Aller au contenu

Journal d’un voyage de Genève à Paris/Lettre à M. ***.

La bibliothèque libre.
Anonyme
J. E. Didier, imprimeur-libraire (p. v-viii).


LETTRE
à M. ***.
Séparateur


Je vous envoie, mon cher ami, le Journal de mon voyage à Paris ; il renferme tous les événemens qui se sont succédés durant une semaine entière : Si cette lecture peut vous faire plaisir, j’aurai rempli mon but.

Une personne à qui je l’ai communiqué, m’a conseillé de le mettre au jour. « Ce petit Ouvrage, m’a-t-elle dit, pourra, malgré ses imperfections, faire plaisir à quelques lecteurs ; les parens dont le fils partira pour la capitale, la sœur, l’amie qui voudront le suivre pendant sa route, liront votre livre. Il sera aussi utile au voyageur lui-même, auquel il servira d’Itinéraire, en lui indiquant les lieux par lesquels il doit passer, et les principaux monumens qu’il pourra visiter, votre livre à la main. »

Les réflexions qu’il renferme, sont le résultat des conversations que j’ai eues avec les personnes qui occupaient comme moi une place dans la Diligence.

Un voyage de huit jours par cette voiture, est un ouvrage d’un cadre absolument neuf ; il pourra piquer la curiosité de quelques personnes. Je vous en fais propriétaire, en vous laissant la liberté d’en faire l’usage que vous jugerez à propos.

M. de Cub.... se précipite au milieu d’un brasier ardent pour sauver des flammes des vers dont il était l’auteur. Un an après, ayant, par un travail soutenu, perfectionné ses talens en poësie, il condamna au feu ces mêmes vers qu’il en avait retirés avec tant d’empressement, et il exécuta cette sentence de sa propre main.

Il se pourrait que mon Journal eût le même sort.

Paris ce .... 1791.