Rig Véda ou Livre des hymnes/Section 2/Lecture 4

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Traduction par Alexandre Langlois.
Bibliothèque Internationale Universelle (p. 151-160).

LECTURE QUATRIÈME.

HYMNE I.

Aux Marouts, par Agastya.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Le généreux (Agni) a donné le signal ; chantons l’hymne du matin en l’honneur d’une race impétueuse. Ô puissants et rapides Marouts, que la marche accroisse votre éclat ; que l’élan du combat augmente vos forces !

2. Acceptant la douce libation sans cesse renouvelée, comme (un père adopte) un nouveau-né, ils se livrent à leurs jeux au milieu des sacrifices, terribles (pour leurs ennemis). Ces enfants de Roudra viennent protéger celui qui les honore ; et, forts de leur nature, ils se gardent de fouler aux pieds celui qui a pour eux des holocaustes.

3. À l’homme qui leur offre des sacrifices, ces immortels auxiliaires donnent la richesse et le bonheur. Ces fortunés Marouts, comme disposés (dans les airs), répandent sur lui et la lumière et le lait.

4. Votre course est libre et puissante, et votre force sert d’appui aux mondes. Tout, dans la nature, est frappé d’épouvante ; les palais (mêmes sont ébranlés). Votre char brille de la lueur de vos armes étincelantes.

5. Quand, montés sur leurs chars éclatants, ils font résonner les montagnes, ou bien qu’amis des hommes, ils envahissent les airs, chacun frémit sur leur route. Le feu, placé sur le foyer comme sur un char, délaisse les plantes (qui l’alimentent).

6. Terribles Marouts, soyez bons et bienfaisants pour nous, et comblez nos vœux. Dès que votre trait lumineux et meurtrier pénètre quelque part, il tue les animaux comme une flèche bien lancée.

7. Chargés de présents et de biens, heureux de nos louanges et de nos sacrifices, ils arrivent à la voix de l’hymne pour goûter la libation : ils connaissent les antiques exploits du héros (Indra, et ils veulent l’imiter).

8. Avec vos cent bras, protégez contre le mal et contre la défaite cette nation que vous avez déjà défendue, ô Marouts ! Terribles, forts et resplendissants, préservez sa gloire du blâme que pourraient lui infliger ses enfants.

9. Ô Marouts, tous les biens, tous les trésors désirables sont placés sur vos chars. Vos bras infatigables sont chargés d’ornements. L’essieu de vos chars ploie sur les roues.

10. De riches présents reposent sur vos bras généreux ; sur votre poitrine pendent de beaux colliers d’or, sur vos épaules des guirlandes. Comme l’oiseau ouvre ses ailes, le tranchant de la foudre ouvre et répand le dépôt de vos richesses.

11. Grands et puissants par votre grandeur, maîtres resplendissant au loin, tels que des astres attachés au ciel, élevant le ton de votre voix, ô Marouts, vous êtes heureux de mouiller vos langues à nos libations ; et, unis à Indra, vous recevez partout nos louanges.

12. Telle est votre grandeur, ô généreux Marouts ! Que vos dons soient durables comme l’œuvre d’Aditi ! Indra peut bien faire descendre ses largesses sur la nation pieuse que vous favorisez.

13. Immortels Marouts, vous avez conservé l’antique alliance qui fut tant célébrée. Pour le bonheur de Manou, les prêtres, par leurs prières et leurs œuvres, se sont jadis associés à vous[1].

14. Ô Marouts, venez rapidement avec vos biens confirmer pour longtemps nos espérances. Et quand ces gens ont dans leur demeure préparé des offrandes, que, par ces sacrifices, j’obtienne ce qu’ils ont désiré.

15. Ô Marouts, cet éloge et cet hymne d’un respectable poëte s’adressent à vous. Il a voulu vous plaire. Venez avec l’abondance, en étendant vos réseaux. Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE II.

À Indra et aux Marouts, par Agastya.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Indra, que traînent des coursiers azurés, tu as des trésors de force et d’abondance mille fois célébrés, des trésors de richesse et de fécondité : qu’ils viennent à nous pour notre bonheur !

2. Que les Marouts accourent aussi vers nous avec leurs plus belles formes, couvrant le ciel de leur large et mouvante magie ; et que leurs coursiers apportent les richesses qu’ils ont amassées au bord de la mer.

3. À ces nuages se mêle la lueur dorée de l’éclair, pareille à un glaive acéré ; avide de cette substance qui engraisse (la terre), elle la pénètre et s’unit à elle, comme la femme qui recherche la société de son époux, comme la parole (sainte) qui se joint à la pompe du sacrifice.

4. Les brillants Marouts, par une espèce d’union conjugale avec la Nue, lui font porter l’onde dont ils arrosent le (monde). Ces dieux terribles ont l’air de séparer le ciel et la terre ; mais ils sont leurs amis et augmentent leur beauté.

5. Ainsi animée dans leurs embrassements de leur souffle vital, que la Nue fasse notre joie, pénétrée des généreux (Marouts) ! Qu’elle aille, les cheveux épars, sur le char, comme la fille du soleil sur celui de son père, et que son corps soit aussi resplendissant que le ciel lui-même !

