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Atlas universel d’histoire et géographie/Ier siècle avant J.-C.

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Ier siècle avant Jésus-Christ.

Rome, devenue la maîtresse du monde, est déchirée par la guerre civile. — Rivalité de Marius et de Sylla. — Guerres contre Mithridate, roi de Pont. — Conjuration de Catilina. — Rivalité de César et de Pompée. — Dictature de César. — Lutte d’Octave et d’Antoine. Bataille dActium. Triomphe d’Octave. Fin de la République romaine et commencement de l’Empire. — Naissance de Jésus-Christ. — État florissant des lettres latines durant cette période. À Rome, l’éloquence atteint à son apogée avec Cicéron, l’histoire avec Tite Live, la poésie avec Virgile (siècle d’Auguste).

99. Le proconsul M. Aquilius met un terme à la guerre des esclaves en Sicile. — Métellus est rappelé d’exil. Marius quitte Rome et se retire en Asie. Av. J.-C.

98. Le célèbre orateur Antoine fait acquitter par son éloquence M. Aquilius, accusé d'avoir pillé la Sicile après la soumission des esclaves révoltés.

Le consul Didius, envoyé dans l'Espagne ultérieure contre les Celtibériens révoltés, emploie 5 ans à pacifier sa province.

97. Un sénatus-consulte défend d'immoler des victimes humaines.

Alexandre Jannée prend et détruit la ville de Gaza.

96. Ptolémée, Apion, roi de la Cyrénaïque, ayant légué ses États au peuple romain, celui-ci impose aux Cyrénéens un léger tribut et leur accorde la liberté.

95. Loi Licinia-Mucia, ayant pour objet d'arrêter les usurpations du droit de citoyen romain.

Séleucus Nicator, fils d'Antiochus Grypus, et Antiochus X Eusèbe, fils d'Antiochus IX, le Cyzicénien, se disputent la Syrie. Depuis ce moment l'histoire des Séleucides n'offre plus qu'un enchaînement de guerres civiles et de querelles de famille sans aucun intérêt pour l'histoire. Les monnaies d'Antiochus IX sont les dernières qui portent les années de l'ère des Séleucides.

93. Les Cappadociens, privés des derniers rejetons de la race royale, détruits par Mithridate, s'adressent pour avoir un roi au Sénat romain, qui leur donne Ariobarzane.

92. Les censeurs M. Domitius Ahénobarbus et Lucius Licinius Crassus tont fermer les écoles des rhéteurs latins.

Les Publicains, pour se venger du vertueux P. Rutilius, lieutenant du proconsul Mucius, qui s'était opposé à leurs exactions en Asie, le font accuser de concussion devant les tribunaux composés de chevaliers, leurs partisans. Rutilius refuse l'appui des orateurs L. Crassus et Marc Antoine, et condamné, il se retire en Asie, où il s'adonne à la philosophie.

Sylla, après sa préture, est chargé de rétablir sur le trône de Cappadoce Ariobarzane, qui venait d'être renversé par le roi d'Arménie, Tigrane, allié du roi de Pont. Il reçoit là une ambassade du roi des Parthes Arsace.

91. Tribunal de M. Livius Drusus qui propose d'établir des colonies sur différents points de l'Italie, de distribuer du blé à bas prix aux citoyens pauvres, d'accorder le droit de cité aux peuples de l'Italie, enfin d'adjoindre aux sénateurs, qui étaient à peine 300, un nombre égal de chevaliers, et de choisir désormais les juges dans l'assemblée ainsi composée. Vive irritation des esprits dans Rome. La ville se partage en deux camps ; les alliés d'un côté, les chevaliers de l'autre. Ceux-ci avaient pour eux l'un des consuls, Marcius Philippus, dont les invectives contre le Sénat amène à la tribune le grand orateur Crassus, qui prononce alors son dernier discours. — Les chevaliers font assassiner Drusus, et imposent au Sénat un décret qui annulait ses lois comme contraires aux prescriptions de la loi Caecilia-Didia, qui statuait que les lois seraient promulguées 3 nundines à l'avance et qu'on ne réunirait pas dans la même loi plusieurs objets distincts. — Loi Varia, proposée par le tribun Varius, qui ordonne des recherches contre tous ceux qui avaient favorisé les alliés et contre tout Italien qui s'immiscerait dans les affaires de Rome.

90. Le refus du droit de cité décide les alliés italiens à prendre les armes contre Rome. Les Marses se mettent à la tête du mouvement, dont le chef fut leur compatriote, Pompédius Silo. Huit peuples, les Picentins, les Vestins, les Marses, les Marrucins, les Péligniens, les Samnites, les Lucaniens et les Apuliens se donnent des otages et concertent un soulèvement général. Ils prennent pour capitale Corfinium, dans le pays des Péligniens, et lui donnent le nom d'Italica. Commencement de la guerre sociale. — Désastre et mort du consul Rutilius, qui périt avec 8000 hommes, sur le Liris. Marius, qui recueille une partie de l'armée vaincue, n'ose et ne veut tenter rien de sérieux contre Pompédius Silo. Le Sénat profite de quelques succès remportés par L. Julius César pour diviser ses ennemis en accordant le droit de cité d'une manière complète aux Latins et aux alliés (les Ombriens et les Étrusques) restés fidèles.

Mithridate dépouille Nicomède III, roi de Bithynie, qui implore l'appui des Romains, tandis que Tigrane d'Arménie chassait Ariobarzane de la Cappadoce. Le Sénat décrète que les deux rois seront rétablis.

89. Les deux consuls, L. Porcius Caton et C. Pompéius Strabo, sont envoyés contre les Italiens. Le premier est tué chez les Marses. — Sylla remporte la brillante victoire de Nole, en Campanie, et s'empare de Bovianum, dans le Samnium, siège des assemblées générales des alliés ; ces succès lui valent le surnom d'heureux (Félix).

