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Traité de la résolution des équations numériques de tous les degrés/Note 11

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NOTE XI.

SUR LES FORMULES D’APPROXIMATION POUR LES RACINES DES ÉQUATIONS.


Nous avons vu dans la Note V que la méthode de Newton consiste à substituer successivement dans une même fonction les résultats des substitutions précédentes ; ainsi l’on peut réduire en formule le résultat général de ces substitutions.

1. Soient

l’équation proposée, et la première valeur approchée d’une des racines de cette équation. Suivant la méthode dont il s’agit, on substitue à la place de et l’on rejette dans le développement tous les termes où monte au-dessus de la première dimension.

Par le développement connu des fonctions, l’équation devient

et se réduit d’abord à

d’où l’on tire

Ainsi, étant une première approximation, si l’on fait on aura pour seconde approximation, et celle-ci donnera de la même manière, en faisant la troisième approximation

a+b+c, et ainsi de suite ; de sorte que la valeur de sera exprimée la série

Or je remarque que, si est une quantité très-petite, la valeur de sera très-petite de l’ordre de car le développement de donne

mais donc

donc, puisque la valeur de sera aussi du même ordre De même, la valeur de sera de l’ordre de et par conséquent de l’ordre de car

mais donc

donc, puisque la valeur de sera aussi de l’ordre de et ainsi de suite. D’où il s’ensuit que, si est une quantité très-petite, les erreurs des approximations

seront respectivement de l’ordre des puissances de .

Ce procédé est assez commode pour le calcul arithmétique ; mais, si l’on voulait avoir une formule ordonnée suivant les puissances de il faudrait développer successivement toutes les fonctions, et l’on trouverait la série

2. On pourrait parvenir plus simplement à cette formule, en tirant la valeur de de l’équation

on aurait d’abord

et l’on substituerait successivement les premières valeurs de dans les termes qui contiennent ou bien on supposerait tout de suite

et, égalant à zéro les termes affectés des mêmes puissances de ce qui donnera les équations nécessaires pour la détermination des coefficients indéterminés on aurait

d’où l’on tire

et la série

sera la même que celle qu’on a trouvée ci-dessus ; ce qui prouve la correspondance des deux méthodes.

3. Mais on peut arriver à ce même résultat par\nue autre méthode plus directe et plus analytique.

La question consiste à tirer de l’équation

la valeur de en série. Je puis regarder la quantité comme une fonction d’une autre quantité et supposer que devienne lorsque deviendra Ainsi, comme devient en général

lorsque deviendra on aura

comme la quantité est indétermipée, je puis la supposer telle que l’on ait alors deviendra et l’équation sera laquelle donne sur-le-champ

de sorte qu’on aura

et il n’y aura plus qu’à trouver les valeurs de

Ces valeurs sont les fonctions dérivées de considérée comme fonction de or on a pour la détermination de en l’équation donc, si l’on prend les fonctions dérivées relativement à en regardant comme la fonction de et qu’on désigne, comme on l’a fait plus haut, par les fonctions dérivées de par rapport à les fonctions dérivées de relativement à seront et l’équation donnera d’abord d’où l’on tire

et de là, en prenant toujours les fonctions dérivées et substituant cette valeur de

On peut trouver ainsi successivement les valeurs de par lesquelles on pourra continuer aussi loin qu’on voudra la série

qui exprime la valeur de dans l’équation et l’on aura la même série qu’on a trouvée ci-dessus.

Cette formule revient à celle qu’Euler a donnée dans la seconde Partie du Calcul différentiel (Chap. IX, art. 234). On voit par un Mémoire de Courtivron imprimé dans le Volume de l’Académie des Sciences pour l’année 1744, qu’Euler l’avait déjà trouvée à cette époque, et on peut la compter au nombre des découvertes dont il a enrichi l’Analyse. Par la manière dont nous venons de la présenter, elle est une suite naturelle de la théorie du développement des fonctions.

4. Nous allons maintenant rapprocher les résultats précédents de ceux qu’on peut tirer des séries récurrentes. Suivant la méthode exposée dans la Note VI, pour avoir la valeur de la racine de l’équation

il faudrait développer la fraction

suivant les puissances de et, si et sont deux termes consécutifs, on aura pour la valeur de d’autant plus exacte que ces termes seront plus éloignés du commencementde la série.