6. Que ces jeunes (époux) fassent prendre place dans nos sacrifices à leur jeune (épouse), forte et empreinte de leur éclat ; dans le moment même où l’hymne entonne, ô Marouts, votre éloge accompagné de libations et d’holocaustes.

7. Je chante la grandeur réelle des Marouts ; elle est vraiment digne de nos louanges, quand la (Nue) féconde, ou d’elle-même ou forcément, nous apporte ses germes précieux.

8. On ne peut accuser Mitra et Varouna de faiblesse. Aryaman donne la mort aux impies. Si nous voyons aussi tomber ce qui était ferme et inébranlable, ô Marouts, c’est votre tourbillon qui grossit.

9. Ô Marouts, de loin ou de près, votre force est pour nous infatigable. Comme la mer, elle croît et grandit, et remporte sur ses ennemis une victoire incontestée.

10. Puissions-nous aujourd’hui nous dire les amis d’Indra ! Puissions-nous demain, comme nous l’avons fait jadis, l’appeler à notre secours ! Que (ce dieu appelé) Ribhoukchas[2] nous accorde chaque jour sa protection ; qu’il soit avec ses serviteurs !

11. Ô Marouts, cet éloge et cet hymne d’un respectable poëte s’adressent à vous. Il a voulu vous plaire. Venez avec l’abondance, en étendant vos réseaux. Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE III.

Aux Marouts, par Agastya.

(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. Vous accourez d’une ardeur égale à tous les sacrifices. Amis des Dévas, vous accueillez les prières qu’ils vous adressent successivement. Venez pour le bien de la terre et du ciel ; par des chants harmonieux je vous appelle à notre secours.

2. Les Marouts naissent d’eux-mêmes, et se donnent une forme : impétueux et forts, ils produisent (pour nous) l’abondance et la prospérité. Ils se multiplient comme les flots des ondes (célestes) ; et si elles sont des vaches fécondes, ils en sont les taureaux.

3. Tels que les libations aux rayons joyeux, et si douces au cœur, tels que les rites (sacrés), ils apparaissent (pour notre joie). Les bracelets résonnent comme en se jouant sur leurs membres, et dans leurs mains brille le glaive.

4. Ces immortels, unissant leurs efforts, descendent rapidement du ciel. Leur fouet a retenti de lui-même. Les Marouts ont fait briller leurs armes, et, robustes combattants, ils ont ébranlé les plus forts obstacles.

5. Ô Marouts qui pour lance avez l’éclair, qui donc, au milieu (des airs), vous détache, de même que la langue sépare les deux mâchoires ? Vous arrivez du ciel comme pour nous apporter notre nourriture, aussi fidèlement empressés que le cheval chargé chaque jour (de nos provisions).

6. Que devient, ô Marouts, ce grand monde supérieur ? que (devient) cette terre où vous descendez, quand vous agitez tout comme des brins d’herbe, et qu’avec la foudre vous envahissez l’océan de lumière ?

7. Ô Marouts, votre libéralité, qui s’épuise en largesses, est pleine de force, d’éclat et de splendeur. C’est pour nous un fruit heureusement mûr. Elle met (nos maux) en poussière. Belle comme la sainte donation, elle est sûre d’être partout victorieuse ; elle est féconde, et pleine de votre esprit vital.

8. Les mers s’arrêtent étonnées, quand, au bruit de la foudre, (les Marouts) mêlent leur voix de tempête. L’éclair sourit de les voir arroser la terre du beurre des (nuages).

9. C’est Prisni[3] qui a enfanté pour le grand combat l’armée brillante des rapides Marouts. Ils engendrent la Nue, dont ils prennent la forme, et cherchent de tout côté l’offrande qu’ils désirent, (et que leur doit la piété).

10. Ô Marouts, cet éloge et cet hymne d’un respectable poëte s’adressent à vous. Il a voulu vous plaire. Venez avec l’abondance, en étendant vos réseaux. Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE IV.

À Indra, par Agastya.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Indra, s’il est vrai que tu couvres (les hommes) ici présents d’une protection aussi grande que tu es grand toi-même, (dieu) prudent, accorde-nous, dans ta sagesse, les biens des Marouts, (ces biens) que tu estimes.

2. Qu’ils secondent ton œuvre universelle, ô Indra, (ces dieux) qui connaissent et poursuivent l’intérêt des mortels, cette terre riante des Marouts, qui nous livrent les dépouilles heureuses de leurs combats.

3. Indra, tu as lancé ton trait, et aussitôt les Marouts nous ont jeté l’onde. Cependant Agni, brillant sur son foyer, embrasse les offrandes, comme les eaux embrassent une île.

4. Indra, donne-nous ces richesses ; qu’elles soient un présent de ta puissante munificence. (Dieu) rapide (comme le vent), jouis des louanges qu’on t’adresse et des offrandes (qu’on te présente), de même que l’estomac (se plaît) au miel (qu’on lui donne).