88. Mort de Pompédius Silo, dans une rencontre avec le préteur Métellus. Fin de la guerre sociale. La loi Plautia-Papiria, proposée par les tribuns M. Plautius Silvanus et C. Papirius Carbo, accorde le droit de cité à tous les habitants des villes fédérées qui, dans l'espace de 60 jours, viendraient à Rome donner leurs noms au préteur. Les nouveaux citoyens votèrent à Rome dans des tribus séparées, après les autres. En même temps, le consul Cn. Pompéius Strabo fit rendre la loi Ponipeia, par laquelle les villes de la Gaule Cispadane, restées fidèles à la cause de Rome pendant la guerre sociale, obtinrent le droit de cité ; celles de la Gaule Transpadane eurent le droit du Latium, jus Latii ; c'est-à-dire que les villes de la Gaule Cispadane devinrent des municipes, et celles de la Gaule Transpadane des colonies latines. Sylla obtient, avec le consulat, le commandement de la guerre contre Mithridate. Marius lui ravit ce commandement par les satellites du tribun Sulpicius, qui les appelait son anti-sénat et par la dissémination dans les 35 tribus anciennes des Italiens qui venaient d'obtenir le droit de cité. — De son camp de Nole, Sylla marche sur Rome et s'en empare.

Marius et Sulpicius sont déclarés ennemis de l'État. Sulpicius est tué et sa tête attachée aux rostres. Fuite de Marius, d'abord sur les côtes d'Italie à Minturnes, ensuite sur celles d'Afrique à Carthage. — Sylla casse tout ce qu'avait fait Sulpicius, rend au Sénat la proposition des lois et rétablit le vote par centuries ; puis, pour se concilier le peuple, il favorise l'élection de Cornélius Cinna, partisan de Marius, comme consul. Celui-ci a pour collègue Caïus Octavius, dévoué à l'aristocratie.

Mithridate envahit de nouveau la Bithynie et la Cappadoce. Il bat Aquilius, commissaire du Sénat en Asie et s'avance jusque dans la Phrygie, la Carie, la Lydie, qui dépendaient des provinces romaines. Il ordonne aux villes grecques d'Asie de massacrer tous les citoyens romains : 80 000 sont égorgés.

87. Sylla débarque en Grèce avec cinq légions, bat Archélaüs, général de Mithridate, et met le siège devant Athènes, tandis qu'il envoie son questeur Lucullus réunir une flotte sur les côtes de l'Egypte et de la Phénicie, pour préparer le passage en Asie.

A Rome, Cinna renouvelle la loi de Sulpicius concernant les alliés, mais Octavius surprend les Italiens accourus à Rome et en tue 10000. — Cinna, chassé de Rome, se retire chez les alliés et rappelle Marius. — Cinna, Marius, Sertonus et Carbon livrent à Octavius, Métellus Pius et Pompée Av. J.-C.


le père une grande bataille sous les murs de Rome, qui se rend aux démocrates. — Proscriptions ordonnées par Marius. Parmi les victimes sont les orateurs Marc Antoine et Crassus.

Philon, chef de l'académie, quitte Athènes et vient s'établir à Rome. Il fut un des maîtres de Cicéron avec le Rhodien Molon, fameux rhéteur. — Plotius Gallus enseigne le premier à Rome la rhétorique latine.

86. Septième consulat de Marius, qui meurt dix-sept jours après de ses excès de table. Il avait pour collègue Cinna. Valérius Flaccus, qui succède à Marius dans le consulat, se fait envoyer contre Mithridate ; il est tué par un de ses officiers, Fimbria, qui s'empare du commandement. Cinna conserve le consulat les deux années suivantes.

Sylla prend Athènes après un siège de dix mois et l'inonde de sang. — Défaites d'Archélaus, en Béotie, à Chéronée et à Orchomène.

85. Succès de Fimbria, en Asie, sur Mithridate.

84. Cinna, consul pour la quatrième fois, est massacré par ses soldats, laissant à la tête du parti marianiste Carbon, Norbanus et Marius le jeune. Carbon reste seul consul. Sylla conclut avec Mithridate la paix de Dardanum, en Troade, par laquelle Mithridate renonce à l'Asie Mineure, livre 80 vaisseaux, licencie ses marins et paye 2 000 talents. Les Romains imposent à la province d'Asie un tribut de 20 000 talents. — Sylla, à son retour, enlevé d'Athènes la bibliothèque d'Apellicon de Téos, qui renfermait plusieurs ouvrages d'Aristote et de Théophraste, encore inconnus, et les envoie Rome.

83. La Syrie, épuisée par les guerres civiles, se donne au roi d'Arménie Tigrane, sous lequel elle commence à goûter un peu de repos.

Sylla, auquel s'étaient joints Métellus Pius, Crassus le Riche, Pompée le fils, alors âgé de 23 ans, Céthégus, Verres et d'autres consulaires, défait en personne, à Canusium en Apulie, le consul Norbanus ; Pompée triomphe de Carbon, qui cependant rentre dans Rome, où il prend possession du consulat avec le fils de Marius. — Le marianiste Sertorius passe en Espagne.

82. Défaite du jeune Marius à Sacriport, dans le Latium. — Les Samnites marchent sur Rome, sous la conduite de Pontius Télésinus. — Bataille sanglante de la Porte-Colline, gagnée par Sylla. — Le jeune Marius se tue dans Préneste, et Carbon est mis à mort par Pompée. — Proscriptions de Sylla, qui durent plusieurs mois et coûtent la vie à 33 consuls, 7 préteurs, 60 édiles, 200 sénateurs et 150 000 citoyens. — Sylla se fait élire dictateur perpétuel, et s'efforce de rétablir l'ancienne constitution par une série de lois Cornéliennes, qui rendent les jugements au Sénat, restreignent le pouvoir des tribuns, enlèventla cité aux Italiens, etc. Il distribue les terres de ses ennemis à 120 000 légionnaires, fonde la ville de Florence en Étrurie.

81. Le rhéteur latin Otacilius Plotus, maître de Pompée, est le premier fils d'affranchi qui ait écrit une histoire du droit.

80. Les Romains s'emparent de Mitylène, la seule ville d'Asie qui fût restée en hostilité avec eux après la paix avec Mithridate. César fit ses premières armes au siège de cette ville. — Cicéron, âgé de 27 ans, plaide pour Sex. Roscius contre Chrysogonus, affranchi de Sylla. Il part ensuite pour Athènes, où il restera trois années.

