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Histoire des églises et des chapelles de Lyon/II/08

La bibliothèque libre.
H. Lardanchet (vol. IIp. 257--).
Les Colinettes, les Pénitents de la Croix et le quartier Saint-Clair à la fin du xviiie siècle (d’après une ancienne gravure).

CHAPITRE VIII

PP. JÉSUITES DE LA TRINITÉ, DE SAINT-JOSEPH, DU PETIT-COLLÈGE, DE LA RUE SAINTE-HÉLÈNE ET DE FOURVIÈRE. — SAINTE-ANNE DU SACRÉ-CŒUR. — MARISTES DE PUYLATA ET DE SAINTE-FOY — SŒURS MARISTES — FRÈRES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES AU PETIT-COLLÈGE ET AUX LAZARISTES — ANCIENS HÔPITAUX, LES PASSANTS — HÔTEL-DIEU — HÔPITAL SAINT-JOSEPH — HÔPITAL SAINT-LUC. — URSULINES DE LA MONNAIE, DE SAINT-BARTHÉLEMY, DE SAINT-IRÉNÉE. — FRANCISCAINES DE LA MOTHE — SAINTE-ÉLISARETH, LES TROIS MONASTÈRES : BELLECOUR ET LA CROIX-ROUSSE, SAINT-JUST ET LES DEUX-AMANTS, LES COLINETTES — PAROISSE SAINT-VINCENT-DE-PAUL. — MAISON DE RETRAITE SAINT-POTHIN. — PAROISSE SAINTE-CROIX.


L es études, quelquefois forcément écourtées, que nous consacrons aux églises, chapelles et congrégations de notre ville se poursuivent dans ce chapitre par celles de communautés dont plusieurs ont tenu une place importante dans la cité : les Pères Jésuites qui eurent autrefois et ont encore une si grande part dans l’enseignement et dans la direction des instituts religieux ; les Pères Maristes, les frères des écoles chrétiennes avec leurs collèges si justement renommés ; les religieuses Ursulines. Là, nous étudierons aussi l’histoire de nouvelles paroisses telles que Sainte-Anne du Sacré-Cœur et Sainte-Croix. Enfin, parmi les œuvres de charité, nous mentionnerons les grands hôpitaux de Lyon, l’Hôtel-Dieu, Saint-Joseph, Saint-Luc et de nombreux petits hôpitaux aujourd’hui disparus.

JÉSUITES DU COLLÈGE DE LA TRINITÉ

L’histoire des Jésuites à Lyon est intimement liée avec celle du collège de notre ville ; il importe donc de dire en quelques mots ce que fut l’enseignement dans noire cité jusqu’à la Révolution. Chose curieuse : jusqu’au xvie siècle, « notre ville n’avait que des maîtres d’école et pas de collège ; les jeunes gens qui voulaient se former dans l’étude des lettres, de la philosophie ou des langues, étaient obligés d’aller à Paris, à Montpellier, à Toulouse, à Bourges, ou même à Pavie ou à Padoue où des universités déjà fameuses attiraient la jeunesse ».

François de Rohan, Claude de Bellièvre et Symphorien Champier, personnages dont l’histoire a retenu les noms, furent les promoteurs à Lyon de ce que nous appelons l’enseignement secondaire. Grâce à leurs efforts, on fonda le collège de la Trinité dont la direction « fut remise, dit M. Charvet, à des professeurs séculiers ; la ville accorda aux régents des honoraires de quatre cents livres. Les registres consulaires de 1528 et 1529 mentionnent un différend qui exista, entre le consulat et le chapitre primatial, au sujet de la nomination du principal et des régents de ce collège qui est dit « nouvellement installé dans les granges de la Trinité » ; ce différend eut une solution amiable.

Parmi les maîtres, on cite, en 1551, un « Jacques Freschet, Frachet ou Franchet, lyonnais, qui dirigeait une école rue de la Lanterne. Mais en 1555, Freschet disparut en emportant des meubles ; on le remplaça, en juin, par Charles Fontaine, puis le 9 juillet, par Jacques Dupuy, maître-ès-arts. Cet homme tint une conduite répréhensible et mérita d’être révoqué. L’établissement débutait, on le voit, d’une manière déplorable ; aussi on renvoya Dupuy, le 21 juillet 1558. Enfin, on eut recours à un homme de confiance, Barthélémy Aneau, qui accepta et avec lequel on passa un traité le 29 septembre.

« Le collège, dit ce traité, était presque sans enfants et devenait inutile si on ne mettait à sa tête un homme intelligent, actif et honorable. On imposa à Aneau les conditions suivantes : d’avoir trois régents et au besoin quatre, sur lesquels, le premier et le second devaient enseigner le grec et le latin jusqu’en rhétorique, le troisième bon grammairien, de telle façon que les enfants puissent monter de classe le jour de la saint Rémy selon la coutume parisienne, et le quatrième bachelier ; il exercerait les élèves à une bonne prononciation. C’est surtout à ce dernier que devait incomber le soin de commencer les plus jeunes enfants. On ne devait parler dans le collège que le grec ou le latin, excepté toutefois dans les classes des petits enfants ; il vaut mieux pour ceux-ci parler bon français que s’accoutumer à un mauvais et barbare latin. Le principal pouvait exiger deux sous et six
chapelle des pères jésuites
(rue Sainte Hélène)
deniers par mois pour les enfants dont les familles en avaient le moyen ; ceux pauvres, dont le nombre et la réception étaient attribués au consulat, devaient être enseignés gratuitement.

« Il y avait alors à Lyon un père jésuite dont les prédications très suivies faisaient sensation, le père Edmond Auger ; c’est à lui qu’on s’adressa. » Les Jésuites acceptèrent la proposition du Consulat, mais ils négocièrent en vue « d’obtenir une augmentation de l’indemnité de 400 livres tournois » accordée jusqu’alors aux professeurs. Ce chiffre tout à fait insuffisant fut doublé, et on promit aussi aux Jésuites que le bail conclu avec eux le serait à perpétuité, condition qui seule u pouvait permettre à la congrégation de faire, de ses propres deniers, les dépenses indispensables pour des constructions et pour le mobilier ».

La collège de la Trinité avant l’arrivée des Jésuites (d’après le plan scénographique de 1550).

À mesure que le nombre des élèves progressait, on augmentait aussi les branches d’enseignement et par conséquent le budget. Ainsi, en 1591, le consulat octroie deux cents écus d’or au soleil d pour la création et l’entretien d’un cours de philosophie et d’un cours de théologie ». Le renvoi de France des Jésuites, en 1594, suspendit l’essor du collège ; ils le quittèrent le 31 janvier 1595, pour dix ans. Rentrés en France, ils furent réintégrés en 1604. » Un nouveau contrat fut passé avec eux, le 3 juillet, dans lequel on visa la plupart des clauses consenties dans celui de 1567. L’administration municipale promit de pourvoir à un agrandissement dont le besoin était devenu incontestable. »

Le 29 novembre 1607, le P. Jacquinot « exposa en séance du consulat, la nécessité d’une reconstruction motivée par l’exiguïté du local et l’affluence des écoliers, et y présenta, en même temps, les plans qui avaient été préparés. Le corps consulaire et bon accueil à ces demandes, approuva les plans, tout en faisant observer que l’on pouvait, pour le moment, se passer de l’église, et enfin consentit à donner 6.000 livres aux PP. Jésuites leur laissant le soin de fournir le surplus. La première pierre fut posée par le corps consulaire, avec le cérémonial d’usage, le 19 décembre 1607, à deux heures du soir, dans l’angle des deux bâtiments, où existait auparavant une maison acquise par le consulat du sieur George Cornuty, sise rue Henry, aboutissant à la rue du Pas-Étroit de bise, la dite rue de soir, la rue de Montribloud (le prolongement de la rue Mulet actuelle, vers le Rhône), de vent, le grand corps de logis des pensionnaires du collège, appartenant à la ville, du côté du matin ».

Plus tard, on s’occupa de la chapelle dont la construction fut confiée à l’architecte Étienne Martellange. Pour en donner une description, nous résumerons les pages si documentées écrites par M. Charvet qui a minutieusement étudié l’histoire du collège de la Trinité. Le grand autel était élevé en août 1622, et sa dorure fut achevée le 17 octobre ; il a été refait au milieu du xviiie siècle par Delamonce. Cette époque est probablement celle de l’inauguration de l’église, puisque saint François de Sales y prêcha le 4 décembre. À cette occasion, Mme de Blonay, supérieure du couvent de la Visitation, dans lequel l’évêque de Genève logeait lorsqu’il séjournait à Lyon, lui avait fait préparer un carrosse ; le prélat le refusa en disant : « Il me ferait beau veoir aller en carrosse prêcher la pénitence de saint Jean et la pauvreté évangélique. »

Chapelle du Sacré-Cœur (église actuelle des PP. Jésuites).

« Les orgues, exécutées en 1623, furent fournies pour le prix de 1350 livres par Simon du Pré. Les retables des chapelles paraissent avoir été, pour la plupart, ordonnés d’après un modèle uniforme par un nommé Beauregard ; nous ne pouvons affirmer si les détails historiques se rapportent exactement à ceux qui subsistent. Martellange avait projeté six chapelles, trois à droite et trois à gauche. Au centre, en correspondance avec l’entrée latérale de l’église sur le collège, était une sortie sur la rue Neuve, ces deux issues occupant chacune une chapelle. Les autels étaient placés, selon l’usage ancien, non contre le mur latéral de l’église, mais contre les murs séparatifs du côté de l’orient. Cette disposition dut être changée lors de l’embellissement de l’église, au xviiie siècle, et il est fort possible que, dans ce remaniement, quelques retables aient été transportés d’une chapelle à une autre, circonstance qui rend très difficile la coordination des vocables et descriptions du xviie siècle, avec ceux du siècle suivant et avec l’état actuel.

« Toutefois, sans nous arrêter à cette difficulté, nous allons fournir, à l’aide du Lugdunum sacro-prophanum du P. Bullioud et de nos propres observations, la nomenclature des chapelles, et leur description sommaire, en commençant par l’entrée de l’église, côté de l’évangile.

« 1° Chapelle actuellement sous le vocable de Sainte-Blandine. Le retable est composé de quatre colonnes d’ordre corinthien, en pierre rouge, supportant un fronton circulaire coupé à l’aplomb de deux colonnes formant avant-corps et cantonnant une niche cintrée.

La chaire, église actuelle des Jésuites, rue Sainte-Hélène.

« 2° Chapelle de Saint-Sabin et des Saints-Martyrs. Les reliques de ces saints avaient été apportées de Rome par Mgr d’Halincourt, en 1608, et déposées dans un reliquaire d’argent. La chapelle fut élevée, par Jérôme de Cotton, pour y élire sa sépulture. L’autel et le retable, qui paraissent appartenir à cette époque, sont remarquables par une sorte de marqueterie en stuc, d’un travail très soigné, où l’on observe des arabesques gracieuses de diverses couleurs ; la voûte présente quelques peintures de l’époque. Le cadre est veuf de sa toile.

« 3° La troisième chapelle n’a pas d’autel ; c’est l’entrée de l’église sur la cour du collège.

« 4° Chapelle de la Nativité de la sainte Vierge. Elle fut fondée par Henri Forendal, originaire de Lille en Flandre. Ce personnage, selon M. Steyert, possédait une maison, quai Saint-Vincent, dans laquelle s’établirent les religieuses de Saint-Benoît. On trouve dans le retable quatre colonnes d’ordre corinthien en pierre rouge, supportant un fronton aigu et coupé de même que dans le retable de la première chapelle. L’autel, en forme de tombeau et d’un dessin robuste, est en pierre noire de Saint-Cyr.

« 5° Chapelle dont le vocable ancien ne nous est pas connu. L’autel et le retable sont à peu près semblables aux précédents ; cependant on y remarque une certaine recherche.

« 6° Cette chapelle, plus petite que les précédentes, et qui ne rentrait pas, pour cette destination, dans le plan de Martellange, n’a pas d’autel et est occupée par un confessionnal. Revenant vers l’entrée de l’église, nous trouvons du côté de l’épître :

« 7° Chapelle dont le vocable ancien ne nous est pas connu. C’est toujours à peu près le même système de retable et d’autel que dans la chapelle en face ; pas de toile dans l’encadrement ménagé.

« 8° Chapelle Saint-Ignace, présentement de la Sainte-Famille. Selon le P. Bullioud, elle fut fondée, le 18 février 1623, par noble Jean Sageat, seigneur de Chavagneux-en-Dombes et Romanesche, avec le concours de son épouse, Suzanne Cléberg.

« 9° Chapelle de Saint-Louis, roi de France, présentement de la Sainte-Vierge. Nous savons qu’elle fut commencée, mais non achevée, par un premier fondateur, et qu’en 1625, on donna le prix-fait de ses travaux qui devaient la rendre en tout semblable à celle de la Sainte-Vierge fondée par Forendal auparavant.

« 10° Chapelle Saint-Michel. C’est la première décrite par le P. Bullioud ; elle fut fondée par Lucas et Philippe de Sève, le 13 janvier 1619 ; on remarque leurs armes à la clef de voûte. La décoration du retable et de l’autel est analogue à la quatrième chapelle, c’est-à-dire à celle de Forendal ; la toile n’existe plus dans l’encadrement.

« 11° Chapelle dont l’ancien vocable ne nous est pas connu. Le retable est à peu près semblable aux autres ; le coffre de l’autel présente au centre un panneau vide qui devait recevoir quelque motif en bronze dans le genre de celui de la huitième chapelle.

« 12° Chapelle dont l’ancien vocable ne nous est pas connu. La décoration du retable appartient à la fin du xviiie siècle ; il n’en subsiste plus guère que deux anges agenouillés ; l’autel n’offre rien de remarquable.

« La chaire du prédicateur fut exécutée en 1699, sur les plans de Jean Delamonce, peintre et architecte, et inaugurée le jour de Pâques 1700. L’entreprise en fut donnée à Pierre Orset et Jean Alerand, son beau-père, tous deux tailleurs de pierre à Lyon.

« L’église fut embellie considérablement, en 1737, par un autel nouveau et par l’addition aux pilastres et dans le chœur de revêtements en marbre dont l’exécution fut confiée à Michel Perrache, d’après les plans de Delamonce. On a dû entreprendre, en 1861, une nouvelle restauration de cette église et surtout des peintures qui tombaient en poussière. Ce travail a été exécuté sous la direction de l’architecte en chef de la ville, T. Desjardins. Un peintre décorateur, habile et expérimenté, Alexandre Denuelle, fut alors chargé de la tâche difficile de relever ce qui restait de ces peintures, afin de pouvoir rétablir l’enduit qui se détachait, et ensuite, de les restituer ; il l’a remplie de telle façon que ce qui existe est la reproduction fidèle de ce qui s’y trouvait antérieurement. »

JÉSUITES DE SAINT-JOSEPH À BELLECOUR

Outre le collège, les Jésuites possédaient à Bellecour une résidence appelée maison professe de Saint-Joseph. La fondation en fut faite, en 1606, par François de Canillac, qui, en entrant dans la Compagnie de Jésus, donna toute sa fortune pour cette création. C’est ce que rapporte l’historien Brossette dans son Éloge historique de Lyon. On croit qu’il y eut opposition à cette fondation de la part du consulat ; on prétendait que cette maison était opposée aux clauses de l’acte de 1604, par lequel la ville de Lyon avait remis aux Jésuites le collège de la Trinité. On ne trouve rien d’important pour l’histoire de cette maison jusqu’en 1660, époque où la ville certifia que cette maison était destinée au noviciat et qu’il ne s’y trouvait point de classes.

Dans l’histoire de cette maison, on trouve mention d’un incendie survenu le 25 août 1703. Les Jésuites reçurent à cette occasion 300 livres d’indemnité de la part de la ville. Ils en obtinrent, en 1707, l’exemption de l’entrée du vin pour 60 asnées. En 1726, ils se firent aider pour la construction d’un bâtiment destiné aux retraites ; la ville leur accorda pour cela de fortes sommes : trois mille livres en 1726, et autant l’année suivante.

L’église Saint-Joseph des Jésuites de Bellecour, au xviie siècle (d’après le plan de Simon Maupin).

Dans cette maison habitèrent, durant près de deux siècles, des savants et des saints tels que les historiens Ménestrier et Colonia, le mystique Croisel et tant d’autres dont s’honorent les lettres lyonnaises et l’histoire du bien.

