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Lettres à la princesse/Lettre231

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Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 317-318).

CCXXXI

Ce 4 décembre 1867.
Princesse,

De grandes souffrances venues, je ne sais pourquoi (à cause de la neige, sans doute) m’ont empêché de répondre aussitôt à votre bonne lettre.

Je pense, en effet, que l’empereur a fait à peu près ce qu’il voulait, ni plus, ni moins, et que M. de Moustier a parlé simplement dans cette ligne[1]. La simplicité abrégerait, en effet, bien des choses.

Je crains bien que ce maréchal, à force d’hésiter, n’ose signer. Ils se croient donc tous immaculés dans ce ministère ! Qu’un peu de bien a de peine à se faire !

Vous recevrez, Princesse, une lettre de remercîments de la pauvre malade Mme C…, qui, grâce à vous, a obtenu pour sa fille classe et Chapelle.

Il m’en coûte de ne pouvoir plus envisager la vie du côté qui sourit. Je m’y sentirais encore disposé.

Je suis à vous, Princesse, avec un tendre et inviolable attachement.

    de l’ordre judiciaire, un L’Hôpital, un d’Aguesseau, un Lamoignon, ou même un Portalis : on lui poserait le cas, on lui demanderait : « Est-il juste que toute la carrière d’un jeune homme soit brisée à l’avance et comme interdite pour un tel délit de jeunesse ? » Je suis persuadé que cet homme, qui représenterait la conscience de la loi, donnerait un jugement favorable. Mais le maréchal si respecté et si lettré n’est-il pas lui-même cet honnête homme, qui a droit de prononcer le verdict ?

    « Et à cela j’ajouterai que l’homme qui a dénoncé M. Mendès, s’il dépend du maréchal, mériterait, lui, d’être destitué.

     » 27 novembre 1867. »

  1. Le Moniteur de la veille avait publié la convention postale entre la France et la Bavière, relative à l’affranchissement jusqu’à destination des papiers de commerce ou d’affaires, ouvrages manuscrits ou épreuves d’imprimerie, portant des corrections typographiques.