Rig Véda ou Livre des hymnes/Section 8/Lecture 5

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Traduction par Alexandre Langlois.
Bibliothèque Internationale Universelle (p. 574-582).

LECTURE CINQUIÈME.
HYMNE I.
Dialogue de Pourouravas et d’Ourvasi[1]. — Richi : Pourouravas.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. (Pouroûravas parle.) Ô femme terrible et légère comme un coursier, arrête-toi à ma prière. Engageons une conversation. Que cet entretien, prolongé pendant le jour, nous soit propice !

2. (Ourvasî parle.) Comment obtempérer à ta parole ? J’ai paru comme la première des Aurores. Ô Pouroûravas, rentre dans ta demeure. Je suis telle que le vent, difficile à retenir.

3. (Pouroûravas parle.) La flèche n’est pas faite pour orner le carquois, mais pour être lancée. Elle n’est pas faite seulement pour être légère, elle sait conquérir des trésors et des vaches. Elle ne saurait briller que dans une œuvre héroïque. Ce n’est pas un (vain) son que produisent les Marouts dans l’air[2].

4. (Pouroûravas s’adresse à l’Aurore.) Ô Aurore, si (Ourvasî), pour prix des biens qu’elle accorde à son beau-père, désire les mets de l’offrande, qu’elle s’approche, sûre de trouver une maison où ses vœux seront comblés, où elle sera nuit et jour (heureusement) tourmentée par le Vétasa[3].

5. (Ourvasî parle.) Oui, trois fois par jour tu m’as (heureusement) tourmentée avec le Vétasa. Seule parmi mes compagnes, je suis l’objet de ton amour. Ô Pouroûravas, je t’ai suivi dans ta maison. (Noble) héros, tu es mon roi, (le roi) de mon corps.

6. (Pouroûravas parle.) Dans sa marche légère, elle se pare de guirlandes ; elle réunit en elle les qualités de Soudjoûrnî, de Sréni, de Soumna âpi, de Hradétchakchous[4], qui sont autour d’elle comme de brillants ornements, qui accourent telles que des vaches fécondes.

7. (Ourvasî parle.) Le (Sacrifice)[5] naît, et les épouses (des Dieux) ont pris leur siége. Les Ondes (saintes) sont venues accroître sa splendeur. Ô Pouroûravas, par toi les Dieux ont grandi pour le redoutable combat et pour la mort du Dasyou.

8. (Pouroûravas parle.) L’enfant de Manou s’unit à ces Déesses qui dépouillent pour lui leur forme (divine). Et, telles que Bhoudjyou, amie de Tarasa[6], telles que des cavales attelées à un char, elles ont fui loin de moi.

9. (Ourvasî parle.) Quand un mortel, amant de ces immortelles, s’unit à elles par la parole et par les œuvres, elles étalent leurs formes brillantes, légères comme les oiseaux, folâtres comme de fringantes cavales.

10. (Pouroûravas parle.) Telle que l’éclair qui vient et brille, tu m’apportes les trésors de l’air. Qu’un fils[7] naisse (de nous), actif, généreux, bon pour les hommes. Prolongez la vie d’Ourvasî.

11. (Ourvasî parle.) Ô Pouroûravas, tu es né pour la défense d’une Vache (divine)[8]. C’est de toi que je tiens ma force. Ma sagesse t’a chaque jour donné des avis : tu ne m’as pas écoutée. Que peux-tu dire en me perdant ?

12. (Pouroûravas parle.) Depuis quand empêche-t-on le fils, qui aime son père, de crier, de pleurer en le voyant (partir) ? Qui peut séparer deux époux bien unis, lorsque Agni brille aux yeux de leurs beaux-pères ?

13. (Ourvasî parle.) Je veux te répondre. (Ce fils dont tu parles) peut pleurer ; il peut crier. Cependant on ne crie pas pour une douleur qui donne le bonheur. Je t’enverrai (l’enfant) que je porte en mon sein. Retourne dans ta maison. Insensé, tu ne peux me conserver.

14. (Pouroûravas parle.) Ainsi, que le serviteur des Dieux tombe sans mouvement en voulant s’élever. Qu’il se trouve à la discrétion de Nirriti. Que les loups acharnés le dévorent.

15. (Ourvasî parle.) Ô Pouroûravas, ne meurs pas. Garde-toi de tomber, et de te livrer à la dent des loups. Les femmes, qui aiment, n’ont point des cœurs de chacals.

16. J’ai habité parmi les mortels durant quatre nuits d’automne[9], alors que les objets changent de forme. Chaque jour je n’ai pris qu’une goutte de ghrita. Je m’en vais satisfaite.

17. (Pouroûravas parle.) Tel que Vasichtha[10], je suis soumis à Ourvasî qui remplit l’air et donne la pluie. Que les dons de ma piété te plaisent. Reviens ; mon cœur brûle pour toi.