5. En toi, Indra, (se trouvent) les biens les plus désirables, et dignes de plaire à l’homme pieux. Qu’ils nous favorisent aussi, ces dieux Marouts qui semblent aimer le mouvement !

6. Viens, Indra, et amène près de ce foyer de terre ces nobles héros qui nous envoient la pluie surtout quand ces (grandes masses) aux larges bases sont, en quelque sorte, leurs trophées arrachés à l’ennemi sur le champ de bataille.

7. Il approche, on l’entend, le bruit de ces terribles et rapides Marouts, qui viennent par leurs clameurs, au milieu du combat, ranimer un mortel, comme on ranime un débiteur par la remise de sa dette.

8. Avec ta sagesse ordinaire, Indra, et pour le bien de tous, frappe avec les Marouts ces vaches (célestes) qui refusent de donner leur lait. Ô dieu, tu es célébré par les louanges des Dévas. Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE V.

À Indra, par Agastya.

(Mètres : Vrihatî et Anouchtoub.)

1. Personne parmi nous ne connaît (aujourd’hui), personne ne connaîtra demain tout ce qu’il y a d’admirable (en ce dieu). Ce que l’on peut dire ou penser d’un autre, se trouve surpassé (par ses exploits).

2. (Agastya parle.) « Indra, pourquoi veux-tu nous détruire ? Les Marouts sont tes frères ; apaise-les par ta sagesse ; ne nous rends pas victimes de leur attaque. »

3. (Indra parle.) « Agastya, mon frère[4] et mon ami, de quoi nous accuses-tu ? Nous connaissons tes intentions. Tu n’as pas l’envie de nous faire des offrandes. »

4. (Agastya reprend.) « Que l’on établisse promptement la place de l’holocauste ; que l’on allume le feu. (Maître et maîtresse de maison), préparez le sacrifice qui fait couler l’ambroisie.

5. « Maître des Vasous, tu commandes aux Vasous ; maître des Mitras, tu soutiens les Mitras. Indra, entends-toi avec les Marouts, et viens, suivant l’usage, goûter nos holocaustes. »


HYMNE VI.

Aux Marouts, par Agastya.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Je viens vers vous avec une invocation. (Dieux) rapides, mon hymne sollicite votre bienveillance ; qu’une (offrande) agréable, qu’une (louange) flatteuse apaise votre colère, ô Marouts ! Donnez l’essor à vos coursiers.

2. Divins Marouts, accueillez cet hymne que le cœur a préparé et que notre respect vous adresse. Accourez ; soyez touchés de notre hommage, et accordez-nous le prix qu’il mérite.

3. Que les Marouts, loués par nous, nous prodiguent leurs présents ; que Maghavan, sensible à nos louanges, nous donne le bonheur. Ô Marouts, que tous les jours soient pour nous pleins d’honneur, de plaisir, de prospérité et d’envie !

4. Ô Marouts, je suis suppliant et tremblant dans la crainte que nous inspire le puissant Indra. Ces holocaustes ont été préparés pour vous. Nous nous sommes hâtés de vous honorer ; donnez-nous le bonheur.

5. Avec cette même force qui anime, au lever des éternelles (Aurores), les vénérables vaches[5] (du ciel), que (le dieu) bienfaisant et fort, que le terrible maître de la puissance, avec les terribles Marouts, nous envoie l’abondance !

6. Ô Indra, gouverne ces êtres puissants ! sois avec les Marouts bon et clément ! (Dieu) vainqueur, sois libéral envers ceux qui ont largement pourvu (à ton sacrifice) ! Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE VII.

Aux Marouts, par Agastya.

(Mètre : Gâyatrî.)

1. Que votre arrivée nous apporte l’abondance et la force, ô Marouts bienfaisants, qui brillez dans la nue !

2. Ô bienfaisants Marouts, vous prenez votre arme étincelante ; et aussitôt vous nous envoyez l’eau du nuage.

3. (Dieux) bienfaisants, anéantissez les gens de Trinascanda[6], et ranimez-nous à la vie !


HYMNE VIII.

À Indra, par Agastya.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Que l’hymne soit chanté en l’honneur du voyageur céleste. Honorons cette (forme visible du dieu), qui grandit et apporte le bonheur. Les vaches (lumineuses) et immortelles, qui siégent sur le gazon sacré, viennent de couvrir la demeure éthérée.

2. Entouré d’abondantes libations, accompagnant ses dons d’invocations (pieuses), empressé dans son œuvre comme le cerf altéré, le mortel entonne l’hymne, et présente l’holocauste, heureux de joindre à sa prière deux espèces d’offrandes[7].

3. Le sacrificateur est arrivé dans l’enceinte (sacrée), faisant le tour des offrandes préparées. Il vient avec les libations[8], et le vase de terre qui contient le germe du feu. Cependant le cheval qui porte les (offrandes) a henni[9]. La voix de la vache[10] (du sacrifice) s’est élevée, comme un messager, entre le ciel et la terre.

