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La Vérité sur l’Algérie/03/12

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CHAPITRE XII

Les zones de richesse en Algérie sont délimitées, marquées par la montagne. — Quatre régions.


Voilà donc établis par notre recherche pour savoir si l’Algérie est naturellement riche deux facteurs essentiels de la vie végétale dans la colonie : température, hygrométrie. Nous dirons plus loin quelques mots sur la qualité de la terre. Disons maintenant ce qui règle l’action du froid et du chaud, ce qui distribue la sécheresse et l’humidité, ce qui fait la répartition de la richesse naturelle de l’Algérie.

C’est le relief du sol.

Je ne répéterai point les descriptions connues du système montagneux algérien. Ça m’ennuierait, et ça vous fatiguerait. Voyez une carte, c’est plus simple. Et du moment que vous avez le courage de lire mon livre, c’est que vous savez lire une carte. L’orographie qui vous frappe permet de diviser l’Algérie, sur le propos agricole, en quatre régions bien distinctes :

Régions marine, montagneuse, des Hauts Plateaux, saharienne.

C’est la division de M. Rivière.

Le gouvernement général n’en accepte point la logique. Après avoir longtemps conservé la division de Carette qui écrivait en 1850 : « L’Algérie se divise en Tell et Sahara, le Tell est la région des céréales, le Sahara celle des palmiers », les bureaux ont imposé depuis trois ans la division en « Littoral, Tell, Hauts Plateaux, Sahara ».

Littoral et Tell sont deux divisions fausses. Tell ne rime à rien. Quant à Littoral, c’est une expression géométrique, mais pas géographique, pas climatérique.

En effet, il y a des points du littoral où, grâce à l’altitude, c’est le climat de la montagne ; et il y a des points de l’intérieur où la vallée a étendu le climat du rivage, le climat marin.

La division de M. Rivière est la seule admissible parce que les mots y traduisent les réalités. Étudier ces quatre régions sur les notions précises que nous avons dégagées, du froid algérien, de la sécheresse algérienne, ce sera donner réponse à la question qui fait le sujet de cette partie de mon ouvrage : « l’Algérie est-elle naturellement riche ? »

L’éminent directeur du Jardin d’essai, dans l’œuvre magistrale qu’il a publiée, de collaboration avec M. Lecq, a dit et bien dit ce qu’il est nécessaire de savoir pour connaître suffisamment, et en pratique vérité, ces quatre régions différentes de l’Algérie. Après lui, si l’on ne veut pas démarquer et que l’on désire écrire juste, il faut citer.

Je n’aime pas démarquer. Je préfère citer, largement…