La construction de l’église Saint-Joseph date du xviie siècle ; on ne négligea rien pour qu’elle fût un édifice digne de celui qui devait l’habiter. Le tabernacle du maître-autel fut inauguré le 6 juin 1694. En 1733, le Père de Galliffet, supérieur de la maison, fit faire quelques modifications à l’autel ; on enleva le couronnement qui cachait le tableau, et on en fit édifier un plus petit par le sculpteur Perrache. Le 17 décembre 1730, on payait au sieur Rapatel, sculpteur, le prix de quatre statuettes exécutées pour la chapelle Saint-Joseph-des-Champs ; le même artiste fut chargé de ciseler le retable de l’autel avec ornementation de fleurs sur la grande corniche, les coquilles et les consoles du milieu ; il devait également sculpter un cœur enflammé entouré d’une couronne sur le coffre de l’autel ; tous ces dessins avaient été faits par l’architecte Delamonce. Le même avait dessiné les plans du marchepied et d’une table d’autel en chêne dont l’exécution fut confiée à Jean Pansin, menuisier. Le 28 juin 1735, Delamonce reçut encore du père Gallifet, recteur, 250 livres pour un tableau représentant l’adoration du Sacré-Cœur de Jésus, destiné à l’église Saint-Joseph.

JÉSUITES DU PETIT-COLLÈGE

Le 15 octobre 1625, une dame de Chevrières de Gadagne avait fait don aux Pères Jésuites d’une somme de 24.000 livres pour la construction d’un second collège. Le
Le P. Ménestrier, savant Jésuite lyonnais.

terrain ayant été acheté en 1629, le collège fut bâti et terminé en 1630. En 1726, les Jésuites reconstruisirent cet établissement, et pour cet effet, suspendirent les classes jusqu’en 1734. L’arrêt du Parlement bannissant de France ces religieux, ayant paru le 5 mars 1762, leurs biens furent mis sous séquestre. La ville de Lyon réclama le Petit-Collège, alléguant les avances de fonds qu’elle avait consenties aux religieux, et les dons qui leur avaient été faits par des Lyonnais. Mis en possession de l’immeuble, les consuls de Lyon en cédèrent la jouissance aux Oratoriens, puis aux missionnaires Saint-Joseph, qui l’occupèrent jusqu’en 1792. Le Petit-Collège devint alors un lieu de réunion pour le Club constitutionnel de Lyon. En 1793, il fut transformé en prison, et la chapelle en dépôt de farine. Le 8 mars 1793, un décret attribuait à l’État la propriété du Petit-Collège Notre-Dame, propriété transférée en 1803 à la ville de Lyon.

JÉSUITES, RUE SAINTE-HÉLÈNE

La recluserie Sainte-Helene au moyen âge (d’après le plan scénographique de 1550).

Les Pères Jésuites obtinrent de Mgr de Pins, administrateur apostolique de Lyon, l’autorisation d’ouvrir à Lyon, rue Sala, une vaste maison dite maison professe avec église publique. Ceci se passait en 1834. Trente ans plus tard, Mgr de Ronald accordait la permission de transporter rue Sainte-Hélène la maison de la rue Sala. À cet établissement était annexé un collège qui subsiste encore et dont une importante succursale a été établie, vers 1890, rue de Sèze. L’église de la rue Sainte-Hélène est une des plus belles et des plus riches chapelles de Lyon. De style roman, elle est à trois nefs avec chapelles latérales, table de communion en marbre et chaire très sculptée.

JÉSUITES DE FOURVIÈRE

Chapelle des Jésuites à Fourvière.

Vers le milieu du xixe siècle, les Pères Jésuites achetèrent, sur lu colline de Fourvière, une vaste propriété sur laquelle ils firent construire un beau couvent qui devint une de leurs principales résidences. Après les décrets de 1881, la maison et son tènement furent achetés par la commission de Fourvière. En 1890, ces religieux s’établirent de nouveau sur la colline à proximité de leur ancien établissement. On construisit, sur les plans du père Pontier, un vaste couvent où on établit le scolasticat. La chapelle était du style qu’on appelle style Bossan ; dans le chœur on plaça un groupe sculpté de la Sainte-Famille, œuvre de l’artiste Dufraisne. Les Jésuites ne jouirent pas longtemps de ce bel établissement, ils durent le quitter en 1902. Aujourd’hui le vaste immeuble est occupé par une maison de famille et par une œuvre destinée à soulager les veuves pauvres et chargées de famille.

SAINTE-ANNE DU SACRÉ-CŒUR

Ce fut le 3 juillet 1859 que le cardinal de Bonald confia la création d’une nouvelle paroisse à M. Jean-Marie Claraz, vicaire à Saint-Augustin de Lyon. Celle-ci comptait 3.000 âmes, devait être sous le vocable du Sacré-Cœur et l’église future serait dédiée à sainte Anne. Le jeune prêtre se mit immédiatement à l’œuvre ; il s’aboucha avec une Commission de propriétaires composée de MM. Peytel, Mercier, Gargas, Giniez, Maleterre et Gulon. Ceux-ci jetèrent leur dévolu sur une ancienne brasserie de bière, rue Baraban, et sur une fabrique de bougie qui lui était contiguë. On acheta une cloche, on installa activement les choses les plus essentielles, ce qui coula environ 5.000 francs, et le 20 novembre 1859 l’église provisoire était bénite par Mgr Desgeorge, supérieur des missionnaires diocésains, assisté de M. Parel, curé de Saint-Augustin, M. Coudour, curé de l’Immaculée-Conception et M. Grisot, aumônier des Petites Sœurs des Pauvres de la Villette. Le mois suivant on donna à M. Claraz comme vicaire M. Chirat qui devint plus tard chanoine titulaire de la Primatiale. Le digne curé eut bientôt la satisfaction d’apprendre que son église avait été érigée en succursale par le gouvernement, le 28 juillet 1800. Dès lors on constitua un conseil de fabrique composé de MM. A. Petel, Claude Mercier, J. Lacombe, Bergeron et Malterre.

Façade projetée de l’église Sainte-Anne du Sacré-Cœur (d’après un dessin de M. Bourbon, architecte).

Il fallut songer à l’église définitive. Le 11 août 1860, on acheta un terrain avec dépendance, appelé l’immeuble Turbil, d’une contenance de 4.231 mètres carrés, situé chemin du Sacré-Cœur. Ce terrain subit quelques modifications l’année suivante. Le Conseil fut d’avis de s’adresser, pour les plans de la nouvelle église, à M. Pierre Bossan ; celui-ci accepta, mais se fit suppléer par M. Bourbon, architecte. Le premier devis s’éleva à 50.000 francs ; mais, comme on le verra, la dépense fut presque doublée. On fut largement aidé par la municipalité qui, le 5 septembre 1862, vota un crédit de 20.000 francs. Enfin, le 14 novembre de la même année, la préfecture accorda l’autorisation de bâtir, et, après adjudication, M. Duret, entrepreneur, commença les travaux. Le terrain fut béni le 1er juin 1863, et, le 17 avril de l’année suivante, M. Beaujolin, vicaire général, bénissait la première pierre de l’édifice. À cette cérémonie assistaient : M. Jacques, chef de division à la préfecture ; M. Richard Villon, maire du 3e arrondissement : M. Coignel, conseiller de l’arrondissement ; M. Coudour, curé de l’Immaculée-Conception ; M. Parel, curé de Saint-Augustin ; M. Buer, aumônier des Petites Sœurs des Pauvres.

Les travaux furent poussés si rapidement que, le 21 mai 1865, on put procéder à la bénédiction de l’église. Elle fut faite avec solennité par Mgr de Charbonel, évêque de Toronto au Canada. La cérémonie se déroula en présence des personnages mentionnés plus haut.

Partie construite                    Partie à construire
Sainte-Anne du Sacré-Cœur. (Façade latérale, d’après le projet, en partie exécuté, de M. Bourbon, architecte.)

Lorsqu’il fut question de meubler l’église, les dons affluèrent : Mlle Prudent paya à elle seule le maître-autel, Mme veuve Bernard offrit l’autel de la Sainte-Vierge, Mlle Beccard offrit un tableau de sainte Anne, copie de celui qu’elle avait peint pour l’église de Fourvière ; enfin les boiseries du chœur furent offertes par M. Froissard de Saugy, directeur des chantiers de la Buire.

Cependant les dépenses avaient de beaucoup dépassé les prévisions, puisque le compte de l’entrepreneur Duret s’élevait à 92.000 francs. On eut recours à la générosité du Conseil municipal qui, le 16 décembre 1866, vota un nouveau crédit de 20.000 francs.

M. Claraz n’eut pas le temps de jouir de son œuvre, à peine était-elle achevée qu’une décision inattendue du cardinal de Bonald, en date du 10 novembre 1866, le nommait curé de Saint-Bernard.

Les prêtres qui se succédèrent dans la paroisse du Sacré-Cœur furent : MM. de Limoges, mort chanoine de la primatiale ; Binel des Roys, aujourd’hui curé de l’Immaculée-Conception ; Mgr Geay, plus tard évêque de Laval ; M. Charles, aujourd’hui chanoine titulaire ; enfin M. Parent, curé actuel. Quelques modifications et embellissements ont été apportés à l’œuvre primitive, mais l’église est restée telle quelle dans son ensemble. Elle ne comprend actuellement qu’une partie de la grande nef sans abside ni façade ; elle est de style romano-byzantin avec trois nefs.

Le maître-autel de pierre blanche est orné d’un bas-relief avec emblèmes des trois vertus théologales : un calice, une ancre et un cœur. À droite se trouve la chapelle de la Sainte-Vierge dont l’autel est décoré du monogramme de la Mère de Dieu et surmonté d’une statue de l’Immaculée-Conception. Tout à côté une statue de sainte Anne, patronne de l’église, un Enfant Jésus de Prague, une Pietà, enfin un grand christ. La chapelle de gauche est dédiée à saint Joseph avec statue du patriarche ; à côté sont placées les statues du Sacré-Cœur et de saint Antoine de Padoue. La chaire de pierre blanche est à double escalier et les fonts baptismaux sont décorés d’une sculpture représentant le baptême du Christ.

MARISTES DE PUYLATA ET DE SAINTE-FOY. - SŒURS MARISTES

Jean-Claude-Marie Colin, fondateur des Pères Maristes, naquit le 7 août 1770, à Saint-Bonnet-le-Troncy, paroisse de la vallée d’Azergues. Sa famille jouissait d’une honnête aisance. Son grand-père, toilier de profession, était remarquablement instruit des choses de la foi : il n’avait pas de meilleur délassement, sa journée finie, ni de plus grande joie que de raconter à ses nombreux enfants et petits-enfants les belles histoires de la Bible, les traits et les propos curieux et pieux des ermites, des cénobites, des anachorètes et des pères des premiers âges de l’Église. Le père de notre héros, Jacques Colin, subit héroïquement la persécution révolutionnaire pour avoir donné asile à des prêtres réfractaires : il fut incarcéré, relâché sous conditions, traqué, contraint d’errer dans les bois ; en vingt-deux mois, il ne coucha que deux nuits dans son lit. Sa femme, Marie Gonnet, mourut de douleur, le 20 mai 1795, à trente-six ans ; il la suivit dans la tombe à quarante-sept ans, le 9 juin de la même année, sans avoir pu lui donner ici-bas un suprême baiser.

Un oncle maternel, jeune encore mais déjà mûri par l’épreuve et la réflexion, se chargea de l’éducation de Jean-Claude et de ses frères : l’enfant montra dès son premier bégayement une particulière et tendre dévotion pour la Sainte Vierge. Il entra au petit séminaire Saint-Jodard, après son frère Pierre, son aîné de quatre ans, mais dans le but de fuir le monde à l’exemple des Pères du Désert dont la vie était presque toute sa lecture et le charme puissant de son imagination, plutôt que pour s’acheminer au sacerdoce qui l’effrayait.

Le vénérable M. Gardette, plus tard supérieur du séminaire de Lyon, comprit cette âme délicate , timorée et ardente. Du séminaire Saint-Jodard , Jean-Claude passa à celui d’Alix. À dix-sept ans, il fut si malade qu’il faillit mourir et reçut l’extrême-onction. Il avait toujours été fort débile jusque-là, et ressuscita plus diminué encore de santé ; Dieu le voulait fragile de corps pour que les solides et grandes œuvres de son esprit et de son cœur ne parussent rien emprunter aux forces humaines.

Maison mère des Maristes à Sainte-Foy-lès-Lyon.

Après avoir achevé ses classes à Verrières, il entra au grand séminaire de Lyon, en 1813, à vingt-deux ans. Il était déjà rompu aux sérieuses pensées et aux difficiles vertus ; ses scrupules le ressaisirent néanmoins, mais il les vainquit aidé d’un directeur clairvoyant et énergique, et se jeta dans des excès d’études théologiques qui, de nouveau, faillirent briser sa frêle constitution. Dès l’année du sous-diaconat, il conçut nettement, sans que l’enseignement de l’histoire ou quelque circonstance du dehors l’y eussent conduit, l’idée de fonder une société de prêtres voués à Marie pour le soin des missions. Plusieurs de ses confrères acceptèrent l’idée, s’en entretinrent avec lui dans des conversations que présidait le plus distingué de leurs professeurs, M. Cholleton. L’un d’eux, l’abbé Courveille, trouva le nom de Maristes ; le supérieur appréhendant que ces réunions ne nuisissent à la paix de la communauté, les interdit, et on sen tint là pour l’instant. Mais les adhérents au grand dessein, comme ils s’appelaient eux-mêmes, ne se séparèrent pas, après leur ordination, sans aller ensemble se consacrer au service de Marie dans le sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière. On conserve encore dans la vénérable chapelle l’acte écrit de leur promesse d’association.

Jean-Claude Colin célébra sa première messe le 26 juillet 1816, fête de Sainte-Anne, à Salles, petite paroisse du Beaujolais, où son frère Pierre était curé. Celui-ci, peu après, fut transféré à la cure de Cerdon, entre Pont-d’Ain et Nantua, paroisse qui relevait du diocèse de Lyon, parce que le diocèse de Belley n’avait pas encore été restauré. Le nouveau curé de Cerdon demanda et obtint son frère pour vicaire, et dès lors commença entre les deux jeunes prêtres une vie d’étroite union spirituelle que Dieu récompensa par les merveilleuses grâces qui firent naître et se développer, contre toute prévision humaine, la Société de Marie. Tout en renouvelant Cerdon par un zèle simple mais soutenu, ils recueillaient et mettaient en pratique les inspirations que le ciel leur donnait sur leur magnifique projet, ils faisaient des démarches d’essai et posaient des jalons. Ils risquèrent un coup d’audace, le 23 janvier 1822, en écrivant au pape Pie VII qui leur répondit par un bref encourageant. Cependant le diocèse de Belley était rétabli et avait un évêque à tous égards remarquable, Mgr Dévie. L’abbé Jean-Claude, vicaire de Cerdon, reçut permission du docte évêque de s’adjoindre un ou deux compagnons : il fit choix de M. Déclas, curé de Saint-Julien-sur-Veyle, et de M. Jallon, curé d’Izenave.

Chapelle des Maristes, à Puylata.

En 1825, les quatre premiers Maristes étaient réunis. Où se rendraient-ils pour la veillée d’armes ? Mgr Devie les attira dans son petit séminaire de Belley, où sa protection ne les sauva pas, quatre années durant, de la raillerie. Que venaient taire dans une maison déjà pauvre et embarrassée ces quatre réformateurs sans talent ni science ? « Nous étions là, disait plus tard le Père Colin, quatre bonshommes de prêtres qui n’étions pas de fameux prêtres ; pour un peu, on nous aurait craché dessus, et l’on aurait eu bien raison. Ce furent quatre bonnes années et qui, je crois, valaient un noviciat. » Le fondateur se peint, dans ces quelques mots, avec sa simplicité, sa vaillance et son humeur généreuse. Pendant l’été de 1828, l’abbé Humbert se joignit au groupe des précurseurs qui se partagèrent, dans la plus parfaite obscurité et la meilleure espérance, les missions de Curzieux, de Bons, de Saint-Champ et de Ruffieu. « Ça marche, ça se remue », écrivait le P. Colin. Tel était l’accord intime des cinq religieux, encore sans règle précise, qu’on peut dire qu’ils incarnaient celle règle même avant qu’elle eût été écrite, et dans une parfaite unanimité. L’ex-curé de Cerdon et les abbés Déclas, Jallon et Humbert donnaient déjà le nom de père à Jean-Claude Colin, et le tenaient pour leur supérieur, malgré qu’il ne cessât de leur lancer à la face — ce sont ces propres mots — « sa jeunesse et son indignité ». Sur quoi, avec les meilleures intentions du monde, Mgr Devie mit soudain le pied sur la mèche, non pas fumante mais à peine allumée, en nommant Jean-Claude Colin supérieur du petit séminaire de Belley. Il n’y a guère de fondateurs d’ordre à qui l’on n’ait fait faire ou qui n’aient fait d’eux-mêmes un faux pas, et qui n’aient failli passer à côté de leur but. Dieu semble ainsi lancer parfois ses œuvres hors du domaine qu’il leur a préparé. Il ne serait pas difficile d’en citer des exemples : saint Norbert ne faillit-il pas être chanoine à jamais ; saint François d’Assise ne voulut-il pas se contenter de mourir en Palestine ; saint Ignace de Loyola de donner au monde l’exemple de la stricte vie érémitique ; mais ils faillirent seulement. Jean-Claude Colin, lui, dirigea effectivement le petit séminaire de Belley ; il tripla le nombre des élèves, fit refleurir les études, la discipline et la piété. Dix années durant, et tandis que sa Société se formait, prenait corps et se développait, le saint égoïsme de Mgr Devie faillit la confisquer pour son seul diocèse.

