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Encyclopédie des ouvrages de dames/La Broderie

La bibliothèque libre.
Thérèse de Dillmont (p. 79-108).

Bande. — Broderie anglaise, points d’armes et de plumetis.



La Broderie.




Le genre de broderie que nous allons décrire n’était connu autrefois que sous le nom de : « broderie de blanc ». Cette dénomination n’étant plus exacte de nos jours où ce travail se fait bien plus souvent avec des fils de couleur qu’avec des fils blancs, nous emploierons de préférence pour ce genre d’ouvrage la désignation plus générale de « broderie ».

On monte généralement les broderies sur de la toile cirée ou sur un métier nommé aussi tambour de brodeuse. Seules des brodeuses très habiles pourront entreprendre de faire de la broderie sans la monter, car lorsqu’on n’a pas l’habileté de ce travail, il arrive assez souvent que l’on fait froncer l’étoffe en serrant trop les points.

Veut-on cependant se passer de toile cirée et de métier, on applique l’endroit destiné à être brodé, à plat sur l’index, tout en ayant soin de maintenir l’étoffe à fil droit, sinon le travail terminé apparaîtra avec des contours déformés. Les trois autres doigts fixent la pièce, le pouce repose sur l’ouvrage même, en dehors du contour du dessin, lequel est tourné vers la brodeuse. C’est toujours la ligne extérieure d’un dessin, tracé en lignes doubles, qui doit être dirigée vers la paume de la main.

Décalque des dessins. — On trouve assez généralement les dessins de broderies tout calqués ; cependant comme il est souvent nécessaire de reproduire, d’agrandir ou de diminuer des dessins, il est indispensable de pouvoir soi-même exécuter ce genre de travail, sur lequel nous donnons à la fin du dernier chapitre toutes les indications nécessaires.

Fournitures. — On emploie pour la broderie courante un fil moyennement tordu. Quoiqu’on puisse broder avec différentes sortes d’articles, c’est le Coton, le Lin, la Laine, la Ramie et les Soies à broder D.M.C[1] que nous recommandons le plus particulièrement, parce que seuls ils possèdent la torsion et le brillant voulus et qu’ils se fabriquent dans toutes les couleurs imaginables.

Nous conseillons en outre d’employer pour la broderie sur batiste et pour les monogrammes, le Coton à broder surfin D.M.C en Nos100, 120 et 150, et pour la broderie anglaise, dite broderie de Madère, le coton spécial appelé Coton Madeira D.M.C en Nos16 à 200[1].

Tracé et remplissage des dessins. — Pour bien faire la broderie, il est essentiel de suivre exactement les lignes du dessin, car souvent le travail n’a une apparence négligée que parce qu’on n’a pas eu soin de tracer correctement et à petits points les contours dessinés.

On prend, pour bâtir, du coton un peu plus gros que celui qu’on a choisi pour la broderie elle-même et on le fixe dans l’étoffe par quelques points devant. Tout le tracé se continue au même point.

On remplit l’espace entre deux tracés par des points devant, en allant et en revenant aussi souvent qu’il le faut pour que la broderie, qui sera exécutée ensuite, soit bien ronde et bien en relief. Ce travail préparatoire est clairement expliqué dans les fig. 171, 181, 182, 183 et 191.

Faut-il renouveler le brin dans un feston, on le fait au dernier point en faisant sortir le fil entre l’avant-dernier et le dernier point, puis on continue le feston, ou tout autre genre de point, par dessus les deux bouts de fil.


fig. 171. Point de languette ou point de feston.

Point de languette ou point de feston (fig. 171). — Le feston se fait de gauche à droite. Le fil passe sous le pouce de la main gauche, placé en dehors de la ligne tracée. L’aiguille pénètre dans l’étoffe au dessus des points devant et en ressort au dessous de ces points. On serre le point sans toutefois faire froncer le tissu. Les points suivants, exécutés de la même manière, doivent être très réguliers et rapprochés autant que possible les uns des autres.


fig. 172. Cordonnet droit.

