Œuvres complètes de Bernard Palissy/Discours admirables de la Nature des eaux et fontaines, etc./Coppie des escrits qui sont mis au dessouz des choses merveilleuses que l’auteur a mises par ordre en son cabinet, etc.

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COPPIE DES ESCRITS

Qui sont mis au dessouz des choses merueilleuses que l’auteur de ce liure a preparées, et mises par ordre en son cabinet, pour prouuer toutes les choses contenues en ce liure : par ce qu’aucuns ne voudroyent croire, afin d’asseurer ceux qui voudront prendre la peine de les venir voir en son cabinet, et les ayant veu, s’en iront certains de toutes choses escrites en ce liure.



T ovt ainsi que toutes especes de metaux, et autres matieres fusibles, prenants les formes des creux, ou moules, là où ils sont mis, ou iettez, mesmes estans iettez en terres prennent la forme du lieu où la matiere sera iettée ou versée, semblablement les matieres de toutes especes de pierres, prennent la forme du lieu où la matiere aura esté congelée. Et comme les formes metalliques ne sont connues iusques à ce qu’elles soyent dehors du moule, auquel la matiere aura esté congelée, autant en est il des matieres lapidaires, lesquelles en leur premier essence, sont liquides, fluides, et aqueuses : et afin d’obuier aux calomnies qui pourroyent estre faites par ignorance, ou par malice, n’ayant veu autre chose que mes escrits et plattes figures : pour ces causes, dis-ie, ay mis en ce lieu, en euidence vn grand nombre de pierres par lesquelles tu pourras aisement connoistre estre veritables, les raisons et preuues que i’ay mises au traité des pierres. Et si tu n’es du tout aliené de sens, tu le confesseras apres auoir eu la demonstration des pierres naturelles : lesquelles i’ay figuré en mon liure, parce que tous ceux qui verront le liure, n’auront pas le moyen de voir ces choses naturelles : mais ceux qui les verront en leurs formes naturelles, seront contrains confesser, qu’il est impossible qu’elles eussent prins les formes qu’elles ont, sans que la matiere eut esté liquide et fluide.

Si tu veux bien entendre ce que dessus, entre au dedans des carrieres, ausquelles l’on aura tiré quantité de pierres, ou autres mineraux. Si lesdites carrieres sont encores demeurées voutées, tu trouueras en la pluspart d’icelles certaines mesches pendantes, et formées par les eaux qui descendent iournellement à trauers des terres, sus les voutes desdits rochers. Et les eaux qui auront coulé en la partie dextre ou senestre, contre les mineraux desdits rochers, te donneront clairement à entendre les preuues que verras cy apres. Par ce que tu connoistras que les eaux, qui se sont congelées depuis que les pierres ont esté tirées desdits rochers, ne sont semblables de couleur, ny de forme, ny de dureté, à celles de la principale carriere.

Aussi, en contemplant ce que dessus, tu connoistras qu’il y a vn nombre infini de pierres, qui ont deux essences, et autres qui ont esté formées par additions, le tout par matieres liquides, comme tu connoistras aisement par les preuues que ie t’ay mises icy par rangs.

Les pierres qui sont congelées en l’air, ne peuuent tenir autre forme que celles que tu vois, lesquelles sont formées, partie d’icelles comme glaces pendues és goutieres.

Et par ce que i’ay dit, que toutes pierres sont diaphanes et transparentes, ou crislalines en leur essence premiere : il te faut doncques entendre, que celles que tu vois icy sont tenebreuses, pour ce que les eaux communes iointes auec l’eau congelatiue, ont amené de la terre, ou sable auec elles, lequel sable ou terre estant congelée auec la matiere cristaline, la rend tenebreuse, mesmes la fait estre de sa couleur, soit sable ou terre ; comme tu peux voir euidemment par ces figures, en considerant les formes d’icelles.

Tu peux aussi iuger par icelles formes rudes et mal plaisantes, que ce neantmoins elles ont esté formées de matieres fluantes, en telle sorte, que tu peux aisement iuger lequel bout estoit en haut ou en bas, comme si c’estoit vne matiere metallique.

