cette lettre, Tonly informait son chef que, pour le voir et lui venir en aide, il avait fait le voyage du fort Saint-Louis des Illinois ; qu’il avait exploré trente lieues de côtes de chaque côté du Delta : que, désespérant de le rencontrer, il avait porté plus avant dans les terres, parce que les eaux l’avaient renversée, la colonne plantée en 1082 sur les rives du Mississipi[9].

Rassuré par cette lettre, Iberville revint à la baie de Biloxi, construisit un fort, dont il donna le comman- dement à Sauvole, et repartit pour la France,

Pendant son absence, Bienville rencontra, dans un anneau formé par le Mississipi, à vingt-cinq liones du golfe, une corvette anglaise de douze camous qui faisait une reconnaissance. Le jeune feier se trouvait presque seul ; comme s’il avait eu derrière lui beaucoup de monde, il donna l’ordre au capitaine anglais de se retirer de suite. L’anglais partit, tout en proférant une vaine musunce de retour. Ce trait d’audace de Bieuville valut à l’endroit du fleuve où se passa l’affaire le nom de Détour-anta- Anglais[10].

Les Anglais de la Caroline faisaient aux Chicassas ef aux Illinois le trafie des esclaves et des polleteries. Ils s’efforçaient en même temps de soulever ces tribus contre nous. Le gouvernement anglais faisait ouvertement des préparatifs pour nous chasser de la Louisiane et s’em- parer du cours du Mississipi. Il avait pour but des’assurer un débouché sur le golfe du Mexique et de se débarrasser des Protestants français qui s’étaient mis sous sa protec- tion.

Ceux-ci, de leur côté, las des mauvais traitements qu’on leur faisait subir, demandaient avec instance à repasser sous l’autorité de Louis XIV. Ils promettaient de funder et de défendre une colonie florissante, fidèle à la couronne. à la seule condition qu’on leur accorderait la liberté de conscience. Le vieux roi, persistant dans le fatal ordre d’idées qui avait amené la révocation de l’édit de Nantes, refusa « de souffrir dans son royaume, ni dans les colo- uies qui en dépendoient, l’autre religion que la sienne. La même demande, renouvelée sous la Régence, fut encore repoussée[11]. Le duc d’Orléans répétait, par politique, les erreurs grossières que Louis XIV avait commises par exces de dévotion.

Les Espagnols s’efforçaient, de leur côté, de nous faire abandomer nos projets d’établissement sur le golfe, dont ils se prétendaient les seuls et légitimes maîtres en vertu des excursions de Ponce de Léon, de Pamphile de Narvaez, de Soto, surtout de la fameuse bulle pontifi- cale inter cretera du 1 mai 1493. Iberville fut-il dupe de la politique astucieuse du gouverneur de Pensacola ? On pourrait le croire car, mène après avoir vu le pays des Natchez, si beau, si bien situé pour une tête de colonie, il vint s’établir dans l’ile Massacre[12] et la baie soblonneuse de Biloxi.

Quand il apprit, à son retour de France, la tentative et les intrigues des Anglais, ils construisit, à l’entrée du Mississipi, un petit fort dont il donna le commandement à Bienville.

Des pionniers d’une autre sorte travaillaient alors à l’établissement dans la Louisiane de la puissance française et de la religion chrétienne : c’étaient les Jésuites. Ces pères avaient fini par adoucir l’humeur belliqueuse des Hurons et par les soumettre à la discipline religieuse. Ils avaient dans leur pays sept petites églises assez prospères[13] qu’ils considéraient comme le noyau de l’empire dont ils rêvaient la fondation dans l’Amérique du Nord.

Mus par la charité chrétienne, désintéressés pour eux-mêmes, ambitieux pour leur Ordre, ils furent courageux, patients, dévoués jusqu’au martyre. Ils firent ainsi pénétrer peu à peu dans le désert l’Evangile et la civilisation.

Mais les Iroquois ne pardonnaient pas à la race huronne d’avoir autrefois dominé dans le Nord et moins encore d’être devenue chrétienne. Ils avaient juré de l’exterminer et lui faisaient une guerre incessante, la décimaient, la chassaient de désert en désert, de forêt en forêt. Les années 1610 et 50 virent la fin de cet horrible drame. Des 30 à 35, 000 Hurons qui viraient autour des Jésuites, dans Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/15 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/16 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/17 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/18

III.

Alors tout entier à la guerre, le ministère ne pensait plus à la colonisation de la Louisiane. Crozat, sans se rendre compte de la situation, sans même ajouter foi aux renseignements de ceux qui connaissaient le pays, sollicita la concession du commerce de cette colonie[14].

Antoine Crozat, marquis du Châtel, était alors le plus riche et le plus habile négociant de France. Saint-Simon parle de lui avec beaucoup de détain, sans lui rien repro- cher cependant que d’être cordon bleu et d’avoir fait une immense fortune dans la banque et la marine[15].

Sa demande fut admise par édit du 14 septembre 1712. Dans le préambule de cet acte, Louis XIV rappelle les découvertes de Cavelier de la Salle, les entraves apportées par la guerre à la colonisation de la Louisiano, les connaissances de Crozat dans le commerce et la marine, l’espoir qu’il fonde sur l’habileté de ce financier, et termine par ce passage, qui mérite d’être cité textuellement parce qu’il fait connaître l’importance de la concession et donne Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/20 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/21 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/22 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/23 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/24 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/25 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/26 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/27 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/28 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/29 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/30

IV.