18. (Ourvasî parle.) Ô fils d’Ilâ, voici ce que les Dieux te disent : « Tel que tu es, tu te trouves soumis à la mort. Que ton enfant honore par l’holocauste la race divine. Et toi, viens au ciel te livrer aux plaisirs. »


HYMNE II.
Aux coursiers d’Indra, par Varou, fils d’Angiras, ou Sarwahari, fils d’Indra.
(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. (Ô Indra), je veux dans notre fête célébrer tes deux coursiers[11]. J’invoque l’agréable ivresse d’un (dieu) terrible. Ta forme est azurée ; que la Prière arrive jusqu’à toi, qui, (excité par) le soma, nous arroses d’un ghrita précieux.

2. Les chantres, qui près du foyer ont célébré le (divin) Hari, ont comme ouvert à ses coursiers la carrière céleste. Honorez Indra, et versez lui le soma que prodiguent les Vaches (du sacrifice).

3. Hari porte dans ses mains sa foudre étincelante, arme de fer et de courroux, dont un (dieu) fort, à la figure auguste, frappe ses ennemis. Dans Indra sont réunies toutes les formes brillantes.

4. (Indra) apparaît dans le ciel tel que l’étendard (des Jours) : sa foudre s’élance avec rapidité, éclatante comme le Soleil. Rempli de ce soma dont sa bouche est humectée, (le dieu) frappe Ahi avec son (trait) de fer, et répand mille douleurs.

5. Ô Indra, orné d’une chevelure azurée, tu as été chanté par les antiques sacrificateurs, et tu t’es réjoui. Tu te réjouis encore (chanté par nous), ô toi qui nais avec le soma. Tes bienfaits sont grands, incomparables, dignes de nos louanges.

6. Ces deux coursiers généreux transportent sur son char, au séjour de la (sainte) ivresse, Indra célébré par nos hymnes, (Indra) qui porte la foudre et donne le bonheur. Pour fêter Indra s’empressent à l’envi les Libations et les brillantes Offrandes.

7. Oui, les Offrandes s’empressent à satisfaire à son désir. Pour assurer sa force, elles ont lancé ses impétueux coursiers. Présenter le rapide et joyeux soma, c’est remplir le plus cher de ses vœux.

8. Le (dieu à l’arme) de fer, à la chevelure, à la barbe dorée, boit le soma, et puise dans ce breuvage une vigueur nouvelle. Emporté par le soma, rassasié des mets (sacrés, Indra) fait passer ses coursiers à travers tous les maux (de la vie).

9. Telles que deux coupes, ses deux mâchoires brillantes se séparent pour s’emplir de soma. Dans le vase (du sacrifice) il purifie ses coursiers ; lui-même il savoure la joyeuse liqueur.

10. (Indra) dans sa douce ivresse s’établit au ciel et sur la terre : tel qu’un coursier (belliqueux), il appelle le combat. La grande Prière t’invoque. À sa voix tu viens avec force recevoir l’abondante offrande qui t’est préparée.

11. Excité par ton désir, tu remplis de ta grandeur le ciel et la terre. Tu aimes nos hymnes ; nos prières te sont chères. Ô (Dieu) qui donnes la vie[12], dévoile aux yeux de Soûrya, (surnommé) Hari, l’heureuse demeure de la Vache (céleste).

12. Ô Indra, dont la bouche est humide de soma, que ton char soit traîné au milieu des peuples, suivant tes désirs. Bois de ce miel qui t’est présenté ; goûte de ce breuvage que les dix doigts ont préparé pour le sacrifice.

13. Ô (Dieu) que trament deux coursiers azurés, bois de nos premières libations. Cette offrande est tout entière pour toi. Ô généreux Indra, enivre-toi d’un soma aussi doux que le miel ; qu’il soit englouti dans ton ventre.


HYMNE III.
Aux Plantes, par Bhichak, fils d’Atharwan.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. Je veux chanter les cent sept espèces de ces Plantes antiques et brunes qui, nées pour les Dieux, ont vécu trois âges[13].

2. Ô mères, capables de cent œuvres (merveilleuses), vous comptez cent espèces, vous comptez mille tiges. Préservez-moi de la Maladie.

3. Réjouissez-vous, ô Plantes couvertes de fleurs ou de fruits. Telles que des cavales victorieuses, emportez-nous loin (des Maladies).

4. Ô Plantes, ô mères divines, voici ce que je vous dis : (Pour vos présents) je donnerais mon cheval, ma vache, mes vêtements ; (je donnerais) ton souffle même, ô Pouroucha[14] !

5. Votre demeure est dans l’Aswattha[15], dans le Palâsa[16]. C’est de vous que nous tenons nos vaches, et Pouroucha lui-même.

6. Ô Plantes, quand vous êtes réunies comme un conseil de rois, (celui qui vous honore) est à la fois prêtre et médecin ; il donne la mort aux Rakchasas, comme il chasse les Maladies.

7. Je chante, pour raffermissement de notre santé, toutes les Plantes, l’Aswâvatî, la Somavatî, l’Oûrdjayantî, l’Oudodjas.

8. Telles que des vaches sortant du pâturage, telles sont les vertus de ces Plantes, qui donnent tous les biens, qui inspirent ton souffle même, ô Pouroucha !

9. Vous avez pour mère Ichcriti[17] ; vous êtes faites pour la parure. Vous êtes vives et légères. Quand (un homme) est malade, c’est vous qui lui rendez sa force.

