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Bigot et sa bande/55

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Le nommé Douville


Le premier Dagneau Douville qui passa dans la Nouvelle-France était officier dans les troupes du détachement de la marine.

Né en la paroisse des Deux-Jumeaux, généralité de Caën, le 14 janvier 1666, il était le fils de Robert Dagneau, sieur de Douville, et de damoiselle Jacqueline Mayne. Dès son arrivée dans la Nouvelle-France, il produisit ses preuves de noblesse au greffe du Conseil Supérieur, et, le 25 juin 1708, l’intendant Jacques Raudot déclarait par son ordonnance ce que Michel Dagneau, sieur de Douville, devait jouir de tous les privilèges de la noblesse dans la colonie.

M. Dagneau Douville décéda à Montréal le 24 mars 1753. De son mariage avec Marie Lamy, il avait eu une nombreuse famille. Trois et peut-être quatre de ses fils furent comme lui officiers dans les troupes de la marine.

La famille Dagneau, sous différents noms, n’a cessé pendant le régime français, de donner à la petite armée canadienne des officiers de mérite qui faisaient leur devoir sans espoir de fortune ni de récompense. La plupart d’entre eux, envoyés jeunes dans les postes éloignés de la colonie, apprenaient les langues sauvages et aidèrent ainsi les chefs de la colonie à garder les inconstants enfants des bois dans l’amitié des Français. Après de longues années de services, ces officiers recevaient une petite pension du Roi et s’en revenaient vivre à Québec, à Montréal, aux Trois-Rivières, ou dans les seigneuries qui leur avaient été concédées et ils essayaient de les mettre en valeur. Ils continuaient ainsi à servir leur pays.

Le Dagneau Douville qui nous occupe, Alexandre, né à Sorel le 13 mai 1698 officier dans les troupes de la marine, fut commandant dans différents postes de l’Ouest et finalement au poste de Toronto.

Sommé de comparaître devant le Châtelet de Paris en 1763, M. Dagneau Douville ne se présenta pas, et le tribunal, n’ayant pas suffisamment de preuves contre lui, décida qu’il serait plus amplement informé dans son cas.

M. Dagneau Douville passa-t-il en France après la Conquête ? Nous sommes en droit de le supposer puisque nous perdons ses traces après la Conquête de même que celle de sa femme, Marie Coulon de Villiers, qu’il avait épousée à Montréal le 7 août 1720.