Cordonnet droit (fig. 172). — Le cordonnet droit se fait de gauche à droite par dessus un tracé simple. On introduit l’aiguille au-dessus du tracé et on la fait ressortir sous le tracé. Lorsqu’il s’agit de faire des lignes très fines et très délicates, l’aiguille ne doit relever que les fils qui, se trouvent sous le tracé.


fig. 171. Cordonnet oblique ou point coulé.

Cordonnet oblique ou point coulé (fig. 173). — Le cordonnet oblique, nommé aussi point coulé, se fait sans tracé. On passe l’aiguille sous 1 ou sous 2 fils horizontaux et sous 4 et 6 fils verticaux ; de sorte que le dernier point dépasse toujours de la moitié le premier point. Les contours des monogrammes, des initiales, des chiffres et les dessins pour nappes, serviettes, etc., imprimés sur toile, se font ordinairement au point coulé.


fig. 174. Point de piqûre ou point de sable.
Point de piqûre ou point de sable (fig. 174). — Ce point, dirigé de droite à gauche, sert généralement au remplissage des pleins dans les broderies sur étoffe fine, surtout pour celles qui sont faites sur batiste.

On est libre de le faire plus ou moins clair-semé. Exécuté tel qu’il est représenté dans la gravure, il est appelé point de piqûre, et il se nomme point de sable lorsque les points sont moins serrés.


fig. 175. Point de piqûre croisé. Endroit.
Point de piqûre croisé (fig. 175, 176). — Ce point demande à être fait sur des tissus très transparents, laissant entrevoir à l’endroit le point croisé à l’envers.

On introduit l’aiguille comme pour le point piqué ordinaire, on la passe sous le tissu, en l’obliquant un peu vers le second contour du dessin et on la retire presqu’en face du premier point. Après avoir fait un point piqué, on fait remonter de nouveau l’aiguille sous l’étoffe et on la fait sortir à la distance voulue pour faire un nouveau point.


fig. 176. Point de piqûre croisé. Envers.

L’entrecroisement des fils et un autre mode d’exécution de ce point se trouvent représentés dans la fig. 176 ; l’envers de ce point de broderie peut aussi servir comme endroit dans bien des cas.


fig. 177. Point d’armes simple.

Point d’armes simple (fig. 177). — Le point d’armes simple n’est autre chose que deux points piqués pour lesquels l’aiguille passe deux fois par le même chemin.


fig. 178. Point d’armes.

Point d’armes (fig. 178). — Lorsqu’on a affermi l’aiguillée, on place l’aiguille tout près de la sortie du fil de l’étoffe, on tourne le fil deux fois autour de l’aiguille, on tient l’aiguille, pendant cette opération, du pouce de la main gauche, puis on retourne la pointe de l’aiguille de gauche à droite, en suivant la direction indiquée par la flèche et on la fait rentrer dans l’étoffe, à la place marquée par le point noir.


fig. 179. Point de poste.
Point de poste (fig. 179). — Le point de poste, très recherché pour l’exécution de petites fleurs et de petites feuilles et qui remplace souvent dans ce genre de dessin le point de plumetis, a une certaine analogie avec le point d’armes. La gravure montre 5 folioles terminées et une sixième en voie d’exécution.

On fait entrer l’aiguille à l’extrémité de la feuille, puis on la reconduit sous l’étoffe vers la tige où on la fait sortir jusqu’à la moitié de sa longueur. On met le pouce de la main gauche sur le chas de l’aiguille et, de la main droite, on tourne le fil autour de la pointe de l’aiguille aussi souvent qu’il est nécessaire pour couvrir l’espace sous lequel elle a passé. Puis on avance le pouce gauche sur les spirales ainsi formées, au travers desquelles on fait passer l’aiguille et le reste de l’aiguillée, on ramène la pointe de l’aiguille vers le bout de la feuille et on la fait ressortir à la place indiquée pour le point suivant.


fig. 180. Brides festonnées.

