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Lettres à la princesse/Lettre042

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Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 53-54).

XLII


Ce 21.
Princesse,

Voilà la dénonciation que cet honnête homme d’évêque d’Orléans[1] vient de lancer contre nos amis Renan et Taine, et surtout contre M. Littré à la veille de l’élection académique : qu’il combatte ailleurs et sous d’autres formes, mais la dénonciation ainsi faite est une manœuvre odieuse.

Au reste, il y a de jolies citations, et cela vous amusera à parcourir, en même temps que vous serez indignée, Princesse. Je compte que quelques-unes de ces citations tourneront contre l’évêque, au moins en ce qui est de Renan et de Taine. Quant à Littré, il est hérissé et farouche.

Je ne vous parle pas de votre santé, Princesse ; vous savez nos vœux, notre ennui ; je fais mon carême.

Daignez agréer l’expression de mon respectueux dévouement.


  1. M. Dupanloup a tellement écrit de lettres, qu’on ne sait plus à laquelle M. Sainte-Beuve faisait allusion dans le billet suivant, sans date précise :

    « Ce 21 aout.

     » Voici, Princesse, cette lettre politique du pétulant évêque. Je crois cette fois que vous pouvez user du précepte : Mettez-vous en colère et ne péchez pas. — Ce n’est pas pécher que de se sentir irrité contre ces intrusions du pasteur dans la politique la plus journalière. —

     » Daignez agréer, Princesse, l’expression de mes sentiments les plus respectueux et dévoués. »