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Encyclopédie des ouvrages de dames/Jours sur tulle et Points damassés

La bibliothèque libre.
Thérèse de Dillmont (p. 55-78).

Bande de tulle. — Imitation de dentelle de Bruges.

Jours sur Tulle et Points damassés



Pour créer des dessins sur tulle ou sur tissus de lin on se sert tantôt de points devant ou de points piqués, tantôt de points de chaînette, de feston ou de points de croix.

Sur tissus de lin plusieurs de ces points imitent souvent les fonds damassés, ce qui leur a valu la dénomination de points damassés.

Tous ces genres de points peuvent être appliqués aussi bien au tulle à grandes mailles, appelé tulle grec, qu’au tulle à mailles étroites et serrées, connu sous le nom de tulle de Bruxelles.

Avec des bandes de tulle ornées de l’un des dessins suivants et terminées par des festons, on forme des dentelles charmantes et très solides.

Les jours sur tulle sont surtout d’un grand secours, pour l’imitation de la dentelle irlandaise. Cette imitation consiste à coudre les galons avec des points devant sur le tulle, d’après un dessin donné, et à substituer aux jours cousus une broderie dans le tulle.

Fournitures. — Le choix du fil dépend non-seulement de la qualité du tulle employé, mais encore de l’effet que l’on veut voir produire par l’ouvrage.

Si le tulle est à grandes mailles, et si le dessin doit y être bien visible, il y aura à faire un choix parmi les plus gros numéros des articles de Coton, de Lin, de Ramie ou de Soie de la marque D.M.C, ou parmi les numéros de la Soutache D.M.C les plus étroits ; si, au contraire, le tulle est très fin, et si le dessin demande une exécution très délicate, on fera son assortiment dans les numéros plus élevés des fils et cotons indiqués ci-après : Coton ou Lin à tricoter D.M.C, Coton ou Lin floche D.M.C, Coton, Lin, Ramie ou Soies à broder D.M.C, Coton à broder surfin D.M.C.[1]

fig. 113. Jour au point devant.

Jour au point devant (fig. 113). — On bâtit le tulle sur le dessin calqué sur papier ou sur toile anglaise, puis on suit exactement dans le tulle les lignes tracées avec des points devant. Dans les rangs suivants on contrarie les points comme à la reprise. Les points se croisent là où les lignes se brisent.

fig. 114. Jour sur tulle.

Jour sur tulle (fig. 114). — Ici le fond est également formé de points devant ; ils passent des deux côtés d’une file de mailles, tantôt à gauche, tantôt à droite, sous chaque seconde bride de tulle. Au second tour, qu’on exécute à une distance d’un fil du premier, on ramène le brin sur le premier tour et on recouvre ainsi les mailles de tulle des deux côtés.

Au troisième tour le brin passe sous la même bride de tulle sous laquelle a passé celui du second tour.

Le quatrième tour s’exécute comme le premier.

fig. 115. Jour sur tulle.
Jour sur tulle (fig. 115). — Ce point demande à être fait en un aller et en un retour. Pour l’aller on fait de simples points de surjet allant de droite à gauche, pour le retour on fait 3 points, dans une maille, inclinés en sens contraire des premiers points.
fig. 116. Jour sur tulle.
Jour sur tulle (fig. 116). — Après avoir terminé un double rang de points comme dans la fig. 114, suivi de points croisés, on passe le fil sous une bride et par dessus une maille de tulle dans l’aller, et on recouvre les premiers points de la même manière dans le retour.
fig. 117. Jour sur tulle.
Jour sur tulle (fig. 117). — Après avoir terminé un rang de points croisés pareils à ceux de la figure précédente, on en ajoute un second en faisant passer le fil sous la bride qui se trouve entre les premiers points, de sorte que les deux rangs de points ne recouvrent que 3 fils de tulle.
fig. 118. Jour sur tulle.
Jour sur tulle (fig. 118). — Le fil passe dans ce point sous 2 brides et sous une maille de tulle ; puis, descendant par-dessus 2 brides et une maille, on fait les mêmes points dans le second tour, de sorte que 4 points se rencontrent dans une maille de tulle et que 2 fils passent sous une maille.
fig. 119. Jour sur tulle.
Jour sur tulle (fig. 119). — On procède de la même manière que pour le jour de la fig. 118, avec la seule différence que l’on fait d’un côté 3 points par dessus les mailles du tulle et un seul point sous les mailles.
fig. 120. Jour sur tulle.
Jour sur tulle (fig. 120) — On fait aller et revenir deux fois le brin dans un rang de mailles comme on le fait pour une reprise. Dans le tour suivant on fait des pois en recouvrant de 4 points 2 brides et une maille. Après le dernier point on passe sous le tulle au pois suivant.
fig. 121. Jour sur tulle.
Jour sur tulle (fig. 121). — On recouvre obliquement de 3 points 3 brides et 2 mailles de tulle, puis, revenant dans la maille de laquelle sortent les premiers points, on en fait 3 autres dans le sens opposé. Dans le second rang, les points se réunissent dans la maille de tulle qui a servi de passage à ceux du premier rang.
fig. 122. Jour sur tulle.