4. Pleins de respect pour les dieux, les (mortels) ont fait ces brillants et nombreux préparatifs en l’honneur d’Indra. Que ce (dieu) aux rayons resplendissants, à la marche rapide, au char magnifique, tel que les Aswins, daigne nous favoriser !

5. Célèbre donc par tes louanges cet Indra, plein de grandeur, cet héroïque Maghavan, qui, porté sur son char, attaque et combat avec courage, et, vainqueur généreux, triomphe des ténèbres et de l’obscurité !

6. Quand, avec grandeur, il apparaît ainsi aux yeux des hommes, le ciel et la terre paraissent lui servir de ceinture. (Le dieu), charmé de nos offrandes, pénètre comme dans un vaste palais, où le Ciel semble le suivre et l’accompagner.

7. Vois, Indra, ces hommes saisis du même transport que le père de famille, t’entourant de leurs hommages et t’honorant par leurs offrandes, toi, héroïque combattant, soutien des bons et guide merveilleux.

8. Quand ils aiment à s’enivrer (pieusement) de ces ondes divines que renferme le vase des libations, c’est qu’ils pensent que ces boissons font ta joie. Toutes les voix de la prière s’accordent pour te louer. Tu daignes dans ta (bienveillante) pensée, embrasser les mortels qui t’offrent ces présents.

9. Puissions-nous gagner l’amitié d’Indra, et mériter sa protection par les louanges de nos poëtes ! Puisse Indra, honoré par nous, s’empresser d’accueillir nos chants et nos sacrifices !

10. Qu’une rivalité s’établisse entre nos poëtes pour le chanter. Ayons pour ami Indra, dont la main porte la foudre. Fiers de cette amitié, (les hommes), ici, au milieu des sacrifices, t’honorent comme un prince dont on aime l’empire.

11. Quelle que soit son imperfection, notre sacrifice doit toucher Indra, notre prière doit arriver jusqu’à lui. Qu’elle soit (pour ce dieu) ce qu’est pour un homme altéré le voisinage d’un lac, ce qu’est pour le pèlerin le terme de son long voyage.

12. Nous n’avons garde, ô puissant Indra, d’oublier ici, dans les sacrifices que nous t’offrons, les dieux (Marouts, qui te secondent) dans les combats. La voix (de la prière) célèbre ces Marouts unis au grand (dieu) qui nous prodigue ses biens, et qui reçoit nos holocaustes.

13. Ô Indra, c’est pour toi que nous avons composé cet hymne. Dieu porté sur des coursiers azurés, que notre piété t’engage à nous visiter ! Prends en main nos intérêts. Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE IX.

À Indra, par Agastya.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Roi des dieux, Indra, protège les hommes ! (Dieu) qui donnes la vie[11] conserve-nous. Maître des hommes pieux, et magnifique en présents, tu nous sauves. Tu es juste, puissant et protecteur.

2. Tu as vaincu ces tribus bruyantes et belliqueuses, dont les sept[12] villes élevées en automne ont été heureusement détruites par toi, ô Indra ! (Dieu) irréprochable, tu as frappé les ondes mouvantes. En faveur du jeune Pouroucoutsa[13] tu as donné la mort à Vritra.

3. (Ô Dieu) si souvent invoqué, viens au ciel, entouré de ces Nues que la victoire a rendues tes épouses. Tel qu’un lion, protège dans son foyer l’impétueux Agni, dévorant (l’holocauste) et accomplissant les œuvres (saintes).

4. Pour ta gloire et au bruit de ta foudre puissante, ô Indra, que ces (ennemis) périssent dans le sein même qui les a conçus[14] ! Que (le dieu) précipite les ondes, après s’être soumis par le combat les vaches (célestes) ; et que, porté sur ses coursiers azurés, il fasse sur nous pleuvoir l’abondance !

5. Si Coutsa[15] est ton favori, conduis vers lui tes coursiers fortunés, qui ont la vitesse du vent. Que dans le combat il prenne une roue du soleil, et que son bras armé de la foudre triomphe de ses ennemis.

6. Indra, tu donnes la mort aux adversaires de tes amis. Exalté par nos hymnes, (ô dieu) traîné par des coursiers azurés, (tu frappes) les impies. Ceux qui pensent (au pouvoir) d’Aryaman[16] reçoivent de toi la vie, et l’avantage d’une heureuse lignée.

7. Le poëte, ô Indra, a chanté pour célébrer tes louanges, et tu as fait de la terre un lit pour le lâche (Asoura). Maghavan a rempli de ses dons les trois (mondes) ; en faveur de Douryona, il a, dans le combat, frappé Couyavâtch[17].

8. Ces offrandes sont pour toi, Indra : ces libations nouvelles sont pour entretenir ta force et ta puissance[18]. En brisant en morceaux les villes (célestes) des impies, tu as détruit l’arme du méchant.

9. (Dieu) plein de mouvement, tu as donné le mouvement aux ondes, et elles ont coulé comme des torrents. Héros (divin), fais passer heureusement à Tourvasa et à Yadou[19] cette mer que tu as remplie.