Faudrait-il donc, se disait le P. Colin, replier ou briser les brancbes de l’arbre dès sa première poussée ? Parmi les anciens confrères qui avaient persévéré dans le grand dessein, le mieux doué pour l’action, l’abbé Marcellin Champagnat, qui fondait à Lavalla les Petits-Frères de Marie, était de plein cœur soumis au P. Colin avec les abbés Séon et Bourdin. Que deviendraient ces trois premiers Maristes lyonnais si la Congrégation devait n’être que diocésaine ? Jean-Claude Colin temporisa, assuré que Dieu le soutiendrait à son heure ; il conseilla aux Maristes de Lyon de se réunir à l’Hermitage pour se donner un supérieur local, ce qu’ils firent, le 4 décembre 1830, assemblés en chapitre, en rédigeant un corps de règle provisoire et en élisant le P. Champagnat pour supérieur provincial. Cependant le P. Colin avait besoin de prouver que sa douceur n’était qu’une enveloppe préservatrice de son énergie. L’évêque de Belley, toujours par une estime singulière de son caractère et de son œuvre commencée, lui infligeait le supplice de ses faveurs et de ses instances de choix. Un jour il le voulait vicaire général et chanoine titulaire, le lendemain il lui offrait trois maisons pour une s’il consentait à ce que ses fils spirituels demeurassent à Belley. « Monseigneur, répondait le P. Colin, je me suis peut-être trompé une fois ; c’est assez ; ou ma Société comme je la vois, c’est-à-dire universelle, ou rien. » Mgr Dévie s’étonnait, se taisait même, mais ne pouvait se persuader qu’il se trompât. Il pensa enfin désarmer son débonnaire et intraitable adversaire, dans ce combat d’un nouveau genre, en lui offrant son meilleur gîte, le couvent des Capucins de Belley, fondé par Mgr Camus, illustre ami de saint François de Sales. Le Père Colin ne déclina pas l’offre. Le couvent était vaste, pourvu d’une belle chapelle et d’un grand jardin. Il s’y établit avec ses quatre compagnons, un frère coadjuteur et un jeune postulant, Jean Millot. Il s’était écrié en faisant connaissance avec les lieux : « Il y a de l’espace ici, ce château sera la source des Maristes ! » Il prophétisait juste. Le Père Humbert rentra un jour d’une mission tenant par le bras un enfant en qui il avait discerné un grand désir du latin. Peu à peu, à côté du noviciat, du scolasticat, de la retraite, un collège se forma sous le toit des Capucins.

L’excellent Mgr Devie s’était pris à son propre piège ; en fournissant aux Maristes tant de place, il leur avait donné ensemble les moyens de s’essayer dans plusieurs apostolats et de paraître dès lors à tous et à lui-même trop à l’étroit dans le diocèse de Belley : « Ah ! dit-il au P. Colin avec un soupir de regret, je voulais vous donner du champ mais non pas la clef des champs. » Et ayant épuisé sa vengeance dans cette innocente épigramme, il se résigna à reconnaître son erreur comme savent faire les grandes âmes, c’est-à-dire en tâchant de la réparer.

Chapelle des sœurs Maristes, montée des Génovéfains.

Il n’entre pas dans notre but de raconter l’histoire de la Congrégation des Pères Maristes ; disons seulement que l’Institut pourrait écrire un beau chapitre pour sa part prise en France à l’enseignement catholique et pour son dévouement à l’étranger dans les missions. Contentons-nous de citer les dates essentielles. Le pape Grégoire XVI approuva solennellement la règle. Le 29 avril 1836, l’assemblée générale réunie à Belley et composée de dix membres de ce diocèse et de dix du diocèse de Lyon élut le P. Colin supérieur général et reçut la profession canonique des vingt premiers Maristes, parmi lesquels se trouvaient le P. Chanel, futur martyr de Futuna, aujourd’hui bienheureux ; le P. Bataillon, futur vicaire apostolique de l’immense diocèse de l’Océanie Occidentale ; enfin le vénérable Champagnat, fondateur des Petits-Frères de Marie.

Quelques mois après, le P. Colin décida que Lyon serait le centre de la Société et y envoya en éclaireurs son frère et le P. Forest qui n’eurent d’abord qu’un pied-à-terre à la montée Saint-Barthélémy ; on y improvisa un noviciat et une résidence de missionnaires. Les Frères des Écoles chrétiennes qui avaient acheté, en 1831, l’ample propriété des Lazaristes, proposèrent de vendre leur première maison dite Puylata. Le P. Colin vint à Lyon traiter l’affaire qui n’alla pas sans encombre, faute d’argent comptant, et qui ne se conclut qu’en 1840. M. Perret, architecte et tertiaire dévoué, érigea au rez-de-chaussée une chapelle sans prétention.

Dès 1841 la Société acquit une autre propriété, celle de la Favorite, où bientôt s’installa un pensionnat de jeunes gens. M. Cholleton, devenu vicaire général de Mgr de Pins, avait gagné les faveurs de ce prélat en faveur des Maristes. Il serait trop long d’énumérer les résidences, collèges, maisons diverses dont les fondations se succédèrent rapidement à partir de cette période ; rappelons seulement le pensionnat de Valbenoîte transféré à Saint-Chamond, les institutions Sainte-Marie à la Seyne-sur-Mer, Saint-Joseph à Montluçon, les maisons de Moulins, Toulon, Spithfield à Londres, Notre-Dame de Montbel, Valenciennes et Riom.

Quant aux sœurs Maristes qui ne forment pas la moindre partie de l’œuvre du P. Colin, après des débuts difficiles de 1823 à 1836, elles s’égalèrent à leurs frères. Citons, pour cette même période de temps, leurs couvents de Lyon, de Sainte-Foy-lès-Lyon et de Collonges. Le pape Léon XIII les confirma définitivement en 1884, faisant ainsi droit à l’un des vœux qui occupèrent le plus l’âme du digne fondateur durant la longue retraite qu’il s’imposa. Dès 1854, en effet, il donna sa démission au chapitre général et eut pour successeur le P. Favre. Le travail du soir de sa journée, un soir qui ne s’éteignit que le dimanche 14 novembre 1873, fut la rédaction des Constitutions pour ses religieux, durable monument de sa ferme intelligence et de sa prudence consommée ; il eut le bonheur de les voir approuvées par Rome en 1870.

Le but principal de la congrégation des sœurs Maristes est l’éducation des jeunes filles dans les pensionnats et externats, enfin les missions. Elles dirigent des providences pour les enfants pauvres. À la suite du dernier chapitre général, en septembre 1891, la maison-mère et le noviciat ont été transférés de Belley à Lyon. Le nombre des religieuses professes est de deux cent vingt. Elles sont réparties en seize établissements, dont neuf en France, six en Angleterre, un dans les îles Fidji.

FRÈRES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES AU PETIT-COLLÈGE ET AUX LAZARISTES

Les frères des Écoles chrétiennes n’eurent pas de maison à Lyon avant la Révolution ; les prêtres du séminaire Saint-Charles et d’autres instituteurs suffisaient à l’instruction des enfants. En 1803 le cardinal Fesch résolut de doter sa ville archiépiscopale d’un essaim de frères. « Il alla trouver le frère Frumence, vicaire général de la congrégation à Rome, pour le décider à se transporter à Lyon. Celui-ci accepta ; son éminence écrivit à Paris pour obtenir l’autorisation du gouvernement, l’abbé de Bonnevie fut chargé de cette correspondance en l’absence du secrétaire de la légation.

Le 2 décembre 1803 Portalis présenta à l’approbation du premier consul un rapport dont nous détachons les lignes suivantes :

« La ville de Lyon vient de confier la direction des écoles primaires à quelques membres de la ci-devant Doctrine chrétienne, connus sous le nom de Frères ignorantins. Tous les enfants du peuple reçoivent, par leur soins, les éléments de l’écriture, des leçons de calcul, d’enseignement religieux et moral. Les membres de la Doctrine chrétienne ne peuvent être considérés comme formant une corporation ; ils sont simplement associés pour l’instruction gratuite de la jeunesse. Quelques-uns de leurs confrères sont également chargés, individuellement et comme simples citoyens, des écoles gratuites de Reims, de Chartres, et autres villes de France. On m’assure qu’ils font partout le même bien, que partout il s’opère un changement remarquable dans la subordination des enfants.

Plan du Petit-Collège.

« Mais les membres de la Doctrine chrétienne sont disséminés dans toute l’étendue de la France. Pour rendre leur institution utile, et leurs services durables, il importe qu’ils aient un point central de réunion. Les Frères de la Doctrine chrétienne, rétablis sous le gouvernement actuel, inspireraient à la génération naissante l’amour du gouvernement et de son chef. Les finances y gagneraient, en ce que ces instituteurs se contentent du plus strict nécessaire, et que leur enseignement est gratuit. L’instruction des enfants ne pourrait qu’y gagner aussi, étant confiée à des maîtres entièrement consacrés à cette instruction, et qui n’en sont point distraits par des soins de famille.

« D’après ces considérations, j’ai l’honneur de vous proposer, citoyen premier Consul, de permettre aux Frères de la Doctrine chrétienne de fixer leur établissement dans la ville de Lyon, où ils ont déjà des postulants. Le cardinal archevêque de Lyon sollicite pour eux cette faveur, qu’ils regarderont comme un nouveau bienfait du Gouvernement, et pour lequel ils conserveront la plus vive reconnaissance. Ils avaient leur supérieur à Rome. J’ai fait observer que des hommes consacrés à l’éducation publique ne pouvaient être dirigés par un supérieur étranger, et qu’ils devaient avoir un supérieur général en France. M. le cardinal a senti la vérité de cette observation. En conséquence, il a rapporté la renonciation du supérieur général de Rome à toute inspection sur les Frères de la Doctrine chrétienne en France ; et il a été convenu que ces Frères auraient un supérieur général qui résiderait à Lyon. »

Le lendemain Bonaparte, premier Consul, approuva la décision qui, transmise à Rome, fut reçue par Mgr Fesch ; celui-ci obtint de suite le consentement du Saint-Siège.

On a vu qu’en 1803, la ville de Lyon avait déjà appelé quelques frères. Le 21 octobre frère Pigménion, avec sa communauté et deux de ses classes, prit possession de l’immeuble prêté par la ville : c’était l’ancien collège Notre-Dame de Bon-Secours, construit par les Jésuites au xviie siècle et dirigé par eux jusqu’à leur dispersion, en 1762. Spoliée, la maison vint aux mains de l’État. Par arrêté consulaire du 3 juin 1803 la ville de Lyon en avait obtenu la cession, ainsi que de l’ancien couvent des Jacobins, pour y organiser une école secondaire. Les bâtiments claustraux des Jacobins ayant suffi à l’installation de cette école, le petit Collège fut concédé aux sœurs Saint-Charles, elles aussi réinstallées.

Chapelle du pensionnat des Lazaristes.

Mais tel fut bientôt leur nombre, qu’elles sollicitèrent et obtinrent de la municipalité lyonnaise un immeuble plus vaste. Le Petit-Collège, devenu libre, fut affecté aux écoles des Frères : « 1° pour que le supérieur général réside dans la maison principale des Frères des Écoles chrétiennes, à Lyon ; 2° pour que ledit supérieur reçoive dans la maison des élèves instituteurs ou des postulants. »

Dès que l’arrivée à Lyon du vicaire général fut connue, les anciens frères demandèrent à rentrer dans la congrégation. La maison-mère, où vingt-huit personnes habitaient déjà, quelques jours après l’installation, allait voir ce nombre croître notablement dès le mois de janvier 1803. Et dans les autres communautés, Villefranche, Valence, Chartres, Paris, les anciens religieux vinrent réclamer une place.

Le mois d’avril 1803 fut marqué, pour le Petit-Collège, par l’événement le plus considérable de son histoire. Pie VII, de retour de Paris, arriva à Lyon, le 16 avril 1805. Sa Sainteté daigna visiter la maison-mère des Écoles chrétiennes et le surlendemain bénir la chapelle. Autour de frère Frumence s’étaient groupés les principaux membres de l’Institut, encore en habits civils. Plusieurs avaient été mandés de Reims et de Toulouse. La bénédiction du pape fut le soleil bienfaisant qui fit mûrir les fruits du nouvel arbre.

Dans l’organisation de la maison-mère la sollicitude du supérieur alla d’abord au noviciat. Parce que l’institut se reconstituait dans la fidélité à sa mission, Dieu lui envoyait des vocations de choix, qui s’épanouissaient sous la direction de frère Emery. En 1805, se formait à la vie religieuse, au Petit-Collège, frère Anaclet, futur supérieur général, en 1809 frère Boniface nommé plus tard Philippe , supérieur général d’impérissable mémoire. En 1814 le bienheureux Vianney songeait à demander son admission. Voici, à ce sujet, ce qu’écrivait frère Gérard : « M. Vianney, étudiant ecclésiastique chez M. Balay, curé d’Écully, vint au séminaire de Lyon pour l’examen d’admission aux saints ordres.

Étant trop faible, il fut refusé comme n’étant pas assez savant, mais qu’il reviendrait se présenter pour être frère ; le lendemain, il m’écrivit de n’en pas parler, et que M. le curé voulait qu’il continuât ses études. » A la maison-mère, logeaient aussi les religieux qui faisaient l’école dans les divers quartiers de Lyon ; après frère Pigménion envoyé, en décembre 1805, à Trévoux, pour y fonder l’école, le Petit-Collège fut dirigé, en 1809, par frère Barthélémy ; en 1813, par frère Guillaume de Jésus, futur supérieur général ; en 1820 par frère Jean-Chrysostome.

Intérieur de la chapelle du pensionnat des Lazaristes.

D’autre part, l’institut se fortifie et s’étend : de cinq maisons françaises qu’il comptait, en 1803, il passe à huit en 1804 ; onze autres se fondent en 1806, et partout, sauf à Reims, la gratuité des écoles est rétablie. En 1807, six maisons nouvelles sont ouvertes, puis une encore en 1808. Le 17 mars de cette année le décret portant organisation de l’Université de France confirma, par son article 109, l’existence légale et la personnalité civile de l’institut ; c’était en quelque sorte le concordat entre l’État et la congrégation ; ce décret aurait pu faire perdre à l’institut son caractère de congrégation religieuse mais Fontanes, le grand-maître de l’université, interpréta l’article 109 avec assez de largeur d’esprit pour que l’autonomie de la société se maintînt.

Il fallait en effet songer à donner un successeur au défunt frère Frumence, vicaire général de l’institut. Le 24 mars 1810, les frères Barliiélemy, directeur du Petit Collège, Émery, directeur des novices, et Célestin, procureur, demandèrent à Fontanes l’autorisation de procéder, selon les formes canoniques, à l’élection d’un supérieur général. Le 10 mai 1810, Fontanes répondit : « J’autorise la congrégation de Lyon à procéder au remplacement de son supérieur, en se conformant aux formalités prescrites par les statuts des Écoles chrétiennes. » Le 8 juin, parut la lettre de convocation pour le XIIe chapitre général, qui se tiendrait à la maison-mère au mois de septembre suivant. Disons en passant que le visa des statuts fut donné parle conseil de l’université, le août 1810. L’autorisation accordée à l’institut en 1803 et 1808 se trouvait ainsi confirmée et complétée. « Le Petit-Collège eut donc la joie de voir se réunir, en septembre 1810, le premier chapitre général depuis 1787. En la fête de la Nativité de la Sainte-Vierge, frère Gerbaud, directeur de la communauté du Gros-Caillou, à Paris, était élu ; il avait cinquante ans, dont vingt-quatre de profession. »

Huit ans après, on songea à transportera Paris la maison-mère. « En raison des progrès de la congrégation, apparut l’utilité, la quasi-nécessité de quitter la ville de Lyon pourtant si hospitalière. Les rapports avec les ministères étaient devenus quotidiens ; ne seront-ils pas facilités par la résidence des supérieurs dans la capitale ? Si quelques difficultés s’élèvent, ne serait-il pas plus facile, à Paris, ou de les élucider par de promptes explications, ou de se ménager des protecteurs ? » Ces considérations l’emportèrent et le 28 janvier 1821, frère Gerbaud et ses assistants, Émery, Elloi et Guillaume de Jésus, s’installaient à Paris à la maison-mère dite du Saint-Enfant-Jésus.