Les lettres-patentes en forme d’édit octroyées à la nouvelle compagnie sont datées du mois d’août, l’an de grâce 1717. »

Cette compagnie avait, pour vingt-cinq ans, le monopole du commerce de la Louisiane et du Canada[16]. In propriété perpétuelle des terres, ports, havres, côtes, îles de la Louisiane, avec droit seigneurial et de justice. Elle devait seulement faire hommage au roi et donner, à chaque changement de règne, une couronne d’or du poids de 30 mares[17]. Elle avait le droit de déclarer la guerre. faire la paix[18], de bâtir des forts, châteaux, places, et d’y tenir garnison, de lever des troupes en France[19]. d’établir des gouverneurs et autres officiers[20], de nommer des officiers de justice et des conseils souverains[21]. Ses navires pouvaient faire la chasse aux navires étrangers et même français qui allaient à la Louisiane sans son autorisation[22]. Ses marchandises étaient exemples des droits de douane, de péage, travers, passage, etc.[23].

Avec de pareilles conditions, elle était maîtresse absolue de ses mouvements. Le succès dépendait d’elle.

Elle eut à sa tête le fameux financier Jean Law de LaurisPage:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/32 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/33 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/34 ner. On continue à y faire des déchargements. Cela retordera l’établissement de cette colonie et nous jette daus de grandes dépenses à cause de l’éloiguement de Tile aux Vaisseaux qui est à cinq lieues de la grande terre, où nous sommes établis, et pour les dócharger « nous sommes obligés d’y envover des traversiers qui, à leur retour, ne peuvent approcher de terre que de trois quarts de lieue. On envoie ensuite des chaloupes pour décharger ces traversiers et ces mêmes chaloupes échouent à près d’une portée de carabine au large[24]. Cependant, ajoute Charlevoix, la capitale de la colonie resta sur cette côte cinq ans entiers, ce qui semble démon- frer que l’on se bornait alors au commerce que l’on pou- vail faire avec les Espagnols[25].

C’est néanmoins en cette mênte année 1717 que la Nou- velle-Orleans Tut fondée.


V.

Depuis dix-huit ans qu’il habitait la Louisiane, Bienville en avait appris la géographie et l’hydrographie. Il savait que les navires du plus fort tonnage pouvaient remonter le Mississipi jusqu’au pays des Natchez. Il avait Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/36 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/37 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/38 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/39 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/40 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/41 sauvé les nègres et les ouvriers en les débarquant sur de beaux terrains. Au lieu de cela, tout se consomme sans profit. Forcés d’aller au Biloxi chercher des bras et tout ce dont ils ont besoin, les anciens colons se trouvent fort gênés et limitent leurs exploitations.

Il annonçait en outre que, en compagnie du P. Charlevoix, il avait sondé les embouchures et les avait trouvées plus sûres et plus profondes que lors de sa première visite ; que, devant la Balise, susceptible de recevoir un fort et. des magasins, on pouvait mettre quinze à vingt vaisseaux à l’abri de la mer et des vents[26].

Le jour où la Compagnie des Indes, répondant aux instances de Bienville, couronna la Nouvelle-Orléans capitale, la colonie louisianaise fut définitivement fondée.

VI.

En 1722, l’évèque de Québec, d’accord avec la Compa- gnie, divisa la Louisiane en trois juridictions spirituelles desservies par les Capucins, Ies Carmes et les Jésuites[27]. Les Capucins, dit Bossu, » « sont les premiers moines « qui passerent à la nouvelle Orléans en 1723 comme « Missionnaires. Le Supérieur est Curé de la Paroisse ; Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/43 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/44 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/45 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/46 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/47 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/48 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/49 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/50 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/51 on chanta le tedeum, entendismes la Ste Messe et « communiasmes, puis apres nous vinmes saluer M'. le gou« verneur en sa maison. » Dans sa relation de 1639, le P.Paul Le Jeune ajoute qu'elle ont baisé la terre, qu'elles étaient aussi fraîches et aussi vermeilles que quand elles partirent de France et que le canon retentit de tous côtés.

Après une courte visite dans les villages de la banlieue de Québec, nos religieuses commencèrent, les unes à soigner les malades, les autres, à instruire les enfants[28].

VII.

Ainsi, au nord comme au sud, quand les découvreurs et les pionniers ont pris possession du sol, elles viennent avec un catéchisme et un abécédaire, transmettent aux sauvagesses notre langue, nos moeurs, notre foi, préparent l'as-similation des races indigènes à la race française.

Ceux qui les demandent ne pensent, pour la plupart, qu'à la satisfaction d'un besoin présent, personnel ; elles voient plus loin parce qu'elles savent que leur mission est Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/53 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/54 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/55 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/56 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/57 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/58 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/59

J’adresse les plus vifs remercîments :

À M. Boimare, qui m’a fourni une copie du texte et un grand nombre de documents précieux et inédits sur la fondation de la Nouvelle-Orléans ;

À M. Paul Baudry qui, en me confiant obligeamment son exemplaire de l’édition originale, m’a permis de donner à mon couvre toute la perfection possible ;

À M. Charles de Beaurepaire, à qui je dois particulièrement de la reconnaissance pour ses démarches et ses bienveillantes communications ;

À M. Ed. Frère et à M. Gosselin, qui ont eu la honté de mettre à ma disposition des ouvrages et des pièces du plus grand intérêt.

GABRIEL GRAVIER.