10. Pasteur des hommes, sois toujours bon et indulgent pour nous. Donne-nous le pouvoir de dompter tous nos ennemis. Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE X.

À Indra, par Agastya.

(Mètres : Anouchtoubh et Trichtoubh.)

1. Enivre-toi, (héros) porté sur des coursiers azurés ! Pour toi a été versée cette boisson enchanteresse, digne d’être bue par un (dieu) tel que toi. Pour toi, maître de l’abondance, cette abondante liqueur qu’accompagnent des biens et des présents infinis !

2. Indra, reçois de nous cette boisson enchanteresse, abondante, généreuse, puissante, riche en trésors, victorieuse, immortelle.

3. Héros et bienfaiteur, favorise le vœu d’un mortel. Dans ta puissance brûle l’impie Dasyou, comme le feu brûle le vase qui le contient.

4. Seigneur rempli de sagesse, lance avec force la roue du Soleil ; et sur les chevaux du Vent amène Coutsa pour donner la mort à Souchna.

5. Ces boissons qu’on te présente sont fortifiantes ; toutes ces offrandes sont magnifiques. (Dieu) libéral en chevaux, jouis de nos présents ; qu’ils t’encouragent à tuer Vritra, et nous attirent tes faveurs.

6. Indra, tu as fait le bonheur de tes chantres anciens ; tu as été pour eux ce que l’eau est pour l’homme altéré. Je t’offre cette prière. Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE XI.

À Indra, par Agastya.

(Mètres : Anouchtoubh et Trichtoubh.)

1. Généreuse boisson, enivre Indra, pour que notre vœu se trouve exaucé : pénètre-le. Tu arrives, menaçante pour l’ennemi qui a disparu devant toi.

2. Comble de louanges cet (Indra), qui est incomparable parmi les sages. Tel que le (laboureur) tirant l’orge (de ses sillons), il amène à sa suite l’abondance.

3. Tout est dans ses mains ; il est le trésor des cinq espèces d’êtres[20]. Arrête notre ennemi ; sois comme la foudre qui frappe les choses célestes.

4. Détruis l’homme qui s’abstient de faire des libations, de même que le méchant (Asoura) qui ose t’attaquer ! Donne-nous le bien de cet (Asoura) : tel est l’espoir du père de famille.

5. Compagne des hymnes chantés en l’honneur de cet Indra qui habite et le ciel et l’air, (heureuse) boisson, sauve dans les combats celui qui présente ces offrandes !

6. Indra, tu as fait le bonheur de tes chantres anciens ; tu as été pour eux ce que l’eau est pour l’homme altéré. Je t’offre cette prière. Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE XII.

À Indra, par Agastya.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. (Qu’il vienne) cet Indra partout adoré, cet ami des hommes, ce bienfaiteur des nations, ce roi du peuple. Charmé de nos louanges et de nos offrandes, viens avec puissance auprès de moi ; attelle tes généreux coursiers.

2. Monte donc, Indra, sur ces coursiers attachés au sacrifice, nobles (coursiers) qui répandent la richesse, et traînent un char chargé de trésors. Viens vers nous avec eux. Nous t’invoquons, Indra, en faisant des libations de soma.

3. Monte sur ton char, source pour nous de prospérité : un abondant soma est versé en ton honneur, de douces offrandes sont présentées. Bienfaiteur de la terre, attelle tes généreux coursiers, et viens rapidement auprès de moi.

4. Vois, Indra, ce sacrifice préparé pour les dieux, cette réunion, ces chants, ce soma. Ô Sacra, viens t’asseoir sur ce gazon qui jonche la terre, et bois (de nos liqueurs). Amène ici tes chevaux azurés.

5. Content de nos louanges, accours ici, ô Indra ! (écoute) les chants de notre respectable poëte. Pour prix de nos hymnes, puissions-nous obtenir secours et sécurité ! Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE XIII.

À Indra, par Agastya.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Indra, si cet hymne arrive jusqu’à toi, accorde ton secours à ceux qui te chantent. Ne trompe pas les vœux des (serviteurs) qui t’exaltent. Que j’obtienne de toi tout ce que peut souhaiter un homme !

2. Certainement le royal Indra ne saurait laisser inutiles ces sacrifices qu’avec tant de dévouement vous lui offrez sur ce foyer. Des libations fortifiantes ont coulé pour lui. Indra viendra, fidèle à notre amitié, et (avec lui) ses compagnons ailés.

3. Qu’Indra accompagné des Marouts, que ce héros vainqueur dans les combats écoute l’invocation du poëte qui le supplie. Qu’il pousse son char près de son serviteur ; qu’il vienne avec empressement recueillir ses prières.

4. Qu’ainsi, goûtant avec les Marouts de nos offrandes qu’il aime et qu’il désire, Indra triomphe de nos ennemis. Dans un pieux accord unissant toutes les voix, l’hymne du sacrificateur, au sein de cette assemblée, vous recommande ces offrandes.

5. Ô magnifique Indra, puissions-nous, aidés de toi, vaincre de superbes ennemis ! Tu es notre sauveur ; augmente notre fortune. Que nous connaissions la prospérité, la gloire et l’heureuse vieillesse !