La mort de saint Jean-Baptiste de La Salle. (Chapelle des Lazaristes.)

Le Petit Collège avait été, durant seize ans, le centre administratif de l’institut. Pendant •ce temps, 119 maisons s’étaient ouvertes. Lors du transfert à Paris, la Congrégation comptait 950 membres, 310 écoles, 664 classes et 50.000 élèves. « Seize ans avaient donc suffi pour que l’œuvre de saint Jean-Baptiste de la Salle retrouvât le même développement qu’en 1789. »

Jusqu’en 1836, les frères âgés, les novices et les religieux employés aux écoles, continuèrent à habiter le Petit-Collège. « La communauté fut dirigée par les frères Jean-Chrysostome, Lambert et Mamert. En 1836, les frères des écoles du nord de Lyon, les novices et les vieillards se transportèrent dans la maison dite des Lazaristes, montée Saint-Barthélémy, 24, achetée à Mlle Pauline Jaricot. Dix-huit religieux, employés aux écoles du midi, restèrent au Petit-Collège, sous la direction successive des frères Othmar et Sylvestre, jusqu’en 1843. Alors la ville de Lyon, qui avait désiré rentrer en jouissance du Petit-Collège, logea ces religieux dans une habitation sise rue Sainte-Hélène, 14. Depuis cette époque, l’ancienne maison-mère des frères a été affectée à un tribunal de justice de paix, à des écoles, aux facultés de théologie et de droit, et à la mairie du Ve arrondissement, qui l’occupe aujourd’hui. »

Il reste à donner quelques détails sur la maison dite des Lazaristes, acquise en 1836 grâce à la générosité de la chanoinesse Marie-Thérèse-Françoise Bottu, comtesse de la Barmondière et d’autres bienfaiteurs parmi lesquels il faut citer MM. de Verna et Rusand. On y installa un pensionnat qui fut bientôt un des premiers établissements d’éducation de Lyon et de la région. Il doit en grande partie son développement à frère Jean Imbert, homme de talent, qui releva le niveau de l’instruction, établit des concours pour les exercices corporels, fonda une académie et institua des séances littéraires dans le but de former l’esprit des élèves de l’Institution, de leur donner la science de la parole et de les préparer à soutenir en public la discussion et le développement des idées.

Jean-Imbert fut non seulement un professeur modèle, un censeur intelligent, mais surtout un organisateur éminent. En octobre 1868 il était appelé aux fonctions de directeur du pensionnat ; sous sa haute direction, les classes furent doublées, les dortoirs agrandis, les réfectoires réorganisés et embellis ; les musées complétés d’exemplaires de fauves, de séries de monnaies, d’échantillons lapidaires, d’objets d’arts, anciens et modernes ; le cabinet de physique fut doté des instruments les plus récents ; enfin frère Jean jeta les bases et fît édifier ce magnifique bâtiment qui domine de sa magistrale et sévère structure toute la ville de Lyon ; il y établit cette belle salle des fêtes qu’envient tous les établissements d’éducation et sans rivale dans la région.

Chapelle des frères des écoles chrétiennes à Caluire.

Aux premiers bruits de nos désastres de 1870, il ouvrit toutes grandes les portes de son pensionnat aux soldats malades ou blessés ; son ambulance, la première ouverte, devait être la dernière à se fermer. Du commencement d’octobre 1870 au 31 mai 1871, 700 malades y furent recueillis et soignés : vingt et un hospitalisés seulement succombèrent à leurs maux ; trois membres du personnel de l’établissement contractèrent la petite vérole noire, et l’un d’eux mourut de la contagion.

Pendant que le drapeau des ambulances flottait sur le pensionnat les membres des factions populaires s’y présentèrent ; on prétendit faire de la maison une caserne pour les légions, un établissement pour la frappe delà monnaie, une poudrière, enfin des ateliers nationaux. Quatorze fois on vint pour s’emparer du pensionnat et quatorze fois Jean-Imbert put conserver son établissement. Pendant ce temps, les classes continuaient : l’année scolaire 1870-71 se termina même avec trois cents élèves. Dans la suite, l’internat ayant considérablement perdu de son importance, le directeur fonda le demi-pensionnat qui bientôt ne fut plus assez vaste pour les nombreux élèves qui y affluaient ; on dut ouvrir une grande annexe rue de Sèze. Personne n’ignore le rang honorable que tiennent aujourd’hui les anciens élèves du pensionnat des Lazaristes dans toutes les branches de la société : l’armée, la magistrature, le sacerdoce.

Depuis 1840 environ, les frères possèdent à Caluire, près de Lyon, une vaste maison dite maison provinciale, avec noviciat, bâtiment pour les frères âgés, enfin une belle chapelle.

La chapelle du pensionnat des Lazaristes est riche et fort spacieuse. Sa superficie a été largement augmentée par une vaste chapelle qui s’ouvre, à gauche, sur le chœur, en forme de transept et qui double presque l’église. Le maître-autel de marbre blanc est décoré sur le devant d’un Enfant Jésus couché sur la croix, avec, par côté, sainte Cécile et saint Louis de Gonzague. Au fond du chœur, dans un édicule, se dresse la statue du Sacré-Cœur montrant le ciel. À droite, toujours dans le chœur, une toile du peintre Grellet, représentant sainte Philomène ; vis-à-vis, à gauche, s’ouvre la grande chapelle annexe dont on a parlé. Dans le fond, on a placé la statue de saint Jean-Baptiste de La Salle, et à droite se déroulent quatre toiles du même peintre, racontant la vie du saint fondateur. Dans la petite nef de gauche, se trouve la chapelle de la Sainte-Vierge avec autel de marbre jaune, doré, et statue de la ’ierge-Mère vénérée par les anges tenant des flambeaux : c’est une œuvre de Millefaut. Dans la nef de droite, chapelle de saint Joseph avec statue du même sculpteur ; au bas des petites nefs, on a placé deux toiles : un tableau commémoratif de la restauration de l’institut en 1803 et Jésus-Rédempteur.

Au-dessus des trois portes d’entrée se trouve une vaste tribune supportant les orgues. Les vitraux de la chapelle ne comportent pas de sujets, mais sont consacrés aux symboles des vertus.

ANCIENS HOPITAUX ET HOSPICES

Parmi les nombreux petits hôpitaux qui peuplaient Lyon au moyen âge, il en est un sur lequel nous insisterons parce qu’il forme l’épisode le plus curieux des annales hospitalières de notre ville.

En 1280, Aymar, archevêque de Lyon, usant de son pouvoir absolu de souverain spirituel et temporel de la ville, enleva à ses recteurs primitifs l’hôpital Saint-André, fondé par Ponce Blanchard sur le bord de la Saône, à l’extrémité méridionale de la rue Mercière et le donna, avec tous ses biens et revenus, aux religieux de Saint-Antoine en Viennois. Les Antonins, institués à la fin du ixe siècle à la Mothe-aux-Bois, aujourd’hui Saint-Antoine, près de Saint-Marcellin (Isère), furent d’abord et restèrent pendant plus d’un siècle une confrérie laïque, qui se dévouait particulièrement aux malades affectés de l’épidémie dit mal Saint-Antoine sévissant alors fréquemment dans le Dauphiné. En 1218, le pape Honorius III érigea les confrères en ordre religieux hospitalier et les admit aux trois vœux. Puis, ils devinrent chanoines régaliens de Saint-Augustin : une bulle d’Innocent IV, en 1246, concernant l’hôpital Saint-André, leur donne déjà ce titre. Il est très probable qu’ils avaient été appelés, dès l’origine de l’établissement lyonnais, par Ponce Blanchard lui-même à cause de leur habileté comme infirmiers.

En 1246, Guichard de Condrieu et sa femme leur donnèrent une maison située à Saint-Georges, au pont du Sablet, aujourd’hui quai Fulchiron, à l’extrémité de la rue du Viel-Renversé. Ce petit hospice, à peu près inconnu des érudits, ne dura guère, car dès 1280, il fut transféré dans la contracterie Saint-André, qui en prit son nouveau nom de Saint-Antoine.

L’hôpital Saint-André avait de grandes ressources, dont les Antonins héritèrent ; il possédait trente-cinq propriétés, dont douze relevaient du chapitre primatial et sont mentionnées dans un acte de reconnaissance des Antonins à l’église de Lyon ; parmi les autres, plusieurs ne figurent pas encore dans l’inventaire de 1662 : tènement entre la Saône et la rue Mercière s’étendant de l’extrémité méridionale de la rue de la Monnaie à plus de cinquante mètres au delà de la rue du Petit-David, et jusqu’au voisinage de la rue Marchande ; sur la rue Mercière, maison de rapport louée par les libraires Pillehotte, Arnollet, Jean Huguetan, ce dernier, souche des comtes de Suddeslen ; une propriété importante à Vénissieux ; vingt-sept dans la paroisse de Chaussagne, aujourd’hui localités de Parilly, Saint-Alban, Montchat ; six à Villeurbanne, entre autres la grande ferme Salomon, plus tard Saint-Antoine ; une à Oingt, etc. ; tels étaient leurs immeubles considérables.

HÔPITAL DES PASSANTS

L’espace nous manque pour redire l’historique des nombreux petits hôpitaux ou hospices fondés à Lyon au moyen âge ; ce travail a été fort bien fait par M. Drivon que nous citons en bibliographie. Contentons-nous de quelques lignes sur l’hôpital du pont de la Guillotière, dit des Passants : « Les hospices civils de Lyon, raconte Crépet, augmentaient leur fortune par des dons successifs sur le territoire delà Guillotière. La maladrerie Saint-Lazare ne suffisant plus à la bienfaisance de ses donateurs, un hôpital, dit des Passants, fut créé non loin du pont de la Guillotière, dans une rue qui porte aujourd’hui ce nom. Il servait de succursale à la maladrerie Saint-Lazare, et recueillait gratuitement, pendant trois jours, les voyageurs arrêtés par les inondations du Rhône. Les fermes du Poirier-sans-Pareil, de la Tête-d’Or, de la Blanchisserie, devinrent plus tard la propriété des hospices de Lyon, qui occupaient ainsi le quart de la surface de la commune tout entière. »

La cour intérieure de l’Hôtel-Dieu en 1550. (Restitution de M. R. Lenail.)

HÔTEL-DIEU

Le principal hôpital de Lyon est l’Hôtel-Dieu, fondé, dit-on, au milieu du vie siècle, par saint Sacerdos, évêque de Lyon, sous le patronage de Notre-Dame-de-Pitié ; il est dirigé par la puissante administration des hospices civils, et les malades sont soignés par les sœurs dites hospitalières de Lyon ou servantes des pauvres. Le caractère semi-religieux et semi-laïque de celles-ci en fait une congrégation unique en France. Leur but est de soigner les malades de l’un et de l’autre sexe, les femmes en couches, les enfants, les infirmes et les vieillards. Le nombre des malades secourus par an tend à dépasser le chiffre considérable de 30.000.

Les sœurs hospitalières de Lyon sont au nombre de 800 environ, réparties en sept résidences, dont quatre dans la ville : l’Hôtel-Dieu avec 240 sœurs, l’hospice de la Charité, celui de l’Antiquaille, celui de la Croix-Rousse avec 100 sœurs. En dehors de Lyon se trouvent trois résidences : l’hospice du Perron, à Pierre-Bénite, l’asile des convalescents à Saint-Genis-Laval, avec 26 sœurs ; enfin le sanatorium Renée Sabran, créé à Gien-Hyères (Var), sur le littoral de la Méditerranée, en faveur des enfants pauvres et scrofuleux de Lyon qui ont besoin des bains de mer pour se guérir.

La congrégation des sœurs hospitalières de Lyon, si vénérable par son antiquité, n’a pas de constitutions religieuses proprement dites, mais seulement un règlement qui varie quelque peu avec les différentes maisons. Les sœurs sont divisées en prétendantes, novices et sœurs croisées. Les novices ne prennent l’habit qu’après douze mois d’épreuve ; au bout de quinze ans, temps qui permet d’éprouver leur vocation et de les former à la vie hospitalière, elles reçoivent la croix qui les fixe au service des malades pendant leur vie entière ; néanmoins, elles sont toujours libres de rentrer dans le monde, l’administration n’ayant jamais regardé leurs promesses comme des vœux proprement dits.

Dans chaque emploi se trouve une sœur cheftaine ou maîtresse à laquelle les autres sont soumises pour le travail. Les prétendantes, novices et sœurs croisées n’ont d’autre supérieur spirituel que le premier aumônier de leur maison respective. Les sœurs hospitalières rendent seules aux malades qui leur sont confiés les soins que comporte leur étal, sans l’aide de servantes séculières comme cela se pratique dans d’autres communautés.

La chapelle de l’Hôtel-Dieu est de style Renaissance. Sur la façade, au-dessus de la porte, se trouve une Pietà, avec deux anges, dont l’un tient la couronne d’épine. La chapelle est composée d’une grande nef, avec huit chapelles latérales communiquant entre elles. Au fond du chœur, dominant l’autel, se trouvent trois tableaux représentant les vertus théologales. Dans celui de gauche, la foi est symbolisée par la résurrection de Lazare ; dans celui du milieu, l’espérance, par le Christ en croix ; dans celui de droite, la charité, par le bon Samaritain.

La première chapelle de droite est dédiée à Notre-Dame-de-Grâce ; elle est décorée d’une statue en marbre provenant, dit-on, de l’ancien édicule du pont du Change et sculptée par Mimerel ; l’enfant Jésus que porte la Vierge ayant été brisé, on en a moulé un autre en plâtre.

La chapelle suivante est celle de Saint-Joseph. Un beau groupe de marbre domine l’autel. Saint Joseph, sur le point de mourir, est étendu la tête appuyée sur l’épaule de Jésus, tandis que Marie en pleurs contemple cette scène. L’autel est décoré d’un bas-relief : la Sainte Famille dans l’atelier de Nazareth.

Pietà, par Dufraisne, à l’Hôtel-Dieu.

La troisième chapelle est sous le vocable du Sacré-Cœur ; à l’autel, dans un groupe saisissant, la bienheureuse Marguerite-Marie est représentée à genoux aux pieds de Notre-Seigneur. Dans un bas-relief, Jésus tient sur sa poitrine l’apôtre bien-aimé, et au-dessus de leurs têtes, le calice paraît entouré d’une auréole ; de chaque côté du groupe, saint François d’Assise et saint François de Sales.

Dans la quatrième chapelle se trouvent les fonts baptismaux dominés par un groupe : Notre-Seigneur recevant le baptême de saint Jean.

La nef de gauche possède d’abord la chapelle Notre-Dame-de-Pitié avec groupe en marbre ; la porte du tabernacle, en cuivre repoussé, représente le Sauveur chez Simon le Pharisien. On pénètre de là dans la chapelle Sainte-Madeleine ; le groupe au-dessus de l’autel est une œuvre de Fabisch ; le bas de l’autel représente la résurrection de Lazare. La troisième chapelle est réservée aux reliques, parmi lesquelles se trouve le corps de sainte Florentine. Le chemin de croix de l’église est en métal repoussé. La chaire proviendrait d’une communauté dévastée à la Révolution.

HÔPITAL SAINT-JOSEPH

L’œuvre de l’hôpital Saint-Joseph est une nouvelle preuve de la fécondité de la foi chrétienne et de l’initiative du bien dans notre ville.

La fondation en fut entreprise vers 1888. Le 12 novembre 1890, le cardinal Foulon bénissait le terrain où devait s’élever ce nouvel asile de la souffrance. L’intention des fondateurs était double : ils désiraient d’abord voir cette œuvre servir de base à l’établissement de l’enseignement libre et catholique de la médecine ; ainsi que le disait avec à-propos, au jour de la bénédiction du terrain, le président de la société civile, « la charité est chargée de préparer les voies à la science ». Maison voulait aussi fonder un hôpital catholique, pour que le pauvre puisse y guérir, et que, si Dieu ne lui rend pas la santé, il puisse y bien mourir.

Cet hôpital, situé ; la Guillotière, entre les rues de la Lône, Parmentier, de Béarn et Cavenne, occupe un terrain de près de cinq mille mètres carrés. L’ensemble des constructions se compose d’un vaste bâtiment avec galerie et de deux petits bâtiments annexes reliés au bâtiment principal par des abris. L’édifice présente en plan la figure d’un U, dont le vide s’ouvre au levant, formant une vaste cour. Une large galerie règne sur les trois côtés de la cour donnant accès dans les divers services et offrant un promenoir aux malades.