ROUEN, le lo avril 1872. Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/64

LETTRE
À l’Orient, ce 22. de Février 1727.

Mon cher père,

J’ai reçû toutes les Lettres que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, vous me demandez un détail exact de tout ce qui ſ’eſt paſſé dans nôtre route, c’eſt un effet de vôtre bonté de vous interreſſer à ce qui nous regarde. Il eſt juſte de contenter vos deſirs pour vous ſatiſfaire : Voici un eſpéce de Journal de nôtre marche depuis Roüen juſqu’à l’Orient, Ville Maritime de Baſſe Bretagne proche le Port-Loüis.

Vous le ſavez, mon cher Pere, & je croi avoir déja eu l’avantage de vous le mander, c’est le Révérend Pere de Beaubois de la Compagnie de Jesus, qui a formé le noble projet de nôtre établifsement à la nouvelle Orleans, ce Missionnaire est plein de zéle, & de sagesse ; vous ne sçauriez croire combien il a eu d’obstacles à surmonter pour faire réüssir son entreprise ; il en est cependant heureusement venu à bout avec le secours du Ciel.

Vous sçavez encore, mon cher Pere, que nos Révérendes Meres, je veux dire Madame Tranchepain, choisie pour être la Supérieur, Madame Jude pour Mere Assistante, & Madame le Boullenger pour Dépositaire, se rendirent à Paris long tems avant nous pour contracter au nom de notre petite Communauté avec Messieurs de la Compagnie des Indes, ces Messieurs trés-zélez pour la Religion, en ont usé avec nous de la maniere du monde la plus gratieuse, la fondation nous paroît également solide & avantageuse.

Les affaires qui concernent nôtre établissement, étant réglées à Paris, nôtre Révérende Mere Supérieure en partit avec ses deux chéres Compagnes pour se rendre à Hennebon, il convenoit de prendre des mesures avec le Révérend Pere de Beaubois, l’habille conducteur de toute cette entreprise, ce Révérend Pere étoit à Hennebon, Ville peu éloignée de l’Orient, où il attendoit le départ d’un Vaisseau qui devoit incessamment mettre à la voile, nos Révérendes Meres eurent le bonheur de l’y trouver, mais elles ne pûrent conférer avec lui que pendant peu de jours ; ce Révérend Pere fut obligé de l’embarquer, il méne avec lui une bonne recrüe de fameux Missionnaire, je les crois à present être bien prés de la Louisienne, pays fortuné aprés lequel je soûpire comme aprés la Terre de promiffion, je voudrois de tout mon cæur être déja dans le Monastére qu’on nous y bâtit.

Vers le dix-huit d’Octobre 1726. nous reçûmes ordre de nous rendre à Paris, le jour de nôtre départ fut fixé au vingt quatre du même mois, si je parus vous quitter, mon cher Pere, ma chere Mere, & toute ma famille, d’un œil fec, & même avec joye, mon cæur n’en fouffroit pas moins, je vous avouërai que j’ai éprouvé dans ces derniers momens de rudes combats, mais enfin le facrifice est fait, & je me fçais bon gré d’avoir obéï au louverain maître de notre destinée, il n’est point nécessaire de vous répéter toutes les marques d'amitié que j'ai reçûës des Dames Religieuses Ursulines de Rouen, & en particulier des Dames de Vigneral & de Lamberville, qui sont à la tête de cette aimable & illustre Communauté, il me suffit de vous assurer que je n'en perdrai jamais le souvenir, ici va commencer notre Journal, fi je ne vous dis rien capable de piquer la curiosité, j'aurai du moins le mérite de l'obéïssance, vous voulez du détail, je tâcherai de ne rien omettre.

Le Jeudi vingt-quatre Octobre 1726. je partis de Roüen dans le Caroffe de Paris, j'avois pour compagne ou plûtôt pour conductrices deux Dames Religieuses Ursulines, qui devoient faire une partie de la nouvelle Communauté, l'une étoit la Mere de Saint François Xavier Religieuse Ursuline du Havre, l'autre étoit Madame Cavelier de Roüen Religieuse Ursuline d'Elbeuf, toutes deux d'un caractére assez différent, cependant toutes deux d'un aimable commerce, nous dinâmes à Fleury, & nous fümes coucher à Saint Clair, nous y arrivâmes trés-tard, les chemins étoient si mauvais que nous fûmes contraints de faire plus de deux lieuës de nuit, je vous avouërai que Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/70 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/71 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/72 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/73 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/74 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/75 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/76 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/77 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/78 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/79 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/80 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/81 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/82 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/83 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/84 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/85 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/86 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/87 & la fanctification de vos ames, je vous demande en grace de ne pas oublier une fille, qui fera toute fa vie, avec le plus profond refpect & la plus parfaite reconnoiffance,

MON TRES-CHER PERE,

Votre trés-humble & trés-obéïffante

Fille & fervante HACHARD

de Saint Stanillas.

APPROBATION.

J'ai lû par l'Ordre de Monſieur le Lieutenant Général de Police, la Premiere Lettre d'une Dame Urfuline: je n'y ai rien trouvé qui puifſe en empêcher l'impreffion, à Rouen le 10. Juin 1728.

LE GROS.

Vů l'Approbation du Sieur le Gros, permis d'imprimer à Rouen, ce 10. Juin 1728. DE HOUPPEVILLE. Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/89 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/90 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/91 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/92 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/93 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/94 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/95 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/96 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/97 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/98 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/99 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/100 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/101 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/102 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/103 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/104

APPROBATION.