10. Tout ce qui nous entoure court à la Maladie, comme le voleur (de bestiaux) court au pâturage. Les Plantes chassent la Maladie loin de notre corps.

11. Quand, pour soulager la souffrance, ma main prend ces Plantes, l’esprit de la Maladie périt, ainsi qu’autrefois Djîvagribha[18].

12. Telles qu’un roi entouré de son armée, ô Plantes, vous pénétrez dans nos membres, dans nos jointures, et vous en expulsez la Maladie.

13. Ô Maladie, tombe ainsi que le geai[19] criard, le vent rapide ; meurs, ainsi que l’alligator[20].

14. Réunissez-vous ; prêtez-vous un appui mutuel. Toutes, d’un commun accord, écoutez ma voix.

15. Qu’elles aient des fruits ou qu’elles n’en aient point, qu’elles soient couvertes de fleurs ou qu’elles en soient privées, toutes, enfants de Vrihaspati, qu’elles nous délivrent du mal.

16. Qu’elles me délivrent du (mal) que produit une imprécation, des (liens) de Varouna, des chaînes d’Yama, des fléaux que nous envoient les Dieux.

17. J’ai chanté les Plantes qui descendent du ciel autour de nous. Que Pouroucha respecte notre vie.

18. Ô Somalatâ[21], tu es la reine de toutes ces Plantes abondantes et sages. Tu es la première parmi elles ; tu satisfais au désir, et tu charmes le cœur.

19. Ô Plantes, qui avez pour reine la Somalatâ, enfants de Vrihaspati, qui vous dressez sur la terre, donnez la force au malade.

20. Ne vous irritez point contre moi qui vous arrache, contre le malade pour lequel je vous cueille. Que chez nous bipèdes et quadrupèdes soient bien portants.

21. Ô Plantes, qui entendez ma voix, et vous, qui êtes éloignées, unissez-vous toutes pour donner la force au malade.

22. Les Plantes disent à Somalatâ leur reine : « Ô reine, nous savons celui que nous recommande le prêtre. »

23. « Ô Somalatâ, tu es la première parmi nous. Les Arbres sont tes sujets. Qu’il devienne notre sujet, celui qui nous attaque. »


HYMNE IV.
À Vrihaspati[22], par Dévapi, fils de Richtichana.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. (Dévâpi parle.) Ô Vrihaspati, viens en mon nom honorer les Dieux. Ô qui que tu sois, Mitra, Varouna ou Poûchan, arrive avec les Marouts, les Adityas ou les Vasous, et fais que Pardjanya envoie son onde à Santanou.

2. (Santanou parle.) Ô Dévâpi[23], qu’un dieu, sage et rapide messager, soit par toi amené vers moi. (Ô Vrihaspati), accours vers nous. Notre bouche t’adresse une prière brillante.

3. (Dévâpi parle.) Ô Vrihaspati, accueille cette prière brillante que notre bouche t’adresse ; (prière) forte, irréprochable, que doit accompagner une douce rosée, et par laquelle je fais descendre du ciel la pluie sur Santanou.

4. (Santanou parle.) Ô Indra, que cette douce rosée nous pénètre ; amène-nous un char rempli de mille présents. Viens au moment marqué remplir l’office de sacrificateur, ô Dévâpi ! honore les Dieux, et présente l’holocauste.

5. (Dévâpi parle.) Fils de Richtichana, le Richi Dévâpi vient remplir l’office de sacrificateur, et implorer la bonté des Dieux. De l’océan supérieur il forme un océan inférieur, et répand les ondes divines de la pluie.

6. Dans l’océan supérieur les ondes ont été amoncelées par les Dieux. Le fils de Richtichana, Dévâpi a lancé ces ondes, et elles ont coulé en se précipitant dans les plaines.

7. Quand Dévâpi, chargé par Santanou de présenter l’holocauste, chante l’hymne et allume (les feux du sacrifice), que Vrihaspati exauce sa prière qu’entendent les Dieux, et qui demande la pluie.

8. Ô Agni, dont le brillant Dévâpi, fils de Richtichana et descendant de Manou, a allumé les feux, livre-toi avec tous les Dieux aux joies (du sacrifice), et envoie-nous les eaux de Pardjanya.

9. Ô (Dieu) que nous invoquons tous, les antiques Richis t’ont chanté ; les (mortels t’implorent) dans leurs sacrifices. Que des milliers de chars (célestes[24] viennent) à nous. Ô toi que transportent de rouges coursiers, accours à nos cérémonies.

10. Ô Agni, ces chars que nous te demandons arrivent au nombre de quatre-vingt-dix-neuf mille. Noble héros, que leurs abondantes provisions fassent prospérer les corps. Envoie-nous du ciel une pluie (bienfaisante).

11. Ô Agni, que ces quatre-vingt-dix-neuf mille chars deviennent le partage du généreux Indra. Ouvre dans ta sagesse, aux moments marqués, les voies que suivent les Dévas. Place dans le ciel, au milieu des Dieux, le réservoir d’une onde (pure).