La chapelle de l’hôpital est un monument de bon goût où on a surtout visé à l’utilité pratique, tout en ne sacrifiant pas le côté esthétique. Elle est placée au milieu des bâtiments de l’hospice, montrant ainsi qu’elle en est une des parties principales. La façade est décorée d’une statue de la Vierge Immaculée. On accède à l’intérieur par une large porte ouvrant sur la galerie ; sur le linteau, on lit ces mots : Venez à moi et je vous soulagerai. La réfection spirituelle et corporelle des hospitalisés, tel est le but des fondateurs de l’hôpital Saint-Joseph. Deux petites portes, à droite et à gauche, donnent aussi accès à la chapelle et à ses dépendances ; entre ces portes et la porte principale, des tables de marbre contiennent les noms des bienfaiteurs. La chapelle présente, en plan, la figure d’une croix grecque.

L’église est de style roman à une seule nef et à une seule travée. L’autel est élégant, et l’artiste Dufraisne l’a décoré d’un magnifique bas-relief représentant l’ensevelissement du Christ ; la Vierge, le visage empreint de la plus profonde douleur, reçoit sur ses genoux le corps de son Fils bien-aimé, dont saint Jean l’évangéliste soutient doucement la tête, tandis que les pieds sont supportés par Madeleine. L’inscription : « Voyez s’il est une douleur semblable à la mienne », ajoute encore à l’impression en disant à tous ceux qui pleurent que l’amertume de leurs peines n’égalera jamais celle des larmes que la Mère de douleur a versées pour nous au Calvaire. De chaque côté sont sculptés saint Pierre tenant les clefs et saint Paul s’appuyant sur son glaive. L’autel et la chapelle entière sont éclairés par un vitrail de grande dimension, œuvre de notre collaborateur L. Bégule. C’est une grisaille sur laquelle se détache les écussons de Léon XIII, du cardinal Foulon qui a béni la première pierre de l’hôpital, et de Mgr Coullié, qui a présidé à son achèvement. De chaque côté de l’autel, on a placé les statues du Sacré-Cœur et de Notre-Dame de Lourdes.

Jésus guérissant un aveugle. (Peinture de P. Borel à l’hôpital Saint-Joseph.)

Cinq tribunes s’ouvrent dans la chapelle, trois au premier étage et deux au second, afin que, de toutes les salles, les malades, hommes et femmes, puissent facilement se rendre aux offices sans avoir à monter ou descendre. Arrêtons-nous près des tribunes latérales : elles sont fermées sur la nef par une élégante barrière de bois sculpté. Pour décorer la muraille, on s’est adressé à un artiste de renom, notre compatriote, M. Pierre Borel, qui y a mis tout son talent. D’un côté, il a peint la guérison de l’aveugle de Jéricho, de l’autre, la mort de saint Joseph assisté par Jésus adolescent et la Vierge Marie, tandis qu’un ange présente la couronne destinée au juste. On ne saurait dire ce qu’on admire le plus dans ces peintures, ou de l’ordonnance et de la simplicité des sujets, ou de la sobriété et de la vivacité des couleurs. Ces peintures sont de vrais symboles : ce sont bien, en effet, les deux manières dont il est bon de sortir d’un hôpital, ou rendre le dernier soupir entre les bras de Jésus et de Marie, ou être guéri par Dieu de l’infirmité physique et de la cécité morale. La décoration de la chapelle est sobre, mais elle ne manque pas de distinction : elle est l’œuvre du peintre Razuret.

La mort de Saint Joseph. (Peinture de M. P. Borel à l’hôpital Saint-Joseph.)

À droite se trouve la chapelle Saint-Joseph. Le maître-autel, de marbre blanc, est orné d’un bas-relief représentant le saint patriarche dont la statue se trouve ])lacée au-dessus de l’autel. Un élève du peintre Sublet a décoré la voûte de cette chapelle ; il y a représenté la mort de saint Joseph ; près du patriarche se tient la Vierge Marie et Notre-Seigneur qui montre le ciel à son père adoptif. À gauche se trouve la chapelle de la Sainte-Vierge ; l’autel, de marbre blanc, est également orné d’un bas-relief.

Le centre du bâtiment se termine par un pignon sur lequel un grand Christ, imitation d’une œuvre de Jean de Pologne, étend ses bras ; plus haut encore, un campanile abrite la cloche.

HÔPITAL SAINT-LUC

Chapelle de l’hôpital Saint-Luc.

Après l’Hôtel-Dieu et Saint-Joseph, un des principaux hôpitaux est Saint-Luc, de création toute récente, et qui fut fondé pour appliquer les méthodes homéopathiques. L’établissement est tenu par les sœurs Saint-Vincent de Paul. La chapelle très modeste se compose d’une nef unique. Au-dessus de l’autel fort élégant se trouve une statue du Sacré-Cœur et dans la nef plusieurs autres statues parmi lesquelles une Vierge-Mère et un saint Luc médecin.

URSULINES

Couvent de la Monnaie.

La Congrégation des religieuses Sainte-Ursule fut établie, en 1525, par la bienheureuse Angèle Merici, de Brescia, en Italie. Au xviie siècle vivait à Lyon un riche marchand, Jean Ranquet, renommé pour sa piété. Clémence du Soleil, sa fidèle épouse, répondait à la vertu de son époux ; elle était d’une humeur fort douce et fort modérée. Ce fut M. Ranquet qui procura le premier établissement de la Congrégation des filles Sainte-Ursule dans la ville de Lyon, par son adresse et sa puissante sollicitation.

Sœur Françoise de Bermond avait déjà fondé des maisons à Aix, à Avignon, à Marseille et à Paris où elle avait été appelée par Mlle de Sainte-Beuve et Mlle Accarie.

M. Ranquet parla de son projet à M. Faure, son ami ; ils ne perdirent point de temps et, après bien des recherches, Unirent par atteindre la mère de Bermond sur le port du Temple, au moment même où elle mettait le pied sur le coche d’eau pour descendre la rivière et poursuivre son retour à Avignon.

M. Banquet alla visiter Mgr de Marquemont, archevêque de Lyon, et, après lui avoir représenté les avantages spirituels que la ville recevrait de ce nouvel établissement, l’illustre prélat donna son consentement, et comme il ne restait plus que l’agrément de MM. de la ville (le consulat), ledit M. Ranquet pria instamment MM. les échevins de le proposer à leur assemblée, et tous, d’un commun accord et avec démonstration d’une singulière joie, reçurent ces filles dans leur ville.

La fondation fut autorisée par lettres patentes de Louis XIII, datées du 13 septembre 1612, et enregistrées par le parlement le 12 décembre 1612. Plus tard, le 4 décembre 1639, le roi voulant favoriser le couvent dit de la Monnaie, parce qu’il était situé dans le quartier de ce nom, fit aux religieuses la concession annuelle de trois minots de sel, le 4 décembre 1639, ce qui équivalait à environ 118 litres, mesure actuelle.

En 1612 les Ursulines s’installèrent donc rue de la Vieille-Monnaie, ci-devant rue Besson. « Ce premier établissement était sur le côté nord de la rue. Cette partie de l’emplacement est occupée actuellement par la maison portant le numéro 33 de la rue Vieille-Monnaie. L’acquisition faite par les Ursulines comprenait un jardin et deux maisons. Le jardin était de Sébastien Hiberlin ; une maison de Léonard Falcon et l’autre de Claude Gauthier. Avant d’être bâti, l’emplacement de ces maisons était en vigne, appartenant, à Claude Besson qui fut maître de la Monnaie. Antérieurement à Claude Besson le propriétaire était Jean Vannerot, qui donna son nom à une rue de ce quartier. »

En 1622, les Ursulines abandonnèrent leur premier établissement pour s’installer de l’autre côté de la rue de la Vieille-Monnaie ; le 14 mai 1633, elles agrandirent l’emplacement de 1612 du côté d’occident par l’acquisition d’une maison, dite de l’Espérance, avec jardin. Au siècle suivant les Ursulines furent en telle prospérité qu’elles voulurent bâtir. « C’est ce qui résulte d’un alignement donné par le consulat le 1er septembre 1702. Une note de 1703, écrite sur l’inventaire des archives des Ursulines, observe que la rente de 200 livres que s’est constituée la sœur Marguerite Leclerc, par son contrat du 26 mars 1700, a été rachetée et que « les deniers ont été employés au nouveau bâtiment ».

« De la construction de 1702, il reste encore une belle entrée, dans le style ample et noble du temps. La maison qu’elle dessert porte le no 33 de la rue de la Vieille-Monnaie. L’allée est élevée de cinq marches au-dessus de la voie publique, ce qui s’explique par l’abaissement du sol de la rue, exécuté par le voyer Grand, en 1771. »

En 1792, les Ursulines de la Monnaie se dispersèrent après avoir refusé de prêter le serment constitutionnel.

Couvent de Saint-Barthélemy.

Les religieuses Saint-Ursule possédaient également un couvent dans la montée Saint-Barthélémy. L’histoire en est peu connue ; les archives départementales ont pourtant conservé un intéressant document, daté d’avril 1673, par lequel Louis xiv confirme la fondation de cette maison. Nous en citerons ici quelques lignes.

« Les filles de Sainte-Ursule de Lyon nous ont fait remontrer, qu’en vertu des lettres patentes du roi notre père, de décembre 1611, contenant permission de s’établir à Lyon, avec consentement du cardinal archevêque de Lyon et du prévôt des marchands, à elles accordé les 11 et 13 août 1631, elles ont bâti une église, acquis une maison avec cours et jardins au quartier Saint-Barthélémy ; elles y ont toujours depuis demeuré, et fait les fonctions de leur institut, particulièrement en ce qui regarde l’instruction des jeunes filles en la piété et bonnes mœurs. Il semble que les lettres accordées pour des causes si privilégiées puissent être suffisantes, et que les religieuses ne doivent pas être atteintes par notre édit de décembre 1666 touchant les couvents fondés pendant les trente dernières années, sans lettres ni permission de nous, ni consentement légitime. Comme leur établissement ne précède notre édit que de treize ans, les filles de Sainte-Ursule, craignant d’être troublées, nous ont supplié de les faire jouir de la grâce que nous avons fait espérer aux communautés religieuses que nous jugerions à propos. Or, la maison Sainte-Ursule est suffisamment dotée, et de bon revenu, comme il paraît par les certificats de l’archevêque et de son grand-vicaire des 24 avril et 6 août 1672. Voulant donc favorablement traiter les exposantes, par la considération du fruit qu’elles ont fait à Lyon, nous leur permettons de continuer leur demeure en la maison par elles acquise à Lyon, quartier de Saint-Barthélemy, pour qu’elles et les religieuses qui leur succéderont y fassent les exercices et fonctions de leur règle pour l’instruction des jeunes filles. »

Ce couvent de la montée de Saint-Barthélémy fut, comme tant d’autres, supprimé en 1792.

Couvent de Saint-Irénée.

Malgré la persécution révolutionnaire, la communauté de Sainte-Ursule ne devait pas périr définitivement. La mère Saint-Ambroise Boulard, religieuse du premier monastère, ayant été obligée de quitter la France pendant la Terreur, se retira à Imola dont le cardinal Chiaramonti, depuis Pie VII, était alors évêque. Elle reçut bienveillance et protection de son éminence et lui dut asile dans un monastère de la ville épiscopale. Rentrée en France et associée à mère Sainte-Pélagie Léchevin, du couvent de Crémieu, qui venait de sortir de la prison où elle avait montré un grand courage, la mère Saint-Ambroise témoigna de son zèle en recommençant, dès 179S, les fonctions de l’institut. Pie VII passant à Lyon, en 1804, puis en 1805, daigna accorder des audiences particulières à ces dignes mères et leur donna plein pouvoir de relever le monastère de Lyon. Celui-ci conserve comme une pieuse tradition l’éloge que le pape fit alors de la fidélité des Ursulines de France pendant la Révolution, en récompense de quoi il autorisa une communion de plus par semaine que le nombre porté par la règle.

Mgr Donnet, archevêque de Bordeaux.

Le 17 avril 1807, les Ursulines lyonnaises, pourtant alors dans une extrême pauvreté, firent, par un abandon sublime à la Providence, la promesse solennelle d’employer chaque année en bonnes œuvres les profits qui pourraient être faits sur le pensionnat. Cet exemple s’est conservé dans le monastère par la pratique aussi étendue que possible des œuvres de charité. En novembre 1870, par exemple, le monastère a logé, pendant trois semaines environ, plus d’un millier de soldats ; en janvier 1871, il y fut établi une ambulance de vingt-cinq lits où les soldats malades furent soignés par les religieuses et leur médecin l’espace de plusieurs mois ; les frais de réparation et de renouvellement du mobilier, qui furent nécessités par ces circonstances, sont restés à la charge du monastère.

On a vu que le but essentiel des religieuses Ursulines de Lyon est l’éducation des jeunes filles. Elles avaient un pensionnat composé exclusivement d’internes, et n’admettaient ni demi-pensionnaires ni externes. Elles n’avaient pu ouvrir, malgré le désir qu’elles en éprouvaient, des classes gratuites, pour ne pas entraver les fonctions des sœurs Saint-Charles, installées avant elles sur la colline et tenant déjà ces écoles ; mais les sœurs Saint-Charles amenaient aux Ursulines leurs enfants, à certaines époques de l’année, et on leur distribuait vêtements et récompenses ; de plus, on soutenait leurs écoles, et de cette manière le bien se faisait de part et d’autre en parfaite harmonie.

Les Ursulines se conforment strictement à la bulle d’érection de leur institut par Paul III, en 1544, et au bref du pape Paul V au cardinal archevêque de Lyon en 1619 ; dans ce but, elles s’appliquent à suivre le mouvement des études, afin de ne se laisser surpasser par aucune autre maison, et elles font compléter et contrôler leur enseignement par des ecclésiastiques pleins de capacité.

Un opuscule daté de 1856 donne un résumé des retraites très sérieuses que les religieuses faisaient prêcher à leurs élèves par des prédicateurs de renom, parmi lesquels on citera le cardinal Donnet et Mgr de Charbonnel.

Reliquaire, chapelle des Ursulines de Saint-Irénée.

Comme fait caractéristique de l’esprit de charité qui règne dans l’institut, on doit mentionner : l’admission de toutes les sœurs converses sans dot ni trousseau, ainsi que des sujets propres à l’enseignement, mais dépourvus de fortune ; de plus, l’éducation donnée chaque année sans frais, à un assez grand nombre d’enfants d’honorables familles hors d’état de subvenir à ces dépenses ; enfin, l’emploi en bonnes œuvres, et non en économies, de ce que la communauté aurait pu réserver chaque année par prudence humaine.

En 1902, au moment de son départ pour l’Italie, la communauté de Sainte-Ursule comptait dix-neuf professes, trois novices de chœur ; douze professes et quatre novices converses.

La chapelle actuelle fut construite en 1819 par Gouj, maître maçon, qui fit faire à l’occasion de la pose de la première pierre une curieuse truelle d’argent sur laquelle on grava son nom et celui des sœurs Boulard et Lechevin, fondatrices du couvent. Cet outil est aujourd’hui la propriété du collectionneur bien connu, M. F. Morel. L’église est à une seule nef et éclairée par des vitraux, œuvre de Maréchal de Metz. L’autel est surmonté d’un tabernacle dont la porte en cuivre doré a été sculptée par l’artiste Armand Cailliat. Outre un bel ostensoir représentant la touchante légende de la barque de sainte Ursule, la chapelle possède encore un curieux reliquaire avec statuette en bois de Notre-Dame de Montaigu.

