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Liola ou Légende Indienne/Aux Mille Îles

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Imprimerie de l'Institution des Sourds-Muets (p. 19-37).


AUX MILLE ÎLES.



Venise ! je t’ai vue au déclin de ta gloire !
Sur tes palais déserts et tes dômes noircis
Flottait de ton passé l’héroïque mémoire.
C’était à cette heure où les cieux sont obscurcis,
Quand tout paraît mourir sur la terre et sur l’onde :
De la mer et du ciel l’azur gardait encore
Du soleil expirant la lueur rose et blonde,
Et tu semblais sortir de flots de pourpre et d’or
Radieux et plus purs que l’écume divine
D’où naquit l’idéal d’éternelle beauté !
Ô splendeur magique où l’œil à peine devine
Les vestiges du deuil de ta viduité
Et qui fait qu’aujourd’hui, quand ta vie agonise,
De toi comme toujours les peuples sont jaloux !


Mais ô Saint-Laurent, tu l’as aussi ta Venise,
Reine de ton flot bleu dont les chants sont si doux !
Mille Îles ! oasis flottant sur l’onde claire,
Comme un rêve d’amour, vos verdoyants berceaux
Sont-ils tombés des cieux ? Le jour qui vous éclaire
Ne fait il pas de vous le paradis des eaux ?
Les temps ne sont plus où d’un collier d’émeraudes
Vous enlaciez le cou d’argent du fleuve-roi :
Lorsque dans la cité soufflent les brises chaudes,
Le riche accourt vers vous avec un doux émoi.
Le wigwam a fait place à la fière tourelle.[1]
L’écho ne retentit plus du chant des combats,
Et les vents embaumés emportent sur leur aile
Les cris que l’enfant jette en ses joyeux ébats,
La nacelle, le soir, comme le cygne, vogue
Et s’arrache à regret de ce riant séjour.

Mais jadis vers vos bords cinglait une pirogue :
Un guerrier de vos fils annonçait le retour.
Ô Mille Iles ! alors vous étiez dans l’attente :
Et chaque arbre à son front balançait une fleur


Et sur vos frais contours la vague palpitante
S’élevait comme un sein gonflé par le bonheur.
Quel cri frappe l’oreille ! Est-ce pour lui répondre
Que les bois et les flots semblent prendre une voix ?
Ainsi qu’un bruit lointain d’orage qui va fondre,
On entendait rugir les chants de l’Iroquois.
Voyez-le ! Des bouquets de plumes sur sa tête
Et sur son corps cuivré plus de mille couleurs !
Son œil est plein d’éclairs : déjà sa main s’apprête
À verser au vaincu la coupe des douleurs.
Chaque esquif paraît sur l’eau voler comme une aile
Sans répondre pourtant à l’ardeur de ses vœux.
Souffle, tiède zéphyre, haleine fraternelle !
Hâte le doux retour, l’heure des doux aveux,
Et tressaillez d’orgueil, vous, îles fortunées !
Ils reviennent vos fils ! ils reviennent vainqueurs !
Et comme au radieux jour de leurs hyménées,
Que vos voix aujourd’hui forment de joyeux chœurs
Les Césars n’ont jamais, après une victoire,
Sur leur char triomphal senti plus de fierté :


Les dépouilles d’un peuple, héritage de gloire,
Grossissaient leur cortège, et l’immortalité
À leur mémoire ouvrait son temple impérissable !
De la guerre eux aussi vous apportent le prix :
Voyez celui qui vient par vos chemins de sable ;
Ce n’est ni Jugurtha ni Vercingétorix !
Mais c’est le descendant d’un nom qui civilise,
D’indomptables héros le dernier combattant,
C’est un fils de la France, apôtre de l’Église !