12. Ô Agni, frappe nos ennemis. Éloigne de nous les fléaux, la maladie, les Rakchasas. De cette large mer qui est au ciel répands sur nous l’abondance des eaux.


HYMNE V.
À Indra, par Vamra, fils de Vikhanasa..
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô (Dieu sage), quel large et admirable trésor tu nous envoies pour notre bonheur ! Quel présent il nous fait en manifestant sa force ! Il répand les éclats de sa foudre, qui triomphent de Vritra.

2. À la voix de notre prière, il vient avec l’éclair éblouissant. Uni à la puissance, il s’assied à notre large foyer. Avec les (Marouts) ses alliés, il dissipe les magies de celui qui voudrait dans le sacrifice être comme un septième frère[25].

3. Il engage le combat avec le brigand ; il remporte la victoire, et nous distribue ses heureuses dépouilles. Il frappe les impies de son bras invincible, et s’empare, en triomphant, des richesses (de la ville) aux cent portes.

4. Ce (Dieu) grand et rapide envoie les ondes que contiennent ces généreuses Vaches (du Ciel). Tels que des urnes abondantes, ou tels que des coursiers dont les pieds sont coupés et le char dételé, (les nuages) épanchent sur nous un ghrita précieux.

5. Le grand et noble (Indra), entouré de la terrible troupe des Roudras, quitte sa demeure lointaine. Vamra adore les deux ancêtres[26] immortels, et vient avec empressement offrir le (saint) holocauste.

6. Que ce maître puissant triomphe du Dasyou, bruyant, qui a trois têtes et six yeux[27]. Que Trita[28], doublant sa force, de son doigt de fer perce ce sanglier[29] (céleste).

7. Qu’(Indra) se lève contre l’ennemi de Manou, et lance son trait à Arsasâna[30]. Que le plus noble des héros brise pour nous les villes de Nahouch[31] ; qu’il les détruise pour la perte du Dasyou.

8. Tel que l’onde du nuage qui rafraîchit le gazon, qu’il vienne dans notre habitation. Quand son corps est pénétré du soma, pareil à l’épervier à la serre de fer, il frappe les Dasyous.

9. C’est lui qui de ses traits puissants abat les grands (Asouras) ; lui qui a livré Souchna à Coutsa son serviteur ; lui qui a dirigé Cavi[32], dont les chants donnèrent à Indra et aux vaillants (Marouts) leur forme (merveilleuse).

10. Apparaissant avec les divins et généreux (Marouts), il se montre libéral, et prend les formes magiques de Varouna. Objet de nos désirs et gardien des saisons, il s’est changé en coursier[33] pour détruire Ararou.

11. Ridjiswan, enfant d’Ousidj, l’a célébré ; et (la foudre, telle qu’)un taureau vigoureux, a forcé le pâturage de Piprou. Quand le prêtre avec la libation et la prière allume (les feux du sacrifice), alors Indra grandit et s’empare des villes célestes).

12. Ô (Dieu) qui donnes la vie, Vamra se prosterne devant toi, et te présente le grand (holocauste). Qu’Indra vienne et le comble de bénédictions. Qu’il lui apporte tous les biens, abondance, force, habitation fortunée.


HYMNE VI.
Aux Viswadévas, par Douvasyou, fils de Bandana..
(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Ô magnifique Indra, assure la félicité de ton serviteur. Orné de nos louanges, enivré de notre soma, écoute nos prières et fais notre fortune. Que Savitri avec les Dieux accueille notre sacrifice. Nous honorons Aditi, qui anime tout.

2. Apportez l’offrande convenable à (Indra surnommé) Bhara, à Vâyou qui boit la pure (libation) et pousse des clameurs, qui goûte notre lait blanc et savoureux. Nous honorons Aditi, qui anime tout.

3. Que le divin Savitri nous donne l’abondance ; (qu’il protége) le juste, prodigue envers les Dieux de libations, d’holocaustes, de sacrifices. Honorons Aditi, qui anime tout.

4. Qu’Indra soit pour nous chaque jour bienveillant. Que le royal Soma nous comble de biens. Que (les Dieux) soient pour nous des amis généreux. Honorons Aditi, qui anime tout.

5. Indra, excité par nos hymnes, développe l’énergie de sa puissance. Ô Vrihaspati, c’est toi qui prolonges notre vie. Le sacrifice est pour nous tel que Manou ; c’est un conseiller, un père. Honorons Aditi, qui anime tout.

6. La puissance d’Indra est la force des Dieux. Agni dans nos foyers est chantre, prêtre et poëte. Que le Sacrifice s’approche avec la beauté de ses cérémonies. Honorons Aditi, qui anime tout.

7. Ô Dieux protecteurs, nous voulons près du foyer (sacré) mériter votre bienveillance. Votre colère ne saurait éclater. Que vos formes saintes nous soient propices. Honorons Aditi, qui anime tout.

8. Que Savitri repousse la maladie. Que les montagnes (célestes) envoient leurs trésors dans ces lieux où le large mortier distille le miel de la libation. Honorons Aditi, qui anime tout.

