Aller au contenu

Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 5006

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1762GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 209-210).

5006. — POUR MADAME CALAS[1].

Je suppose que Mme Calas a fait rendre à Mme la marquise de Pompadour la lettre que M. le professeur Tronchin avait écrite à cette dame, il y a plus d’un mois, en faveur de Mme Calas ; je crois qu’il y en a une aussi pour M. Quesnay. Ces deux lettres sont importantes.

Si Mme Calas ne les avait pas encore fait rendre, il faudrait qu’elle ne différât plus ; elle n’aurait qu’à écrire à M. Quesnay, à Versailles, et mettre la lettre pour Mme de Pompadour dans le paquet de M. Quesnay.

Ceux qui dirigent Mme Calas à Paris lui dicteraient une lettre courte et attendrissante pour M. Quesnay ; cette démarche ferait un très-bon effet. Il serait aussi fort utile qu’elle écrivît un petit mot de remerciement à M. le duc de La Vallière, grand fauconnier de France, à Versailles. Elle pourrait lui dire en deux mots : « Monseigneur, je sais tout ce que vous avez daigné faire en faveur d’une famille malheureuse, et de la justice. Je serais aussi ingrate que je suis infortunée si je ne remplissais pas le devoir de vous remercier de tant de bontés, etc. »

Ces lettres que je conseille à Mme Calas d’écrire lui seront très-utiles : en remerciant ses protecteurs, on les encourage à continuer ces protections.

S’il y a quelque difficulté sur la requête, et que ces difficultés viennent de monsieur le chancelier, il est essentiel que Mme Calas et son conseil aillent chez M. de Nicolaï, premier président de la chambre des comptes, parent et intime ami de monsieur le chancelier. Cette démarche, que je conseille, est la plus importante de toutes.


Au dos :16 août 1762.

  1. Éditeur, A Coquerel. — Avec cette mention : « Copie d’un billet de M. de V. du 16 août 1762. »