HYMNE XIV.

Lopâmoudrâ et Agastya, par Agastya.

(Mètres : Trichtoubh et Vrihatî.)

1. (Lopâmoudrâ[21] parle.) « Les soins qu’exigent les libations[22] m’ont longtemps occupée ; les nuits, les aurores se sont succédé pour moi dans la fatigue. Le travail mine la beauté. Qu’en ce moment les maris se réunissent à leurs épouses.

2. « Les anciens, accomplissant les rites sacrés, conversaient avec les dieux. Leur vigueur se consumait, mais elle ne s’éteignait pas. Qu’en ce moment les épouses se réunissent à leurs maris. »

3. (Agastya parle.) « Mes fatigues ne sont pas vaines ; et si les dieux me gardent, nous pouvons promptement surmonter nos ennemis. Oui, nous pouvons vaincre même des centaines d’adversaires, si nous savons bien réunir ensemble les épouses et leurs maris.

4. « Cependant, que le désir exprimé par la voix d’une amie ne naisse pas ainsi témérairement. Lopâmoudrâ est imprudente, et elle engage vivement un mari prudent. Il est essoufflé, et elle l’épuise.

5. « Buvez promptement de ce soma ; buvez-en de tout votre cœur, je vous en prie. Si ce soma est arrivé, c’est à nous que vous le devez. Qu’ainsi vous plaise un mortel dont les désirs sont pressants ! »

6. (Le poëte parle.) « Agastya, qui demandait de la fortune, de la famille, de la puissance, fut comme le laboureur qui cultive son champ avec soin. Le terrible Richi pratiqua l’une et l’autre méthode[23], et parmi les Dévas il obtint d’heureuses bénédictions. »


HYMNE XV.

Aux Aswins, par Agastya.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Vos chevaux parcourent les mondes ; votre char se promène à travers les airs. Vos roues sont surchargées (de biens) ; et lorsque vous venez boire le soma, vous vous unissez aux Aurores.

2. Quand vous arrivez pour remplir votre office utile aux humains, (office) respectable où votre coursier rapide suit deux carières différentes ; quand votre (sœur)[24] se présente à la prière de tous, (le sacrificateur) vous invoque, vous qui aimez la douceur (des libations), et il vous appelle à partager ses offrandes.

3. Vous avez à une vache stérile rendu le lait, tel qu’elle le donnait auparavant[25], tandis que, retiré au sein de son bûcher, comme le voleur (au sein d’une caverne), le pur (Agni) recevait les holocaustes offerts en votre honneur, (dieux) aux belles formes.

4. En faveur d’Atri[26] vous avez fait le feu aussi doux que le miel, aussi froid que l’eau. Nobles Aswins, c’est pour vous ces offrandes de toute espèce, et ces douces libations qui semblent aller vers vous avec la rapidité d’un char.

5. (Dieux) secourables, je vous adresse cet hymne, et vous invite à recevoir mes présents, comme le faisait le malheureux fils de Tougra[27]. (Dieux) adorables, par le fait de votre grandeur le vieillard faible (est délivré) du mal ; il embrasse, avec vous, la terre et les eaux.

6. (Dieux) bienfaisants, quand vous attelez vos coursiers, vous accordez l’abondance à notre prière. Tel qu’un souffle agréable, que le père de famille pénètre jusqu’à vous ; qu’il soit à vos yeux comme le (serviteur) soumis qui reçoit d’un grand le prix de sa fidélité.

7. Pieux Aswins, il est arrivé quelquefois à vos chantres de conclure des marchés ; le traité fut toujours honorablement tenu. (Dieux) justes et généreux, vous avez bu nos libations : des dieux sont équitables.

8. Ô Aswins, chaque jour vous recevez nos libations accompagnées de diverses prières. C’est Agastya, célèbre parmi les directeurs des hommes, qui est ici comme un collecteur de l’impôt, et qui vous engage vivement à payer le vôtre.

9. Quand avec grandeur vous poussez votre char, vous apparaissez à nos yeux tels que le sacrificateur (divin) institué par Manou. Accordez à ceux qui vous honorent une belle race de chevaux. (Dieux) véridiques, que la richesse nous accompagne !

10. Ô Aswins, nous demandons aujourd’hui par nos hymnes qu’il vienne vers nous, votre char toujours rempli de biens nouveaux, (ce char) dont la roue est infatigable, et qui fait le tour du ciel. Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE XVI.

Aux Aswins, par Agastya.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. (Dieux) amis, (dieux) avides de nos sacrifices, nous avons donné nos libations. Quand nous donnerez-vous l’abondance et la richesse ? Ces offrandes sont pour vous. Méritez nos louanges, maîtres de l’opulence et gardiens des nations.

2. Qu’ils viennent vos coursiers purs et divins, nourriciers (des hommes), légers, élancés, rapides comme le vent, prompts comme la pensée. Remplis d’éclat, qu’ils vous amènent ici, ô Aswins !