Tu peux aussi connoistre par les autres pierres suyuantes qu’elles ont esté formées le plat en bas, et qu’elles ont esté faites à diuerses fois, et par additions congelatiues, et non par croissance comme aucuns disent : les additions assez sont connues audites pierres.

Tu vois aussi que les pierres de platre, de talque et d’ardoise s’esleuent et se desassemblent par feuillets en la forme d’vn liure : et ce d’autant que les matieres ont tombé à diuerses fois, à trauers des terres, parquoy les congelations estants faites à diuerses fois, ne se peuuent si bien lier comme si la matiere auoit esté congelée tout à vn coup : aussi comme tu vois, il y a quelque fois de la terre, ou sable qui se trouuent entre deux congelations.

Par ces pierres tu peux aisement connoistre qu’elles ont esté formées à plusieurs fois et diuerses congelations adioutées par les matieres distillantes.

Toutes ces especes que tu vois estre remplies de cailloux et diuerses especes de coquilles, ont esté formées dans terre en quelque lieu couuert d’eau, et sont les pierres de double essence : Car les coquilles et cailloux qui sont au dedans d’icelles, estoyent formez au parauant la masse et leur formation, pour ces causes, est plus pesante et plus dure que non pas la masse. Et quelque temps apres les eaux exalatiues s’en sont fuyes y ayant delaissé l’eau congelatiue. Icelle a lapifié et petrifié les vases ausquelles estoyent les coquilles ou cailloux. Et d’autant que la terre estoit desia alterée pour l’absence des eaux exalatiues, la masse principale se trouue plus tendre et plus legere pour cause du nombre des pores qui sont en ladite masse.

Et ne faut que tu penses que nature ait formé lesdites coquilles sans subiet : Ains te faut croire qu’elles ont esté formées par des poissons animez comme les autres natures brutales, et ne dois nullement croire que ces choses ayent esté faites du temps du deluge : car combien qu’il s’en trouue sur les montagnes steriles d’eau : si est-ce que quand leurs coquilles prindrent leurs formes, il y auoit pour lors de l’eau en laquelle y auoit plusieurs choses animées, lesquelles ont esté retenuës, et se sont trouuées encloses quand le bourbier s’est reduit en pierre : tu l’entendras mieux en poursuyuant la lecture des escriteaux subséquens.

Tu vois icy un grand nombre de bois reduit en pierre, lequel s’est petrifié dedans l’eau comme les coquilles, et ledit bois a esté petrifié en mesme temps que la masse de la pierre à la laquelle ledit bois est attaché, et le tout n’a point esté fait hors de l’eau, et ne le peut estre.

Tu vois aussi certaines pieces de bois qui ont esté petrifiées dans l’eau congelatiue, de laquelle toutes choses sont commencées, et sans laquelle nulle chose ne peut dire ie suis. Voila pourquoy ie l’ay appellé element cinquiesme, combien qu’il deust estre appellé premier.

Pour te rendre certain que toutes choses sont poreuses, comme i’ay mis en mon liure, considere ce grand nombre de poissons armez de coquilles, lesquelles i’ay mis deuant tes yeux, qui sont à present tous reduis en pierre ; et ce par la vertu de l’eau congelatiue, qui a penetré tout au trauers desdites coquilles en les changant de nature en autre, sans leur oster rien de leur forme.