Brides festonnées (fig. 180). — Lorsqu’un dessin est orné de brides à jour, on trace d’abord les contours du feston, puis on achève le feston d’un côté. Arrivé au second côté, on arrête les points à la place marquée pour une bride, on lance le fil vers le premier feston, on le passe de dessous en dessus par une des boucles du feston, ainsi qu’on le voit dans la figure. La seconde partie de la figure montre également que les points de feston pour la bride se font par dessus 3 fils lancés entre les deux bords.

fig. 181. Grands festons ronds.

Différentes sortes de festons (fig. 181, 182, 183). — Le tracé et le remplissage sont les mêmes que ceux que nous avons expliqués au commencement de ce chapitre. Le point de feston se fait aussi de la manière décrite précédemment, avec la seule différence que l’on allonge ou que l’on raccourcit les points suivant la forme et la largeur des festons.


fig. 182. Grands festons pointus.

fig. 183. Petits festons pointus.

Dans les festons à pointes il est nécessaire de resserrer les points dans le bord intérieur et de leur laisser un peu plus de jeu dans le bord extérieur, pour bien arriver à la pointe du feston qui doit être très exactement formée.


fig. 184. Festons de roses à dents rondes.

fig. 185. Festons de roses à dents pointues.

Festons de roses (fig. 184, 185). — On appelle ainsi de grands festons composés de plusieurs petits festons ronds ou pointus. La fig. 184 nous montre une série de festons de roses à dents arrondies, la fig. 185, une série de festons de roses à dents pointues, réunis dans le bas, les uns aux autres, par une bride droite.


fig. 186. Œillets au point cordonnet.

fig. 187. Œillets ombrés au point de feston.

Œillets (fig. 186, 187, 188). — On trace d’abord le contour de l’œillet par de petits points devant, on enlève avec des ciseaux bien pointus l’étoffe qui se trouve à l’intérieur, puis on surfile le bord coupé de points très serrés. Lorsqu’il s’agit de faire toute une file d’œillets, on ne trace que la moitié des ronds en passant de l’un à l’autre, au point de contact des œillets. Au retour, le tracé se croise avec le premier. Le surfilé se fait de la même manière que le tracé. Le fil étant croisé quatre fois entre les œillets, ceux-ci sont beaucoup plus durables que lorsqu’on achève chaque œillet séparément et que l’on passe sous l’étoffe de l’un à l’autre.

On brode des œillets ombrés avec des points très courts dans le bas et plus longs dans le haut.


fig. 188. Œillets ombrés au point de feston et au point cordonnet.
Ces ronds sont souvent entièrement garnis du point de feston ; souvent aussi on n’en festonne que la moitié supérieure et on surfile la moitié inférieure comme cela est indiqué dans la fig. 188.


fig. 189. Six manières de faire les feuilles.

Six manières de faire les feuilles (fig. 189). — Le plumetis est principalement employé pour broder des fleurs, des feuilles, des pétales, des chiffres et des monogrammes. Après avoir tracé le dessin, on remplit l’intérieur d’autant de points qu’on en peut placer, puis on commence à broder la feuille par le haut, lettre A, en la recouvrant de points plats très serrés, exécutés de droite à gauche. La feuille B est fendue au milieu et brodée au point de plumetis droit. La feuille C, fendue comme la précédente, a une nervure faite au point de cordonnet. La feuille D est brodée au plumetis oblique un peu large. La feuille E est faite au plumetis oblique mais très étroit, avec une nervure au point de cordonnet, et la feuille F est brodée moitié au point de plumetis et moitié au point de sable.

On pourra donc choisir l’un ou l’autre de ces genres de broderie pour l’exécution de toute espèce de dessin, qu’il soit pris sur nature ou qu’il soit de pure fantaisie.


fig. 190. Six manières de faire les pois.

Six manières de faire les pois (fig. 190). — Les pois bien faits contribuent tout particulièrement à l’embellissement d’un ouvrage, surtout lorsqu’on fait usage de différents genres de points de broderies.