3. (Dieux) superbes et doués d’un cœur généreux, qu’il arrive pour notre bonheur, votre char aussi large que la terre, (ce char) au vaste siége, rapide, empressé, adorable !

4. Vous avez deux fils, nés à deux époques différentes, et qui, avec des vertus particulières, ont des corps purs et irréprochables. L’un, du haut du ciel, où il règne en vainqueur, est l’auteur de tout don précieux ; l’autre y déploie sa douce et agréable forme[28].

5. Que nos hymnes comblent nos vœux ; que votre char azuré vienne vers nos demeures ! Ô brillants Aswins, que le mouvement de l’un (de vos fils), encouragé par nos offrandes et nos chants, développe les splendeurs des mondes (intermédiaires) !

6. Votre char, chargé de douces libations, va répandant avec largesse une heureuse abondance. Que la marche de l’autre (de vos fils) fasse grossir l’onde des rivières ; que nos offrandes donnent l’essor à ces sources célestes !

7. Sages et constants Aswins, que trois fois l’hymne vienne confirmer votre gloire ! Pour prix de ses louanges, soutenez celui qui vous prie, dans la bonne comme dans la mauvaise voie. Écoutez mon invocation.

8. L’éloge que nous faisons de votre forme brillante sur ce gazon trois fois amassé, contribue au bonheur de vos serviteurs. (Dieux) remplis de bonté, que votre libéralité, qui ne demande qu’à verser ses faveurs sur les enfants de Manou, soit pour nous telle qu’une vache au lait abondant !

9. (Le père de famille), l’holocauste à la main, semble vous orner de ses dons, et vous célèbre, comme le matin la Prière (célèbre) Agni. Je vous chante et vous invoque, en prodiguant les offrandes. Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE XVII.

Aux Aswins, par Agastya.

(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. C’est bien ! redoublez de zèle et de soin. Voici le char tout rempli de richesses !… Hommes sages, livrez-vous à la joie. (Dieux) qui vous plaisez à nos prières, purs et vénérables, enfants du ciel, qui avez été le trésor de Vispalâ[29], venez au secours de (l’homme) pieux.

2. Aussi grands qu’Indra, aussi prompts que les Marouts, magnifiques auxiliaires, impétueux écuyers, habiles à presser les coursiers, vous menez un char rempli de biens délicieux. Venez avec lui, ô Aswins, près de votre serviteur.

3. Que faites-vous, (dieux) secourables ? Que pouvez-vous attendre ? Je vois la fortune de celui qui s’abstient de l’holocauste. Enlevez à cet avare sa puissance et sa vie : faites la gloire du sage qui célèbre vos louanges.

4. Détruisez ces chiens qui aboient ; tuez nos ennemis. Aswins, voilà vos exploits ! Rendez les chants de votre poëte féconds pour nous en biens. (Dieux) véridiques, ayez égard à mes hymnes.

5. C’est vous qui, au milieu des mers, avez fait un jour en faveur du fils de Tougra[30] un vaisseau animé, ailé, sur lequel, (dieux) à la marche fortunée, vous l’avez, écoutant sa prière, élevé dans l’air et tiré des vastes ondes.

6. Le fils de Tougra était tombé dans les eaux, englouti au sein d’une immense obscurité. Quatre vaisseaux dépêchés par les Aswins, et descendant au fond des mers, ont ramené (le malheureux) sur le rivage.

7. Au sein de la mer s’éleva un arbre qu’embrassa le fils de Tougra suppliant. Tel que la feuille qui s’envole de dessous les pas précipités du lion, tel vous l’avez, ô Aswins, soulevé pour votre gloire.

8. Dieux véridiques, qu’il arrive jusqu’à vous, cet hymne que chantent en votre honneur (des serviteurs dévoués). En récompense des sacrifices et des libations que nous vous offrons aujourd’hui, que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !


HYMNE XVIII.

Aux Aswins, par Agastya.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Généreux (Aswins), (touchés de) nos prières, attelez ce char rapide qui a trois siéges et trois roues, (ce char) formé de trois métaux[31], sur lequel, comme l’oiseau sur ses ailes, vous arrivez à la demeure de (l’homme) pieux.

2. Pendant que votre char aux belles roues se dirige vers le lieu (du sacrifice), pendant que vous vous arrêtez pour (recevoir) notre offrande, ô vous qui connaissez les moments favorables, que notre hymne, dieux magnifiques, célèbre votre beauté ! Vous accompagnez l’Aurore, fille du Ciel.

3. Montez donc sur ce char aux belles roues, qui, rempli d’holocaustes, aime à visiter le sacrifice, et sur lequel vous venez, ô dieux véridiques, avides de nos offrandes, dans la demeure où nous vous honorons, mon fils et moi.

4. Ne soyez pas exposés aux injures triomphantes de l’impie et de sa compagne. Ne nous livrez pas à l’abandon et à la ruine. C’est pour vous, (ô dieux) secourables, cette part dans nos offrandes, cet hymne, ces trésors de libations.