RANCISCAINES DE LA MOTHE

Au fond de la Guillotière, près du cimetière, se trouve le château de la Mothe qui sert aujourd’hui de caserne avec de vastes bâtiments construits tout autour. Quelle est l’origine de ce château placé autrefois sur la route du Dauphiné ? « On ne connaît pas, dit Meifred, la date précise de sa construction, on sait seulement qu’il était déjà décoré du titre de fief au commencement du xvie siècle, et qu’il appartenait à la maison de Villeneuve, l’une des plus considérées de la province. Charles de Villeneuve, seigneur et baron de Joux, le vendit, par acte du 22 octobre 1530, au prix de 7.800 livres à Me Hugues Dupuy, procureur général de l’archevêché de Lyon, ensuite lieutenant particulier en la sénéchaussée de la même ville, et conseiller échevin en 1337 et 1338. Ce magistrat, qui s’était plu à embellir le château, se qualifiait, en 1554, de seigneur de la Mothe. De son mariage avec Catherine Barbin, il n’eut qu’une fille, Marie Dupuy, qui épousa Jean de Lucarnier, et lui porta en dot le fief de la Mothe. » De ce mariage naquirent deux filles, Marie, femme de François de Platel, seigneur et baron de Vaux, et Françoise, épouse de Clu’istophe de Bourdon, sieur de Malleval et de Chazottes. « Les deux sœurs partagèrent entre elles le fief de la Mothe, par acte du 18 août 1602 ; les enfants de Françoise, qui étaient au nombre de neuf, vendirent le 20 mai 1626, la moitié dévolue à leur mère, moyennant 9.000 fr. à noble Henri Gabon, sieur de la Griffonière, bourgeois de Lyon, et échevin de cette ville en 1616 et 1617. Après la mort de François de Platel, le fief de la Mothe, déjà divisé en deux lots, fut encore subdivisé d’une telle façon qu’il l’était en vingt parties vers le milieu du xviie siècle. Deux petites-filles de François de Platel ayant pris le voile dans le monastère Sainte-Élisabeth de Bellecour, cédèrent à leur communauté les droits qu’elles avaient sur le tènement de la Mothe ; Marguerite Chauvet, veuve de noble Claude de Platel, leur abandonna aussi les siens ; enfin les religieuses étant parvenues à réunir dans leurs mains quatorze portions de cette propriété, résolurent d’acheter les six qui restaient. Jacques de Laube, seigneur de Brou, les leur vendit, par acte du 2 mai 1687, au prix de 15.000 fr. et vingt louis d’or d’étrennes. » Les sœurs possédèrent ainsi en entier le fief de la Mothe. On verra plus loin que leur maison de Bellecour fut supprimée en 1745, et réunie au couvent dit des Deux-Amants, du même ordre ; dès lors, le château appartint à ce nouveau monastère, jusqu’à la Révolution, où il fut vendu comme bien national.

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Château de la Mothe.

Voici quels furent les hôtes illustres du château. « Le cardinal Caraffa, neveu et légat du pape Paul IV, vint en France en 1556, pour porter au roi Henri II une épée bénite. Ce prélat séjourna plusieurs jours au château de la Mothe pour y attendre les préparatifs de sa réception. Cette cérémonie eut lieu avec beaucoup d’éclat le 6 juin. On peignit à la fresque, dans la galerie du château, les honneurs rendus à ce prélat. Le 2 décembre 1600, Marie de Médicis arriva à la Guillotière. Elle ne voulut pas habiter le château de la Mothe où elle n’aurait pu s’entourer de sa suite ; elle passa la nuit dans une maison près du pont. Le lendemain, la reine vint entendre la messe dans la chapelle de La Mothe et dîna au château. Un vaste théâtre, couvert et paré de riches tentures, avait été construit devant la façade ; un trône s’élevait au milieu. C’est sur ce trône que Marie de Médicis reçut les hommages des corps de la ville ; le clergé seul lui parla debout. Elle fit son entrée solennelle le même jour à Lyon, et vint loger au palais de l’archevêché. C’est là que fut célébré son mariage avec Henri IV, et non à La Mothe, ainsi que l’ont prétendu plusieurs historiens. » Plusieurs harangues furent prononcées à l’occasion de cette entrée solennelle ; et en particulier par le sieur Thomé.

SAINTE-ÉLISABETH

Premier monastère : Bellecour et la Croix-Rousse.

Rameau détaché du couvent de Salins, en Franche-Comté, le monastère Sainte-Élisabeth fut fondé à Bellecour, en 1617, avec sept religieuses, sur l’emplacement occupé actuellement en partie par la Charité et en partie par l’hôpital Desgenettes. Il dut en grande partie sa prospérité à une personne de mérite, Mlle Marie Mathieu, en religion sœur Madeleine du Sauveur. Née à Lyon, le 23 juillet 1605, d’un père noble, écrivain distingué et fixé à la cour du roi, elle fut dotée des rares dons de la nature et des principales faveurs de la fortune, fut prévenue, dès sa jeunesse, des grâces divines auxquelles elle sut correspondre avec un mérite évident, même au milieu des dangers d’une brillante société. Son père se retira à Lyon après la mort d’Henri IV, son protecteur et ami ; lorsqu’elle le perdit, elle résolut d’entrer en religion et se consacra effectivement à Dieu dans le monastère Sainte-Élisabeth de Bellecour, selon la règle du Tiers-Ordre de saint François. Le noviciat achevé, elle prit le nom de Madeleine du Sauveur. Elle eut bientôt la consolation, en récompense de ses hautes vertus, de voir sa propre mère et sa sœur cadette entrer en religion et faire profession dans un monastère de la Visitation.

Établie maîtresse des novices, elle apporta dans cette charge l’exactitude et la perfection requises. Ses vertus l’appelèrent bientôt à un office plus haut ; elle fut élue supérieure du couvent le 19 mars 1642. Là encore elle fit briller les qualités de gouvernement qui la distinguaient. Sa supériorité finie, elle fut nommée vicaire, le 28 avril 1648, et demeura pourvue de cet office jusqu’en 1654. Rendue au simple rang de religieuse, elle se montra parfaite comme dans le passé. Si elle fut favorisée d’extases et de ravissements, elle se fit surtout remarquer dans le commerce habituel de sa vie par une incomparable douceur ; d’autre part ses entretiens édifiaient et instruisaient tellement la communauté que les religieuses en étaient aussi touchées que d’une efficace prédication. Ses pénitences étaient extraordinaires : elle prenait la discipline jusqu’à cinq fois par jour. Réélue une seconde fois supérieure, elle établit heureusement au faubourg de Vaise, maison des Deux-Amants, un second monastère de son ordre. Sa deuxième supériorité terminée, elle redevint vicaire ; puis, malgré son désir d’obscurité et de vie humble, elle fut élevée une troisième fois à la charge de supérieure. Depuis la sortie de ce dernier office jusqu’à la fin de sa vie, elle ne cessa de vaquer au jeûne et à l’oraison, ses deux exercices préférés. Elle affligeait son goût en mâchant de l’absinthe, en poudrant ses aliments de cendre, et surtout souffrant de violentes soifs durant les ardeurs de l’été. Elle appliquait sur sa chair nue des manipules d’ortie, et demeurait à genoux pendant de longues oraisons, sans s’appuyer nulle part. Sa vie, un martyre perpétuel, s’acheva le 3 septembre 1680. Au xviie siècle, le couvent de Sainte-Élisabeth avait pris un tel développement, qu’en 1617 on y comptait soixante religieuses et cent vingt-cinq ans plus tard, en 1742, il s’en trouvait quatre-vingts.

Sainte-Élisabeth de Bellecour, au xviie siècle (d’après le plan de Simon Maupin).

Bellecour exista jusqu’en 1743. À cette époque les religieuses cédèrent à l’hospice de la Charité une partie de l’emplacement qu’elles occupaient et se retirèrent, soit aux Deux-Amants, soit aux Colinettes. À la Révolution les monastères devinrent biens nationaux. Quant aux religieuses, parfois sans asile et même sans pain, elles pratiquaient une vie de travail et de charité par l’enseignement religieux ; quelques-unes furent incarcérées et périrent même sur l’échafaud ; le nombre des victimes eût été plus considérable sans la chute de Robespierre, le 27 juillet 1794. L’épreuve de la séparation dura vingt-trois ans ; mais le 19 octobre 1815, douze sœurs survivantes des couvents disparus voulurent rétablir un monastère de religieuses Sainte-Élisabeth. Elles s’installèrent aux Chartreux, dans une maison qui fut jadis le cellier des moines, et devint, plus tard, un des bâtiments du pensionnat actuel ; elles y restèrent jusqu’en 1831. Cette année, elles se fixèrent, au nombre de trente-deux, dans une propriété qu’elles avaient achetée, rue Saint-Pothin, où la persécution sectaire est allée les chercher pour les dissoudre et les disperser. Désireuses avant tout de conserver la vie commune, les sœurs se sont transportées en Italie, près de Turin, et là mènent une vie de pauvreté, gagnant à peine de quoi subvenir aux plus modestes besoins, mais espérant, malgré tout, rentrer plus tard dans leur patrie.

La chapelle que les sœurs ont quittée provisoirement est placée le long de la rue Saint-Pothin. L’autel de marbre blanc est décoré d’un bas relief représentant l’Agneau de Dieu immolé sur la croix ; au-dessus de l’autel se trouve une peinture : le Christ. Le chœur tout entier a été revêtu d’une belle boiserie. Dans la nef, on a placé deux statues, à gauche la Vierge-Mère et à droite saint Joseph tenant l’enfant Jésus. À droite de l’autel et perpendiculairement, se trouve la grille et le chœur des religieuses. Au fond de la chapelle s’ouvre une vaste tribune en bois sculpté. L’oratoire est éclairé de trois vitraux décorés des sujets suivants : le Sacré-Cœur de Jésus, le Saint-Cœur de Marie, enfin sainte Cécile entourée d’anges.

Dans le chœur se voyaient autrefois deux peintures : la communion dans les catacombes et les stigmates de saint François. Ces tableaux ont été emportés par les religieuses dans leur exil en Italie.

Deuxième monastère : Saint-Just et les Deux-Amants.

Deux rejetons sortirent du tronc vigoureux du monastère de Bellecour : le couvent dit des Deux-Amants, fondé en 1637, et celui des Colinettes en 1660 ; sans mentionner la fondation plus humble de Roanne, qui ne subsista pas longtemps.

La supérieure de Bellecour, femme d’un rare mérite, jouissait d’un grand crédit auprès de l’archevêque, Camille de Neuville, et auprès de la reine-mère Anne d’Autriche. Grâce à ces hautes protections, elle obtint la permission de fonder un second monastère, pour suppléer à l’insuffisance de celui de Bellecour, qui ne pouvait plus recevoir les nombreuses personnes aspirant à la vie religieuse dans le Tiers-Ordre de saint François. Elle installa la communauté à Saint-Just dans un immeuble sur lequel voici quelques détails historiques.

Par contrat du 5 février 1634, Jean Duchier, greffier en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon, acquit de noble Méricq François Desirodes, fils de Denis Desirodes et de Marie Oyssel, mère de François Desirodes, une maison, un jardin, une vigne et une terre, le tout de la contenance de dix bicherées, situés à Lyon, paroisse Saint-Just ; les limites en étaient : à l’est, la rue ou chemin tendant de cette église à l’Antiquaille ; au sud et à l’ouest, le jardin et la vigne des Minimes ; à l’ouest et au nord, la vigne de la veuve Seguin ; au nord, la vigne du sieur Coindre, chanoine de Fourvière ; au nord et à l’est, la maison et le jardin des Visitandines, provenant de l’héritage Leroux. Le prix de l’acquisition fut fixé à 10.300 livres tournois ; de plus, au cas où Duchier ferait cette acquisition au nom de quelque communauté de religieux ou de religieuses, ceux-ci seraient tenus de célébrer annuellement une messe pour le repos de l’âme des vendeurs.

M. Duchier, quelques jours après, révéla que l’acquisition était faite au profit des religieuses Sainte-Élisabeth de Bellecour. Celles-ci obtinrent la permission de l’archevêque et du prévôt des marchands. Mais les Pères Minimes, qui étaient mur mitoyen, se pourvurent en cour du parlement de Paris, et obtinrent un arrêt, le 21 novembre 1054, en vertu duquel ils assignèrent les religieuses en vue de l’opposition qu’ils formaient à l’établissement.

Chapelle des religieuses Sainte-Élisabeth à la Croix-Rousse.

Sur cette assignation les parties se présentèrent, plaidèrent longuement, et enfin intervint, le 21 août 1635, un arrêt contradictoire, par lequel la cour permit aux religieuses de construire, en leur enjoignant pourtant de laisser quatre pieds de séparation entre le mur qui serait édifié du côté des Minimes. Les sœurs firent procéder, le 6 septembre suivant, par devant le lieutenant général en la sénéchaussée, à l’alignement par les experts pris d’office, et en présence des Pères Minimes. Sœur Françoise de la Trinité et douze autres religieuses s’installèrent le même jour dans la maison, firent célébrer la messe dans la chapelle, puis on travailla activement à la construction du mur de séparation du couvent des Minimes avec le clos des sœurs. Les révérends pères ne désarmèrent pas et menacèrent d’un nouveau procès. C’est pourquoi on songea à une transaction. Les religieuses s’assemblèrent : elles se nommaient Françoise de la Trinité, supérieure ; Angélique de la Mère de Dieu, vicaire ; Agnès-Marguerite du Saint-Esprit et Marguerite du Saint-Sacrement, discrètes. Pendant ce temps les Minimes tenaient également conseil ; on y voyait : André Henry, correcteur du couvent, Laurent Pianello et Gaspard Sève, procureur. Les sœurs s’engagèrent à céder aux Pères la maison et le fonds acquis par Duchier à Émeric François de Sirodes et demoiselle Oyssel sa mère, par le contrat du 5 février 1634 et remis par Duchier aux religieuses de Bellecour, par acte du 12 mars 1654, enfin cédé par les sœurs de Bellecour à celles de Saint-Just par contrat du 12 octobre 1653. La cession fut faite aux conditions suivantes : les moines verseront 10.300 livres tournois, prix de l’acquisition, plus 8.200 livres tournois, montant des frais payés par les religieuses pour les fondations des murs, très avancés, et pour les dépenses du procès. En retour de ces deux sommes, les sœurs s’engagent à payer 400 livres par an comme loyer de la maison qu’elles occuperont pendant deux ans et qu’elles abandonneront ensuite définitivement aux Pères. Le contrat fut signé dans la chapelle des religieuses, le 24 mars 1656, en présence de Gabriel Bouilloulx, sieur de la Roche, avocat en Parlement ; Michel Brudo, prêtre habitué de l’église de Lyon ; Flory Gretay, bourgeois, et Michel Roy, maître maréchal.

Il y avait alors en vente au faubourg de Vaise, près de l’Observance, la maison des Deux-Amants ; on l’acheta, et le 10 janvier 1657, le second monastère de Sainte-Élisabeth fut installé. La maison des Deux-Amants fut bâtie à neuf, ornée d’un cloître élégant et fort spacieux. Elle était située un peu plus loin que la chapelle de l’Observance, sur le bord de la Saône, à peu près vers le portail de l’École vétérinaire actuelle. L’habitation des religieuses est devenue celle des professeurs et des élèves et l’on a pris, pour le reste de l’école, une partie des bâtiments du couvent des Cordeliers de l’Observance, contiguë à celui des Deux Amants.

Troisième monastère : les Colinettes.

Une pieuse pensée fut cause de la fondation du troisième monastère Sainte-Élisabeth dit des Colinettes. Après une mission prêchée à Verjon, près de Coligny (Ain), le marquis de Coligny, touché par la grâce, résolut de consacrer une partie de ses biens aux bonnes œuvres. Se trouvant de passage à Roanne, où existait une petite communauté de religieuses Sainte-Élisabeth, fille du couvent de Bellecour, la supérieure de ce monastère lui fit connaître les charges et l’insuffisance des revenus de sa maison ; le marquis, saisissant cette occasion, offrit de retirer cinq religieuses dans son château de Verjon. Le projet fut agréé des supérieurs, et le 1er septembre 1659 eut lieu l’installation de la petite colonie.

Deux ans plus tard, le marquis et la marquise, couronnant leurs libéralités par une charité plus insigne encore, firent don de trente mille livres pour être employées à une nouvelle fondation. On essaya d’abord à Montluel, puis on se tourna du côté de Lyon ; malgré son empressement, le pieux gentilhomme ne put voir réaliser son dessein et mourut en 1664. Sa veuve n’épargna ni ses soins, ni ses peines, ni ses biens, pour obtenir du Consulat lyonnais et de l’archevêché les permissions nécessaires ; mais les obstacles paraissaient si nombreux, qu’il semblait impossible de mener à bien ce projet. Néanmoins, grâce à la protection de Camille de Neuville, à l’autorisation du Consulat, accordée le 22 septembre 1665, l’énergique persévérance de la marquise parvint à triompher des difficultés, et, un an après la mort de son époux, elle installa les religieuses dans une belle maison qu’elle leur avait achetée sur la balme Saint-Clair.

La communauté jouit pendant quelque temps d’une grande paix, mais en 1668, les religieuses de Mme de Coligny, dites Colinettes en souvenir de leur bienfaitrice, eurent à subir une rude épreuve. Les missionnaires Saint-Joseph, établis à Lyon, avaient été, eux aussi, l’objet des libéralités du marquis et de la marquise de Coligny. Se considérant plus utiles que les sœurs Sainte-Élisabeth qui avaient déjà deux couvents à Bellecour et aux Deux-Amants, ils voulurent être plus favorisés. Ils essayèrent de faire casser la donation de Mme de Coligny et intentèrent un procès aux religieuses. Après trois ans de débats, les sœurs de Bellecour intéressèrent, en faveur de la communauté naissante, des défenseurs placés en haut lieu, en sorte que, le 21 août 1667, un arrêt du parlement de Paris confirma la donation de Mme de Coligny en faveur des Colinettes.