Le pois A est fait au point de plumetis simple. Des points croisés en rosace servent de remplissage ; le pois B est également brodé au plumetis, et de plus, serti au point de sable. Le pois C est serti de points d’armes ; le pois D est composé de plusieurs points de poste, plus ou moins longs, qui sont en outre sertis de points coulés. Le pois E se compose de points de sable et le pois F, d’un petit œillet au centre et d’un cordonnet pour sertissage.


fig. 191. Broderie vénitienne.

Broderie vénitienne (fig. 191). — Les festons très rehaussés appelés actuellement festons vénitiens ou broderie vénitienne sont des copies sur étoffe de dentelles vénitiennes, qui se distinguent par des contours festonnés à haut relief. Dans la broderie, l’étoffe remplace les jours à l’aiguille de la dentelle ; rarement cependant le fond reste uni ; pour donner plus de ressemblance à cet ouvrage avec l’original, on recouvre l’intérieur du dessin, soit de points de fantaisie, du genre de ceux qui sont employés pour notre gravure, soit de l’un ou de l’autre des points damassés (fig. 142 à 170).

Les brides se font avec ou sans picots. Ces derniers sont expliqués en détail dans le chapitre du filet-guipure et dans celui de la dentelle irlandaise.

Il est indispensable de remplir autant que possible l’espace que doit recouvrir le feston. Dans ce but on prend 6 à 8 fils de Coton à repriser D.M.C N°25[1] que l’on fixe par des points de surjet un peu espacés. Ces fils doivent ressembler à une ganse ronde, posée sur le dessin.

Lorsque les contours deviennent plus larges et que le nombre de fils ne remplit plus suffisamment le feston, on ajoute successivement de nouveaux fils, de même qu’on en réduit la quantité si le feston devient plus étroit. L’étoffe sous les brides ne doit être coupée que lorsque la broderie est entièrement achevée.


fig. 192. Motifs de broderie Renaissance.

fig. 193. Motifs de broderie Renaissance.

Motifs de broderie Renaissance (fig. 192, 193). — Ce terme a été adopté pour caractériser les broderies festonnées à brides sans picots. Le feston se fait sur un simple tracé et partout de la même largeur, excepté sur le bord extérieur où on doit le faire un peu plus large, fig. 192. Les fleurs et les feuilles de la fig. 193 sont ornées, au contour, de picots à la minute, dont on trouvera également la description dans les chapitres mentionnés à l’article précédent.


fig. 194. Motif de broderie Richelieu.

Motif de broderie Richelieu (fig. 194). — Les broderies de même genre, dont les brides de raccord, contrairement à celles décrites ci-dessus, sont ornées de picots, sont désignées sous le nom de broderie Richelieu.


fig. 195. Motif de broderie anglaise.
Fournitures: Coton Madeira D.M.C (Coton spécial pour la broderie anglaise) nos 40, 50, 60[1]

fig. 196. Motif de broderie anglaise.

fig. 197. Motif de broderie anglaise.
Fournitures: Coton Madeira D.M.C (Coton spécial pour la broderie anglaise)[1]

Trois motifs de broderie anglaise (fig. 195, 196, 197). — Autrefois, les broderies uniquement composées d’œillets étaient connues sous le nom de broderies anglaises ; de nos jours on a substitué à ce terme celui de broderie de Madère. Les ouvrages originaires de ces lies, exécutés comme la broderie anglaise, au simple point de cordonnet, se distinguent des autres par la grande régularité des points et par le soin extrême apporté à leur exécution ; l’étoffe y est si bien prise par les points, qu’après le plus long usage, la broderie ne devient jamais pelucheuse.

Les motifs des fig. 195 et 197 sont terminés par de petits œillets ombrés, celui de la fig. 196 par des festons.

Métiers à broder (fig. 198, 199). — Les initiales, les monogrammes, les couronnes et tous les dessins à lignes fines et délicates, qui exigent un travail très exact ne peuvent guère être faits à la perfection que montés sur un métier.

