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POURQUOI MOURONS-NOUS ?


La multiplication, la dégénérescence et la mortalité des infusoires ciliés.

Ce complément de mes études sur l’origine de la mort[1] m’a été inspiré par le travail de M. Maupas sur la multiplication des infusoires ciliés[2].

C’est un mémoire extrêmement bien fait et hautement intéressant. L’auteur est un expérimentateur sagace ; il le prouve par la manière dont il discute les recherches de ses devanciers, tels que Balbiani et Grüber, non moins que par le soin méticuleux avec lequel il écarte des siennes toutes les causes possibles d’erreur. C’est ainsi qu’il s’est assuré de la quantité d’eau nécessaire à la vie des infusoires qu’il mettait en observation ; du genre de nourriture le mieux approprié à leurs organismes ; de la température la plus favorable à leur multiplication.

  1. Voir livraisons d’octobre 1883 et de juin, juillet, septembre, octobre 1884. Voir aussi, dans la livraison d’août 1889, l’article de M. Dauriac sur La doctrine biologique de M. Delbœuf. Je rappelle que mes articles de la Revue philosophique ont été réunis en un volume de la Bibliothèque de philosophie contemporaine, Paris, Alcan, 1887, sous le titre : La matière brute et la matière vivante. Le présent article est écrit depuis plus d’un an. Oserais-je me flatter qu’il n’a pas trop perdu de la nouveauté qu’il pouvait avoir alors ?
  2. Recherches expérimentales sur la multiplication des infusoires ciliés, par E. Maupas, sous-bibliothécaire à Alger, publiées dans les Archives de zoologie expérimentale et générale de Lacaze-Dulhiers, 1888, n° 2. — Quelques amis ont fondé à Liège une petite société scientifique composée en majeure partie de professeurs ou chargés de cours des facultés des sciences et de médecine. On se réunit tous les quinze jours pour échanger le fruit de ses lectures. C’est M. Ch. Julin, le zoologiste bien connu, notamment pour ses recherches sur les orthonectides (voir La matière brute et la matière vivante, p. 4 et passim), qui nous fit connaître, presque au moment de son apparition, le travail de M. Maupas. Cette communication donna lieu à certaines remarques qui amenèrent M. Spring à nous indiquer une théorie de l’assimilation, ainsi qu’on le verra plus loin.