79. Sylla abdique la dictature. — Cicéron jouit à Athènes du commerce d'Antiochus, philosophe de l'ancienne académie et de Zenon l'épicurien.

78. Mort de Sylla. — Tentative du consul Eniilius Lépidus pour relever le parti populaire. Lutatius Catulus, son collègue, armé par le Sénat d'un


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pouvoir discrétionnaire, le défait, avec.'aide de Pompée, au pont Milvius, près de Rome, et à Cosa, en Étrurie, et le chasse de l'Italie. — Le Sénat envoie contre Sertorius, en Espagne, le fils de Métellus le Numidique. — Cicéron parcourt toute la province d'Asie ; il se lie, à Rhodes, avec Apollonius Molon, rhéteur célèbre, et Posidonius, Syrien d'Apamée, disciple du stoïcien Panétius.

77. Cicéron quitte l'Asie et revient à Rome.

Le proconsul P. Servdius est envoyé contre les pirates. Il les combat durant trois années sur les côtes de Cilicie et de Pamphylie et dans les montagnes de l’Isaurie ; il obtient le surnom d'Isauricus.

76. Pompée, simple chevalier, bien qu'il n'ait encore exercé aucune magistrature élective, obtient des pouvoirs consulaires et est adjoint à Métellus pour combattre Sertorius, auquel Perpenna a amené les débris de l'armée da Lépidus.

65. Questure de Cicéron en Cicile. — Le consul C. Aurélius Cotta restitue aux tribuns, qui en avaient été dépouillés par Sylla, le droit de haranguer le peuple et d'aspirer aux charges.

Antiochus l'Asiatique, petit-fils du roi Séleucide Antiochus le Cyzicénien, vient réclamer à Rome la Syrie que gouverne Tigrane, roi d'Arménie.

74. Nicomède, roi de Bithynie, lègue ses États au peuple romain. Mithridate alors rompt la paix et envahit la Bithynie et l'Asie romaine. — On envoie contre lui les deux consuls L. Licinius Lucullus et M. Aurélius Cotta. — Mithridate bat Cotta, près de Chalcédoine, mais est enveloppé par Lucullus, à Cyzique, sur la Propontide.

73. Troisième guerre des esclaves. Le Thrace Spartacus s'établit sur le mont Vésuve avec 78 de ses compagnons. Tous les esclaves de la Campanie viennent se joindre à lui. Durant deux années, il tient en échec les généraux romains.

72. Les Chinois détruisent l'empire formé au N. E. de la Sogdiane par les Hioung-Nou.

En Espagne, Perpenna fait assassiner dans un repas Sertorius, mais il est vaincu et pris par Pompée, qui le fait mettre à mort.

Lucullus, qui a mis le siège pendant l'hiver devant Amisus, défait à Cabira, sur le haut Halys, Mithridate, qui se retire en Arménie.

71. Le préteur Marcus Crassus le Riche défait et tue Spartacus sur les bords du Silarus en Lucanie. 40 000 esclaves restent sur la place ; 5000 fuyards se rallient ; Pompée, qui revenait d'Espagne, les taille en pièces et se proclame le sauveur de la république. On lui décerne alors le nom de Grand. Prise d'Amisus par Lucullus.

70. Mort d'Alexandra, veuve d'Alexandre Jannée, qui a gouverné pendant neuf ans la Judée, au nom de ses jeunes fils. — Rivalité politique et religieuse des Pharisiens et des Sadducéens, qui s'appuient les premiers sur Hyrcan II, et les seconds sur Aristobule II. La lutte entre les deux frères amènera l'intervention des Romains.

Le tribunat recouvre son antique influence sous le consulat de M. Crassus et Pompée. — Procès de Verres, qui a exercé trois ans la préture en Sicile. Cicéron et Hortensius. — Le préteur L. Aurélius Cotta, oncle de César, propose une loi qui enlève aux sénateurs l'exercice exclusif des fonctions judiciaires, au partage desquelles sont admis les chevaliers et les tribuns du trésor.

69. Lucullus marche contre Tigrane, roi d'Arménie. Il franchit l'Euphrate, bat Tigrane sous les murs de Tigranocerte et s'empare de cette place. — Le dernier Séleucide, Antiochus XIII l'Asiatique, profite de la défaite de Tigrane pour rentrer en Syrie. — Campagne du consul Q. Caecilius Métellus contre les pirates dans la mer de Crète. Av. J.-C.

68. Prise de Nisibe par Lucullus.

67. Le peuple charge Pompée, par la loi Gàbinia, de purger la Méditerranée des pirates qui affamaient l'Italie. Pompée termine cette guerre en 3 mois et réduit la Cilicie en province romaine. — Questure de César en Espagne.

Révolte des soldats de Lucullus, qui est contraint d'évacuer l'Arménie. Un plébiscite, provoqué par les partisans de Pompée, donne le consul Acilius Glabrion pour successeur à Lucullus. Mithridate reprend la Cappadoce.

66. Pompée obtient le commandement de la guerre contre Mithridate par la loi Manilia, qui fut soutenue par le préteur Cicéron. — Mithridate, vaincu près des sources de l'Euphrate, se réfugie dans le Bosphore cimmérien, où règne son fils Pharnace. — Tigrane fait sa soumission à Pompée, qui lui laisse son royaume moyennant le payement de 6000 talents. Conquête de la Crète par Métellus.

65. Premier complot de Catilina, dans lequel entrent les jeunes Cn. Pison, Crassus et Jules César. Il échoue par la faute de Crassus. — César se rend populaire en relevant les trophées de Marius aux portes du Capitole.

64. Cicéron, candidat au consulat, l'emporte sur six compétiteurs, au nombre desquels était Catilina. Il a pour collègue Antonius, fils de l'orateur Marc Antoine.

Pompée réduit en province romaine la Syrie et la Phénicie.