Le métier rond, nommé aussi tambour de brodeuse, est celui qui est le plus généralement employé. Il est composé de deux cerceaux en bois, dont l’un est fixé à un support que l’on peut assujettir à une table au moyen d’une vis en bois. Le second cerceau est libre. On pose la pièce que l’on veut broder sur le métier, de façon que le dessin se trouve au milieu du cercle, puis on presse le cerceau libre sur l’étoffe de manière qu’elle soit prise solidement entre les deux cerceaux.

Bien des brodeuses, surtout celles de la Suisse, se servent d’une courroie pour fixer l’étoffe sur le métier. [1]


fig. 198. Métier suisse à broder.

Les tambours, fig. 198, ne se prêtent cependant qu’à l’exécution d’ouvrages de dimensions limitées ; de grands objets exigent l’emploi de métiers ordinaires à tapisserie.

On y coud un morceau d’étoffe très solide, par exemple du coutil, on le tend régulièrement et très fortement ; puis on coupe dans cette étoffe un carré assez grand pour y laisser paraître en entier le dessin qu’on veut broder.


fig. 199. Métier ordinaire à broder.

Après avoir posé la pièce à fil droit sous l’ouverture et l’avoir maintenue préalablement par des épingles, on l’y fixe par un faufil très serré.

Le reste de la pièce est à draper et à épingler à la surface du métier pour ne pas gêner les mouvements de la main.


fig. 200. Alphabet pour monogrammes. Série des lettres extérieures A à H.

fig. 201. Alphabet pour monogrammes. Série des lettres extérieures J à Q.

fig. 202. Alphabet pour monogrammes. Série des lettres extérieures R à Y.

fig. 203. Alphabet pour monogrammes. Série des lettres intérieures A à L.

fig. 204. Alphabet pour monogrammes. Série des lettres intérieures M à X.

fig. 205. Alphabet pour monogrammes. Dernières lettres intérieures et extérieures.

Alphabets pour monogrammes (fig. 200, 201, 202, 203, 204, 205). — On éprouve souvent de grandes difficultés à trouver des monogrammes pour marquer la lingerie. Pour les résoudre nous avons imaginé deux alphabets que nous offrons ici aux dames et qui leur permettront de composer elles-mêmes leur chiffre, quelles que soient leurs initiales.

Les alphabets qui précèdent sont de grandeur moyenne. On pourra, à volonté, agrandir les lettres ou les diminuer. À cette occasion, nous recommandons encore une fois à nos lectrices de se guider, pour ces modifications, sur les indications qu’elles trouveront dans le dernier chapitre.

Les trois premières planches représentent des lettres écrasées à dessein, un peu massives, destinées à encadrer les lettres allongées de la quatrième et de la cinquième planche.

L’entrelacement des lettres demandera quelqu’attention : on fera bien de se guider pour cela sur les exemples qui suivent les alphabets et qui apprennent aussi aux lectrices les genres de points les mieux appropriés à la broderie des chiffres.


fig. 206. Monogramme composé avec les lettres A et D extraites des alphabets pour monogrammes.
Fournitures : Coton à broder D.M.C No100 — Couleurs : Bleu-Indigo 334, Rouge-Turc 321 et blanc[1].
Monogramme composé avec les lettres A et D (fig. 206). — Ici la lettre A est brodée en bleu et sertie de rouge ; la lettre D est brodée en rayures travers, la partie gauche en bleu clair et blanc, la partie droite en bleu clair et bleu foncé.

Pour les petits ornements, les deux derniers tons peuvent être employés indistinctement.


fig. 207. Monogramme composé avec les lettres S et V extraites des alphabets pour monogrammes.
Fournitures : Fil à dentelle D.M.C No150 — Couleurs : Gris cendré 318 et Noir grand-teint 310[1].
Monogramme composé avec les lettres S et V (fig. 207).