J’ai lû par l’Ordre de Monſieur le Lieutenant Général de Police, la ſeconde Lettre d’une Dame Urſuline, je n’y ai rien trouvé qui puiſſe en empêcher l’impreſſion. À Roüen le 10. Juin 1728.

le Gros.

Vû l’Approbation du Sieur le Gros, permis d’imprimer à Rouen, ce 10. Juin 1728.

DE HOUPPEVILLE.

RELATION.
À LA NOUVELLE ORLÉANS

Ce vingt-ſeptième Octobre 1727.

Vous m’avez témoigné, mon cher Pere, ſouhaiter d’avoir une Relation de notre Voyage, c’eſt un effet de votre bon cœur, de prendre interêt à ce qui nous regarde, s’en eſt un de ma reconnoiſſance de vous contenter en tout ce que je pourrai, voici une confeſſion généralle de tout ce qui s’eſt paſſé depuis mon départ de France, voyez combien je fuis fidéle à vous rendre mes comptes.

Nous nous Embarquâmes le vingt-deuxiéme Février 1727, dans le Vaiſſeau de la Gironde commandée

par Monſieur de Vauberci, le ſecond Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/107 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/108 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/109 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/110 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/111 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/112 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/113 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/114 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/115 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/116 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/117 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/118 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/119 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/120 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/121 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/122 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/123 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/124 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/125 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/126 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/127 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/128 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/129 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/130 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/131 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/132 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/133 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/134 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/135 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/136 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/137 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/138 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/139 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/140 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/141 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/142 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/143 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/144 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/145 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/146 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/147

LETTRE A LA NOUVELLE ORLEANS, Ce premier Janvier 1728.


MON CHER PERE.

Je viens d'apprendre que le Vaiſſeau nommé les deux Freres va partir pour aller en France, je profite de cette occaſion pour vous ſouhaiter, ainſi qu'à ma chere Mere, Freres, & Sœurs, une bonne & heureuſe année, je prie chaque jour le Seigneur qu'il vous conferve en parfaite ſanté.

Vous devez avoir reçu un pacquet de mes Lettres, avec une Relation de tout notre Voyage, que je vous envoyai le vingt fept Octobre dernier Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/149 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/150 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/151

LETTRE
À LA NOUVELLE ORLÉANS
Ce vingt-quatrième Avril 1728.


MON TRÈS-CHER PÈRE,

J’ai reçu avec bien du plaiſir les deux Lettres, que vous avez eu la bonté de m’écrire, dattées des douze & vingt Aouſt 1727. vous me demandez une explication de l’état du Pays, la ſituation de nôtre Ville, & enfin tout ce qu’on peut apprendre de ces lieux ; mais j’eſpére avoir ſuffiſament prévû à votre intention, par la Relation exacte des petites avantures de tout notre Voyage & de notre arrivée ici, que je vous ai envoyé au Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/153 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/154 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/155 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/156 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/157 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/158 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/159 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/160 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/161 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/162 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/163 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/164 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/165 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/166 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/167 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/168 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/169 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/170 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/171 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/172 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/173 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/174 Page:Relation du voyage des dames religieuses ursulines de Rouen à la Nouvelle-Orléans (microforme) (IA cihm 05138).pdf/175

Je pric tous les jours le Seigneur il vous conferve tous en parfaite fanté, & fu. u plus profond de mon coeur trés-refpectueuſement,

MON CHER PERE,

Votre trés-humble & trés-obéïffante Fille & Servante HACHARD, de Saint Stanillas.

Permis d'Imprimer à Rouen ce 2. d'Octobre 1728.

DE HOUPEVILLE.

NOTES.

I

Memoire concernant l’église de la Louisiane (1722-1728), du 21 novembre 1728.

Par ordonnance de Messieurs les Commissaires du Conseil du 16 Mai 172, rendue sur le consentement de M. l’Evêque de Quebee, la province de la Louisiane fut divisée en trois ju- ridictions spirituelles.

La premiere devoit comprendre tout le pays qui se trouve en remontant de llenve St. Louis depuis la mer jusques à la hauteur de l’entrée de la riviere d’Ouabache dans le fleuve St. Louis ; Et toute la partie de l’ouest de ce fleuve dans ladite étendue de Pays. Les églises et les missions de cette juridiction devoient être desservies par les capucins et leur supérieur de- voit toujours être grand vicaire de M. l’Evéque de Quebec dans ce département et resider à la Nouvelle Orleans.

La seconde juridiction devoit s’étendre sur tout le pays qui se trouve dans le haut de la province depuis la riviere d’Oua- luche, et devoit appartenir aux Jesuites dont le supérieur résidant aux Illinois devoit toujours être aussi grand vicaire de M. l’Evêque de Quebec dans cette partie.

La troisième devoit s’étendre sur tout le pays qui se trouve à l’est du fleuve depuis la mer jusques à Ouahache et devait être donnée aux Carmes dont le supérieur seroit également grand vícaire et se tiendrait ordinairement à la Mobile.

Dans la même année 1722, les Capucins prirent possession de leur district.

Les Jesuites étoient déjà établis depuis longtemps dans te leur.

Les Carmes étoien à la Mobile, mais M. l'Evêque de Quebec pen satisfait de leur conduite, réunit leur juridiction a celle des Capucius par ordonnance du ty decembre 1722, et ils repasserent en France.