63. Ariobarzane cède le trône de Cappadoce à son fils Ariobarzane II. — Pompée intervient, en Judée, pour le roi Hyrcan contre son frère Aristobule ; il prend Jérusalem après un siège de 3 mois. — Mithridate, trahi par son fils Pharnace, se donne la mort. Réduction du royaume de Pont en province romaine. Pharnace conserva le Bosphore. Le roi Galate Déjotarus obtint quelque accroissement de territoire. Un certain Attale et Pyleeménès reçurent une partie de la Paphlagonie. Ariobarzane joignit à la Cappadoce la Sophène et la Gordyène.

A Rome, César obtient à l'élection la charge de grand pontife. — Cicéron combat la loi agraire du tribun Rullus, qui voulait que des commissaires, investis pour 5 ans d'un pouvoir absolu, vendissent toutes les terres du domaine public, et qu'avec l'argent provenant de cette vente on achetât en Italie des champs labourables pour distribuer aux pauvres. Il fit aussi rejeter la proposition d'un autre tribun qui demandait la restitution des biens aux fils des proscrits.

Conjuration de Catilina. L'éloquence et l'activité de Cicéron la font échouer. Naissance d'Auguste.

62. Catilina est vaincu et tué par le proconsul Antonius à Pistoia, en Étrurie. Lutte entre César, préteur, et Caton, tribun du peuple, au sujet des propositions tribunitiennes de Métellus Nepos, ennemi de Cicéron et créature de Pompée. — Tentative de sacrilège et d'adultère du jeune patricien Clodius, dans la maison de César, qui répudie sa femme.

61. Entrée triomphale de Pompée à Rome. Discours de Cicéron pour le poëte Archias.

60. Campagne de César, propréteur, contre les Lusitaniens révoltés. Il revient à Rome et sollicite le consulat. — Premier triumvirat entre César, Pompée et Crassus. César obtient le consulat pour l'année suivante.

59. César consul, malgré l'opposition de son collègue Bibulus et d'une partie de l'aristocratie, gagne le peuple par une loi agraire et les chevaliers en réduisant les fermages de l'Asie. Par la


Av. J.-C.


loi Vatinia, due au tribun Vatinius, il se fit adjuger, pour 5 ans, le gouvernement des deux Gaules (cisalpine et transalpine) et de l'Illyrie ; il fit donner à Pompée celui d'Espagne, et à Crassus celui de Syrie. César épouse Calpurnie, fille de Pison, et donne sa fille Julie en mariage à Pompée. — Naissance de l'historien Tite-Live, à Padoue, dans la Gaule transpadane.

58. Le tribun Clodius, instrument des triumvirs, sous le consulat de Pison et de Gabinius, l'un beau-père et l'autre ami de César, fait exiler Cicéron. — Caton est envoyé dans l'île de Cypre pour en prendre possession.

Campagne de César contre les Helvètes, et contre les Suèves que commande Arioviste.

57. Pompée et le tribun Milon font rappeler Cicéron de l'exil.

Campagne de César contre les Belges.

56. Les Scythes, qui avaient soumis l'Inde après la Bactriane, en sont expulsés par Vicramaditya, roi des rives de l'Indus. Peu après, ils se soumettront aux Chinois.

Caton revient de l'île de Cypre.

Campagne de César contre les peuples maritimes de l'Armorique ; soumission des Vénètes.

55. Les triumvirs renouvellent leur alliance dans une conférence à Lucques, en Etrurie. Crassus et Pompée obtiennent le consulat. — La loi du tribun Tréboniùs leur donne pour 5 ans, à Pompée, la province d'Espagne, qu'il fera administrer par ses lieutenants, à Crassus, la Syrie avec la guerre contre les Parthes ; César est prorogé pour 5 ans dans le gouvernement des Gaules. — Pompée fait décider que les juges seront toujours pris dans les trois classes du sénat, de l'ordre équestre, des tribuns du trésor, mais que l'on choisira les plus riches.

Cicéron compose son De Oratore, en 3 livres — Virgile, né à Mantoue, dans la Gaule transpadane, prend la robe virile.

Campagne de César, au delà du Rhin, contre les Germains Usipètes et Tenchthères. Ire expédition en Bretagne.

En Orient, Gabinius rétablit sur le trône d'Egypte Ptolémée XI Aulètes, chassé l'année précédente par les Alexandrins. Ce prince était le fils naturel de Ptolémée Lathyre. Rome avait refusé longtemps de le reconnaître, en vertu d'un testament réel ou supposé de Ptolémée X, qui faisait les Romains héritiers de ses Etats.

54. Préture de Caton. — Cicéron compose son ouvrage De Republica. 2e expédition de César en Bretagne.

Crassus commence la guerre contre les Parthes.

53. Ligue formée par les Carnutes, les Êburons, les Nerviens et les Trévires, sous la conduite d'Ambiorix et d'Indutiomar. Les Gaulois sont vaincus par César.

Crassus périt à Carrhes. Les Parthes envahissent les provinces de Syrie et de Cilicie.

Mort de Julie, femme de Pompée, fille de César.

52. Soulèvement général des populations gauloises du midi et du centre, provoqué par l'arverne Vercingétorix.

51. Mort de Ptolémée Aulètes, laissant deux fils, Ptolémée XII et Ptolémée XIII, et une fille, la fameuse Cléopâtre, qui épouse Ptolémée XII.

Cicéron, proconsul en Cilicie, remporte quelques succès sur les Parthes.

César s'empare d'Alesia, ville du pays des Mandubiens, près des Édues (Côte-d'Or), où s'était enfermé Vercingétorix.

50. César achève la conquête de la Gaule transalpine. Il organise une légion composée de Av. J.-C.


Gaulois, la légion de l'Alouette, qui portait sur le casque, au lieu de l'aigle romaine, l'alouette, emblème national.

Mésintelligence entre César et Pompée. César gagne le tribun Curion. Décret du sénat qui ordonne à César et à Pompée d'envoyer chacun une légion pour faire la guerre aux Parthes. César en envoie deux que le consul Claudius Marcellus livre à Pompée.

