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Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4345

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Correspondance : année 1760
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 72).
4345. — À MADEMOISELLE CORNEILLE[1].
Aux Délices, 22 novembre.

Votre nom, mademoiselle, votre mérite, et la lettre[2] dont vous m’honorez, augmentent dans Mme Denis et dans moi le désir de vous recevoir, et de mériter la préférence que vous voulez bien nous donner. Je dois vous dire que nous passons plusieurs mois de l’année dans une campagne auprès de Genève ; mais vous y aurez toutes les facilités et tous les secours possibles pour tous les devoirs de la religion ; d’ailleurs notre principale habitation est en France, à une lieue de là, dans un château très-logeable que je viens de faire bâtir, et où vous serez beaucoup plus commodément que dans la maison d’où j’ai l’honneur de vous écrire. Vous trouverez, dans l’une et dans l’autre habitation, de quoi vous occuper, tant aux petits ouvrages de la main qui pourront vous plaire qu’à la musique et à la lecture. Si votre goût est de vous instruire de la géographie, nous ferons venir un maître qui sera très-honoré d’enseigner quelque chose à la petite-fille du grand Corneille ; mais je le serai beaucoup plus que lui de vous voir habiter chez moi.

J’ai l’honneur d’être avec respect, mademoiselle, votre, etc.

  1. Voyez une note sur la lettre 4320.
  2. La lettre de Marie Corneille était jointe à celle de Le Brun, du 12 novembre. Elle n’est point imprimée. (B.)