Dans la méthode ordinaire, les termes d’une série récurrente se forment les uns d’après les autres ; mais cette manière, qui est très-commode pour le calcul-arithmétique, n’est pas propre à donner le terme général en fonction des coefficients de l’équation, et il faut pour cela employer d’autres moyens.

5. Pour donner à cette recherche toute la généralité dont elle est susceptible, je vais considérer la fonction fractionnaire

dans laquelle je suppose que et sont des fonctions de telles que

Je représente par

la série résultante du développement de cette fonction suivant les puissances de et je me propose de trouver l’expression du coefficient (n) de la puissance

Je commence par développer la fonction suivant les puissances de j’ai la série

Je considère chacune de ces fractions en particulier, et je cherche les termes multipliés par qui peuvent résulter de leur développement.

La fraction donne la série connue

laquelle, étant multipliée par la série représentée par donnera les termes suivants affectés de

où il faut remarquer, que, comme les puissances de dans les dénominateurs vont en diminuant, il faudra s’arrêter au terme divisé par .

6. Or, si l’on considère la fonction qu’on la divise par qu’ensuite on y change en et qu’on ne retienne que les termes divisés par ou par des puissances de il est aisé de voir qu’on aura de cette manière la série qui multiplie Donc la partie multipliée par provenant de la fonction pourra être représentée par en ayant soin de ne retenir que les termes de qui auront au dénominateur.

De la même manière, si l’on cherchait la partie multipliée par provenant du développementde la fraction suivant les puissances de on trouverait en ne retenant dans que les termes qui auraient une puissance de au dénominateur. La quantité est donc identique avec le coefficient de dans le développement de donc l’identité subsistera encore entre les fonctions dérivées relativement à d’où il suit que la fonction dérivée de que nous dénoterons par sera égale au coefficient de dans le développement de la fonction dérivée de relativement à .

Or, comme ne se trouve ici que dans le dénominateur, et que la fonction dérivée de est on en conclura tout de suite que sera la partie du développement de qui sera multipliée par en ayant toujours soin de ne retenir, dans la fonction et par conséquent aussi dans sa fonction dérivée les termes qui auront au dénominateur.

On trouvera pareillement que la partie multipliée par dans le développement de suivant les puissances de sera exprimée par en ne retenant que les termes divisés par des puissances de donc l’identité subsistera encore à l’égard des fonctions dérivées relativement à par conséquent, la seconde fonction dérivée de relativement à que nous dénoterons par sera encore égale à la partie affectée de dans le développement de la seconde fonction dérivée de Mais la première fonction dérivée de étant la seconde sera donc, divisant par on en conclura que sera la partie du développement de qui sera multipliée par en ayant soin de ne retenir dans la valeur de que les termes divisés par des puissances de .

On prouvera, par une analyse semblable, qu’en dénotant par la troisième fonction dérivée, relativement à de la fonction et supposant qu’on ne retienne dans cette fonction que les termes divisés par des puissances de la partie multipliée par dans le développement de suivant les puissances de sera exprimée par et ainsi de suite.

Donc, en rassemblant toutes ces parties, on aura l’expression complète du terme du développement de la quantité suivant les puissances positives de et l’on trouvera

en ayant soin de ne retenir que les termes qui contiendront des puissances négatives de .

7. Nous remarquerons ici que, en prenant encore successivement les fonctions dérivées suivant on pourra avoir les expressions des termes multipliés par dans les développements de de de Ainsi en désignant par les fonctions dérivées, première, seconde, … de la fonction de désignée par on aura

pour les expressions des termes dont il s’agit. Et, pour avoir les valeurs de il n’y aura qu’à ajouter un trait, deux traits, … aux fonctions de l’expression de

8. Supposons qu’on demande le terme général de la série provenant du développement de la fraction rationnelle

On divisera d’abord le numérateur et le dénominateur par pour le réduire à la forme et l’on aura, par la comparaison avec cette formule,

Donc on aura

Donc


En prenant les fonctions dérivées par rapport à on aura donc

et, par conséquent,

où il n’y aura plus qu’a substituer au lieu de sa valeur

On aura ainsi

où il suffira de ne point admettre de puissances négatives de

Cette expression peut se réduire à une forme plus simple en employant les formules connues des sinus des angles multiples ; on aura par ce moyen

comme Euler l’a trouvé dans l’Introduction à l’Analyse ; mais la formule précédente a l’avantage de pouvoir s’appliquer facilement aux fractions dont le dénominateur est une puissance quelconque.

