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Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4344

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Correspondance : année 1760
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 71).

4344. — À M. LE BRUN.
Aux Délices, 22 novembre.

Sur la dernière lettre[1] que vous me faites l’honneur de m’écrire, monsieur, sur le nom de Corneille, sur le mérite de la personne qui descend de ce grand homme, et sur la lettre que j’ai reçue d’elle, je me détermine avec la plus grande satisfaction à faire pour elle ce que je pourrai. Je me flatte qu’elle ne sera point effrayée d’un séjour à la campagne, où elle trouvera quelquefois des gens de mérite, qui sentent tout celui de son grand-oncle. M. Delaleu, notaire très-connu à Paris, et qui demeure dans votre voisinage, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, vous remboursera sur-le-champ, et à l’inspection de cette lettre, ce que vous aurez déboursé pour le voyage de Mlle Corneille. Elle n’a aucun préparatif à faire ; on lui fournira, en arrivant, le linge et les habits convenables. M. Tronchin, banquier de Lyon, sera prévenu de son arrivée, et prendra le soin de la recevoir à Lyon, et de la faire conduire dans les terres que j’habite. Puisque vous daignez, monsieur, entrer dans ces petits détails, je m’en rapporte entièrement à votre bonne volonté, et à l’intérêt que vous prenez à un nom qui doit être si cher à tous les gens de lettres.

J’ai l’honneur d’être, avec l’estime et l’amitié dont vous m’honorez, monsieur, votre, etc., etc.


Voltaire.
  1. Datée du 12 novembre 1760, dans le tome IV des Œuvres de Le Brun.