La foule au port accourt, comme le flot montant :
Ce sont d’abord les chefs aux longs cheveux de neige,
Puis les jeunes guerriers plein de fougue et d’ardeur,
Les mères s’entourant, comme d’un frais cortège,
De leurs filles aux fronts éclatant de candeur.
Qu’ils sont empressés ! Tous se penchent sur la rive,
Pareils à la forêt quand le vent a passé.
Ils cherchent en celui qui vers leurs bords arrive
Soit un père, un époux, un frère, un fiancé.
Mais voilà que les cris de mort se font entendre,


Autant de fois qu’aux champs des guerriers sont tombés :
Une exclamation de douleur semble rendre
Le chagrin sous lequel tous les fronts sont courbés.
Que de braves là-bas gisent dans la poussière
Qui ne sentiront plus les souffles printaniers !
Écoutez ! Maintenant ce sont les cris de guerre :
Si peu de scalps de blancs ! Comptez les prisonniers :
Un seul pour assouvir la haine dont déborde
Chaque âme en ce moment !

Chaque âme en ce moment ! Cependant les vainqueurs
S’avancent fièrement et chacun les aborde.
Faut-il que tant d’absents fassent saigner les cœurs !
« Sois heureux, » dit un chef en rencontrant un père :
« Ton fils a combattu comme un buffle indompté. »
« Le tien est mort, » annonce un soldat à sa mère.
« C’est pour cela, tu sais, que mes bras l’ont porté, »
Répond-elle, essuyant de sa main les deux larmes
Qui voilent son regard et disent son amour ;


Derrière les guerriers, dépouillé de ses armes,
Mais couronné de fleurs, plus serein que le jour,
S’avance Lionel, l’héroïque victime.
Comme on voit voltiger dans la lumière d’or
Les insectes d’azur que la chaleur ranime.
Les Indiens joyeux, en un commun essor,
Semblent autour de lui s’élever dans leur danse.
Leurs longs bâtons de cèdre et leurs rameaux plia
Sur ses membres meurtris, s’abattent en cadence.
Mais ne dirait-on pas à ses traits souriants
Qu’avec eux il accourt célébrer une fête ?
Rien ne peut l’émouvoir : tels les pins toujours verts
Quand le chêne s’effeuille aux coups de la tempête
Gardent leur fraîcheur sous le souffle des hivers.

Il passe entre les rangs de la troupe ennemie,
Comme un fleuve qui roule avec lenteur ses eaux
Entre les deux bords d’où s’épanche une ombre amie
La foule arrive au Bois du sang : de frais arceaux[2]
Au-dessus des passants arrondissent leur branche ;


De nouveau, sur le sol, aux crânes blancs, des fleurs
Font une bouche rose et des yeux de pervenche.
Comment dans cet éden le serpent des douleurs
A-t-il pu pénétrer et, sur un lit de mousse,
Des victimes jeter, épars, les ossements ?
Des mauvais esprits c’est la haine qui le pousse
Et fait entrer la mort en ces lieux si charmants !

Tout s’apprête déjà pour l’horrible supplice.
On plante le poteau, l’arbre d’Areskoui.
Où fraîche fleur, il faut que le captif pâlisse,
Alors que dans sa force il s’est épanoui.
Le cyprès en monceaux sur le chêne s’entasse
Pour dresser le bûcher : c’est le trône de feu
Qui s’élève dans l’air et de sa flamme embrasse
Le corps du prisonnier rayonnant comme un dieu.
La danse tout autour forme sa longue chaîne
Et chaque main brandit un instrument de mort ;
Chaque bouche, exhalant une infernale haine,
Annonce au condamné quel doit être son sort :


Une voix.
Chante ! ton heure est arrivée,
L’heure des tourments et du feu !
Ne l’as-tu pas souvent rêvée ?
Comme l’aube, elle s’est levée :
Au jour dis ton dernier adieu !

Une voix.
Vas-tu pleurer comme une femme
Ou mourir ainsi qu’un guerrier
Qui chante sur son lit de flamme ?
Ah ! que la torture t’enflamme,
Comme l’amour, de son baiser !