Appius Claudius Pulcher et L. Calpurnius Piso Caesoninus, derniers censeurs nommés par le peuple. — Ils chassent du sénat l'historien Salluste. Mort du célèbre orateur Hortensius.

49. Le sénat assigne un jour à César pour licencier ses troupes. Antoine et Cassius, tribuns du peuple, se déclarent pour César, et viennent le trouver avec Curion. — César franchit le Rubicon et s'empare de Rome, que quitte Pompée qui se retire en Epire avec une partie du sénat et le consulaire Cicéron. — César passe en Espagne, où il combat l'armée pompéienne commandée par Afranius, Pétréius et Térentius Varron, savant grammairien et agronome. Prise de Marseille. — De retour à Rome, César exerce onze jours la dictature. Désigné pour le consulat de l'année suivante, avec Servilius Isauricus, il se rend à Brindes, d'où il passe en Epire. Le droit de cité est accordé aux Transpadans.

48. Pompée ne sait pas mettre à profit les lenteurs et les fautes de César devant Dyrrachium, et passe en Thessalie, où il est vaincu à Pharsale. Il se réfugie en Égypte, où il est mis à mort par l'ordre des ministres du jeune Ptolémée XII. — César arrive en Égypte. Guerre d'Alexandrie ; Ptolémée périt noyé dans le Nil. Cléopâtre est placée sur le trône, avec son jeune frère, Ptolémée XIII, pour mari.

47. L'Iduméen Antipater, ministre du roi Hyrcan II, qui avait aidé César dans la guerre d'Alexandrie, reçoit le titre de procurateur de la Judée. — César quitte l'Égypte et marche contre Pharnace, roi du Bosphore Cinimérien ; il le défait à Zéla et annonce au sénat sa victoire par trois mots célèbres : Veni, vidi, vici. — De retour à Rome, il exerce une deuxième fois la dictature. Cicéron se rapproche de César.

46. Expédition de César en Afrique, où il a à combattre Métehus Scipion, beau-père de Pompée, Caton, Afranius, Pétréius et le roi de Mauritanie, Juba. — Victoire de César à Thapsus. — Caton se donne la mort dans Utique. — César établit Salluste, l'historien, gouverneur de la province d'Afrique, et organise la Numidie en province romaine.

César, de retour à Rome, célèbre quatre triomphes, sur les Gaulois, sur l'Égypte, sur le Pont, sur l'Afrique. Il est nommé, par le sénat, dictateur pour 10 ans. Il a en même temps le titre de consul. Il charge l'astronome alexandrin, Sosigène, de réformer le calendrier romain, qui dès lors s'appela calendrier Julien. — Cicéron, qui venait de prononcer ses fameux discours pour Marcellus et pour Ligarius, compose son Brutus y vel de claris oratoribus.

45. Antipater fait travailler au rétablissement des murs de Jérusalem. Le gouvernement de cette ville est confié à Phasaël, son fils aîné, et celui de la Galilée à Hérode, son second fils.

Expédition de César, en Espagne, contre les fils de Pompée, qu'il défait à Munda. Cnéus Pompée, l'aîné, est tué dans cette bataille. Fin de la guerre civile. Deuxième triomphe de César. Dans les fêtes données à Rome, le poëte mimique Labérius, chevalier romain, est contraint de jouer lui-même sur la scène le mime qu'il a composé. — Cicéron écrit son Orator, et plusieurs autres ouvrages :


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De finibus bonorum et malorum ; Academicæ quæstiones.

Loi Julia, qui régularise la situation politique des villes de l'Italie. Elle se trouve citée dans une inscription de Padoue (Orelli, n. 3676) sous le titre de Lex Julia municipalis, et dans le Digeste sous le titre de Lex municipalis. Une table de bronze contenant cette loi fut découverte en 1732, et se trouve maintenant à Naples, dans le musée Bourbon. Elle est connue sous le nom de Table d'Héraclée.

44. Cléopâtre, qui a fait périr son frère, le dernier Ptolémée, pour régner seule, vient à Rome. — Mort d'Antipater, père d'Hérode, empoisonné par Malichus, ministre d'Hyrcan et son rival.

César est créé dictateur pour la vie, consul pour dix ans ; il reçoit le titre héréditaire d'Imperator. Antoine donne au 5e mois, Quintilis, où est né César, le nom de Julius (juillet). César projette de relever Corinthe et Carthage ; il se disposait à marcher contre les Parthes, lorsqu'il périt dans le sénat, à 55 ans, frappé de vingt et un coups de poignard (ides de mars, ou 15 mars), au pied de la statue de Pompée. Parmi les assassins étaient Marcus Junius Brutus, fils adoptif de César, Cassius, beau-frère de Brutus, Trébonius, Tullius Cimber, Casca, Décimus Brutus, Métellus. — Lépide, maître de la cavalerie, et Antoine, consul, empêchent l'abrogation des actes de César ; célébration publique de ses funérailles. Les conjurés sont forcés de quitter Rome, où domine Antoine. — Octave, âgé de 18 ans, vient à Rome pour recueillir la succession de César, son oncle. Antoine le traite avec mépris. Octave flatte Cicéron et se concilie les vétérans de César. Antoine veut dépouiller deux des meurtriers de César des provinces que le dictateur lui-même leur avait données, Junius Brutus, de la Macédoine, Décimus Brutus, de la Gaule cisalpine. — 1re Philippique de Cicéron contre Antoine. Il compose les Tusculanes, le De Natura deorum, le De Senectute, le De Officiis.

43. Colonie romaine établie à Lugdunum, au confluent de la Saône et du Rhône, par Munatius Plancus, orateur, disciple de Cicéron. Antoine assiège Décimus Brutus dans Modène ; le sénat, entraîné par Cicéron, le déclare ennemi public et envoie contre lui les deux consuls C Vibius Pansa et A. Hirtius, avec le jeune Octave, comme propréteur. Antoine est défait à la bataille de Modène, et la mort des deux consuls livre à Octave les légions avec le titre d’Imperator. Octave rentre dans Rome et se fait donner le consulat, malgré le sénat qui commençait à le redouter. — Il se rapproche alors d'Antoine et de Lépide et forme avec eux le 2e triumvirat.