Jour sur tulle (fig. 122). — On mène le fil de bas en haut par-dessus une bride de tulle, on le fait passer ensuite horizontalement sous une autre bride, après quoi on ramène le fil vers le bas, on le passe sous une bride oblique et on recouvre les 3 autres brides.

Au tour suivant les boucles se rencontrent sous la même bride de tulle.

Ce premier travail terminé, on fait passer, au point de reprise, un fil sur toute la surface entre les boucles et au retour on double ce fil par des points de surjet.

On obtient des effets très heureux en exécutant ce dessin avec des cotons en deux couleurs, comme par exemple en prenant un fil d’un blanc vif pour les premiers points, et un fil écru pour les points du deuxième tour.

fig. 123. Jour sur tulle.

Jour sur tulle (fig. 123). — Pour rendre le dessin ci-dessus il est nécessaire de faire une file de points de surjet, suivie d’une rangée de points d’après la fig. 114, à laquelle on ajoute ensuite une troisième file de points croisés suivant ceux expliqués par la fig. 39.

Entre les trois rangs se glisse un cordonnet formé par des points de surjet et pour lequel on peut se servir, au besoin, de l’Or fin D.M.C pour la broderie, N°30[1]. L’emploi d’un peu de ce fil rehausse souvent l’effet des ouvrages les plus simples.
fig. 124. Jour sur tulle.
Jour sur tulle (fig. 124). — Trois sortes de points, différant complètement l’un de l’autre, se trouvent réunis dans ce modèle de jour. Au premier tour le fil est croisé sous la maille du tulle, au second tour une maille de tulle est recouverte de 3 points ; le premier et le dernier fil passent alternativement par-dessus 3 brides. Au troisième tour les points de feston inclinés de droite à gauche, couvrent deux brides obliques, et le fil, passant sous les brides, ressort sous la boucle formée par le dernier point.
fig. 125. Jour sur tulle.

Jour sur tulle (fig. 125). — On fait entrer dans chaque second tour de mailles obliques des points de chaînette pour lesquels on fait rentrer l’aiguille dans la même ouverture par laquelle elle est sortie, de sorte que le brin forme une boucle devant l’aiguille.

On peut distancer à volonté les rangs de points, même n’employer que des rangs simples ou les associer à d’autres jours et composer ainsi bien des variations.
fig. 126. Jour sur tulle.

Jour sur tulle (fig. 126). — On fait dans deux rangs 3 points de feston en montant et en redescendant par dessus 3 brides.

Les boucles inférieures se rencontrent, tandis qu’il se produit chaque fois un intervalle d’un rang de mailles entre les tours de points.

Jour sur tulle (fig. 127, 128). — Ces deux dessins, de même que les suivants, sont à exécuter à l’aide du simple point de reprise et du point lancé. À la fig. 127 le fil passe deux fois par 4, 3, 2 et 1 maille de tulle, tandis que le point de la fig. 118 a été choisi pour le petit entre-deux.