Une voix.
J’admire ta superbe allure
Quand tu marches comme un chevreuil !
À moi ta blonde chevelure !
Que sur ton crâne une brûlure
Enfin abaisse ton orgueil !


Une voix.
Tu peux me sourire à ton aise !
Je me rougirai de ton sang,
Ainsi que du jus de la fraise,
Et, pour le manger, sur la braise,
Je cuirai ton cœur frémissant !

Une voix.
Toi seul de ta bande nous reste.
Mais nos armes bientôt verront
La fin de ta race funeste !
Bois tout son sang, esprit céleste !
Sois le vengeur de notre affront !

Mais, si de Lionel la bouche était fermée
Quand les bois frémissaient du cri de leurs enfants,
Son cœur chantait plus fort que cette foule armée
Et semblait leur jeter ces accents triomphants :


Les miens sont tombés ! mais leur chute
A pour toujours épouvanté
Le peuple qui nous persécute !
Ah ! la barbarie en vain lutte
Contre le droit, la vérité !

Je descends d’une noble race :
Mes pères sont morts pour la croix,
Pour la croix du Christ qui terrasse !
Toujours j’ai marché sur leur trace
Et, comme eux, je meurs, mais je crois !

Pourquoi craindrais-je le martyre ?
Mes nerfs tendus sous votre fer
Peuvent vibrer comme une lyre ;
Mais dans son céleste délire
L’âme triomphe de la chair !

Tout pour le supplice est prêt : les haches rougies
S’attachent en colliers ; l’arbre de la douleur

Porte le fruit humain ; les sanglantes orgies
Viennent de commencer et déjà le jongleur,
Armé de son flambeau, vers le bûcher s’élance
Pour y mettre le feu, lorsque tout mouvement
Cesse à l’instant au sein du plus profond silence.
L’éclair l’a-t-il frappé ? Pourquoi soudainement
Tous les regards tournés vers celle qui s’avance ?
Est-ce quelque génie envoyé par le ciel ?
Regardez : on dirait que dans sa contenance
Il n’est rien d’humain, mais que tout est immortel.
Elle apparaît au sein de la danse infernale
Comme une blanche étoile au milieu de la nuit,
Sur sa trace exhalant la senteur virginale
Des fraîches fleurs des bois ; de ses pas le doux bruit
Sur les gazons épais n’est que rythme, harmonie.
Que son corps est léger ! Que son visage est beau !
Son œil limpide est plein de douceur infinie,
Et ses cheveux, plus noirs que l’aile du corbeau,
Tombent sur son épaule en une longue tresse.
C’est Liola, la belle, et fille du grand chef,

Reine de tous les cœurs et des îles maîtresses.
Quel enviable sort et quel immense fief !
Et pour son fiancé que de joie et de gloire !
Elle vient de quitter sa couche de douleur
Et de sa tribu veut célébrer la victoire.
On cherche à l’arrêter, mais, malgré sa pâleur,
Elle approche du bois, de compagnes suivies,
Portant une guirlande et des fleurs en ses mains.
« Ne cessez pas vos chants : votre voix me convie, »
Dit-elle, « au bonheur du retour. Par ces chemins
Je voulais accourir, et ma faiblesse seule
A retenu mes pas ; mais vers vous a volé
Mon âme réjouie…
Mon âme réjouie…Est-ce ainsi qu’on m’accueille ?
Pourquoi donc ce silence et ce regard troublé ?
Mon père, où donc es-tu, toi que l’armée envie ?
Viens ! j’apporte le prix promis à tes exploits.
Ah ! qu’un de tes baisers me ramène à la vie ! »