En effet, pour la fraction on aura le terme général et, en prenant la fonction dérivée de l’expression de en on aura

et, substituant pour sa valeur il viendra

où il suffira aussi de pousser les séries jusqu’aux puissances négatives de exclusivement, et ainsi de suite.

9. Reprenons maintenant l’expression générale en du coefficient de la puissance dans le développement de la fraction et supposons que le numérateur soit ou plus généralement de la forme c’est-à-dire qu’il soit le produit de la fonction dérivée du dénominateur prise négativement par une fonction qu’on suppose entière et rationnelle. Faisant la substitution de au lieu de on aura

Or

et, par conséquent,

Donc, faisant ces réductions et supposant, pour abréger,

on aura

Cette formule servira à trouver l’expression du terme général dans le développenent de la fraction

suivant les puissances de pourvu qu’on ait soin de ne retenir que les termes qui contiennent des puissances négatives de .

10. Supposons et par conséquent on aura le terme général du développement de la fraction Or, si sont les racines de l’équation

ce terme sera exprimé par

par ce qu’ona démontré dans la Note VI (no 6). On aura donc, en mettant à la place de

en ne conservant que les puissances négatives de .

11. Soit proposée, par exemple, l’équation

dont les racines soient et

On la divisera par pour la réduire à la forme on aura et la valeur de sera Donc, changeant en dans , on aura et de là

Donc

où il n’y aura plus qu’à faire On aura ainsi

en continuant cette série tant qu’il y aura de puissances positives de

Si l’on voulait avoir la somme des puissances positives il n’y aurait qu’à considérer l’équation

qui résulte de l’équation précédente, en changeant en et dont les racines sont par conséquent et ce qui ne demande que de changer en et en On aura donc ainsi

12. En général, étant les racines de l’équation

on aura

étant le coefficient de la plus haute puissance de et prenant les fonctions dérivées de part et d’autre,

donc, divisant et changeant les signes,

et, multipliant par

Or, étant supposé une fonction entière de on pourra la diviser par jusqu’à ce qu’on parvienne à un reste sans et, pour trouver tout de suite ce reste, il n’y a qu’à considérer que est divisible par le quotient étant une fonction entière de et que nous désignerons par et, si est une fonction du degré il est clair que sera du degré Donc, puisque

on aura

donc

On trouvera de même

et ainsi des autres. Donc, en faisant ees substitutions, on aura

En résolvant ces fractions en séries, on aura, après les premiers termes, dans lesquels se fondent les parties entières une suite régulière dont le terme général sera

de sorte qu’on aura, étant

C’est le terme général de la suite récurrente qui résulte de la fraction

exprimé par les racines de l’équation

En comparant cette expression avec l’expression générale de en trouvée ci-dessus et mettant, pour plus de simplicité, à la place de on aura

et où l’on ne doit retenir que les termes qui contiendront des puissances négatives de .

13. Supposons maintenant que l’exposant soit infiniment grand, en sorte que le terme auquel il répond dans la série récurrente, soit pris à une très-grande distance de l’origine ; on pourra alors regarder la fonction comme ne contenant que des puissances négatives de et même toutes les fonctions comme ne contenant aussi que des puissances négatives de du moins, cette supposition sera d’autant plus exacte que le nombre sera plus grand. Dans cette hypothèse, il n’y aura aucun terme à rejeter dans l’expression de et l’on pourra regarder la série

comme allant à l’infini sans aucune interruption.

14. Or j’observe que toute série de cette forme, dans laquelle et sont des fonctions quelconques de a cette propriété remarquable que, si on la multiplie par une autre série semblable, dans laquelle, à la place de la fonction il y ait une autre fonction quelconque le produit sera encore une série semblable, mais dans laquelle il y aura à la place de En effet, si l’on multiplie ensemble les deux séries

on a

Or

donc la série devient

savoir

Et l’on trouvera la même chose en poussant la multiplication plus loin et en rassemblant les termes qui contiennent les mêmes dimensions de .