5. Secourables (Aswins), Gotama, Pouroumilha, Atri[32], l’holocauste à la main, implorent votre protection. Comme le voyageur qui suit avec exactitude la route indiquée, (dieux) véridiques, venez à mon invocation.

6. Puissions-nous traverser cette mer de ténèbres ! Que cet hymne, ô Aswins, soit accueilli de vous ! Arrivez ici par les voies que suivent les dieux. Que nous connaissions la prospérité, la force et l’heureuse vieillesse !



  1. Allusion à la légende qui raconte que, dans la recherche des vaches enlevées par les enfants de Bala, les Marouts et les Angiras agirent de concert, et marchèrent avec Indra. Voy. page 44, col. 1, note 7.
  2. Voy. page 144, col. 2, note 3.
  3. Ce mot, qui signifie brillant, s’applique tantôt à la Terre, tantôt au Ciel, quelquefois à Aditi. Le commentaire dit ici : Prithivî nânâvarnâ, terra multicolor. Quoique les vents se jouent dans l’air, il semble qu’on les a faits de préférence enfants de la terre. Voyez page 53, col. 1, note 5 ; page 66, col. 1, note 1.
  4. Agastya est frère d’Indra par l’amitié que le dieu lui porte.
  5. C’est-à-dire, les rayons.
  6. C’est ou le nom d’un homme, ou plutôt une épithète du nuage, dont les eaux coulent sur le gazon.
  7. L’offrande composée de mets, et l’offrande formée de boissons.
  8. Je crois que le mot sarad s’emploie pour signifier libation.
  9. C’est-à-dire, le feu du sacrifice résonne.
  10. Cette vache, c’est la prière.
  11. Traduction du mot asoura.
  12. Ce nombre sept correspond sans doute au nombre des torrents qu’ailleurs on voit s’ouvrir sous les coups de la foudre d’Indra.
  13. Voyez pour cette légende, page 81, col. 2, note 1.
  14. L’air a vu naître et a porté ces nuages, considérés comme ennemis d’Indra, et personnifiés sous le nom des Asouras ; que ces nuages périssent dans l’air où ils sont nés.
  15. Personnage dont il a été souvent question. Voyez page 62, col. 2, note 2 ; page 106, col. 1, note 3. Coutsa était ami d’Indra, qui le prit sur son char dans sa guerre contre Souchna. Des deux roues du soleil, Indra en prit une pour lui, et donna l’autre à Coutsa. Il est à croire que, dans cette légende, il faut voir un conte sur la foudre d’Indra.
  16. Nous avons vu qu’Aryaman est un des noms du soleil, considéré comme destructeur.
  17. Douryona est, dit-on, le nom d’un prince, et Couyavâtch celui d’un Asoura.
  18. On trouve dans ce passage deux mots : nabhas et sahas, qui sont les noms de deux mois de l’ancienne année indienne, assez éloignés l’un de l’autre. Je n’ai pu supposer qu’il fallût reconnaître ici ces deux mois. J’ai vu dans sahas, la force ; et dans nabhas, la puissance de nuire.
  19. Voy., pour Tourvasa et Yadou, page 65, col. 1, note 2 ; et page 107, col. 1, note 3.
  20. Voy. page 45, col. 1, note 1.
  21. Lopâmoudrâ est l’épouse d’Agastya. Cet hymne est une invitation faite à Agastya par Lopâmoudrâ pour le sacrifice. Il me semble renfermer certaines allusions hardies que repousse la pudeur française : c’est un dialogue allégorique entre la prière et la libation. Le mot vrichan, que je traduis par mari, représente le breuvage sacré ; et son épouse, c’est la prière, à laquelle il doit s’associer. Au moment des sacrifices, les femmes étaient chargées de préparer les libations, et d’aller sur la montagne rechercher la plante qui servait à faire le soma. Voilà pourquoi Lopâmoudrâ débute par se plaindre de sa fatigue.
  22. Saradah, rendu encore ici par libation.
  23. C’est-à-dire, il fit des prières et des libations. Le commentaire entend qu’il se livra à l’amour et à la pénitence.
  24. L’aurore.
  25. Nous savons ce que signifie ce miracle, qui consiste à rendre le lait à la vache. Voy. l’histoire des Ribhous, page 51, col. 1, note 1.
  26. Voy. page 73, col. 1, note 2 ; page 114, col. 1, note 4.
  27. Voy. page 109, col. 2, note 3 ; page 113, col. 2, note 4 ; et page 142, col. 1, note 2. Il s’appelait Bhoudjyou.
  28. Le soleil et la lune. Dans les deux distiques qui suivent, il est question d’abord du soleil, qui éclaire le monde ; ensuite de la lune, qui semble avoir une influence sur l’élément humide.
  29. Voy. page 109, col. 2, note 14.
  30. Voy. page 158, col. 2, note 1.
  31. Le commentaire, qui donne ce sens, dit que ces métaux sont l’or, l’argent, et le cuivre. Je donnerais au mot tridhâtou un tout autre sens ; j’y verrais plutôt une allusion aux trois stations du soleil.
  32. Nom de Richis, ou saints personnages présents.