En vain le cherche-t-elle : hélas ! aucune voix
Ne répond à l’appel de sa chaste tendresse
Pas de main ne se tend pour recevoir ses fleurs
Et sur un cœur aimant pas un seul bras ne presse
Liola souriante ! On n’entrevoit que pleurs,
On n’entend que sanglots…
On n’entend que sanglots… « Quoi ! » s’est-elle écriée,
Pâlie et l’œil en feu, « mais où donc serait-il,
Mon père ? Sa vie est-elle sacrifiée ?
Il partit avec vous, et, vous, ô peuple vil,
Vous revenez sans lui ! C’est ainsi qu’on le venge ?
Vous auriez dû plutôt mourir jusqu’au dernier !
Guerriers qu’apportez-vous à sa fille en échange ?
Est-ce une chevelure ? Est-ce un seul prisonnier ?

« Ô Liola, pourquoi lancer à notre face
Ces reproches amers ? » lui répond une voix.
« Tu sais, la lâcheté, qu’à nos yeux rien n’efface,
N’a jamais amolli le cœur d’un Iroquois.
Toi, sage autant que belle, aussi brave que bonne,
Tu te laisses tromper par l’excès du chagrin.

Toi-même à ses yeux fis briller une couronne,
Et, nous, comment à son courage mettre un frein ?
Le premier à l’assaut, il vola comme l’aigle,
Quand sur sa proie il fond, éclair dans le ciel bleu.
Mais sa fière valeur, qu’aucune loi ne règle,
Finit par succomber sous les flèches de feu.
Par la foudre des blancs sa voix est étouffée.
Au plus fort du combat, nos guerriers vainement
Tombent pour arracher sa tête du trophée.
Oh ! que sa défaite eut du retentissement !
Prêtes à le venger nos cinq tribus armées
Accourent de partout : on dirait que des bois
Les feuilles en soldat sont toutes transformées.
Pendant sept longs soleils nous vidons nos carquois.
Les canots sont brûlés pour mettre tout en flamme.
Des torches à la main, sur des monceaux de corps,
J’escalade les murs et de la race infâme,
Qui nous a combattus, ne trouve que des morts.
Nous les avons vaincus, mais chère est la victoire !
Hélas ! que de guerriers, sur les rameaux flottants[3]


Dormiront pour toujours ! Mais grande est notre gloire :
Jamais nous n’avons vu de pareils combattants.
Et toi, le croiras-tu ? dix-sept visages pâles
Avec quelques Hurons nous ont presque défaits !
Que faire ? le jongleur entendit dans leurs râles
Les soupirs d’un génie : effrayés, stupéfaits,
Les guerriers, assemblés pour à jamais détruire
Cette race étrangère, ont tous fui comme nous.
Plus que d’autres, heureux, nous avons pu conduire
Un prisonnier, ici, pour offrir au courroux
De tous nos frères morts une digne victime.

La rose, le matin, livre à l’aile des vents
Ses suaves parfums, et la neigeuse cime,
L’été, s’épanche en pleurs au sein des lacs mouvants :
Comment te refuser, nous, ce fruit de la guerre ?
À toi ce prisonnier qu’attendait le trépas !
Qu’il remplace celui qui tant de fois naguère
Conduisit nos guerriers à d’immortels combats,

Accepte donc l’objet de toute notre haine,
Ce prix de notre sang, cet aliment du feu !
Et Lionel alors sentit briser sa chaîne :
C’était la pâle mort qui lui disait adieu.

Il est chez l’Iroquois de touchantes coutumes :
Quand une femme perd le soutien de ses jours —
Adoucissant espoir de telles amertumes ! —
La veuve peut compter sur un autre secours.
Le prisonnier devient membre de la famille.
Il a, qui le croirait, droit aux noms les plus doux :
Aux enfants c’est un père, et, pour la jeune fille —
Doux rêve ! — ce sera, quelque jour, un époux !

