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Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 4968

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Correspondance : année 1762GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 171-172).
4968. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
17 juillet.

Mes divins anges, vous voyez que la tragédie de Calas m’occupe toujours. Daignez faire réussir cette pièce, et je vous promets des tragédies pour le tripot. Permettez-vous que je vous adresse ce petit paquet pour l’abbé du grand conseil ?

Avez-vous daigné lire la préface et les notes de ce M. Palissot[1] ? Mais comment M. le duc de Choiseul a-t-il pu protéger cela, et faire le pacte de famille ? Hélas ! le cardinal de Richelieu protégeait Scudéri ; mais Scudéri valait mieux.

Je n’ai point assez remercié Mme d’Argental, qui a eu la bonté d’ordonner un petit bateau[2] pour Tronchin.

Je baise plus que jamais le bout des ailes de mes anges.

Élie de Beaumont ne pourrait-il pas soulever le corps ou l’ordre des avocats en faveur de mon roué ? Je crois que ce Beaumont-là[3] vaut mieux que le Beaumont votre archevêque. Cet archevêque et ses billets de confession m’occupent à présent ; je rapporte son procès[4]. Ces temps-là sont aussi absurdes que ceux de la Fronde, et bien plus plats. Mes contemporains n’ont qu’à se bien tenir.

  1. Voyez page 168.
  2. Voyez lettre 4832.
  3. Élie de Beaumont.
  4. Voltaire s’occupait alors de son tome VIII de l’Essai sur l’Histoire générale., qui parut en 1763, et dans lequel le chapitre lix est intitulé Gouvernement intérieur de la France : querelles et aventures depuis 1750 jusqu’à 1762. La majeure partie de ce chapitre forme aujourd’hui, sous le même titre, le chapitre xxxvi du Précis du Siècle de Louis XV (voyez tome XV, page 376.)