Et à cause que plusieurs sont abreuez d’vne opinion fausse, disant que les coquilles reduites en pierres ont esté apportées au temps du deluge, par toute la terre, voire iusques au sommet des montagnes, i’ay respondu et reprouué vne telle opinion par vn article cy dessus, et afin de mieux verifier les escrits de mon liure, i’ay mis devant tes yeux de toutes les especes de coquilles petrifiées, qui ont esté trouuées, et tirées, entre cent millions d’autres, qui se trouuent iournellement és lieux montueux, et au milieu des rochers des Ardennes : lesquels rochers pleins de poissons armez de coquilles n’ont pas esté faits, ny generez depuis que la montagne a esté faite, ains te faut croire qu’au parauant que la montagne fut de pierres, que ce lieu là, où se trouuent lesdits poissons, estoyent pour lors eaux ou estangs, ou autres receptacles d’eau, où lesdits poissons habitoyent, et prenoyent nourriture. Voila pourquoy tu peux aisément connoistre que i’ay dit verité, quand i’ay dit qu’il y auoit és terres douces aussi bien trois especes d’eaux, comme dans la mer : car autrement les mesmes poissons qui viuent en la mer, et multiplient par habitations l’vn auec l’autre, ils ont semblablement fait és montagnes où les armures desdits poissons se trouuent toutes semblables à celles de la mer.

Et pour confirmation de ce que dessus : Regarde toutes ces especes de poissons que i’ay mis deuant tes yeux, tu en verras vn nombre desquels la semence en est perdue, et mesmes nous ne sçauons à présent comment il les faut nommer : mais cela ne peut empescher qu’il ne soit notoire à tous, que la forme d’iceux ne nous donne claire connoissance qu’ils ont esté autre fois animés, et ces formes ne se peuuent faire nullement, si elles ne sont formées par choses animées.

Il te doit suffire par les articles subsequents, que les preuues sont toutes notoires, que toutes pierres sont en premiere essence de matieres liquides, fluides et cristallines. Semblablement les matieres metalliques sont aussi fluides, aqueuses et cristallines. Et tout ainsi que les pierres tenebreuses le sont pour cause des melanges des terres et sables entremeslez parmi la matiere essencielle, semblablement les metaux ne peuuent aucunement apparoir diaphanes, ou cristalins : ains sont impurs pour cause des matieres entremeslées auec l’essence pure : lesquelles matieres entremeslées rendent le metal impur, aigre et friable : ce qui ne pourroit estre, s’il n’y auoit vne opposition des terres ou sables, ou autres interpositions : et mesmes le souphre est ennemy des metaux apres leur congelation. Parquoy il faut qu’il soit mis hors par les affineurs, au rang des matieres excrementales.

Et pour bien t’inciter à preparer tes aureilles pour ouyr et tes yeux pour regarder, i’ay mis icy certaines pierres et mineraux de toutes especes de metaux, pour te faire entendre vn poinct singulier et de grand poids, qui est tel que par ces pierres metalliques mises deuant tes yeux, tu pourras aisément connoistre que tout autant d’alchimistes qu’il y a et qu’il y a eu par cy deuant, se sont trompés en ce qu’ils ont voulu edifier par le destructeur : d’autant qu’ils ont voulu faire par feu ce qui se fait par eau, et par chaud ce qui se fait par froid : qui m’a causé mettre ces preuues euidentes deuant tes yeux.

Note bien ce petit argument bien prouué par la chose mesme, et regarde bien en toutes minieres metalliques, tu trouueras sur la superficie du metal vn nombre infini de pointes taillées par faces naturellement, comme si elles auoient esté taillées par artifice : dont la plus part d’icelles pointes sont formées des matieres cristallines, ou pour mieux dire, de cristal, qui m’a causé connoistre directement, et m’asseurer que iamais il ne se forma aucunes pointes naturellement hors de l’eau : mais pour choses certaines toutes matieres qui sont congelées dedans les eaux, se trouuent sur la superficie superieure en forme triangulaire, quadrangulaire, ou pentagone. Ie dis formées par vne nature merueilleuse, et comme il est donné aux vegetatiues de tenir vn ordre certain, comme tu vois que les rosiers et groisiliers se forment des espines picquantes pour leur defence : aussi les matieres metalliques et lapidaires, se forment comme vn harnois, ou corps de cuirasse sur la superficie, en façon de pierres pointues : comme il est donné à plusieurs poissons de se former plusieurs escailles, ainsi que tu vois aux escreuices et plusieurs autres genres de poissons.