Au mois de decembre 1723, la Compagnie jugeant que les Capucins ne pouvoient fournir assez de religieux pour remplir toutes les cures et toutes les missions dans une partie aussi vaste que celle qui venoit de leur être donnée, fit borner leur juridiction aux Natchez, leur laissant tout le pays depuis ce poste en descendant le fleuve, tant à l'ouest qu'à Fest; et don- nant le surplus aux Jésuites, qui, dans ce département, avoient pour cooperateurs deux prêtres des missions étrangères.

Cette disposition effraya les Capucins, ils demanderent sureté pour ce qui leur restoit; quoique ce qui leur restoit comprit une tres grande étendue de pays et le plus peuple. La Compagnie pour les tranquilliser expedia, le 27 Juin 1725, une ordonnance portant que toutes les cures et missions établies et à établir dans le pays reservé en dernier lieu aux Capucins se- rolent par eux remplies sans qu'il put y être placé aucuns autres religieux ni prêtres, si ce n'étoit de leur consentement. Ce qui fut selon leur desir confirmé par un brevet du Roi du 25 Juillet 1725.

Mais les Capucins avoient plus de zele qu'ils ne pouvoient fournir de monde. La paroisse de Champagne d'où viennent ceux de la Louisiane est petite et sterile en sujets. La Com- pagnie donc voyant qu'ils ne donnoient pas autant de religieux qu'il etoit necessaire pour remplir les postes ecclesiastiques de deur district. et sachant d'ailleurs qu'ils étoient peu propres aux missions chez les sauvages, jugea qu’il falloit absolument établir un nouveau partage, qui convenant au caractère et aux talents particuliers des deux ordres, rendit desormais invariable leur état. Elle prit le parti de fixer dans tous les postes françois Tes Capucins, et de charger les Jesuites de la conduite spirituelle des sauvages, sous le bon plaisir de l’évêque de Quebec, quí a fort approuvé cet arrangement par ses lettres.

En consequence elle passa un traité, le 20 fevrier 1726, avec les Peres Jésuites. par lequel ils s’engagerent de fournir des missionnaires, non seulement dans tous les lieux de leur district, mais encore chez les nations sauvages, où il seroit de l’interèt de la religion et de l’Etat de les établir dans l’étendue auparavant attribuée aux Capucins.

On ne put se dispenser d’accorder par ce traité au supérieur des missions jesuites un hospice à la Nouvelle Orlows. Il ne scauroit recevoir que là ce qui vient de France pour ses mis- sions. Ce n’est que cette residence là non plus qui le mette a portée de rendre compte au commandant general et au Con- seil de ce que ces missionnaires lui apprennent touchant les dispositions des sauvages, dont l’amitié fait notre sureté. Mais la Compagnic n’accorda cet hospice au supérieur des Jesuites qu’à condition qu’il n’y feroit aucunes fonctions ecclesiastiques sans le consentement des Capucins.

Au mois de decembre 1726, il partit de France le nombre de Jesuites necessaire pour remplir les missions qu’ils étoient convenus d’établir. Leur arrivée à la Nouvelle Orleans et la publication de leur traité causerent d’abord aux Capucins beaucoup de jalousie : mais comme cette jalousie étoit mal fondée, on leur fit bien entendre raison et tout auroit été tranquille si le P. de Beaubois, supérieur des missions jesuites, eut été ponctuel à tenir ses engagements. Il étoit convenu en dressant les articles de traité avec la Compagnie de la condition espresse qu’il ne feroit a la Nouvelle Oricans aucune fonction ecclesiastique sans le consententent des Capucins. Il avoit signé avec ses supérieurs le même traité portant cette condition. Il avoit promis à M. de Mornai, alors coadjutenr et aujourd’hui évéque de Quebec, de s’y conformer fidelement. Il avoit enfin Cerit au P. Raphaël supérieur des Capucins, qu’il alloit bientost se rendre à la Nouvelle Orleans, pour y vivre en simple parti- culier : Et cependant, pendant tout ce temps-là, il faisoit agir à Quebec auprès de l’évèque pour se faire accorder la qualité et Fautorité de son grand vicaire, même pour la Nouvelle Orleans.

Arrivé dans cette ville avec la réponse de l’evéque, qui n’étoit tout au plus qu’un simple acquiescement à sa demande, il pre- tendit que cet acquiescement étoit un ordre absolu, un com- mandement de maitre. Il déposa sur ce pied là au greffe public la lettre du prelat : il se porta hautement pour grand vicaire : en exerça les fonctions ; se fit supérieur de la communauté des Ursulines et s’y compara de toute l’autorité. La Compagnie à la preuve de tous ces faits et du scandale qui en resulta ; Et ces preuves sont telles que les supérieurs du P. de Beauvois Ton deposé et revoqué tout simplement après les avoir lues.

Cette revocation étoit d’autant plus necessaire que les capucins demandoient serieusement de repasser tous en France, s1 le P. de Beaubois restoit ; Que M. de Mornai à qui Monseigneur de Quebec avoit conleré toute son autorité sur l’église de la Louisiane exigeont de la Compagniela sortie de ce pere ; Et que M. de la Chaise, avec qui il étoit excessivement brouillé, ne le pouvoit plus souffrir. Suivant les derniéres lettres de M. de la Chaise et celles du P. Raphaël il y avoit tout lien d’esperer une bonne intelligence entre les deux ordres. Le P. Petit qui succéde au P. de Beaubois, étant à ce qu’on assure, d’un caractére tres moderé et trés circonspect.