Pour grand deuil et demi-deuil, le mouchoir blanc n’étant pas admis, ces deux lettres ont été brodées dans les couleurs deuil, pour en faire connaître l’emploi. Les lettres sont toutes deux brodées en gris et serties de noir.


fig. 208. Monogramme composé avec les lettres C et R extraites des alphabets pour monogrammes.
Fournitures : Coton à broder D.M.C No120 — Couleurs : Blanc et Rouge-Cardinal 305[1].

Monogramme composé avec les lettres C et R (fig. 208). — Les deux lettres se distinguent ici par la différence du mode d’exécution. La lettre R, brodée au plumetis, est sertie de points de cordonnet obliques, tandis que le C est dépourvu de sertissage et que la partie large, entre les deux cordonnets très serrés des bords, est brodée en rayures obliques au point de sable et au plumetis.


fig. 209. Monogramme composé avec les lettres E et G extraites des alphabets pour monogrammes.
Fournitures : Coton à broder D.M.C No100 — Couleurs : Blanc et Rouge-Turc 321 Coton à broder surfin D.M.C No120[1].

Monogramme composé avec les lettres E et G (fig. 209). — Pour la lettre E, en broderie au plumetis, on s’est servi du coton à broder blanc ; pour la broderie des points de fantaisie de la lettre G, on a employé le coton surfin, qui par sa nuance ivoire fait trancher le G sur l’E ; en outre, il adoucit un peu la couleur rouge du sertissage.

fig. 210. Bordure réservée au point gobelin.
Fournitures : Coton à broder D.M.C No40 — Couleurs : Bleu-Indigo 312 et Rouge-Cardinal 304, ou Rouge-Grenat 358 et Rouge-Grenat 309, ou encore Gris-Tilleul 392 et Rouge-Cardinal 305[1].

Bordure réservée au point gobelin (fig. 210). — La broderie gobelin n’est autre chose qu’un plumetis exécuté directement, sans tracé préalable et sans remplissage des pleins du dessin. L’effet que produit cet ouvrage si simple en réalité, mais en apparence très compliqué, lui a assuré en peu de temps la faveur des dames, d’autant plus que son emploi varie à l’infini.

Ces broderies peuvent être exécutées sur l’objet même ou sur des bandes détachées que l’on borde d’ourlets à rivières.

Le modèle qui a servi pour notre gravure est brodé en Bleu-Indigo 312 ; pour le sertissage on a choisi du Rouge-Cardinal 304, qui se marie très bien avec le bleu. Les points croisés, qui terminent la bande des deux côtés, sont également faits avec du coton rouge.


fig. 211. Alphabet réservé au point gobelin. Lettres de A jusqu’à N.

fig. 212. Alphabet réservé au point gobelin. Lettres de O jusqu’à Z.

fig. 213. Lettre O tirée de l’alphabet réservé.

fig. 214. Chiffres réservés.

fig. 215. Lettre W tirée de l’alphabet réservé.

Alphabet réservé et série de chiffres au point gobelin (fig. 211, 212, 213, 214, 215). — Les broderies au point gobelin ainsi que les dessins réservés ont fait naître l’idée de composer l’alphabet suivant qui se rapproche du genre de la bande que nous venons de décrire, et qui est représentée dans la fig. 210. C’est toujours le fond que l’on brode au point gobelin et la lettre qu’on laisse en blanc.

Ces lettres sont à poser en diagonale sur les objets de lingerie qu’ils doivent marquer. L’espace restreint dont nous disposons n’a permis de représenter que les fig. 213 et 215 dans leur position réelle. Il sera assez facile de donner à ces lettres la position voulue lorsqu’on les aura copiées. La fig. 214 offre des chiffres du même style que l’alphabet réservé (fig. 210 et 211).


fig. 216. Dessin réservé exécuté au point gobelin et au point cordonnet. Première partie.

fig. 216. Deuxième partie.
Fournitures : Coton à broder D.M.C No35. — Couleurs : Rouge-Turc 321 et Noir grand-teint 310[1]

Dessin réservé exécuté au point gobelin et au point cordonnet (fig. 216). — Le fond de cette bande est entièrement fait avec du coton Rouge-Turc 321, le sertissage de la broderie avec du coton Noir grand-teint 310.