Regarde donc si ie suis menteur, vois-tu pas plusieurs pieces de mines d’or et d’argent qui te monstrent euidemment qu’elles ont esté formées dans l’eau ? entre les autres, n’en vois tu pas vne qui est la premiere couche estre de pierre, qui te monstre euidemment que la pierre a esté premierement congelée ? et apres tu vois vne autre couche de mine d’argent. Et au troisiesme degré, il y a vne couche de cristal formée par pointes de diamant, et puis que ie te dis, que ces formes pointues taillees à faces, ne se peuuent former hors de l’eau, tu me confesseras doncques, que la mine d’argent qui est en la partie inferieure du cristal, est aussi congelée au dedans de l’eau, comme tu connoistras en continuant la montre de ces choses.

Tu vois aussi par ces autres pierres metalliques, certaines pointes comme celles cy dessus nommées : Et toutesfois en icelles il y a plusieurs especes de metaux : comme or, argent, plomb, et cuyure, lesquelles choses sont aussi impures, à cause des terres sulphurées et autres excrements qui causent rendre les metaux aigres et friables. Et quand lesdits excremens sont dissipez et separez par l’action du feu, lors lesdits metaux sont traitables, et maleables : comme on void par les metaux monnoyez.

Voicy à présent vn article qui te doit faire arrester à contempler et croire tout ce que dessus. Regarde l’ardoise que i’ay mis cy-deuant tes yeux, laquelle est remplie de marcassites, formées en façon d’vn dé carré. Il est certain que l’ardoise a esté congelée dedans l’eau, et qu’au parauant sa congelation la matiere metallique qui estoit inconnue au dedans de l’eau, s’est separée de ladite eau : comme l’huile qui n’a nulle affinité auec l’eau ; et la matiere desdites marcassites qui sont formées de matieres metalliques, en se congelant et se diuisant d’auec l’eau se sont formées par faces pentagones, et ont prins leur couleur en leur congelation. Et faut necessairement que lesdites marcassites ayent esté formées et congelées au parauant la formation de l’ardoise.

Vois-tu pas ces pierres cristallines que i’ay mises icy, pour attestation de la plus rare et difficile demonstration qui soit en mon liure ? D’autant combien que lesdites pierres soyent autant claires et cristallines que l’eau pure, si est ce qu’au dedans d’icelles il y a de la matiere metallique, laquelle ne se peut aucunement connoistre dans la masse, sinon que la matiere metallique soit manifestée par l’examen du feu bien chaud, comme tu vois par vne piece de la mesme matiere qui est deuenue en couleur d’argent apres son examen fusible. Et par là tu te dois tenir asseuré et croire fermement, que les metaux sont entremeslez, et inconnus parmy les eaux iusques à leur congelation.

Note doncques que les matieres metalliques sont inconnues parmy la terre, et parmy les eaux, et sont tellement liquides, et subtiles qu’elles penetrent à trauers des corps, ou matieres corporelles, comme fait le soleil à trauers des vitres ; car autrement les eaux metalliques ne pourroyent reduire aucune forme en metail, si la forme n’estoit premierement dissipée. Nous voyons toutesfois que plusieurs coquilles de poissons, sont metalliques et changées de substance, pour auoir croupi entre les matieres metalliques, comme tu vois aussi présentement plusieurs pieces de bois qui se sont reduites en metail pour auoir croupi parmy les eaux auquelles il y auoit des eaux metalliques.

Tu vois euidemment que toutes ces formes de coquilles reduites en pierres, ont esté autrefois poissons viuants, et par ce que de toutes ces especes la memoire et vsage en est perdue, ce neantmoins par les autres especes qui sont en vsage, et sont aussi reduites en pierres, nous pouuons aisément connoistre que nature ne fait rien de telles choses sans subiet comme i’ay dit cy dessus. Et pour ces causes i’ay mis vn parquet à part et du genre que tu vois estre formé en façon de lignes spirales ; i’en ay veu vn qui auoit seize pouces de diametre.