Lorsqu’on répète ce dessin, les pointes opposées à celles du premier tour doivent être inclinées en sens contraire. On peut aussi substituer à l’entre-deux reproduit ici, des petites étoiles telles que les fait voir la fig. 133.

Dans la fig. 128 le fil enlace chaque fois une maille de tulle avant que de passer au triangle, exécuté au point de reprise par dessus 5, 4, 3, 2 et 1 maille de tulle. Au second tour opposé au premier, on fait passer encore une fois le fil autour de la maille enlacée au premier tour avant de passer à la seconde pyramide.

fig. 129. Jour sur tulle.
Jour sur tulle (fig. 129). — C’est encore le point de reprise qui sert à exécuter ce jour. Les fils passent comme à la fig. 125 par chaque second rang oblique de mailles, sur toute la surface à couvrir et ils sont croisés de la même manière dans les seconds tours. Ici aussi on peut, en espaçant les lignes, arriver à combiner un autre dessin. Les vides restés entre les lignes peuvent être ornés de petites fleurettes, exécutées avec du Coton à repriser D.M.C[1].

Jours pour entre-deux sur tulle (fig. 130, 131, 132). — Ces trois motifs, au simple point de reprise, peuvent tenir lieu d’entre-deux au crochet ou en dentelle aux fuseaux et même d’entre-deux brodés pour garnir des cravates et toute espèce d’objets de lingerie.

Les dessins, très faciles à copier, ne nécessitent pas d’autres explications. Il est seulement recommandé de prendre un brin assez visible ; la Soutache D.M.C N°1[1] même peut être employée.

Jours sur tulle (fig. 133, 134, 135). — Les rayons des petites étoiles, formés de deux points sur une maille de tulle se font de manière à produire un semis tantôt serré, tantôt espacé. Si on veut les rendre plus visibles, il suffit d’augmenter le nombre des points dans une maille de tulle. Pour le pois intérieur, il faut tâcher de conduire et de ramener le brin d’une manière aussi peu apparente que possible.

Les petites rosaces de la fig. 134, de même que celles du dessin précédent, peuvent être plus ou moins rapprochées. Elles sont d’un effet des plus heureux lorsqu’on les fait en deux ou trois rangs superposés. En outre, elles servent de remplissage dans d’autres dessins et, habilement distribuées, elles relèvent les fonds les plus simples.

Dans la fig. 135, les points longs et droits sont lancés par-dessus 3 brides et 2 mailles ; les autres descendent et remontent dans la ligne des mailles. Ici encore il est permis et même recommandé de se servir de deux tons de fil ; l’emploi du blanc et de l’écru est naturellement indiqué, lorsqu’on ne peut pas se servir de cotons en couleurs.

fig. 136. Jour sur tulle.

Jour sur tulle (fig. 136). — Ces losanges, faits soit en rangs suivis, soit isolés, produisent beaucoup d’effet, malgré la cité du dessin et la facilité de l’exécution. Un brin plat, tel que le Coton à repriser D.M.C[1] sera plus avantageux qu’un brin tordu. L’espace intérieur peut être brodé avec de l’Or fin D.M.C.[1] ; quelques points ça et là rehausseront considérablement cet ouvrage.

fig. 137. Dessin en soutache sur tulle.
Fournitures : Soutache D.M.C N°2. — Couleurs : Rouge-Turc 321 et Bleu-Indigo 322.

Dessin en soutache sur tulle (fig. 137). — Lorsqu’on veut mieux marquer les dessins et les couleurs dans le tulle, on remplace le coton par la Soutache D.M.C. Tous les motifs précédents sont susceptibles d’être reproduits avec la soutache. La soutache demande un peu plus d’attention pendant le travail que le coton, parce qu’on doit avoir soin de ne pas la faire vriller.

Pour éviter cet inconvénient on passe une grosse aiguille sous le dernier point, afin de détordre les vrilles qui auraient pu se former dans la soutache.

fig. 138. Dentelle large sur tulle.
Fournitures : Coton à broder D.M.C N°40. — Couleurs : Rouge-Turc 321, Rouge-Cardinal 346, Bleu-Indigo 322, Gris-Tilleul 393 et Vert-Pistache 369.