On croit devoir mettre ici la liste des missionnaires et des lieux où ils travaillent.

CAPUCINS :

Le P. Raphael, Vicaire général de M. l’évêque de Quebec et curé de la ville.

Le P. Hyacinthe, Vicaire. Le P. Cécile, Maître d école Le P. Théodore Le P. Philippe. Le P. Gaspard. Le P. Mathias. Le P. Maximin aux Natchitoches Le P. Philbert. aux Natchez Le P. Victorin, recollet, uni aux capucins aux Apalaches.

JÉSUITES :

Le P. Petit, supérieur Le P. Poisson. à la Nouvelle Orleans 4 aux Chupitoulas au Village Allemand à la Balize à la Mobile à la Nouvelle Orleans aux Akansas à Quabache Le P. Doutreleau. Pe P. Tartarin aux Kaskakias Le P. Le Boulenger Le P. Guimoncau. aux Metchigamias Le P. Soud. aux Yasous Le P. Beaudouin aux Chicachas Le P. Guienne. aux Alibamous.

Le P. Petit était aux Chactas. Il y aura un nouveau inis- sionnaire aux Cafouitas. Messieurs Taumur et Mercier prétres des Missions étrangères sont avec les Jesuites aux Kaokias et Tamarois.

M. Perier s’exprime ainsi sur les Jesuites de la Louisiane dans sa derniere lettre du 14 août 1728. Tout le monde se loge des Jésuites des postes où ils sont. Je dois vous dire qu’ils y font beaucoup de bien. Les postes qui étoient les plus débordés, comme les Alibamous et les Yasous sont tout à fait changés.

La Compagnie ne s’étoit pas bornée à assurer les secours pirituels aux françois et à procurer la conversion des sauvages, elle avoit encore en vue de mettre en règle l’hopital de la Nouvelle Orleans et d’en charger des personnes capables de travailler efficacement au soulagement des malades. Elle chercha donc pendant longtemps des souttes grises, mais les difficultés qu’elle rencontra à en obtenir, la détermina à accepter des propositions que lui fit le P. de Beaubois de lui donner des Ursulines, qui se chargeroient du soin des infirmes.

Le 13 septembre 1720, la Compagnie signa un traité pour L’établissement de six religieuses de cet ordre dans cet hopital[29]. Elle leur laissa en meme temps la liberté de travailler à l’éducation de la jeunesse de leur sexe, mais à condition que le service des malades qui étoit le principal objet de leur mission ne seroit jamais neglige.

Ces religienses arriverent à la Louisiane au mois de juillet 1727 ; le logement de l’hopital ne se trouvant pas en état de les recevoir, on leur donna une maison particuliére, où elles com- mencerent à instruire de jeunes filles avec un succez qui causa beaucoup de satisfaction à la colonie.

Si les ordres de la Compagnie ont été executés leur logement doit être fini à présent. »

(Arch. du Min. de la Mar.)

II.

Extrait d’un placet. du 30 octobre 1721, envoyé au Ministre par l’entremise de Messieurs Perier et Salmon

Le Pere d’Avangour represente que l’établissement des Religieuses Ursulines formé à la Nouvelle Orleans, en 1727. est une œuvre des plus utiles pour la colonie, où estant arrivées elles ouvrirent une ecole publique pour les jeunes filles, qui se trouverent au nombre de 4o, en âge et en état d’y aller tous les jours. Elles prirent aussi 24 pensionnaires, et en 172%. elles se chargerent des orphelines qui se trouverent à la Nou- velle Orleans et aux environs, qu’ellee retirerent et éleverent par charité La Compagnie voulut y entrer dans la saite et or- donna qu’on remit chaque année aux religieuses 150 livres par chaque orpheline qu’elles retireroient sur l’ordre du com- mandani.

L’objet de cet établissement a été d’avoir dans la colona des religieuses pour élever la jeunesse, faire les fonctions d’hos- pitalières et avoir soin de l’hopital.

La Compagnie fixe à six de ces religieuses sis cents livres par an à chacune, outre une gratification de 3.000 livres qui leur intaccordee pour les frais de leur voyage.

Quoique la Compagnie n’en payat que six, elles partirent en plus grand nombre, et n’ont pas été moins de huit. Elles sont surchargées de travail et ont besoin de secours surtout si le projet de l’établissement d’une maison de force a licu.

La Compagnie devoit envoyer cinq ou six autres cette année, on pourroit l’executer de même, sans qu’il en coûte rien au Roi ; la demi année des six religieuses qui va échoir suffisant pour les frais de leur voyage à la Rochelle et de leur embarquement.

Supplie d'ajouter mille livres par an aux trois mille six eens qui leur sont accordées, afin que cette communauté puisse subsister et ne point importuner dans la suite; moyennant laquelle somme elles seront obligées d'entretenir douze religieuses.

Outre cette augmentation qui sera telle que Monseigneur le jugera à propos, elles ne demandent que le passage de leurs religieuses: soit celles qui seront envoyées à la Louisiane, soit celles qui seront obligées de quitter la colonie. et le fret d'un tonneau para.

Elles esperent par une protection particulière la confirmation en frane aleu de la terre qui leur a été concédée à la Nouvelle Orleans et d'étre maintenues dans les droits et privileges de leur institut, comme elles en jouissent en France. Arch. du Min. de la Mar,

III.