9. Ô (Dieux) protecteurs, le mortier est dressé. Éloignez tous les ennemis du sacrificateur. Le divin Savitri est un défenseur digne de nos louanges. Honorons Aditi, qui anime tout.

10. Ô Vaches, qui vous montrez dans la demeure de Rita, vous trouvez sur le gazon une grasse pâture. Que (votre) corps soit pour (notre) corps[34] un remède utile. Honorons Aditi, qui anime tout.

11. Indra est le gardien des saisons, le chantre (du sacrifice), le défenseur des saints ministres, l’heureux conseiller des amis de la libation. Sa mamelle céleste est pleine d’un lait abondant. Honorons Aditi, qui anime tout.

12. Ta splendeur est magnifique ; ta gloire remplit les saisons. Tes exploits invincibles occupent la voix de tes chantres. Avec sa corde passée au front des Vaches (sacrées), Douvasyou dirige tous leurs mouvements.


HYMNE VII.
Aux Viswadévas, par Boudha, fils de Soma..
(Mètres : Djagatî, Gâyatrî et Vrihatî.)

1. Animés d’un même esprit, amis, éveillez vous. Unissez tous vos efforts, et allumez (les feux) d’Agni. J’appelle à votre secours Dadhicrâs, Agni, la divine Aurore, (tous trois amis) d’Indra.

2. Amis, faites des hymnes ; concevez des prières ; construisez un vaisseau (divin) que vous conduirez avec vos rames. Préparez vos armes ; faites tous vos apprêts, et précipitez la marche du sacrifice.

3. Attelez la charrue ; attachez le soc, et au sein du foyer jetez la semence. Que l’hymne et la prière nous servent comme de char. Que le croc, qui présente l’aliment, ne l’aille point chercher trop loin.

4. Parmi les Dévas animés par le désir, les poëtes attachent le soc ; les sages attellent la charrue.

5. Appelez (les Vaches du sacrifice) ; confondez les liens qui les retiennent. Puisons à la source abondante et intarissable (de la libation).

6. Je puise à cette source abondante et intarissable près de laquelle s’assemblent (les Vaches du sacrifice), où se confondent les liens qui les attachent.

7. Flattez ces coursiers rapides. Domptez cet (autre cheval), et faites-vous un char fortuné. Puisez à cette source qui coule pour l’homme (pieux), et dont l’onde, versée dans le vase de pierre ou la coupe de bois, nous protége comme une cuirasse.

8. Répandez le lait de vos génisses (sacrées), breuvage destiné à l’homme (pieux). Faites-vous ainsi de larges armures ; construisez-vous des villes de fer et inexpugnables. Rendez solide le vase qui contient (ce lait), et empêchez-le de fuir.

9. Dieux, j’implore votre secours protecteur. Nous venons invoquer votre sainte et divine intervention. Que cette grande Vache dont le lait coule par mille torrents vienne sur le gazon nous donner sa mamelle.

10. Versez donc le soma dans le vase (de la libation) ; formez-le dans vos mortiers de pierre. Serrez avec dix courroies les deux jougs (du char sacré), et attelez le coursier qui doit le traîner.

11. Le coursier chargé de ces deux jougs semble marcher avec intelligence, et hennit dans l’intérieur du foyer. Affermissez Vanaspati sur son bûcher. Sans avoir besoin de creuser la terre, faites jaillir la source (du soma).

12. Ô hommes (pieux, Indra) donne le bonheur. Invitez, engagez, excitez (ce dieu) qui donne le bonheur à venir prendre votre offrande. (Ô prêtre), appelle à notre secours Indra, fils de Nichtigrî[35]. Ô compagnons, qu’il vienne boire notre soma.


HYMNE VIII.
À Indra, par Mougdala, fils de Rharmyaswa..
(Mètres : Vrihatî et Trichtoubh.)

1. (Ô Moudgala), que la foudre d’Indra protége ton char incomparable. Ô(Dieu) que le monde invoque, conserve-nous au milieu de ces fameux combats, dans ces rixes que cause le partage de tes dépouilles.

2. Le vent élève le vêtement de Moudgalanî[36] au-dessus du char, qui va conquérir des milliers de vaches. En effet, elle monte sur ce char avec Indra, et, soldat de l’armée (divine), elle partage les fruits de cette heureuse expédition.

3. Ô magnifique Indra, retiens la foudre de l’ennemi qui veut notre mort. Que cet ennemi soit un Dasyou, ou un Arya, sauve-nous du trépas.

4. (Indra) a bu l’onde de la libation. Transporté d’ivresse, il va fendre la montagne (des Asouras) ; il attaque l’ennemi. Doué d’une heureuse virilité, plein d’ardeur pour la louange, il étend ses deux bras pour répandre ses bienfaits.

5. Les (prêtres) s’approchent en élevant la voix. Au milieu du combat le taureau[37] a jeté la semence (féconde). C’est par lui que Moudgala a conquis des centaines, des milliers de Vaches qui paissent (dans les plaines célestes).

6. Ce taureau s’attelle au char (d’Indra) pour la perte (de ses ennemis). La belle compagne (du dieu) pousse un cri. Et, devant ce char traîné par un taureau furieux, à la voix de Moudgalanî les (Asouras) tremblent et fuient.