Le fier guerrier se prit à sourire à la vie,
Puisque dans ce jour il allait être donné
À Liola que plus d’un jeune brave envie.
Chaque plaie est pansée et son front est orné
Des plumes de l’oiseau, comme d’une couronne.
Un long collier aux grains des plus vives couleurs

S’enroule en plusieurs tours au cou qu’il environne
Comme un lierre ceint l’arbre en ses liens de fleurs.
Autour de sa ceinture une écorce flottante
Se déploie en longs plis et touche ses genoux.
Et c’est ainsi paré, l’âme tout à l’attente,
Qu’est remis Lionel, le soldat fier et doux,
À Liola, qu’un père a laissée orpheline.
Et comme la liane embrasse le cyprès,
La fille de Walha vers Lionel s’incline
Et sur son bras s’appuie, à ses amers regrets,
Mêlant le divin miel que verse l’espérance.
Le peuple à cette vue applaudit à grands cris :
C’est une adoption, c’est une délivrance !
La hache est enterrée et les pleurs sont taris.
La haine tout à coup en amour est changée.

La vierge et Lionel par un sentier fleuri
Descendent lentement la colline ombragée,
Et la tribu les suit, le cœur tout attendri.
Comme à ce couple heureux a souri la nature !

Et comme tout paraît leur dire : « Quel beau jour ! »
L’oiseau chante, volant vers son nid de verdure :
« Liola, comme nous, est aussi de retour ! »
Et l’abeille en sa course, éveillant de son aile
Corolles et boutons par la brise endormis,
Annonce à chaque fleur la joyeuse nouvelle :
L’air s’embaume d’encens à l’aurore promis.
Sur le riant chemin s’incline chaque branche :
Est-ce pour saluer ces jeunes pèlerins ?
Le limpide ruisseau, qui sur l’herbe s’épanche,
Vient réfléchir avec les cieux leurs traits sereins
L’astre du jour a fui, mais, flottante oriflamme,
Un nuage de pourpre arbore ses couleurs,
Comme en signe de joie, à l’horizon en flamme.
Et la lune, malgré ses mortelles pâleurs,
Montre un visage plein de suave tendresse ;
L’une après l’autre, chaque étoile, dans l’azur,
Contemple cette scène et, comme une caresse,
Laisse tomber ses pleurs dans l’air si frais et pur.
Et l’on dirait que tous les yeux de l’empyrée


Se concentrent sur ceux qui s’avancent, portant
Sur leur front un rayon de lumière dorée
Et dans leurs cœurs émus un espoir enivrant.
Ah ! qu’ils sont beaux marchant à cette heure où le rêve
Descend des cieux avec le doux calme du soir !
Quand un astre se couche et qu’un autre se lève
Et qu’après les douleurs l’âme croit entrevoir
L’avenir rayonnant de promesses, de charmes !
Ou même le couchant plus que le jour vermeil !
Ton regard, Liola, brille à travers tes larmes,
Comme pendant la pluie, un rayon de soleil
Éclate en traits de feu sous chaque gouttelette.
Serait-ce donc pour toi l’arc-en-ciel des beaux jours
Qui, comme dans la nue, en ton œil se reflète ?
Et, toi, Lionel, tu ne peux souffrir toujours ?
Une ineffable paix semble d’en haut s’épandre
Sur tout ce qui s’endort, sur la terre et les flots :
Comment ne pas sentir cette bonté si tendre ?
Est-ce ta récompense ? Est-ce enfin le repos ?

  1. La partie du fleuve St-Laurent, qui se trouve à l’est du lac Ontario, est remplie d’un grand nombre d’îles aux formes les plus variées. Sur plusieurs d’elles sont construites maintenant d’élégantes villas qui servent de résidences pendant l’été.
  2. Au centre de ce bois s’étendait une arène, où l’on sacrifiait les prisonniers de guerre.
  3. Plusieurs tribus sauvages avaient l’habitude de placer leurs morts sur des branches d’arbres et c’était un déshonneur que de les laisser gîsant dans la poussière.