Donc, en général, si l’on dénote par la série qui contient la fonction et de même par la série qui contient la fonction demeurant la même dans les deux séries, il résulte de ce que nous venons de trouver que l’on aura

et, comme cette propriété a lieu quelles que soient les fonctions et si l’on fait on aura

donc

Mais donc

c’est-à-dire que le quotient de deux séries semblables, lesquelles contiennent deux fonctions différentes et sera aussi une semblable fonction qui contiendra le quotient de ces mêmes, fonctions.

15. Donc, si l’on prend deux nombres très-grands et dont la différence soit un nombre quelconque positif ou négatif, le quotient de la quantité

divisée par la quantité

sera exprimé par la série infinie

en faisant divisé par c’est-à-dire

D’un autre côté, étant un nombre infiniment grand, il est visible que les deux quantités ci-dessus se réduisent à leurs premiers termes et étant la plus petite des racines Donc le quotient de la première des quantités divisée par la seconde se réduira à d’où résulte ce théorème très-remarquable :

Si est la plus petite des racines de l’équation

on aura

étant un nombre quelconque positif ou négatif.

Ainsi l’on a, par cette formule, non-seulement la racine mais encore une puissance quelconque de la même racine.

16. Si l’on fait maintenant étant un nombre fini quelconque, et que l’on compare cette formule avec celle qu’on a donnée plus haut pour la valeur de on en tirera la conclusion suivante très-singulière :

Si, dans la formule

on ne retient que les termes qui ont des puissances négatives de elle donne la valeur de la somme des puissances de toutes les racines et, si l’on y conserve tous les termes, elle ne donnera que la même puissance de la plus petite racine

17. Ainsi, comme nous avons déjà trouvé plus haut, pour les racines et de l’équation on a la formule

en ne continuant la série que tant qu’il y a de puissances positives de si l’on continue cette même série à l’infini sans aucune interruption, on aura alors la valeur du seul terme en prenant pour la plus petite des deux racines et et même on pourra y faire positif ou négatif à volonté.

Les deux racines de l’équation étant et celles de l’équation seront et et l’on aura

étant supposée la plus petite des deux racines. Ainsi la série

en ne retenant que les puissances positives de c’est-à-dire les puissances négatives de sera égale à

étant un nombre entier quelconque, et, si l’on continue la série à l’infini, elle deviendra égale à

étant un nombre quelconque positif ou négatif.

La première partie de cette proposition est facile à vérifier par le simple développement des puissances ièmes, puisque le radical disparaît de lui-même, et d’ailleurs elle est déjà connue par le théorème de Moivre.

Pour vérifier l’autre partie, il faut réduire en série le radical lui-même. Ainsi, en faisant, par exemple, la série devient

laquelle peut se mettre sous cette forme

Or cette série est évidemment égale à

18. Soit l’équation indéfinie

on fera, dans la formule générale du théorème ci-dessus,

d’où l’on tire

Or donc

Prenant les fonctions dérivées et substituant dans la formule dont il s’agit, on aura, après avoir fait et changé en

19 Si on aura

C’est-la formule connue de Newton, pour le retour des suites, qu’on

n’avait encore trouvée que par la méthode des indéterminées. L’analyse précédente, en même temps qu’elle donne la loi de cette formule et le moyen de la continuer aussi loin qu’on voudra, fait voir que la valeur de qu’elle exprime est la plus petite des racines de l’équation proposée.

20. Si l’on veut appliquer la formule précédente à la détermination de la valeur de dans l’équation

que nous avons considérée au commencement de cette Note, il n’y aura plus qu’à substituer au lieu de et au lieu de on aura ainsi

ce qui donne la même série que nous avons trouvée par deux méthodes différentes.

Nous pouvons généraliser encore la formule du théorème donnée plus haut. En effet, puisque est une des valeurs de ce théorème peut se présenter ainsi.

