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Bigot et sa bande/54

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Le nommé Lorimier


Le premier de Lorimier qui s’établit dans la Nouvelle-France, Guillaume de Lorimier, était seigneur de Bordes et Orléanais. Il vint ici comme officier dans les troupes de la marine, en 1685. Il épousa dix ans plus tard, Marguerite, fille de François Chorel de Saint-Romain, marchand à l’aise de Champlain. Il décéda à Montréal en juillet 1709.

C’est son fils, Claude-Nicolas-Guillaume de Lorimier, commandant du fort de la Présentation, qui fut sommé de comparaître devant le Châtelet de Paris, en 1763.

Né à Lachine le 22 mai 1705. il fut fait enseigne en second en 1725, enseigne en pied en 1733, lieutenant en 1741, et capitaine en 1749. Les Lorimier ont toujours eu le tour ou l’habileté de se faire aimer des Sauvages. Ils tiennent cette utile qualité de leur premier ancêtre canadien. Les Sauvages, qu’ils fussent Iroquois, Hurons, Algonquins, etc., étaient de grands enfants. Il fallait vivre avec eux, les étudier, parler leur langue, scruter leurs coutumes et leurs caprices avant de réussir à se faire écouter d’eux. C’est ce qu’ont fait les Lorimier, de génération en génération ; de là leur succès auprès de ces tribus indisciplinées.

M. de Lorimier eut l’occasion de connaître ses amis les Sauvages car il fut en garnison dans plusieurs forts où les Sauvages étaient des visiteurs assidus.

M. de Lorimier, fut pendant quelques années commandant du fort de la Présentation qui était un des plus intéressants de la colonie.

M. de Lorimier, devenu sujet anglais, n’était pas obligé de se rendre à la convocation du Châtelet de Paris en 1763. Il resta au Canada. Le Châtelet déclara qu’il serait plus amplement informé sur les faits à lui reprochés. Comme M. de Lorimier ne se présenta pas devant le tribunal dans les années qui suivirent, la poursuite contre lui fut abandonnée.

Sous le régime anglais, les services de M. de Lorimier furent réclamés par le gouvernement. Il fallait des officiers d’expérience pour venir à bout des sauvages et M. de Lorimier était de ceux-là.

M. de Lorimier, qui avait été fait chevalier de Saint-Louis, en 1759, quelques mois avant la chute de Québec, décéda à Lachine le 15 décembre 1770.[1]

  1. M. E.-Z. Massicotte a publié dans le Bulletin des Recherches Historiques, année 1915, une généalogie complète de la famille de Lorimier.