Quant à l’exécution de l’ouvrage, elle ne demande pas d’autre explication.

Outre les deux couleurs qui sont employées dans l’original, on peut encore prendre deux tons de Rouge-Grenat, 359 foncé et 335 très clair, ou deux tons de Jaune-Rouille, 363 très foncé et 365 clair, ou bien encore deux tons de Violet-Mauve, 375 très foncé et 377 très clair, mais ce sera toujours la nuance claire qui sera utilisée pour le fond et la nuance foncée, pour le sertissage.

On devra seulement éviter de donner aux points rouges du bord, faisant partie du fond, une longueur supérieure à celle qu’ils ont dans la gravure. De plus, les points de sertissage en noir devront être rapprochés le plus possible du fond.


fig. 217. Bande brodée. Application de différents points de broderie. Première partie.

fig. 217. Deuxième partie.
Fournitures : Coton à broder D.M.C No35. — Couleurs : Rouge-Grenat 326 et 335, Bleu-Indigo 312 et 334, Vert-Pistache 319 et 320, Vert-de-gris 474 et 475, Brun-Acajou 301 et Jaune-Citron 446

fig. 218. Détail du point extérieur de la bande fig. 217.

Bande brodée. Application de différents points de broderie (fig. 217, 218). — La plupart des différents points de broderie, décrits au commencement de ce chapitre, trouvent leur application dans cette gracieuse guirlande dont le dessin se prête à l’emploi d’un assez grand nombre de couleurs et de nuances. Ainsi, pour les boutons de rose, on pourra utiliser deux tons de Vert-Pistache et deux tons de Rouge-Grenat ; les myosotis peuvent être faits en deux et même en trois tons de Bleu-Indigo ; pour les étamines on prendra le Jaune-Citron, pour les feuilles, le Vert-de-gris ou le Gris-Tilleul et pour les tiges des roses, le Brun-Acajou. La bordure qui termine, des deux côtés, ce joli dessin, se fait en quatre rangs de feston et en quatre couleurs. La manière de superposer les points est clairement indiquée par la fig. 218.


fig. 219. Dessin au point gobelin et au point coulé.
Fournitures : Coton à broder D.M.C No35. — Couleurs : Rouge-Cardinal 347 et Rouge-Géranium 352, Gris-Tilleul 392 et 330[1].

Dessin au point gobelin et au point coulé (fig. 219). — L’exécution de ce dessin est facilitée par le peu de longueur des points. Les fleurettes sont alternativement brodées en rouge foncé et en rouge clair ; les points de sertissage alternent de même ; la broderie claire est contourée de rouge foncé, et la broderie foncée, de rouge clair.

L’intérieur des feuilles est brodé partout en gris clair ; les petites brides de raccord et le sertissage des feuilles sont exécutés en gris foncé.


fig. 220. Bandes brodées jointes à des entre-deux de dentelle.

Bandes brodées jointes à des entre-deux de dentelle (fig. 220). — Ce chapitre se termine par un exemple qui enseigne l’usage que l’on peut faire des bandes brodées séparément, et comment on peut les associer à des entre-deux de dentelle, de crochet, de filet ou même-à des broderies à jour.

Ces combinaisons trouveront surtout leur application pour la confection de nappes, de rideaux, de lingerie et même de vêtements d’enfants.

Ces bandes ont encore l’avantage de pouvoir se faire en tout temps et en tout lieu. Elles n’exigent ni métier, ni opération d’arithmétique et n’absorbent pas l’attention de la brodeuse lorsqu’elle les exécute en cercle de famille ou d’amis.



  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l et m Voir, à la fin de ce volume, les tableaux des grosseurs et des couleurs des articles de Coton, Soie, Laine, Lin et Ramie portant la marque D.M.C. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « placement_produit » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.