I’ay mis ceste pierre deuant tes yeux pour te faire entendre que tout ce que i’ay dit des tremblements de terre contient verité : car tu vois en ceste pierre les effets de l’air et de l’eau esmeus par le feu : car combien que la pierre soit grande, ce neantmoins elle est formée de bien peu de matiere : parce que les trois elements l’ont enflée et rendue spongieuse en telle sorte que tu vois, que si la matiere estoit reserrée comme elle estoit au parauant qu’elle fut mise au feu, elle seroit cent fois plus petite qu’elle n’est à présent : mais parce qu’elle estoit liquide et bouillante, lors que le feu a esté cause de la tourmenter, elle s’est soudain congelée, et l’air qui la tenoit enflée par le mouuement du feu, a demeuré dedans iusques à present. Et voila pourquoy ladite pierre est si legere qu’elle nage sur les eaux, comme toutes autres choses legeres.

Comme ie t’ay dit que les metaux estoyent inconnus dans les eaux, semblablement sont ils en la terre, au parauant leur congelation : et pour ces causes, ie t’ay mis deuant les yeux ceste grande piece de terre cuite, laquelle estoit formée en la façon d’vn grand vase : mais quand elle a esté touchée par le feu, elle s’est liquifiée, et ployée et entierement perdue sa forme, en telle sorte que si elle eut esté forgée toute chaude, elle se fut estendue sans se casser, comme font les choses maleables. Ne te faut il pas bien croire par là, qu’il y a quelque matiere metallique inconnue parmy la terre, de laquelle on fait ces vaisseaux ? car autrement elle eut plustost cassé, que ployé.

Vois tu bien ces formes de poissons nommez auaillons : ils ont esté trouuez-en un champ ioignant les forests des Ardennes : et la partie de la terre où ils ont esté trouuez, est fort creuse sur la superficie : qui m’a fait croire comme dessus, que les eaux s’arrestoyent là anciennement plus qu’en nulle autre partie du champ, et lesdits poissons y estoyent generez et augmentez, et y viuoyent comme s’ils eussent estez en la mer. En la mer Oceane limitrophe de Xaintonge, se trouue grande quantité desdits poissons. Et comme i’ay dit cy dessus, l’eau dudit champ s’est exalée et tarie, et les vases et poissons se sont reduits en pierre, desquels s’en trouue vn nombre infini.

Et en vn autre champ i’ay trouué vn nombre infini de poissons que nous appellons sourdons, desquels les Michelets en enrichissent leurs bonnets ou chappeaux en venant de sainct Michel. Et la cause pourquoy les coquilles ne sont blanches comme les autres, est par ce qu’il y a de la mine de fer au dedans, et parmy la terre où lesdits poissons estoyent habitants.

Vois-tu pas icy des fruits reduits en pierre, par les mesmes causes que i’ay deduites cy dessus ?

Toutes les pierres que tu vois en cest endroit, sont agates, ou cassidoines, qui ont esté autrefois terre d’argile, comme tu verras au parquet suyuant.

Considere vn peu ces mottes de terre lesquelles ont la figure d’agate, ou cassidoine, et tu connoistras qu’elles estoyent preparées à se reduire en pierre, et ne restoit plus que la decoction par laquelle les pierres viennent en perfection.

Regarde vn peu : voicy deux pierres, lesquelles ont retenu la forme des herbes sur lesquelles la matiere est tombée au parauant qu’elles fussent congelées.

Il y a des poissons et autres animaux qui ont des pierres en la teste, lesquelles sont formées de matieres liquides comme les autres.

Par ces pierres cornues qui sont creuses dedans, ie prouue qu’elles ont esté pleines d’eau exalatiue, durant le temps de leur formation.

Ces pierres que tu vois ainsi pleines de trous sont formées des vases de la mer, ausquelles y auoit plusieurs poissons nommez dailles : iceux sont longs comme manches de couteaux, armez de deux coquilles : et quand la vase se reduit en pierre, lesdits poissons sont morts dedans, et la pierre est demeurée percée.

Et pour te monstrer que toutes choses formées dans l’eau, sont par faces et autrement non, Regarde icy la coperose ou vitriol, le salpestre et toutes autres especes de sels, qui sont couuertes d’eau en se congelant.