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Lettres à la princesse/Lettre043

La bibliothèque libre.
Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 54-55).

XLIII


Ce samedi, 9 mai.
Princesse,

Me pardonnez-vous de venir vous faire une question un peu singulière ? Je sais que j’ai l’honneur de dîner avec Votre Altesse impériale chez M. de Girardin, et que c’est samedi ? mais est-ce que c’est aujourd’hui samedi ou dans huit jours ? Je tiens à ne pas manquer mon plaisir.

M. Giraud m’avait assigné pour ce soir un petit rendez-vous rue de Courcelles pour consultation littéraire où il s’agit d’une offrande à vous, Princesse.

Vous m’avez un peu étonné l’autre jour, vous le dirai-je ? avec le nom de L…-P… Ils peuvent avoir des qualités et ils en ont, j’aime à le croire ; mais ce sont des hommes de parti, ils écrivent sous le pseudonyme dans des journaux violents et ennemis, ils insultent en croyant peut-être bien faire : tels sont les X., les Y., les Z., et ils n’ont pas les qualités civiles. On ne peut vivre avec eux ; car ils ont mordu ou mordront. Oh ! les ennemis comme Vitet, comme Thiers, comme… oh ! ceux-ci sont d’honnêtes gens et d’aimables gens.

Pardonnez-moi mon bavardage, Princesse, et agréez l’expression de mon respectueux dévouement.