Le grand troche, sorite/22
LE LANGAGE DES FLEURS
L’opossum pince-sans-rire
a fait inscrire sur la grande pelouse du Parc Montsouris
en lettres de myosotis
— Opossum nihil a me etc…
Et les petits enfants viennent pisser sur les phlox
Claquez
claquez au vent municipal drapeaux
drapeaux en peaux de saucisson
oriflammes plantées en haut des tours de Chirico
pendant que peu à peu essaient de s’accorder
les pizzicati de l’attente aux mouvements browniens du cœur.
Il y a des arcs-en-ciel un peu partout sauf dans le ciel
— sous le ciel
le ciel grouillant d’étoiles de mer
le ciel tapissé d’immenses décalcomanies obscènes
à travers la campagne des malheurs de Sophie
la campagne bombardée de boules puantes au muguet
sous le ciel passé au bleu de Mithylène
& la confiture de ciel se tartine sur le monde
le monde que vous regardiez à travers vos porte-plumes en os
salauds !
sous le tablier de fermière du ciel
du ciel con
où le vieux self-made-man fait la grasse éternité.
Les éphémères font l’amour avec les fleurs aphrodisiaques
— la ponction crée l’orgasme —
Vos gueules — salauds !
Les pervenches perverses s’excitent
sur le viol des violettes & le glas des glaïeuls
les digitales laissent leurs empreintes sur tous les cœurs
— à tous les cœurs on gagne.
Vos gueules — salauds !
L’opossum couvre de son regard électrique
l’œillade des œillets pris en flagrant des lys
& les jacinthes enceintes — ô fils de la Vierge.
DÉFENSE DE MARTYRISER
& les grands soleils noirs détraqueurs de clepsydres.
Ô ciel — ciel de bain turc — regarde