Dentelle large sur tulle (fig. 138). — Le dessin de cette jolie dentelle est à reporter d’abord sur papier ou sur toile cirée. Toutes les feuilles, les tiges et le feston sont exécutés en Gris-Tilleul, les deux fleurs, dans le bas de la dentelle, en Rouge-Turc, la fleur en forme de marguerite en Bleu-Indigo, le calice réunissant les branches en Rouge-Cardinal et les muguets en Vert-Pistache très clair.

La reprise dans le tulle. — Savoir refaire adroitement à l’aiguille les mailles de tulle, est un art qui peut aider à conserver bien des objets précieux ou intéressants.

La manière d’exécuter la reprise est la même pour le gros tulle que pour le tulle fin. Il n’y a qu’à proportionner la grosseur du fil employé à celle du tissu endommagé.

fig. 139. Pose du premier fil.
Pose du premier fil (fig. 139). — On faufile la pièce déchirée un peu en dehors de la déchirure, sur un morceau de papier colorié ou de toile cirée ; puis on coupe les bords à fil droit. La reprise de tulle se fait en deux allers et en un retour. Le premier aller consiste en fils lancés horizontalement d’un bord à l’autre et qui passent, comme les fils de toute autre reprise, des deux côtés de la coupure dans plusieurs mailles.
fig. 140. Pose du deuxième fil.
Pose du deuxième fil (fig. 140). — On commence à faire les deuxièmes points dans l’angle du vide, puis on enlace en ligne oblique, l’un après l’autre, les premiers fils posés. Ces points de surjet doivent être menés un peu au-delà de la déchirure, afin de bien relier au tissu original les mailles nouvellement formées.
fig. 141. Pose du troisième fil.

Pose du troisième fil (fig. 141). — Au troisième tour les fils sont contrariés à ceux du deuxième et du premier tour. On fait avancer les points dans le tulle, aussi loin que ceux du deuxième tour et on surfile les points posés en premier et restés lâches jusqu’à ce moment.

Pour bien consolider les bords coupés, on enlace chaque bride droite d’un point dirigé du bas vers le haut. Ensuite pour former la bride croisée du tissu, on amène le fil par un second point sous le fil simple horizontal, puis à la surface on passe au prochain fil de la première pose.

On renforce de la même manière, en suivant toujours la direction des fils, les parties simplement affaiblies du tulle.

Points damassés. — Le point coulé de même que les différents genres de points noués et de cordelière suivent généralement les contours du dessin et en laissent les parties intérieures vides ; tout au plus quelques points placés à l’intérieur sont-ils destinés à indiquer les lignes principales du dessin.

Cependant ce tracé simple, dont l’exécution exige d’ailleurs un certain temps, ne donne à l’ouvrage qu’une apparence froide et inanimée, tandis que si les fleurs, les feuilles et les autres ornements sont enrichis de jolis points, imitant les dessins tissés dans les étoffes damassées, les lignes les plus modestes peuvent servir à composer les dessins les plus riches.

Outre les motifs expliqués ci-après, on peut encore utiliser pour ce genre de broderie les différents points de filet-guipure et de dentelle irlandaise, même les points de feston, de sorte que l’on est complètement libre de choisir les points d’ornements.

Fournitures. — Tous les fils et cotons indiqués pour les jours de tulle peuvent aussi être employés pour les points damassés, suivant le genre d’ouvrage et les tissus de fond.

Nous les citons ici encore une fois : Coton ou Lin à tricoter D.M.C, Coton ou Lin floche D.M.C, Coton, Lin, Ramie ou Soies à broder D.M.C et Fil à dentelle D.M.C[1].

On se sert généralement d’aiguilles très fortes pour faire ce genre de broderie. Ces aiguilles refoulent les brins des tissus et il en résulte des ouvertures dans les étoffes les plus épaisses.

fig. 142. Premier point damassé.

Premier point damassé (fig. 142). — On lance le fil par-dessus 3 fils du fond, en obliquant le point ; on fait passer l’aiguille de droite à gauche sous 3 fils verticaux, puis de gauche à droite, par dessus 3 fils en obliquant le point et ensuite par dessus 3 fils horizontaux. Il en résulte que le premier point est incliné de droite à gauche dans le sens de la largeur et que le second point est incliné dans le sens de la longueur.