Proscriptions. Mort de Cicéron, sacrifié lâchement par Octave à la haine d'Antoine et de Fulvie.

Après la mort de D. Brutus, qui fut le dernier gouverneur de la Gaule cisalpine, fut rendue la loi Rubria, qui régularisait la situation politique des municipes de cette province. Tandis que les municipes de l'Italie possédaient dans toute son étendue la juridiction criminelle et la juridiction civile, les magistrats des municipes de la Gaule cisalpine n'eurent que la juridiction ordinaire, et encore cette juridiction ne s'exerçait que dans les cas où il ne s'agissait pas de plus de 15 000 sesterces ; dans les grands procès, et dans les affaires extraordinaires, c'était au préteur romain à connaître, en vertu de son imperium. Le texte de cette loi fut découvert, en 1760, dans les ruines de Véleia, et se trouve actuellement dans le musée de Parme. Elle est importante en ce que la condition qu'elle fit aux municipes de la Gaule cisalpine fut à peu près celle des municipes du reste de l'empire. Av. J.-C.

En Judée, Hérode venge la mort de son père, Antipater, en faisant assassiner Malichus.

42. Octave et Antoine marchent en Orient contre les meurtriers de César, Brutus et Cassius, qui à la nouvelle du départ d'Octave et d'Antoine s'avancent jusqu'à Philippes en Macédoine. En deux jours, il s'y donne deux batailles. Le premier jour, Brutus vainquit Octave, mais Cassius fut défait par Antoine, et se donna la mort. Le second jour, Brutus fut mis en déroute et se tua en s'écriant : « Vertu, tu n'es qu'un nom. » Il ne reste plus pour soutenir la lutte contre les triumvirs que les flottes de Marcus et de Sextus Pompée, qui dominent dans la Méditerranée.

Hérode, en Judée, se réconcilie avec Hyrcan, qui lui promet sa fille Mariamne, et défait Antigone, fils d'Alexandre, son rival.

41. Antoine passe en Orient, Octave en Italie, où il distribue aux vétérans les terres qui leur avaient été promises ; les biens du père de Virgile sont épargnés. — L. Antonius, consul, frère du triumvir, à l'instigation de Fulvie, sa belle-sœur, prend la défense des Italiens contre Octave. Celui-ci l'affame dans Pérouse, en Étrurie, et l'obligera à se rendre.

Antoine cite à son tribunal, en Cilicie, la reine d'Égypte, Cléopatre, accusée de favoriser le parti républicain vaincu à Philippes, et se prend de passion pour elle. — Hérode se concilie la faveur d'Antoine qui le nomme tétrarque avec son frère Phasaël, mais il est forcé par Pacorus, roi des Parthes, de quitter Jérusalem.

40. Mort de Fulvie. Octave essaye de gagner Sextus Pompée en épousant Scribonia, sœur de Scribonius Libo, beau-père de Sextus. — Alliance de Sextus avec Antoine. Celui-ci vient assiéger Blindes, pendant que Sextus faisait une descente en Italie. Paix de Brindes entre Octave et Antoine conclue par la médiation de L. Cocceius Nerva, d'Asinius Follion et de Mécène. Partage du monde romain. Antoine a l'Orient, Octave l'Occident ; l'Italie reste indivise ; l'Afrique est donnée à Lépide. Enfin Antoine épouse Octavie, sœur d'Octave.

Les Parthes, guidés par Labiénus, ancien lieutenant de César, envahissent la Syrie. Ils font prisonnier Hyrcan et mettent à sa place Antigone. Hérode vient à Rome implorer le secours d'Octave et d'Antoine, et obtient par un décret du sénat le royaume de Judée.

39. Paix de Misène, conclue entre les triumvirs et Sextus Pompée.

Succès de P. Ventidius, lieutenant d'Antoine, sur les Parthes, qu'il chasse de la Syrie.

38. Sosius, lieutenant d'Antoine, détruit en Judée le parti d'Antigone, qui est vaincu, assiégé dans Jérusalem et mis à mort. Hérode, devenu roi de Judée, épouse Mariamne, fille d'Hyrcan, et commence un règne de 40 ans, souillé par des crimes.

Octave répudie Scribonia, qui lui a donné Julie, et enlève à Tibérius Claudius Néron, Livie, mère de Tibère depuis 4 ans, et enceinte de Drusus. — Rupture entre Octave et -Sextus Pompée ; guerre de Sicile. — Mécène recommande Horace à Octave.

Nouveaux succès de Ventidius sur les Parthes. Antoine lui permet de venir triompher à Rome.

37. Entrevue à Tarente d'Antoine et d'Octave, qui se concertent pour combattre Sextus Pompée et pour renouveler le triumvirat. Ils se continuent pour 5 ans dans cette magistrature ; le nom de Lépide est conservé dans l'alliance.

Agrippa, lieutenant d'Octave, consul, lutte contre les Germains.

36. Guerre entre Octave et Sextus Pompée. Lépide


Av. J.-C.


s'empare d'une grande partie de la Sicile. Victoires d'Agrippa sur Sextus Pompée à Myles et à Nauloque. — Démêlés d'Octave et de Lépide au sujet de la Sicile, que celui-ci prétendait garder. Octave gagne les troupes du triumvir, qui est dépouillé de sa dignité et réduit à la charge de souverain pontife.

Antoine fait périr le roi de Cappadoce, Ariarathe VII, et le remplace par Archélaus, petit-fils du général Archélaus que Mithridate avait envoyé en Grèce contre Sylla. — Son expédition malheureuse contre les Parthes. Il revient passer l'hiver auprès de Cléopatre, avec laquelle il commence en Égypte la vie inimitable.

35. Campagne d'Octave contre les Japodes, les Dalmates et les Pannoniens, pendant que ses lieutenants luttent contre les Salasses dans les Alpes occidentales.

34. Mort de l'historien Salluste.

Antoine s'empare par trahison d'Artavasde, roi d'Arménie, le fait charger de chaînes et l'envoie à Alexandrie. Il donne ses États aux enfants de Cléopatre.