7. C’est le sage (Moudgala) qui a fait rouler le char d’Indra : c’est lui qui a soumis au joug ce taureau superbe. Indra a sauvé ce chef du troupeau immortel, qui s’avance rapidement avec les Ondes (divines).

8. Ainsi, la tête surmontée d’une belle chevelure, (Indra) stimule avec vigueur son fortuné coursier. Il affermit par une solide ceinture les bois de son char. Il donne la force au monde ; il précipite les Vaches (célestes), et se prépare des triomphes.

9. Vois ce (Dieu) compagnon du taureau (sacré) ; celui qui ressemble à la hache (terrible) repose tranquillement au milieu des airs, son champ de bataille. C’est par lui que Moudgala a conquis des centaines, des milliers de vaches qui sont le prix de sa victoire.

10. Qui donc aperçoit près de nous des traces d’ennemis ? Ceux qui attellent ce (char) savent le rendre solide. Il n’a besoin ni d’herbe, ni d’eau ; toujours droit et chargé, il est tourné du côté de (l’ennemi).

11. Puissions-nous emporter la victoire par l’influence de (Moudgalanî), compagne (d’Indra), et s’unissant à lui ! Ainsi prospère l’épouse qui revoit l’époux dont elle était séparée ; ainsi (grossit) le nuage recevant (le soleil), qui est la roue de la terre.

12. Ô Indra, tu es l’œil du monde, (tu es l’œil) de celui qui voit, quand, généreux bienfaiteur uni au généreux (Soma) tu attelles pour le combat tes deux coursiers.


HYMNE IX.
À Indra, par Apratiratha, fils d’Indra..
(Mètres : Trichtoubh et Anouchtoubh.)

1. Indra, (dieu) rapide et terrible comme le taureau aux cornes aiguës, vainqueur superbe et doué d’une force incomparable, qui, toujours l’œil ouvert, trouble par ses clameurs l’esprit des hommes, (Indra) triomphe à la fois de cent armées.

2. Avec cet Indra qui, toujours l’œil ouvert, trouble l’esprit par ses clameurs ; qui, conquérant noble et victorieux, robuste, inébranlable, tient son arc incessamment tendu, ô guerriers, combattez et triomphez !

3. Indra dompte ses adversaires avec la troupe des Marouts, dont la main porte un arc et (le dos) un carquois. Indra, vainqueur de ses ennemis, s’enivre de soma ; puissant par la force de son bras, terrible par (la grandeur) de son arc, renommé pour (la légèreté) de ses flèches.

4. Ô Vrihaspati, porté sur ton char, tu frappes les Rakchasas et renverses tes ennemis. Terrible dans le combat, tu brises la force des armes ; viens en triomphant sauver nos chars.

5. Accompagné de la puissance et de la victoire, entouré d’armées redoutables, ferme, vigoureux et robuste, ardent à provoquer les guerriers et les forts, rempli d’énergie, ô Indra, monte sur ton char triomphant, et va conquérir les Vaches (célestes).

6. Ô mes compagnons, ô mes amis, confirmez dans la plénitude de sa force cet Indra qui brise (les portes) du pâturage (céleste) et s’empare des Vaches, qui dans sa main victorieuse porte la foudre, qui soumet le monde à son empire.

7. Que cet Indra invincible, inébranlable, qui force les villes (célestes), héros au cœur impitoyable, et soulevé par mille colères, capable de résister à des armées, (qu’Indra) conserve nos bataillons dans la mêlée.

8. Que (devant tous) marchent Indra, conducteur des Vaches (sacrées), Vrihaspati, l’Offrande, le Sacrifice, Soma. Que les Marouts s’avancent à la tête de ces armées des Dieux qui brisent et domptent l’orgueil de nos ennemis.

9. Terrible est la puissance du généreux Indra, du royal Varouna, des Adityas, des Marouts. On entend s’élever le bruit de ces Dieux magnanimes qui remuent les mondes par leurs victoires.

10. Ô Maghavan, aiguise les traits, (stimule) les âmes de mes (guerriers). Ô exterminateur de Vritra, que les pas rapides des coursiers, que le son des chars vainqueurs retentissent à nos oreilles.

11. Quand les étendards se heurtent, qu’Indra soit pour nous. Que nos armes soient victorieuses. Que nos guerriers aient le dessus. Ô Dieux, conservez-nous dans la bataille !

12. Ô Aghâ[38], toi qui troubles l’esprit des combattants, viens saisir les membres de nos ennemis. Viens brûler leurs cœurs de tes feux. Qu’ils soient enveloppés de noires ténèbres.

13. Ô guerriers, allez et triomphez ! Qu’Indra vous donne sa protection. Que vos bras soient redoutables, et vous, soyez invincibles.


HYMNE X.
À Indra, par Achtaca, fils de Viswamitra..
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Indra, que tout le monde implore, pour toi le soma a été versé. Pousse rapidement tes coursiers vers notre sacrifice. Que ces chants, répétés par nos guerriers et nos prêtres, aillent jusqu’à toi. Bois de notre libation.