Longtemps la maison, qui avait été achetée pour le couvent suffit aux religieuses ; mais de nombreuses vocations s’étant présentées, l’ancien local devint insuffisant. De 1762 à 1766, on construisit un très vaste bâtiment. Les sœurs n’en jouirent pas longtemps ; vingt ans plus tard, éclatait la révolution et les religieuses étaient dispersées en octobre 1792. Le monastère devenait une caserne, tandis que Pierre-Jacques Villermoz, médecin de la rue des Forces à Lyon, restait acquéreur de tout le domaine.

En 1805, le cardinal Fesch sollicita du gouvernement les bâtiments de l’ancien monastère pour agrandir son séminaire, mais il ne put les obtenir. Aujourd’hui, la caserne est devenue l’hôpital dit des Colinettes ou Villemanzy.

PAROISSE SAINT-VINCENT-DE-PAUL

Pour retracer l’histoire de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul, située à la Guillotière, route de Vienne, quartier du Grand-Trou, il est nécessaire de donner quelques détails sir le personnage célèbre qui en fut le fondateur.

François-Xavier Gouthe-Soulard naquit, en 1820, à Saint-Jean-la-Vestre, non loin de Noirétable (Loire) ; il appartenait à une famille de cultivateurs profondément religieux. Placé au séminaire Saint-Jodard, il s’y distingua par son travail et sa piété. Après six années bien employées, ses études littéraires terminées, François-Xavier entra au grand séminaire, où il reçut, en 1847, l’onction sacerdotale. Nommé professeur de rhétorique, aux Minimes, il enseigna pendant six ans. Mais son cœur avait d’autres aspirations : il lui fallait un champ plus vaste, qu’il trouva lors de sa nomination comme vicaire de Saint-Nizier. Il avait trop présumé de ses forces, et sa santé n’était point suffisante pour ce rude labeur ; gravement menacé, il dut se retirer momentanément comme aumônier dans la maison de M. Carrier. Il profita de ce repos pour prendre ses grades théologiques.

Mgr Gouthe-Soulard, curé de Saint-Vincent-de-Paul, puis archevêque d’Aix.

En 1855, il soutint sa thèse de doctorat : le sujet indiqué était « l’infaillibilité du pape », il le traita magistralement. Dès qu’il fut rétabli, on lui donna un ample terrain à défricher. Il s’agissait de fonder, dans un quartier ouvrier et populeux de Lyon, une paroisse nouvelle appelée Saint-Vincent-de-Paul. Dès 1861, le nouveau curé s’imposa de cruels soucis, de rudes sacrifices pour doter sa nouvelle paroisse d’une école de filles, dont il confia la direction aux sœurs Saint-Vincent-de-Paul. Plusieurs fois il fut appelé à des postes plus importants, mais il ne consentit à se séparer de sa paroisse qu’en 1870, sur l’ordre de Mgr Ginoulhiac, qui le nomma vicaire général de Lyon. Il apporta, dans cette fonction délicate et ditBcile, luie intelligence et un dévouement supérieurs. À la mort de Mgr Ginoulhiac, l’abbé Gouthe-Soulard fut élu, pour la vacance du siège, assesseur du vicaire capitulaire, Mgr Thibaudier, jusqu’à l’arrivée de Mgr Caverot, qui lui confia la paroisse Saint-Pierre-de-Vaise. Là, il déploya une activité peu ordinaire, et pendant les neuf années qu’il a dirigé cette paroisse, fit des créations vraiment magnifiques. À la mort de Mgr Forcade, archevêque d’Aix, l’abbé Gouthe-Soulard fut choisi pour le remplacer, et le 26 juillet 1886, il était sacré dans l’église primatiale Saint-Jean, par trois évêques lyonnais, Mgr Thibaudier, alors évêque de Soissons, Mgr Penaud, évêque d’Autun, et Mgr Gonindard, évêque de Verdun. À peine arrivé à Aix, le nouvel archevêque se mit immédiatement à l’œuvre ; il visita plusieurs paroisses ravagées par de terribles inondations, et créa un grand nombre d’écoles libres ; enfin, après des épreuves et des déboires, il mourut plein de courage et de mérites.

MAISON DE RETRAITE SAINT-POTHIN

Plus d’un diocèse de France aux xviie et xviiie siècles, si inexcusable que cela paraisse, manquait d’une maison de retraite pour les prêtres malades ou âgés. Le diocèse de Lyon ne faisait point exception à ce mépris de l’ancienne discipline, qui menaçait de devenir presqu’une règle. En 1735, le clergé de notre ville adressait à l’archevêque, Mgr de Rochebonne, une supplique à cet égard, dont il faut citer ce passage : « Des ministres du Dieu vivant réduits à mendier honteusement, quel opprobre pour la religion ! Refusera-t-on à ceux qui sont honorés de la dignité du sacerdoce, ce qu’on accorde aux derniers d’entre les fidèles. » Cet appel était signé de Rochefort, vicaire général, Dupré, custode de Sainte-Croix, Thévenet, sacristain de Saint-Nizier, etc. Le prélat ne différa pas d’acquiescer à cette juste requête dont la conclusion discrète était « qu’une congrégation se formât qui servît de refuge et d’hospice aux prêtres âgés et infirmes ».

L’acceptation du Consulat était nécessaire au succès de ce bon dessein. Elle ne tarda pas à arriver, sous la seule condition « que la nouvelle congrégation ne serait point à charge à la ville ». Au reste, ces messieurs promettaient même un emplacement convenable. En 1736, quelques prêtres du diocèse, heureux de se mettre en vie commune, écrivirent à l’archevêque une supplique, pour qu’il leur permît de se retirer, en attendant mieux, dans une maison louée à la Croix-Rousse. Ils demandaient un supérieur spirituel et un procureur temporel. Ils souhaitaient particulièrement que leur communauté, — séminaire ou congrégation — fût érigée sous le vocable de Saint-Pothin. Mgr de Rochebonne répondit par une autorisation solennelle, qu’on peut considérer comme le vrai fondement de l’œuvre tant désirée. C’était le 14 janvier 1737. Les lettres patentes royales suivirent de près, 24 juin, l’acte épiscopal. Puis il y eut délibération, approbation du chapitre Saint-Jean, chaleureuse adhésion de l’assemblée du clergé de la ville, enquête, enfin, arrêt d’enregistrement à la Cour des comptes, le 10 septembre 1737 « autorisant de doter le dit séminaire, tant par réunion des bénéfices jusqu’à la somme de 5.000 livres de revenu annuel, tant par l’assignation de pensions sur les bénéfices, autres toutefois que des cures, et permettant à l’archevêque d’imposer jusqu’à la somme de 5.000 livres son clergé.

Peu de temps après le séminaire Saint-Pothin quitta la maison de louage de la Croix-Rousse pour un domaine acheté, dans ce même quartier, aux héritiers de François Bonnardet, Claudine Jourdan, sa veuve, et André Bonnardet, son fils. Ce domaine, appelé Garenza et champ de Saint-Paul, longeait la rue actuelle Saint-Pothin. Il est occupé aujourd’hui par les religieuses cloîtrées Sainte-Élisabeth, qui s’y établirent en 1831. Il mesurait trente-deux bicherées — plus de 4 hectares, — contenant bâtiment pour maître et valet, écurie, ânière, cave, cour, puits, jardin et vigne. Entrèrent en possession du nouveau logis, Jacques Dolmières, chanoine de Saint-Nizier, grand vicaire, supérieur du séminaire Saint-Pothin, Jean Coquard, Jacques Girard, J.-B. Nicolai et Jean Paurel ; ils versèrent 2.500 livres sur-le-champ et pour l’acquit des 20.000 autres livres constituant diverses rentes. Mais encore, n’était-ce pas tout que d’avoir le logis ; il fallait vivre. On lança dans le diocèse un pressant appel qui ne fut pas sans succès. Il vint d’abondantes ressources qui s’accrurent de quelques fondations, de 1738 à 1743. Restait toutefois l’imposition annuelle de 5.000 livres qui pesait sur tout le diocèse. Ce fut, sans doute, pour supprimer cette sorte de servitude, que le successeur de l’archevêque Rochebonne, Mgr de Tencin, conçut le dessein de transférer le séminaire Saint-Pothin à l’Ile-Barbe, dont il avait dissous le chapitre en unissant au chapitre primatial d’abord la manse abbatiale (1743), puis la maison capitulaire (1748) de cette ancienne communauté. Pour former un bien stable au nouvel établissement, il voulut y joindre le prieuré Sainte-Marie-de-Denicé ; mais il n’obtint pas que la cession en fût faite avant le décès du titulaire, qui se fit attendre jusqu’en 1774. Le cardinal de Tencin étant décédé le 2 mars 1708, le séminaire Saint-Pothin perdit avec lui son meilleur soutien. L’archevêque Malvin de Montazet ne mit aucun empressement à lui aider ; il semble presque l’oublier vingt-trois ans durant, après lesquels il le supprima par ordonnance du 28 août 1782. « Tout vu et considéré, écrit-il, nous éteignons, supprimons à perpétuité, par les présentes, le séminaire Saint-Pothin de l’Ile-Barbe, en unissons tous les biens, meubles, immeubles, droits et actions au clergé de notre diocèse, pour les fruits du séminaire supprimé, être par nous et nos successeurs, employés à donner des secours à ceux des pauvres curés, vicaires et autres ecclésiastiques servant dans notre diocèse, qui seront hors d’étal de remplir leurs fonctions. » Le séminaire Saint-Pothin avait eu quatre supérieurs. C’en était fait pour de longues années d’une institution pourtant marquée du caractère de stricte nécessité.

Longtemps après la Révolution, la maison des prêtres fut transférée à Vernaison (Rhône), où elle se trouve encore aujourd’hui.

PAROISSE SAINTE-CROIX

Saint-Joseph, patron de l’église universelle. Église Sainte-Croix.

Dans la notice relative à l’Annonciation, nous avons donné des détails biographiques précis sur l’abbé Louis Reuil, vicaire de Sainl-Nizier, puis fondateur de l’Annonciation. « Après avoir installé dans celle paroisse, église, presbytère, école cléricale, école de frères et école de sœurs, salle d’asile, externat de jeunes filles, multiples confréries, il semblait que l’abbé Reuil pouvait, selon la charmante expression de l’Écriture, se reposer à l’ombre de sa vigne et de son figuier, plantés par lui. Mais non, un jour, c’était en 1873, le curé de l’Annonciation voit entrer dans sa chambre un des vicaires généraux de Mgr Ginoulhiac, successeur, sur le siège de Lyon, du cardinal de Ronald : « Nous sommes embarrassés, dit le visiteur, Mgr l’archevêque fait appel à votre dévouement. Il vous a nommé dans une nouvelle paroisse où il y a tout à créer ; et, de plus, vous y trouverez déjà 480.000 francs de dettes. » À réfléchir à une pareille demande de dévouement, l’abbé Reuil ne mit que le temps d’un éclair ; son regard brillait : d Monseigneur me nomme, répondit-il, c’est la Providence qui m’envoie. Eh bien ! je pars. »

Vierge-Mère, œuvre de Fabisch, à Sainte-Croix.

Il s’installa à Sainte-Croix, créa des œuvres nombreuses, paya des dettes, et se fit tout à tous. « Peu de prêtres eurent, comme lui, dans notre ville, la confiance des familles ; et aucun ne l’a surpassé dans le désir d’obliger et de faire du bien. Quel accueil toujours empressé on rencontrait auprès de lui ; jamais on ne lui demanda en vain un service ; et s’il arrivait que le service demandé fût en dehors de ses moyens, les affectueuses paroles qui exprimaient ses regrets, attachaient encore à lui par la reconnaissance. Une des ambitions de l’abbé Reuil fut de payer, avant de mourir, les dettes qu’il avait contractées pour son ministère. » Or, il pouvait dire, avec une pointe de satisfaction, qu’il avait dépensé plus d’un million pour les églises et les écoles qu’il avait fondées ou dirigées. Lorsqu’il mourut, le 14 février 1884, son vestiaire se composait « de deux soutanes demi-usées et de deux paires de souliers. Quant à l’argent trouvé dans sa bourse particulière, il n’eût pas suffi à procurer au curé de Sainte-Croix un enterrement de troisième classe ».

Sainte-Croix n’est qu’une église provisoire ; elle présente néanmoins un bon aspect.

Le maître-autel, sans caractère, est en bois peint avec dorures. Il est surmonté d’une immense peinture, copie d’un tableau du Pérugin : Le Christ en croix, avec les personnages accoutumés. Le chœur est éclairé par trois vitraux : la Résurrection et deux anges portant les instruments de la Passion. À droite, chapelle de la sainte Vierge. L’autel de marbre blanc et gris est décoré de cinq médaillons sur fond or contenant les lettres du mot Maria. Le retable est orné de huit colombes d’argent sur fond d’or. Au-dessus de l’autel statue de la Vierge-Mère entourée de deux anges portant l’un une tour, l’autre un calice. À gauche, chapelle Saint-Joseph avec autel de marbre décoré du monogramme du Christ au milieu de feuillages et de branches de lis ; au retable sont sculptés des rinceaux d’épis sur fond d’or ; au-dessus de l’autel statue de saint Joseph, entouré de Noé à genoux lui présentant l’arche, et de Joseph le patriarche de l’Ancien Testament.

Une nef a été ajoutée perpendiculairement aux autres, elle contient la chapelle du Sacré-Cœur avec autel de marbre blanc et gris incrusté d’or et au-dessus une statue du Sacré-Cœur. Dans la même nef, à gauche, se trouvent 1° un groupe : Notre-Dame de Compassion ; 2° un autel dédié à saint Antoine de Padoue en bois peint avec tableau du saint, peint par Mme Payre, née Morice ; 3° un ange contre le pilier

Au fond de l’église, dans la chapelle du baptistère, on a placé un petit autel, éclairé de deux vitraux représentant le baptême du Christ et celui de Clovis, ainsi qu’un petit tableau : La Vierge à la chaise. La tribune supporte l’orgue et est éclairée de deux vitraux dont l’un représente David. Près de la porte d’entrée des inscriptions mentionnent les noms des principaux bienfaiteurs. Il s’en trouve une autre, dans la chapelle Saint-Joseph, rappelant la mémoire de l’abbé Reuil.

BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE VIII

PÈRES JÉSUITES

Archéologie lyonnaise. Les stalles et boiseries de Cluny à la cathédrale de Lyon, les chartes et la bibliothèque de Cluny, le cabinet des antiques et le médaillier du collège de la Trinilé, le médaillier de l’hôtel de ville, le médaillier d’Adamoli, le médaillier des Grands-Augustins ; par L. Niepce, Lyon, sans date, in-8o.

Ministère de l’instruction publique et des beaux-arts, Histoire et description du lycée Ampère à Lyon ; par E.-L.-G. Charvet, inspecteur de l’enseignement du dessin et des musées. Paris, Plon-Nourrit, sans date, in-8, 1 f.-pag. 368 à 375, plan.

Mémoire apologétique pour le sieur Claude Chancey, prêtre, docteur en théologie et prieur de Sainte-Magdeleine, demandeur, contre les Jésuites de la province de Lyon, défendeur. Paris, Jean-Baptiste Lamesle, 1717, in-8o, 20 p.

Second mémoire pour le sieur Claude Chancey, prêtre, docteur en théologie, demandeur, contre les Jésuites de la province de Lyon, défendeur. S. I. [Paris], J. F. Knapen, sans date, in-4o.

Délibération consulaire portant fondation d’un salut dans l’église des r. p. .Jésuites, pour la conservation de la santé du roi. Lyon, Laurens, 1722, in-4o, 11 p.

Lettre pastorale de Mgr l’archevêque de Lyon [Montazet] au clergé séculier et régulier et à tous les fidèles de la ville de Lyon. Paris, P.-G. Le Mercier, 1763, in-4o, 39 p.

Édit du roi concernant la Société des Jésuites, donné à Versailles, au mois de novembre 1761. Lyon, P. Valfray, in-4o, 2 p.

Lyon ancien et moderne, par les collaborateurs de la Revue du Lyonnais, sous la direction de Léon Boitel, avec des gravures à l’eau-forte et des vignettes sur bois, par H. Leymarie. Lyon, Boitel, 1838-43, in-4o, 2 vol. — T. 4, p. 409-52, articles de Demogeot et R. Flachéron, sur le collège.

Biographie du P. Louis Maillard, de la Compagnie de Jésus ; par le P. Pouget, de la même Compagnie ; approuvé par son éminence Mgr le cardinal-archevêque de Lyon. Félix Girard, Lyon et Paris, 1867, in-12, 3 f.-195 p.

Saint-Olive, La maison de retraite de Saint-Joseph et les Jésuites de la rue Sainte-Hélène, dans Revue du Lyonnais, (1867), série III, t. III, p. 34.