33. Edilité d'Agrippa, marquée par de grands travaux : restauration des aqueducs et de la Cloaca maxima ; construction de trois portiques et de la bibliothèque d'Octavie.

Nouvelle expédition d'Antoine contre les Parthes ; il ne dépasse pas la Médie.

32. Antoine envoie en Égypte la bibliothèque de Pergame qui renfermait 200 000 volumes. Il rompt avec le gouvernement de Rome et avec Octave en célébrant à Alexandrie ses triomphes pour ses prétendues victoires sur les Parthes, en partageant aux enfants de Cléopatre les provinces romaines de l'Orient, enfin en répudiant publiquement Octavie.

Octave lit dans le sénat le testament d'Antoine, qui est déclaré ennemi public.

31. Bataille d'Actium : défaite d'Antoine, trahi par Cléopatre. — Mécène gouverne Rome en l'absence d'Octave. — Octave répare les maux causés en Grèce par la présence des armées d'Antoine et établit des colonies militaires en Macédoine. De retour en Italie, il apaise une révolte des vétérans, puis retourne en Orient et apparaît à Samos 30 jours après son départ. Dans cette île et à Rhodes, il règle le sort des monarques de l'Asie. Il confirme à Hérode le titre de roi de Judée.

30. Octave passe en Égypte. Antoine, trompé par Cléopatre, se tue à 53 ans. Cléopatre, désespérant de séduire Octave, se donne la mort, à l'âge de 39 ans. Réduction de l'Égypte en province romaine. Octave nommé pour la gouverner le poëte Gallus, simple chevalier romain, avec le titre de préfet et des attributions purement militaires. La juridiction civile appartenait à d'autres magistrats. Un décret interdit à tout sénateur romain l'entrée de cette province, sans la permission expresse du sénat.

Avant de quitter l'Égypte, Octave fonde Nicopolis à l'endroit où il a vaincu Antoine, et établit les jeux Actiaques. Il passe ensuite en Asie, où il fait cesser les exactions dont elle est victime. — Conjuration du fils de Lépide. — Honneurs rendus par le sénat à Octave. On établit des jeux quinquennaux en son honneur. L'anniversaire de sa naissance sera consacré par des prières publiques, et la tribu, dans laquelle il votait, fut appelée Julia. Le jour de la naissance d'Antoine fut déclaré néfaste et ses statues furent renversées. La puissance tribunitienne est donnée a Octave avec le droit de protéger tous les citoyens qui l'imploraient, et de voter en faveur de l'accusé dans les causes criminelles. Octave, qui était Av. J.-C.


encore en Asie, refusa probablement la puissance tribunitienne et défendit qu'on lui élevât des temples à Rome et en Italie, mais il autorisa l'apothéose de J. César.

29. Retour d'Octave en Italie. Son triple triomphe : pour la, guerre contre lesDalmates, pour Actinm, pour l'Égypte. Le temple de Janus est fermé. Octave se continue 9 ans de suite dans le consulat (de l'année 31 à l'année 23). — Il est décoré du titre &amp ; Imper ator. Ce titre placé, non comme autrefois après, mais avant le nom propre, fait de lui un Empereur et de la république un Empire.

Denys d'Halicarnasse, auteur des Antiquités romaines, prépare les éléments de son ouvrage qu'il écrira en grec.

28. Hérode fait périr sa femme Mariamne, sa bellemère et les deux fils qu'il a eus de Mariamne. César Octave, consul avec Agrippa, fait faire le dénombrement de tous les citoyens de Rome et de tous les sujets de l'empire. — Remplissant les fonctions de censeurs, ils réforment le sénat, l'ordre équestre, les lois et les mœurs. Agrippa fait inscrire, comme censeur, Octave à la tête de la nouvelle liste des sénateurs et le fait proclamer prince du sénat, ce qui lui conférait le droit d'opiner le premier, c'est-à-dire d'entraîner à son avis l'assemblée. — Octave règle que deux anciens préteurs seront chargés, chaque année, de la surveillance du trésor public. Distinction dès lors établie entre le fisc et l'serarium.

27. Octave feint d'abdiquer. Il accepte l'autorité pour 10 ans. Partage des provinces entre l'empereur et le sénat. Octave se réserve celles où résident les légions. Création de la garde prétorienne. Plancus fait donner à Octave le surnom d'Auguste. Sa maison, située sur le mont Palatin, est ornée de lauriers et d'une couronne de chêne pour rappeler qu'il était le perpétuel vainqueur des ennemis de Rome et le sauveur de tous les citoyens. Sextus Pacuvius, tribun, fera décréter que le mois de Sextilis sera désormais nommé Augustus (août). Il visite la Gaule, où quelques mouvements des Aquitains avaient été comprimés par Valérius Messala Corvinus, protecteur du poëte élégiaque Tibulle. — Auguste conserve la division de la Gaule en quatre parties, la Narbonnaise, l'Aquitaine, la Celtique et la Belgique, mais il recule les limites de l'Aquitaine, de la- Garonne à la Loire, et donne à la Celtique le nom de Lugdunaise.

26. Cornélius Gallus, qui s'est rendu coupable d'exactions en Égypte, est rappelé ; accusé dans le sénat, condamné, dépouillé de ses biens, il se donne la mort † — À cette époque fi. Properce et Tibulle.

25. Tandis que ses lieutenants luttent contre les Salasses dans les Alpes, Auguste dirige une expédition contre les Astures et les Cantabres. — Le temple de Janus est fermé pour la deuxième fois depuis la bataille d'Actium. — Messala Corvinus, premier préfet de la ville (Præfectus urbi).

24. Campagne du chevalier iElius Gallus, gouverneur d'Égypte, contre les peuples de l'Arabie Sabéenne, dite Heureuse. — A, cette époque, le géographe Strabon visitait l'Égypte. Virgile, déjà connu par ses Églogues et ses Géorgiques, commence l'Enéide.