2. Ô Indra, que traînent deux coursiers azurés, bois de cette libation dont tes serviteurs ont agité les ondes. Que ton estomac en soit rempli. Ô (Dieu) dont l’hymne augmente la grandeur, enivre-toi de ce breuvage que te versent nos mortiers.

3. Ô Indra, (surnommé) Haryaswa, je répands en ton honneur cette heureuse liqueur qui te rend terrible et impétueux. Chanté dans le sacrifice, réjouis-toi de nos offrandes et de nos prières.

4. Ô Indra, époux de Satchî, les Ousidjs[39], habiles dans l’art des sacrifices, par ton secours et la puissante protection, obtiennent l’abondance et le bonheur de la famille. Rassemblés dans la demeure de Manou, ils élèvent vers toi leurs prières.

5. Ô Haryaswa, sous la conduite d’un (dieu) bon, magnifique et brillant, les peuples qui te chantent traversent (heureusement la vie). Pour prix de leurs hymnes, ô Indra, ils possèdent ta généreuse protection.

6. Ô Indra, que traînent deux coursiers azurés, viens avec ton char à nos cérémonies, et bois du soma que nous te versons. Que le sacrifice ait la vertu d’attirer un (Dieu) fort, libéral, et ami de nos pratiques.

7. Nos accents célèbrent le magnifique et invincible Indra, qui se réjouit de nos libations et de nos hymnes, qui est le maître de l’abondance et de la victoire. La voix du poëte le chante.

8. Ô Indra, conquérant des villes (célestes), pour les Dieux et pour Manou ouvre le cours des sept torrents divins qui par toi remplissent la mer de leur onde pure et retentissante. (Déchaîne) les quatre-vingt-dix-neuf rivières.

9. Délivre les grandes Eaux de leur ennemi. Ô Indra, dieu incomparable, veille pour elles. Sur ton corps qui s’étend partout répands ces ondes que tu as déchirées en tuant Vritra.

10. Indra est fort, puissant et fortuné. Avec raison la Prière le célèbre et l’invoque. Sacra, attaquant les armées (de ses ennemis), a par son triomphe abattu Vritra et formé le monde.

11. Appelons à notre secours, au sein de ce sacrifice, le grand et magnifique Indra, le plus noble des héros au milieu du combat, aussi clément que terrible, vainqueur de ses ennemis sur le champ de bataille, et couvert de leurs dépouilles[40].


HYMNE XI.
À Indra, par Soumitra ou Dourmitra, fils de Coutsa, ami d’Indra..
(Mètres : Trichtoubh, Ouchnîh et Gâyatrî.)

1. Ô puissant (Indra) qui aimes (nos louanges), quand l’hymne viendra-t-il ouvrir la source de la libation, et rompre la digue qui retient l’eau du nuage ?

2. Pour répandre tes bienfaits, attelle tes deux coursiers mâles et rapides, dont l’œuvre est diverse et la crinière flottante, comparables au soleil et à la lune.

3. Quand, uni aux rapides (Marouts), Indra attelle ces brillants (coursiers) sans les avoir abreuvés (aux ondes du soma), alors il faiblit, il tremble devant l’impie (Vritra) comme un simple mortel.

4. En faveur d’Ayou qu’il veut récompenser, Indra vient avec (les Marouts) dépouiller les chars de ses adversaires. Indra est le maître de deux (coursiers) hennissants, dont l’œuvre est diverse.

5. Il monte sur (le char que traînent ces coursiers) à la crinière flottante, à la brillante encolure. Et le (Dieu), de ses deux puissantes mâchoires, brise (les Asouras).

6. Doué, ainsi que les Marouts, d’une force merveilleuse, ce héros accomplit avec eux les promesses qu’il se charge lui-même de proclamer. Tel est Ribhou avec ses œuvres, (tel est) Mâtariswan.

7. Il a fait la foudre pour exterminer le Dasyou, ce (dieu) à la forme brillante, à la barbe d’or, à la mâchoire indomptable, grand comme le monde.

8. Charmé de nos chants, guéris nos maux. Que nous triomphions des impies qui ne te célèbrent point. Tu aimes les sacrifices avec toutes leurs cérémonies.

9. Quand sur le char du sacrifice nous plaçons la charge des trois (feux), alors avec les (Marouts) tu montes sur le vaisseau glorieux que t’a préparé Ayou.

10. Pour ta gloire a brillé la Vache féconde (du sacrifice) ; pour ta gloire (s’est levée) la Cuiller, pleine d’un pur soma qu’elle verse dans ta coupe.

11. Ô (Dieu) qui donnes la vie, (en toi se trouvent) mille secours, quand Soumitra ou Dourmitra élève la voix pour te louer, quand par la mort du Dasyou tu veux sauver le fils de Coutsa, oui, quand par la mort du Dasyou tu veux sauver l’enfant chéri de Coutsa.