À l’envers ce point affecte la forme de marches d’escalier.
fig. 143. Deuxième point damassé.
Deuxième point damassé (fig. 143). — Ce point est fait absolument de la même manière que celui de la fig. 142 ; il en diffère seulement en ce que la seconde file de points est tout à fait rapprochée de la première, de sorte que deux fils entrent et sortent par le même passage.
fig. 144. Jour sur tulle.

Troisième point damassé (fig. 144). — Ce point, qui est d’une grande ressemblance avec le point de traits ou point quadrillé allemand (fig. 310, 311), exige une exécution tout à fait différente de celle de ces sortes de points de broderie. Il se fait en un aller et en un retour. À l’aller on fait tous les points verticaux et on serre très fortement le brin. Au retour on fait les points horizontaux allant en ligne droite dans le sens opposé aux premiers points.

À l’envers les points sont croisés. On recommande tout spécialement d’exécuter ce dessin sur une étoffe transparente. Il y prend une apparence qui diffère complètement de celle qu’il aurait s’il était reporté sur un tissu épais.

fig. 145. Quatrième point damassé.
Quatrième point damassé (fig. 145). — On conduit, en montant, le fil de droite à gauche par dessus 2 fils, puis, en descendant, par dessous 2 fils. Au retour on oppose les points à ceux du premier tour, de sorte que 4 fils se rencontrent toujours dans une ouverture.
fig. 146. Cinquième point damassé.
Cinquième point damassé (fig. 146). — La marche à suivre est la même qu’à la fig. 145 ; seulement, au second tour, on contrarie les points et on prend toujours un fil de droite et 2 fils de gauche.
fig. 147. Sixième point damassé.
Sixième point damassé (fig. 147). — Les points formant damier commencent par couvrir 2 fils obliques, puis successivement 4, 6 et 8 fils. Ensuite ils diminuent de nouveau de longueur jusqu’à ne passer que par-dessus 2 fils.
fig. 148. Septième point damassé.

Septième point damassé (fig. 148). — L’emploi de deux sortes de fils se recommande pour ce dessin ; celui d’un fil plat et doux comme le Coton à repriser D.M.C[1], ou bien encore le Coton à tricoter D.M.C[1] pour les points lancés et celui d’un fil plus tordu tel que le Cordonnet 6 fils D.M.C[1] pour les points croisés.

Les 5 points lancés, inclinés alternativement à droite et à gauche, couvrent 3 fils du tissu dans le sens de la largeur et 6 fils dans le sens de la hauteur. Les rangs verticaux sont éloignés de 2 fils les uns des autres. Des points croisés, au nombre de 4, remplissent les losanges qui se produisent entre les rangs de points lancés.

Huitième point damassé (fig. 149, 150). — On fait 5 points par dessus 8 fils horizontaux. Puis on passe l’aiguille sous 6 fils de tissu pour arriver aux 5 points suivants.

Les groupes de points, au haut et au bas du premier rang, empiètent sur 2 fils des premiers groupes, de sorte qu’il ne reste qu’un espace de 4 fils entre deux groupes.

Ce carré est rempli du point dit : point de France. On fait sortir l’aiguille entre le deuxième et le troisième fil dans le sens de la hauteur et on passe le fil par dessus les 4 brins du tissu, on le fait sortir entre le deuxième et le troisième brin de tissu compté dans le sens de la largeur et on le mène par dessus la bride formée par le premier point.

On fixe la bride par un point-arrière sur le deuxième fil vertical, après quoi on ramène l’aiguille à l’ouverture pratiquée par le premier point.

fig. 151. Neuvième point damassé.
Neuvième point damassé (fig. 151). — On forme des rayures sur le tissu avec des points par-dessus 3 fils dans le sens de la hauteur et de la largeur. Elles sont séparées les unes des autres par 8 fils de tissu, sur lesquels est brodé un petit dessin au point de traits à double face. (Voyez ce point à la fig. 310 et 311 du chapitre de la tapisserie).
fig. 151. Point damassé pour les fig. 103 et 105.