L'officier que Madeleine Itachard appelle Duverger se nom- mait Devergés, (V., aux Arch. de Min. de la Mar., un procès- verbal du 15 avril 1731 sur le fort et les accroissements de la Balise.)

IV.

Le P. Doutrelcan, que Madeleine Hachard appelle Doutrelo, fut envoyé en mission aux Illinois. En 1729, il profita de la saison des chasses pour venir régler quelques affaires à la Nouvelle-Orléans. Le pºr janvier 1730, au moment où il disait la messe à l'entrée de la rivière des Yasous, il fut traîtreusement attaqué par les Sauvages. Un de sus serviteurs tomba mort à ses côtés, un autre eut la jambe fracassée par une balle, lui-même fut blessé. Il prit son calice, sa patène et, couvert de ses habits sacerdotaux, se sauva dans une pirogue où se trou- vaient déjà deux de ses compagnons. I atteignit sans autre accident sa destination, mais non sans avoir été longtemps poursuivi, d’abord par les Yasous, puis par les Natchez. Cula se passait au moment du massacre des Français par les Natchez. Ce drame fut provoqué par l’avidité et la dureté du commandant Chepar. Charlevoix, Hist. et descript. gen. de la Nouvelle France, 1. IV, pp. 442 et seq., éd. in-12 de 1744, Bossu, Nouveaux Voyages aux Indes Occidentales, 108 part., pp. 54 et seq. Paris, 1768.

V

Le F. Crucy, que son age ut son caractère enjoue rappro- chaient de Madeleine Hachard, fut envoyé au poste des Natchez. Il mourut presque subitement d’une insolation, en 1729, deux jours avant le massacre des Français.

VI

La maison provisoirement affectée aux Ursulines était celle que Bienville venait de quitter. Elle était située au Sud-Ouest, entre les rues de Bienville, Roiale, Saint-Louis et de Chartres Le monastère est à l’autre extrémité de la ville, à l’angle formé par le côté Sud de la rue de l’Arsenal. (V la Carte de Belin, in Charlevoix, t. IV.)

Ce monastère devait étre terminé en 178 : Le 8 decem bre 1731, l’intendant Salmon écrivait au Ministre La maison destinés pour loger les religieuses Ursulines dont nous vous envoyons le plan n’est pas achevée, il reste à faire les couvertures en tuile et les remblais de terre jusqu’à l’élévation du sol ; les planchers, escaliers, portes, croisées, ferrures, vitrages et autres ouvrages nécessaires pour pouvoir les loger et on y travaille actuellement. Je pense que n’étant que six ou huit religieuses elles auroient suffisamment pour leur parloir, réfectoire, cuisine et dépense de la moitié du rez de chaussée et qu’on pourroit placer les malades dans l’autre moitié de ce rez de chaussée, en rompant quelques cloisons pour en faire des Salles pour les malades. Les religieuses auroient en outre de cela le premier et le second « étage entier pour faire leur celules, celles de leurs pensionnaires et des orphelines qui sont actuellement chez

elles au nombre de trente ; et pour chacune desquelles la Compagnie paye 150 livres de pension pour nourriture et entretien.

Il est à observer que la Compagnie a fait en cela un grand acte de charité en retirant ces orphelines qui étoient la plupart des enfans dont les parens ont été tués aux Natchez. Elles ont une bonne éducation dans cette maison. On en a déjà marié quelques-unes ; c’est un bien pour cette colonnie, au lieu que ç’auroit été autant d’enfans perdues si on ne les avoit pas retirées dans cette maison.

Il y a lieu d’espérer que Monseigneur voudra bien continuer cet acte de charité et faire un fond à cet ellet. »

(Arch. du Min. de la Mar.)
Achevé d’imprimer
POUR M. GABRIEL GRAVIER
PAR E. CAGNIARD, A ROUEN
LE TRENTE ET UN MAI MIL HUIT CENT SOIXANTE-DOUZE

    1089, dans les Découvertes et Etublisarments de Cordier de la Sulle, app. p. XII. Touty Pappelle Mississipy. (Ms. Menootre en. rayé en 1093 sur la découverte du Mississipi. Arch, du Min, de h Mar.) Hennepin lui donne, contare la Salle, le tout de folbert aussi celui de Muschusipi. (Description de la Louisiche, pp. 3, 240 F passin, Paris 1683). Le Page du Pratz l'appelle Saint-Louis. (Hist, de la Louisiane, I, 8, Paris, 1758. Boson, Mis issipi que les sauvages le nommaient Meschassepi, qui vent lire: Toutros de rivières on le Grand fleure. (Nouredue royages one lib. On t- dentales, part., pp. 21, 87). Daus les Relations de la Noue lle France, les PP. Jésuites Lappelaient: Messi Sipi (Red, de 16706, ja Jenky c. 1), Mississipi (Rel. de 1671, p. 24, c. 2, et p. 47. e. 1. d. de Qué- bee de 1858). D'après Chateaubriand, sun vrai nom ser Mescharghe (Prologue d'Itala).