21. L’équation

donne, en général

Or, soit une fonction quelconque donnée de on peut la supposer réduite à la forme

ainsi, pour la valeur de il n’y aura qu’à ajouter ensemble les

valeurs de multipliées respectivement par on aura par ce moyen une formule dans laquelle, à la place de il y aura

c’est-à-dire , et par conséquent à la place de

De là résulte enfin ce nouveau théorème, remarquable autant par sa généralité que par sa simplicité :

L’équation

donne

où les fonctions désignées par les caractéristiques et peuvent être quelconques.

En effet ce théorème, présenté de cette manière, est indépendant de la considération des racines et n’est plus qu’un résultat de la transformation des fonctions, qu’on peut vérifier par l’élimination successive de ou de J’ai donné le premier ce théorème dans les Mémoires de l’Académie de Berlin pour l’année 1768 ; j’y étais parvenu par une analyse à peu près semblable à la précédente, mais moins rigoureuse. Plusieurs géomètres se sont occupés depuis à le démontrer a posteriori par le développement des fonctions ; mais Laplace en a donné, dans les Mémoires de l’Académie des Sciences de Paris pour l’année 1777, une démonstration directe et élégante, tirée du Calcul différentiel ; c’est cette démonstration que j’ai transportée dans la Théorie des fonctions (no 99).

Il est bon de remarquer qu’en faisant l’équation devient laquelle peut représenter une équation quelconque en et l’on aura la valeur d’une fonction quelconque en faisant dans la série

après le développement des fonctions, ce qui est beaucoup plus simple.

22. Avant de terminer cette Note, je vais faire voir comment la méthode du no 13 pour résoudre par approximation l’équation peut être appliquée à la résolution simultanée de plusieurs équations à plusieurs inconnues.

Supposons que l’on ait deux équations entre les deux inconnues et que nous désignerons en général par

Supposons en même temps que l’on connaisse déjà deux valeurs approchées et de et , en sorte qu’en faisant les quantités et aient des valeurs fort petites. Il s’agira de tirer ces valeurs des deux équations

Suivant l’esprit de la méthode de Newton, on développerait les deux fonctions en séries ; les deux équations deviendraient ainsi

d’où l’on tire pour première approximation

Ainsi, et étant les premières valeurs approchées de et seront des valeurs plus approchées, qu’on pourra substituer à la place de et dans les fonctions et et, désignant par ces nouvelles valeurs de et on aura et pour les valeurs de et encore plus approchées, et ainsi de suite.

Ce procédé a été donné par Thomas Simpson dans ses Essais sur plusieurs sujets mathématiques, et il est assez commode pour le Calcul arithmétique ; mais il serait difficile d’en tirer des expressions de et en séries ordonnées suivant les puissances des quantités et qui expriment les erreurs provenantes des premières suppositions, et surtout d’avoir la loi de ces séries ; voici comment on peut y parvenir.

On regardera les quantités et comme des fonctions quelconques de deux autres quantités et de manière que, ces quantités devenant et les quantités et deviennent et et l’on supposera que ces fonctions soient telles que et ce qui donnera en mettant et au lieu de et

de sorte que les équations proposées deviendront alors

d’où l’on tire

Or, en adoptant la notation des fonctions dérivées, indiquée dans la Note précédente (no 9), les fonctions et des quantités et lorsque ces quantités deviennent et se développent dans les séries

Donc, substituant pour et pour on aura

où il n’y aura plus qu’à substituer les valeurs des fonctions partielles qu’on tirera des équations

en prenant successivement les fonctions dérivées relativement à et et substituant à mesure les valeurs déjà trouvées dans les suivantes.

Ainsi l’on aura d’abord

Mais on a en général, relativement à et

donc, en regardant et comme fonctions de et on aura, relativement à chacune de ces quantités en particulier,

d’où l’on tirera les valeurs des quatre fonctions dérivées partielles du premier ordre

exprimées par les fonctions partielles

qui sont faciles à déduire des fonctions données en prenant leurs fonctions dérivées, relativement à et en particulier.

Ensuite, en prenant de nouveau les fonctions dérivées des valeurs relativement à et on aura les valeurs de et ainsi de suite.

Si l’on fait, pour abréger,

on aura

et les premières valeurs de et seront

Ces premières valeurs de et coïncident avec celles que nous avons trouvées ci-dessus ; mais les formules que nous venons de donner pour les expressions générales de et ont l’avantage de présenter des séries toutes développées et faciles à continuer aussi loin que l’on veut.


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