Point damassé pour les fig. 103 et 105 (fig. 152). — Les points représentés par cette figure et agrandis de deux tiers de la grandeur originale forment l’encadrement des dessins 103 et 105, qui font partie du chapitre des rivières.

Pour faire les points espacés longeant les carrés, on donnera la préférence à un fil doux et tranchant bien sur le fond.

Dixième et onzième point damassé (fig. 153, 154). — Les deux genres de points sont pris sur le tapis représenté par la fig. 105. Le premier se trouve dans la bande courte, le second dans la bande longue, toutes deux entre le carreau et le bord extérieur. Le dessin fait voir comment les points recouvrent d’abord 4 fils du tissu, et arrivent graduellement à être lancés jusque par dessus 12 fils pour se raccourcir ensuite de la même manière. Ce point sera toujours d’un joli effet, qu’il soit rendu sur n’importe quelle étoffe et avec n’importe quel fil.

fig. 155. Douzième point damassé.
Douzième point damassé (fig. 155). — On compte 6 fils dans le sens de la hauteur et l’on fait passer l’aiguille de droite à gauche, en l’obliquant sous 3 fils du tissu. Le point suivant se fait de nouveau par dessus 6 fils en montant puis on ramène l’aiguille sous 3 fils. Les points de retour se croisent avec ceux de l’aller. Ils se font dans les deux sens de la même manière. La file suivante est distante de 6 fils de la première.
fig. 156. Treizième point damassé.
Treizième point damassé (fig. 156). — On passe le fil sous 4 fils dans le sens de la hauteur et sous 4 fils dans le sens de la largeur. Dans les rangs suivants, les points se rencontrent sous les fils du tissu, de sorte que 2 points passent toujours par la même ouverture.


fig. 159. Quatorzième point damassé.
Quatorzième point damassé (fig. 157). — Ce sont encore des points lancés qui composent ce dessin. Le premier point recouvre 2 fils, le deuxième 6 fils, le troisième 10 fils, le quatrième 14 fils et le cinquième 18 fils. On diminue dans les mêmes proportions les points dans le sens inverse. Les carrés se touchent en largeur par le point le plus court et en hauteur par le point le plus long.
fig. 158. Quinzième point damassé.

Quinzième point damassé (fig. 158). — On achève de broder sur toute une surface les rayures expliquées par la fig. 155, en les distançant toujours de 6 fils.

Ces premières raies sont entrecroisées par un second tour pour lequel on fait passer l’aiguille entre le troisième et le quatrième des 6 fils d’intervalle et à l’endroit où les fils se croisent au premier tour de points.
fig. 159. Seizième point damassé.
Seizième point damassé (fig. 159). — Après avoir terminé deux rangs obliques de points comme à la fig. 155, on laisse un espace de 6 fils, non compté ceux des rangs à points croisés. Sur ces fils on fait deux rangs de points d’après la fig. 142, de sorte que le fil est double au milieu de la bande et simple aux deux bords.
fig. 160. Dix-septième point damassé.
Dix-septième point damassé (fig. 160). — Les colonnes formées de 4 points en largeur d’après la fig. 155 sont séparées les unes des autres par 3 fils qui sont réunis par de simples points de surjet que l’on serre légèrement.
fig. 161. Dix-huitième point damassé.

Dix-huitième point damassé (fig. 161). — De petits carreaux, formés de 7 points lancés, inclinés alternativement à droite et à gauche, sont réunis par le dernier point du carreau précédent, de sorte qu’il ne reste que 4 et 6 fils d’espace entre les carreaux.

Trois rangs de points de surjet complètent le dessin.
fig. 162. Dix-neuvième point damassé.
Dix-neuvième point damassé (fig. 162). — Les lignes en gradins ont une longueur de 11 points sur 4 fils en largeur et en hauteur. L’intervalle de 8 fils est orné d’un carré de points dans l’angle de l’échelon et de 4 points, un peu obliqués, dans le milieu de la partie droite.
fig. 163. Vingtième point damassé.
Vingtième point damassé (fig. 163). — Quatre carreaux de points lancés, séparés par 2 fils, sont entourés d’un triple rang de points de surjet, lancés également par dessus 2 fils du tissu.
fig. 164. Vingt-unième point damassé.