23. Après une grave maladie dont il fut atteint en Espagne, Auguste se démet du consulat en faveur de L. Sextius, partisan de Brutus. Le sénat accorde à Auguste la puissance tribuni tienne et le pouvoir proconsulaire pour toute sa vie, la prééminence sur tous les gouverneurs de provinces, et le privilège de proposer une affaire dans chaque assemblée du sénat, lors même qu'il ne serait


Av. J.-C.


pas décoré de la pourpre consulaire. Il ne se fait pas élire consul pendant 17 ans. Il perd son neveu et son gendre Marcellus, âgé de 20 ans, qu'Octavie avait eu d'un premier mariage avant d'épouser Antoine.

22. Conspirations de Fannius Cépion et de Muréna contre la vie d'Auguste. — Plancus et Paulus Lépidus, deux anciens proscrits, sont les derniers censeurs.

Victoire de Caïus Pétronius, préfet d'Égypte, sur Candace, reine d'Ethiopie.

21. Auguste visite la Grèce ; il passe l'hiver à Samos pour régler les affaires de l'Asie.

20. Naissance de Caïus, fils d'Agrippa, et de Julie, fille d'Auguste et veuve de Marcellus. Auguste reste en Asie et passe encore l'hiver à Samos. Il charge le fils de sa femme Livie, Tibère, âgé de 22 ans, d'établir en Arménie un roi dévoué aux Romains, Tigrane, frère et ennemi d'Artabaze. Il accroît le territoire du roi de Cappadoce, Archélaûs, qui règne encore 37 ans. — Les Parthes rendent à Auguste les aigles et les étendards pris sur Crassus.

19. Mort de Virgile à Brindes. Il sera enseveli près de Naples. — Troubles à Rome pour l'élection d'un 2e consul. Auguste prive le peuple de nommer le 2e consul et revêt de la pourpre Q. Lucrétius Vespillo, ancien proscrit. Auguste prend le titre de Préfet des moeurs et de consul à vie. Agrippa achève la soumission des Cantabres.

18. Auguste se fait renouveler l'exercice du pouvoir pour 5 ans, après lesquels il le prendra encore pour cinq, puis pour dix encore, de façon à conserver constamment le pouvoir, sans choquer ouvertement les opinions républicaines des Romains. Il associe Agrippa à la dignité tribunitienne. — Loi Julia contre le célibat. — Mort du poëte Tibulle.

17. Auguste et Agrippa font célébrer avec beaucoup de magnificence les jeux séculaires pour lesquels Horace a composé son Carmen sæculare. — Auguste adopte les deux fils d'Agrippa et de Julie, Lucius et Caïus.

Auguste visite la Gaule. Fondation d'Augustodunum. — Agrippa est reçu par le roi de Judée Hérode, qui a pour principal conseiller Nicolas de Damas, écrivain polygraphe.

15. Campagne des fils de Livie, Tibère et Drusus, contre les peuples de la Rhétie, au nord des Alpes.

13. 1er consulat de Tibère. — Lutte de Drusus contre les Germains sur le Rhin.

12. Mort d'Agrippa, à l'âge de 51 ans, laissant deux fils, Caïus et Lucius César. — Après la mort de Lépide, l'ancien triumvir, Auguste prend le titre de grand pontife.

Les Gaulois élèvent près de Lyon un autel à Auguste comme à un dieu. — Expédition de Drusus contre les Germains. Il s'avance jusque dans l'île des Bataves et ravage le territoire des Sicambres.

11. A Rome, dédicace du temple de Marcellus. — Mort d'Octavie, sœur d'Auguste. — Drusus s'avance jusqu'au Weser, en Germanie. — Son frère Tibère, qui vient d'épouser la veuve de Marcellus et d'Agrippa, Julie, fille d'Auguste, lutte contre les Dalmates et les Pannoniens.

10. Auguste confie au savant grammairien Hygin la direction de la bibliothèque Palatine. — Expédition de Tibère contre les Dalmates. — Victoire de Drusus sur les Cattes. — Naissance de Claude, fils de Drusus, le jour où fut faite la dédicace de j l'autel élevé à Lyon en l'honneur d'Auguste par : les Gaulois. Av. J.-C.

9. Drusus s'avance en Germanie jusqu'à l'Elbe. Il meurt au milieu de ses soldats, à l'âge de 30 ans.

8. Auguste feint une deuxième fois d'abdiquer. Le pouvoir lui est remis pour 10 ans. — Mort de Mécène. — Mort d'Horace.

Tibère remplace son frère Drusus sur le Rhin. — Réduction de la Pannonie.

7. Triomphe de Tibère pour ses victoires sur les Germains. Son 2e consulat.

Denys d'Halicarnasse publie ses Antiquités romaines.

6. Tibère, qui vient de recevoir la puissance tribunitienne pour 5 ans, est jaloux de la faveur dont jouissent les deux fils d'Agrippa, nommés princes de la jeunesse, et quitte l'Italie. Il restera 7 ans à Rhodes.

5. Auguste donne la toge virile à l'aîné de ses petits-fils, Caïus César. — 12e consulat d'Auguste, après un intervalle de 17 ans

3. Loi Furia-Caninia, qui réglait les affranchissements valides sur le nombre d'esclaves ; en tout cas, les affranchissements ne pouvaient excéder le nombre 100.

2. 13e consulat d'Auguste ; son petit-fils Lucius César prend la robe virile. — Le sénat et le peuple romain décernent à Auguste le titre de Père de Patrie. — Auguste bannit sa fille Julie, à cause de ses débauches. — Vers cette époque, division entre deux citoyens obscurs du commandement des gardes prétoriennes qu'Auguste avait jusqu'alors exercé lui-même.

1. Auguste envoie en Orient son petit-fils, Caïus César, pour comprimer les factions de l'Arménie. Paix universelle. 1er dénombrement fait en Judée par Varus, gouverneur de cette province, dénombrement qui, ordonné trois ans auparavant, n'avait pu s'exécuter dans la Judée avant qu'elle eût prêté à Auguste serment de fidélité, serment qu'Hérode fit prêter cette année à ses sujets. — Marie et Joseph se rendent à Bethléem pour se faire inscrire sur les registres de la province. Naissance de Jésus-Christ, le 25 décembre de cette année.