  1. Pouroûravas est dans l’ancienne histoire de l’Inde le deuxième roi de la dynastie lunaire ; il a pour épouse la nymphe Ourvasî. (Voyez Vichnou Pourâna, page 394.) Cet hymne nous prouve que toute cette histoire a pour fondement des allégories sacerdotales. Ourvasî, comme nous l’avons déjà vu, page 283, col. 1, est la Libation personnifiée, épousant le maître du sacrifice, sinon le Sacrifice lui même, appelé Pouroûravas (valde sonorus).
  2. Le mot que je traduis par air est ourou. C’est le même mot qui entre dans la composition du nom d’Ourvasî. Cependant quelques étymologistes aiment mieux l’expliquer avec le sens de cuisse, et font naître Ourvasî d’une fleur placée sur la cuisse (oûrou) de Nârâyana.
  3. Le texte porte Vétasa, qui peut vouloir dire issu de Vétasa. Or nous avons pensé (p. 263, col. 2, note 8) que Vétasa était un nom d’Agni. L’enfant de Vétasa serait-il donc ici la flamme qui agite et tourmente la libation, en s’unissant à elle ? Le commentaire donne à ce mot un sens ou singulier ou licencieux, et traduit par danda ou sépa. Ne serait-ce pas aussi bien le pilon du mortier, ou quelque autre instrument du sacrifice ? Par exemple, Vétasa étant une espèce de roseau (calamus rotang), Vétasa pourrait être un bâton pour attiser le feu, ou pour tourner la libation.
  4. Ces quatre nymphes peuvent représenter la Vitesse, la Force du nombre, la Félicité, l’Amabilité du regard. Ourvasî (Vichnou-Pourâna, page 395) s’amuse avec quatre nymphes.
  5. Le commentaire dit que c’est Pouroûravas.
  6. On raconte que Tarasa était un Mriga, en faveur duquel Bhoudjyou se changea en Mrigi, et dont elle s’éloigna, effrayée par le chasseur.
  7. Ce fils me semble devoir être le feu du sacrifice.
  8. Le commentaire croit que c’est la terre. Je suppose que c’est plutôt la flamme du sacrifice. Dans les Pourânas, ce sont deux béliers qui sont confiés à la garde de Pouroûravas.
  9. Il est possible que ce mot automne (sarad) soit synonyme de libation, comme nous l’avons vu ailleurs.
  10. Le lecteur se souvient que Vasichta est une forme d’Agni.
  11. Ces chevaux portent le nom de hari, mot que le dictionnaire rend par green. Je n’ai jamais compris comment la couleur verte pouvait être celle d’Indra, et j’ai toujours traduit ce mot par azuré ou par brillant. Hari n’est pas seulement une épithète d’Indra ; cette épithète appartient à tous les dieux, et surtout à Soma, qui, issu d’une plante, la mériterait mieux que les autres.
  12. Asoura.
  13. C’est-à-dire trois saisons, Vasanta, Prâvrich, Sarad.
  14. Pouroucha est l’âme enfermée dans le corps.
  15. Aswattha (ficus religiosa).
  16. Le texte porte Parna, qui est un nom du Palâsa (Butea frondosa). Ces deux arbres servent dans les sacrifices.
  17. Ce mot signifie ornement.
  18. Ce nom doit être celui d’un Asoura, une épithète de Vritra, qui enlève la vie.
  19. Tchâcha (Caracias indica).
  20. Nihâcâ, l’alligator du Gange ou iguana.
  21. Sarcostema viminalis, ou Asclepias acida.
  22. Cet hymne, ainsi que l’hymne v de la lecture précédente, me paraît d’une époque bien postérieure à celle qui a produit les autres hymnes du Rig-Véda. Les noms de Dévâpi et de Santanou semblent indiquer un âge voisin de la grande guerre du Mahâbhârata.
  23. C’est à cause de cette apostrophe que j’ai supposé un dialogue entre Dévâpi et Santanou.
  24. Ces chars sont les nuages qui apportent la pluie et l’abondance.
  25. Le nombre des Adityas n’est pas toujours fixé à douze : on peut les considérer comme n’étant que six, ayant tous droit à une part égale dans le sacrifice. Vritra aurait la prétention de demander aussi sa part, en qualité de septième frère.
  26. Le Ciel et la Terre.
  27. C’est l’Asoura appelé Trisiras.
  28. Nom d’Agni.
  29. Nous savons que par ce mot on entend le nuage.
  30. Nom d’un Asoura.
  31. Ce mot qui signifie vinciens, doit être un des noms de Vritra qui lie et enchaîne le nuage.
  32. Nom d’Ousanas.
  33. Le texte porte quadrupède.
  34. Le mot tanoûh est répété. Le commentaire croit que la première fois il désigne le lait des vaches, la deuxième fois le soma.
  35. Ce doit être un nom d’Aditi.
  36. Ainsi se nomme l’épouse de Moudgala, c’est-à-dire la Prière qu’il adresse aux dieux.
  37. C’est peut-être Pardjanya, le nuage, qu’il faut ici distinguer d’Indra. Cependant je croirais plutôt que ce taureau (vrichabha) est la libation de soma, appelée vrichan.
  38. C’est un nom de la déesse du Mal, Pâpadévatâ.
  39. Ce nom est celui que l’on donne en général aux prêtres. Ce sont spécialement les descendants de Cakchîvân.
  40. Voy. section III, lecture ii, hymne i, st. 22.