Vingt-unième point damassé (fig. 164). — Deux colonnes, exécutées avec le point expliqué dans la fig. 155, sont faites par dessus 2 et 4 fils du tissu. On laisse 4 fils d’intervalle entre les points croisés, non compris les fils nécessaires pour les damiers.

On lie les fils entre les rangs de points croisés 6 par 6, au moyen d’un point-arrière ; puis on ramène le fil à coudre par dessus les deux derniers fils du tissu vers les rangs brodés, après quoi on le reconduit au milieu, en enlaçant les deux premiers fils du faisceau suivant.

On laisse un espace de 24 fils entre les rayures et on y place des carreaux ombrés qui se composent de points croisés à l’envers. Ces points se font en allant de gauche à droite et de droite à gauche.

fig. 165. Vingt-deuxième point damassé.

Vingt-deuxième point damassé (fig. 165). — Lorsqu’on veut appliquer ce dessin sur des étoffes très épaisses dans lesquelles l’aiguille seule ne parvient pas à éclaircir le tissu, on retire le quatrième ou le cinquième fil de la chaine et de la trame. Dans les étoffes genre gaze ce procédé est superflu. On fait d’abord dans un sens des points de surjet par dessus 4 fils sur tout le fond, ensuite seulement les points en sens opposé.

Ce premier fond terminé, on fait 2 points lancés par dessus un vide et 2 brides. On choisira pour ces points un fil plus gros que celui qui a servi à faire le fond, par exemple du Coton à broder D.M.C N°16 ou 20 ou du Coton à tricoter D.M.C N°20 ou 25, ou bien encore du Cordonnet 6 fils D.M.C N°5, 10, 15 ou 20 [1].

La marche à suivre est facile à reconnaître dans le dessin.
fig. 166. Vingt-troisième point damassé.

Vingt-troisième point damassé (fig. 166). — On fixe le fil, puis on fait partir 16 points de la même ouverture, dont 4 sont lancés par dessus 8, 6, 4 et 6 fils. On laisse un intervalle de 4 fils de tissu entre chaque rosace.

Des points croisés dans un sens et des points de surjet dans

l’autre sens réunissent les fils du tissu.
fig. 167. Vingt-quatrième point damassé.
Vingt-quatrième point damassé (fig. 167). — Une série de 7 points obliques, séparés par un seul fil forment des petits triangles. Le premier point est lancé par dessus un seul fil et le dernier par dessus 7 fils du tissu.
fig. 168. Vingt-cinquième point damassé.
Vingt-cinquième point damassé (fig. 168). — Les espaces restés vides dans la fig. 147 sont comblés ici par 24 points, posés entre les fils du tissu et partant de l’ouverture pratiquée par l’aiguille entre le troisième et le quatrième fil, dans les deux sens.
fig. 169. Vingt-sixième point damassé.
Vingt-sixième point damassé (fig. 169). — Des bandes biaisées, exécutées au point représenté par la fig. 165 sont séparées par des figures hexagonales inclinées et par des figures droites. Une figure exige 9 points, dont le premier est fait par-dessus 4 fils, le deuxième par-dessus 5 fils, le troisième par-dessus 6 fils, le quatrième par-dessus 7 fils, le cinquième par-dessus 8 fils. La longueur des points diminue de la même manière dans les 4 points suivants, seulement en sens inverse.
fig. 170. Rosace à points damassés.

Rosace à points damassés (fig. 170). — La série des points damassés se termine par une rosace, laquelle fait voir l’emploi simultané de différents motifs dans une seule et même figure, ainsi que le moyen de cacher avantageusement la rencontre de plusieurs genres de points, par des demi-œillets exécutés au point de feston.






  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j et k Voir, à la fin de ce volume, les tableaux des grosseurs et des couleurs des articles de Coton, Soie, Laine, Lin et Ramie portant la marque D.M.C. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « placement_produit » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.