  1. Découvertes et Etablissements de Carelier de la Salle, Paris, Maisonneuve, 1870. Corelier de la Salle ; Paris, Maisonneuve, 1871. — F. Parkman, The discovery of the Great West ; Boston, 1869.
  2. V. notamment la carte de N. de Fer, de 1698, intitulée : me rique divisée selon l’étendue de ses principales parties. Les embouchures du Mississipi sont placées à So 15’environ plus à l’onest qu’elles ne sont réellement.
  3. Charlevoix, Hist. et descrip, gén, de la Nouvelle France, t. m. passim : Paris, 1714, in-12. Barcia, Ensuyo cronologico para la historia general de la Florida, p. 316, c. 2 : Madrid, 1723.
  4. Charles Le Moyne, fils de Pierre et de Judith Duchesne, ful hap- ise dans l’église Saint-Remy de Dieppe le 2 août [026, 11 rut pour þar «  rain Charles Ledoux et pour marraine Marie Montfort. (Etat-cirit de Dieppe. Registre de la paroisse Saint-Remy, de 1662 à 1613 in- elus. Communication de M. Michel llardy). I descendant de Louis Le Moin, sieur d’Avirou, du baillinge d’Evreux, annobli des francs-fiels en 1471 « comme il est déclaré en la Recherche de 1523. Ainsi que ses frères Guillaume, Jacques, Jean et Pierre, il a été maintenu en 1068. (Jacques Bain. Ch. Seig de la Galissonnière, Recherche de la Noblesse de la généralité de Rouen, pp. 178, 179. Ms. de la Bibliotheque de Rouen, F. Martainville 2) Il s’établit au Canada en 1681, fut FUR d’abord engagé des Jésuites, puis bon interprète et vaillant soldat. 1.e 28 mai 1654, il épousa Catherine Thierry, fille adoptive des époux Pri mot, femme de trésgraml érile, née à Saint-Denis-le-Petit, loneg In dincèse de Rouen. (Histoire de la colonie française au Canada.
  5. Charlevoix, loc. cit., t. III, PP.
  6. Bossu, loo. cit., 1re part., pp. 21, 22.
  7. Déconcertes et Établissements de Caroline de la Sal, p. 38.
  8. Si d’herville ne vecount pas les liens décrits par les deux chro miqueurs, cela ne voul pas dire, comme le eruit Charlevoix, que leurs relations étaient inexactes. Le Ras-Mississipi et surtout le Delta varieut continuellement. En 168, ils n’avaient déjà plus la mente figure qu’en Dist : Minet. Throustalé par une feuille de retombe sur la carte de Fran- queliu. En 1690, ils n’étaient plus les mêmes qu’au temps de Minet et. quand Charlevoix les vit, ils avaient, de nouveau, suhi des changements considéraldes. (V. sur l’estuaire du Mississipi la Géologie pratique de to Lantisiane, par R. Thomassy, Paris, Lacroix et Baudry. 1800)
  9. Menuire d’Iberrille sur la découverte du Mississipi. (Ms. Arch. du Min. de Mar.) Tonty, Memoire envoyé en 1693 sur la déesurerte du Missisisipi. Ms. arch. du de la Mar.) Char levoix, loc. cit., t. 11, p. 383.
  10. Charlevoix, loc. cit., pp. 383, 384.
  11. Charlevoix, loc. cit., p. 387.
  12. Therville Bertama cette ile Massacre parce qu’il y trouva, dans un tutanlus, les restes d’une soixantaine de personnes qui semblaient avoir te massacrées. Le Page du Pralz raconte qu’en effet, à la suite d’une guerre d’extermination, les derniers survivants d’une tribu avaient cherche nu reltge dans cette ile el que, découverts par leurs enne- mis, totts y furent égorgés, puis empilés et converts d’une légère couche de terre. (Charlevois. loc. cit. 111, 380 ; Le Page du Prota, Tae. eit. 1, 16.)
  13. Hist. de la Colonie française du Canada, t. 11, p. 110.
  14. Barcia juge sainement la situation quand il dit : « Crocat, ins- truido de los Viages de Roberto de la Sala, y de Iberbile, sin hacer reflexion sobre sus desgraciados fines, bolvió à intentar la Poblacion del Rio de la Paliçada, con mejor fortuna, aunque con los mismas nedras. » (Ensayo eronologico, p. 325, c. 2).
  15. Mémoires complets et authentiques, t. v, pp. 213, 214. El. Chéruel ; Paris, L. llachette, 1863.
  16. Lettres-patentes du mois d’avril 1717, art. II, III, IV.
  17. art. V.
  18. Art. VI.
  19. Art. IX.
  20. Art. X.
  21. Art. XIII. XIV —
  22. Art. XXI.
  23. Art. XXVI, XXVII.
  24. Lettre de Bienville du 25 avril 1722. (Ms. Arch. du Min, de la Mar. Communication de M. Boimare).
  25. Charlevoix, Hist. et desrrip. gen. de la Nouvelle-France, IV, 196.
  26. Lettre de Bienville du 4 mars 1722. (Ms. Arch. du Min. de la Mar. Communication de M. Boimare).
  27. V. Infrà, appendice, note I.
  28. Lett. ms. de sœur Cécile de Sainte-Croix (arch, départ. de la Seine-Inf., série D, p. 403.) — Charlevoix, Hist. de la Nowelle France, t. I, pp. 320 et seq. P. Franciscus Crevxius, Historice Canadensis sev novee-Franciæ, pp. 253 et seq.; Paris, 1644. Casgrain, loc. cit. Hist. de la Colonie française au Canada, t. I, seq. F. Parkman, The Jesuits in north America, p. 181, et seq.
  29. En 1779, une bulle du Pape dispensa les Ursulines du service hospitalières. Le roi d’Espagne accorda à deux de ces religieuses, à la même époque, une subvention de r6 pis- tules par mois (Bu francs).