Saint-Olive (Paul), Mélanges historiques et littéraires. Lyon. 1868, in-8o.

Charvet (E.-L.-G.), Biographies d’architectes : Étienne Martellange, 1569-1641, Jehan Perreal, Clément Trie et Édouard Grand. Lyon, Glairon-Mondet et Perrin, 1874, in-8, 2 vol.

Bazin (E.-L.-G.), Le collège de la Trinité à Lyon au xvie siècle. Paris, 1886. in-8.

La culture des lettres et les établissements d’instruction à Lyon, de l’ère chrétienne à la Révolution, collège de la Trinité et collège Notre-Dame ; par M. Perrin. Lyon, Alexandre Rey. 1892. in-8, 104 p.

Joseph-Jean-Clément-Henri Tresserre, élève de rhétorique de l’externat Saint-Joseph de Lyon. Lyon, Paquet, 1899, in-8, 53 p., grav.

SAINTE-ANNE DU SACRÉ-CŒUR

Mémoires manuscrits de M. Clavaz, curé du Sacré-Cœur.

Abrégé du règlement des congréganistes de Sainte-Anne. Lyon, Périsse, 1850, in-32, 32 p.

MARISTES DE PUYLATA ET DE SAINTE-FOY, SŒURS MARISTES

Statuts capitulaires de la Société de Marie, Lyon et Paris, Pélagaud, 1861. in-18, 2 f.-79 p.

Le t. r. p. Colin, fondateur et premier supérieur général de la Société de Marie ; IVe partie. Lyon, Vitte, 1896, in-8, 448 p.

Annales des Missions de l’Océanie, tome IX, vicariat apostolique de la Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides. Lyon. Vitte, 1897, in-8.

Constitution des sœurs de la Congrégation de Marie. Lyon, A. Waltener, 1888, in-32, xvi-182 p.

FRÈRES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES AU PETIT-COLLÈGE ET AUX LAZARISTES

Notice biographique sur monsieur Matthieu-Placide Rusand, ancien imprimeur du roi ; par M. l’abbé A. M. Paris, Poussielgue. 1840, in-8, 47 p.

Frère Jean-Imbert, de l’institut des frères des Écoles chrétiennes, ancien directeur du pensionnat des Lazaristes, à Lyon, notice biographique ; par Joseph Berger. Lyon, Salut public, 1898, in-8, 24 p.

Bulletin mensuel de la Société des anciens élèves du pensionnat des Frères, aux Lazaristes, 1re année, n° 1, juillet 1900. Lyon, Waltener, in-4, à 3 col., 4 p. — Périodique contenant des notices.

Saint J.-B. de La Salle, fondateur de l’institut des Frères des écoles chrétiennes, sa vie, ses œuvres et ses vertus, son institut de 1719 à la révolution, restauration de l’institut à Lyon ; souvenir de la canonisation, 21 mai 1900. Lyon, Salut public, 1900, in-8, 55 p., grav.

Institut des frères des Écoles chrétiennes, circulaires instructives et administratives ; n° 112, 15 avril 1902, centenaire de la restauration de l’institut, 3 mai 1802. Paris, maison-mère, 1902, in-8, 118 p.

Institut des frères des Écoles chrétiennes, circulaires instructives et administratives, n. 137, 25 décembre 1905 ; essai historique sur la maison-mère de l’institut des frères des Écoles chrétiennes de 1682 à 1905. Paris, rue de Sèvres, 78, 1905, in-8, 261 p.

ANCIENS HÔPITAUX, LES CONTRACTS, SAINT-ANDRÉ, SAINT-ANTOINE, LES PASSANTS

Extrait du Lyon médical, Les anciens hôpitaux de Lyon, les Contracts, hôpital Saint-André ; par le Dr J. Drivon, médecin honoraire des hôpitaux de Lyon. Lyon. F. Plan, 1902, in-8o, 22 p.

Extrait du Lyon médical, n° des 23, 30 août et 6 septembre 1903. Les anciens hôpitaux de Lyon, la contracterie de Saint-Antoine, hôpital du Port-Chalamont, les Antonins, la commanderie de Saint-Antoine, hôpital Saint-Antoine ; par Dr Drivon, médecin honoraire des hôpitaux de Lyon. Lyon, K. Plan, 1903, in-8, 28 p.

Extrait du Lyon médical, n° des 1, 11 et 18 février 1906. Les anciens hôpitaux de Lyon, petit hôtel-Dieu des femmes ; par le Dr Jules Drivon. Lyon, F. Plan, 1906, in-8, 21 p., grav.

Extrait du Lyon médical, n° des 13, 20 et 27 août 1903. Les anciens hôpitaux de Lyon, hôpital des Passants ; par le Dr J. Drivon. Lyon, V. Plan. 1905, in-8, 28 p., grav.

HÔTEL-DIEU

La forme de la direction et œconomie du Grand hostel-Dieu de Nostre-Dame de Pitié du pont du Rhosne de la ville de Lyon. À Lyon, 1661, in-4o, 6. f.-ll6 p. — Autres éditions en 1646 et 1731.

Règlemens pour les domestiques du Grand hôtel-Dieu de Lyon. Lyon, Molin, 1725, in-8, 179 p. — Autre édition, Lyon, Delaroche, 1751, in-4o. 149 p.-1 f.

Statuts et règlements généraux de l’hôpital général de Notre-Dame de Pitié du pont du Rhône, et grand hôtel-Dieu de la ville de Lyon. Lyon, 1756, in-4o. — Autre édition : Lyon. 1757, in-4o, 4 f.-222 p.

Règlement des filles prétendantes de l’hôpital de N.-D. de Pitié. Lyon, de la Roche, 1773, in-12.

Règlements pour messieurs les prêtres qui desservent l’hôpital Général de Notre-Dame de Pitié du Pont du Rhône et grand hôtel-Dieu de la ville de Lyon : extraits des règlements généraux et particuliers dudit hôpital général, mis en ordre par M. Prin, prêtre, économe, imprimés par ordre du Bureau. Lyon, de la Roche, 1774, in-12, 150 p.

Règlement de l’hôpital général et grand hôtel-Dieu de Lyon. Paris, 1786, in-4o.

Revue et critique sur l’hôtel-Dieu, la Charité, l’Antiquaille et autres établissemens du même genre existant à Lyon : par Huré jeune, auteur d’un Aperçu sur les prisons de Lyon. Lyon, Ayné, Chambet, Bohaire, Targe, Favério, Baron, 1829, in-12, 212 p.

Histoire chronologique de l’hôpital général et grand hôtel-Dieu de Lyon depuis sa fondation, mêlée de faits historiques concernant l’aumône générale et la ville de Lyon, par M. Et. Dagier, ancien magistrat, avocat à la cour royale de Lyon et conservateur des archives du grand hôtel-Dieu de la même ville. Lyon, Rusand, 1830, in-8o, 2 vol.

Histoire chronologique de l’hôpital général et grand hôtel-Dieu de Lyon depuis sa fondation, mêlée de faits historiques concernant l’aumône générale et la ville de Lyon, par M. Et. Dagier, ancien magistrat, avocat à la cour royale de Lyon et conservateur des archives du grand hôtel-Dieu de la même ville. Lyon, Rusand, 1830, in-8o, 2 vol.

Lyon ancien et moderne ; par les collaborateurs de la Revue du Lyonnais, sous la direction de Léon Boitel, avec des gravures à l’eau-forte et des vignettes sur bois ; par H. Leymarie. Lyon, Boitel. 1838-43, in-4o, 2 vol. — T. II, p. 525-86. article de A. Jambon sur l’Hôtel-Dieu. — Tirage à part : Lyon, Boitel, 1843. in-8o, 64 p.

Histoire topographique et médicale du grand hôtel-Dieu de Lyon, dans laquelle sont traitées la plupart des questions qui se rattachent à l’organisation des hôpitaux en général ; par J.-P. Pointe, ex-médecin titulaire du grand hôtel-Dieu. Paris et Londres, Baillière ; Lyon, Savy, 1842, in-8o, xix-414 p., grav.

Perret (Em.), Recherches historiques sur l’ancienne boucherie de l’hôpital de Lyon. Lyon, 1860. in-8o.

Guigue (M.-C.), Recherches sur N.-D. de Lyon, fondé au vie siècle par le roi Childebert et la reine Ultrogothe ; origine du pont de la Guillotière et du grand hôtel-Dieu. Lyon, Scheuring, 1876, in-8o, 2 f.-202 p.

La chapelle Saint-Joseph à l’église de l’hôtel-Dieu de Lyon, dans : Le Salut Public, 29 décembre 1894.

Extrait du Lyon médical nos du 2 au 23 octobre 1904. Les anciens hôpitaux de Lyon, l’hôtel-Dieu du temps de Rabelais ; par le Dr Drivon, médecin honoraire des hôpitaux. Lyon, F. Plan. 1904, in-8o, 38 p., plan.

HÔPITAL SAINT-JOSEPH

Hôpital Saint-Joseph de Lyon, but, organisation, résultats. Lyon, Vitte, in-8o, 35 p., grav.

URSULINES DE LA MONNAIE, DE SAINT-BARTHÉLEMY ET DE SAINT-IRÉNÉE

La manière de procéder à la réception et profession des religieuses de Sainte-Ursule, de l’ordre de Saint-Augustin à Lyon. Lyon, 1639, in-8o.

Règles et constitutions povr les religieuses Vrsvlines de la Présentation Nostre Dame, de l’ordre de saint Augustin, approuvées par les reuerendissimes prélats, aux diocèses desquels leur congrégation est establie. Instrvetions sur les règles… Directoire… Lyon, Claude Prost, 1613, in-16, 3 parties, 407 p. -9 f., 325 p. -5 f., 28 p.

L’éloge des religieuses de sainte Vrsvle, appelées communément Vrsulines, tiré de la prophétie d’Esaïe en son chapitre vnziesme ; par le très-humble & affectionné seruiteur du sainct & diuin institut des Vrsulines, frère Pierre Gvérin, religieux prédicateur Minime. Lyon, Pierre Muguet, et vefue Louys Muguet, 1649. in-12. 129 p.

La vie et vertus de la vénérable mère Catherine de Jésus Ranquet, religieuse Ursuline, native de la ville de Lyon ; par Gaspard Augeri. Lyon, M. Libéral. 1670, in-4o.

Les chroniqves de l’ordre des Vrsvlines recveillies pour l’usage des religieuses du mesme ordre ; par M. D. P. V. Paris, Jean Hénavlt, 1673, in-4o, 3 parties en 2 vol., 10 f. 474 p. -3 f., 236 p.-l f.

Journal des illustres religieuses de l’ordre de sainte Ursvle avec leurs maximes & pratiques spirituelles, tiré des chroniques de l’ordre et autres mémoires de leurs vies ; composé par une religieuse du même ordre au monastère de Bourg-en-Bresse, divisé en quatre parties. Bourg, Ravoux, 1684, in-4o, 3 vol. ,310 f.-416 p. -3 f., 6 1.-661 p. -4 f., 10 f.-446 p. -3 f.

Cérémonial ou manière de procéder à la réception et profession des religieuses de sainte Ursule, de l’ordre de Saint-Augustin. Lyon, Pierre Valfray, 1700, in-8o, 96 p.

La règle de S. Augustin, et constitutions pour les religieuses de sainte Ursule. Lyon, Valfray, 1724, in-32, 200 p.

Collombet (F.-Z.), Les Ursulines et le Verbe-Incarné, dans : Revue du Lyonnais (1844), série I, t. XIX, p. 412.

Souvenirs de quelques retraites faites à Sainte-Ursule de Lyon. Lyon, Girard et Josserand, 1856, in-32, 400 p.

Saint-Olive, Les Ursulines de la Vieille-Monnaie, dans : Revue du Lyonnais (1875), série III, tome XIX, p. 55.

[Tisseur (Clair)], Marie-Lucrèce et le grand couvent de la Monnoye, par Nizier du Puitspelu ; avec un plan en couleur, par M. Vermorel. Lyon, Meton, 1880, in-8o, 188-vii p.

Steyert (A.), Topographie historique, l’ancien quartier des Capucins, lettre à M. Vermorel, dans : Revue du Lyonnais, juin 1881. — Tirage à part : Lyon, Pitrat, 1881, in-8o, 14 p., grav.

L’ostensoir de Sainte Ursule, créé par Théophile Laurent, orfèvre et joaillier lyonnais, commandeur de Saint-Grégoire le-Grand, chevalier de l’ordre de la Couronne, chanté par Jules Brun. Lyon, X. Jevain, 1894, in-8o, 25 p.-2 f., grav.

SAINTE-ÉLISABETH, BELLECOUR ET LA CROIX-ROUSSE, SAINT-JUST ET LES DEUX-AMANTS, LES COLINETTES

[Orame]. La vie de vénérable messire Jacques Cretenet, prestre, et instituteur de la congrégation des prostrés missionnaires de Saint-Joseph de la ville de Lyon ; avec un abrégé de la vie de la vénérable mère Magdeleinede S. François, première religieuse et supérieure du premier monastère de Sainte-Élisabeth de Lyon ; par un ecclésiastique. Lyon, Hvgves Denoüally, Jean Girin et Barthélémy Rivière, 1680, in-8o, 19 f.-601 p.-4 f., portr.

La vie de vénérable mère Magdeleine dv Savveur, surnommée Mathiev, religievse dv tiers-ordre de n. s. p. s. François, et supérieure au premier monastère de Sainte-Élizabeth à Lyon ; par le r. p. Alexandre de Lyon, mineur Recollet et lecteur en sainte théologie. Lyon, Comba, 1691, in-8o, 19 f.-292 p., portr.

La vie de la révérende mère Marie de la Passion, nommée au siècle Claudine Chapuis de Corgenon, religieuse professe du chœur, du premier monastère de Sainte-Élisabeth de Lyon, place Louis le Grand, seconde supérieure & fondatrice du monastère de Sainte-Élisabeth, sous le titre de Sainte-Anne, de Villeneuve-lez-Avignon. À Lyon, imp. Molin, 1731, in-12, 237 p.

Cérémonial et manière de procéder à la réception des novices au saint habit de religion et profession des religieuses du troisième ordre Saint-François, dit de Sainte-Élisabeth, du diocèse de Lyon. Lyon, Brunet, 1821, in-12, 178 p.

Collombet (F.-Z.), Le monastère de Sainte-Élisabeth de Bellecour, dans : Revue du Lyonnais, (1844), série, I, t. XX, p. 112.

Règles communes du tiers-ordre de saint François d’Assise, à l’usage des religieuses de Sainte-Élisabeth. Lyon, Périsse, 1854, in-18.

Vanel (abbé), Les anciens couvents de Lyon, Sainte-Élisabeth, 1878.

Collombet (F.-Z.), Les religieuses des Deux-Amants, dans : Revue du Lyonnais, (1845), série I,t. XXI, p. 143.

Annales du troisième monastère, ordre de Sainte-Élisabeth, à la Balme Saint-Clair, à Lyon, manuscrit, xviiie siècle.

Factvm pour les religieuses de Sainle-Elizabeth du tiers-ordre de S. François, établies à Lyon, au quartier Saint-Clair, opposantes à l’exécution de l’arrest du 7 septembre de l’année 1668, obtenu sous le nom de madame la marquise de Coligni, contre ladite dame de Coligni. S. 1. n. d., in-8o, 6 p.

Response au factum scandaleux publié par les religieuses de Sainte-Elizabeth de la barme (sic) Saint-Clair de Lion, contre madame la marquise de Colligny, leur fondatrice & messire Claude Cochet, leur ancien directeur, adressée aux mêmes religieuses. S. 1. n. d., in-i°, 70 p.

Exercices et prières des pensionnaires de Sainte-Élisabeth-sur-Saint-Clair. Lyon, Cizeron, 1786, in-18.

Saint-Olive (P.), Donation de la chapelle Saint-Sébastien aux religieuses du couvent des Colinettes, dans : Revue du Lyonnais, (1875), série 111. t. XX, p. 134.

MAISON DE RETRAITE SAINT-POTHIN

Notes historiques sur la maison de retraite des prêtres du diocèse de Lyon ; [par le chanoine Barbier]. Lyon, Vitte, 1899, in-8o, 240 p.

PAROISSE SAINTE-CROIX

Bénédiction de la nouvelle église Sainte-Croix à Lyon. Lyon, Perrin, 1873, in-12.

Paroisse de Sainte-Croix à Lyon, cérémonie de la bénédiction des cloches, faite par monseigneur l’archevêque, le 26 avril 1874. Lyon, Alf.-Louis Perrin et Marinet, 1874, in-12, 12 p.

Éloge funèbre de M. l’abbé Reuil, curé de Sainte-Croix, à Lyon, décédé le 14 février 1884 ; par les abbés Lémann. Lyon, J.-G. Albert, 1884, in-8o 28 p.