Aller au contenu

Météorite de Bendégo — Rapport/04

La bibliothèque libre.

III

Choix du chemin pour le transport du météorite


Le choix du chemin le plus convenable pour le transport du météorite a été soigneusement fait par moi et par l’ingénieur Vicente de Carvalho.

Les chemins parcourus, appelé routes, ont été les suivants :


km.
Monte Santo à Bendégo par Athanasio 39,5
Bendégo par Soledade 37,5
Bendégo par Acuru 42,0
Queimadas 88,0
Itiuba 77,0
Jacuricy par Pedra Vermelha 71,0
Jacuricy Camandaroba 94,0
Caldeirão par la Giboia au km. 259 du prolongement 27,0
Gato au Gado Bravo 8,0
Total 484,0

En tenant compte des conditions du transport, qui nécessitait divers moyens de traction, tantôt directe, tantôt au moyen d’appareils et sur rails, selon la consistance du terrain et les pentes, on reconnut que le chemin préférable serait celui qui offrirait les plus grandes longueurs de voie dans les mêmes conditions.

Les chemins, appelés routes, que nous avons parcourus, avaient rarement deux mètres ou un peu plus de largeur et la surface en était très dégradée par les averses ; pour s’en servir, il eut fallut y faire de grandes réparations et les élargir ou ouvrir un sentier tout nouveau à côté de l’ancienne route ; c’est ce qui a été fait sur la plus grande étendue du parcours, afin d’éviter des mouvements de terre dispendieux, et de pouvoir employer constamment les rails.

En présence de ces considérations, et puisque I’on devait ouvrir presque toute la route, il semblait que le mieux à faire serait de suivre la route directe de Bendégo à Jacuricy. Mais, à côté de l’avantage d’une réduction considérable de la distance, surgissaient des difficultés : il se rencontrait sur le parcours de grands espaces qui ne pouvaient être franchis qu’à force de sacrifices et de grands frais, par suite du manque de ressources locales, car, en général, toute cette partie du sertão est extrêmement sèche et dépeuplée. L’eau qui n’est presque partout fournie que par des reprises, des mares ou des cacimbas dans les cours d’eau les plus abondants, nous manquerait totalement si nous nous aventurions par ce chemin, et l’approvisionnement pour le personnel et les animaux serait lent, difficile et très coûteux. On dut donc abandonner l’idée de la route directe, et on l’eut abandonée même avec la certitude de ne point rencontrer de difficultés insurmontables dans le terrain, par le seul manque d’eau.

On résolut, donc, de prendre, comme point de passage obligé, le bourg de Monte Santo ou ses environs.

Aux chemins plus courts de Bendégo à Monte Santo, par Athanasio et par Soledade, on préféra celui d’Acaru, parce qu’il se trouvait sur le parcours un plus grand nombre de plantations et, par suite, plus d’eau, de pâturages et d’autres ressources ; en outre, le profil en était plus homogène, le sol beaucoup moins pierreux, et l’on pouvait profiter d’une grande partie de la route de la Volta da Pedra au ruisseau Salgado, où en beaucoup d’endroits il n’y avait rien à faire.

De Monte Santo au chemin de fer, la route choisie fut celle de la station de Jacuricy, plutôt que celles qui allaient à Queimadas et à Itiuba, non pas à cause des ressources en eau et en pâturages, dont les conditions étaient les mêmes, mais parce que ces deux dernières sont plus longues et que celle de Queimadas est mauvaise : jusqu’à la traversée du Carioca, elle est très pierreuse et accidentée ; au-delà, elle coupe un grand nombre de vastes lagunes, dont quelques-unes ont deux mètres d’eau, et, enfin, la traversée du Jacuricy est détestable. Quant à la route d’Itiuba, la serra de ce nom et ses abords en rendraient le choix impossible, bien que tout le reste du chemin soit excellent, plane, sans lagunes ni pierres et plus large. On pensa aussi à se servir de ce chemin jusqu’à Camandaroba et de là aller à Jacuricy en côtoyant la rivière ; mais cette idée fut abandonnée à cause de la grande distance et de la nature du terrain à parcourir, lequel deviendrait intransitable à la moindre pluie.

Le chemin de Jacuricy par Pedra Vermelha fut regardé comme le meilleur et par conséquent choisi, bien qu’il soit extrêmement accidenté de Caldeirão à Lagóa dos Cavallos ; mais il est plus court et présente une certaine uniformité de pentes et de chaussée. En cherchant à éviter la partie mauvaise du chemin choisi, on examina si l’itinéraire pourrait être modifié en passant par la Giboia el Gato, pour aller au km. 259 du prolongement.

Cette modification fut reconnue inadoptable, parce qu’elle allongeait le trajet et ne l’améliorait que fort peu, et nous aurions préféré suivre de Gato à Gado bravo si l’on ne s’était résolu, après un soigneux examen, de tirer une ligne moyenne entre ces deux points et de passer par les lagunes du Marysinho et des Bois ; ce changement n’allongeait que peu le parcours et nous évitait de longues rampes, quelques unes avec 40% de pente, comme il s’en trouve sur la route par Pedra Vermelha.

Le chemin de Bendégo à Acaru par le Salgado profitait d’une grande étendue de la route du Curaça et évitait la serra ; mais il était excessivement long et, à cause de cela, nous ne nous y arrêtâmes pas.


Plan, sentier et autres travaux.


Le travail du relèvement du plan général et du nivellement longitudinal du chemin parcouru par le météorite a été fait par les ingénieurs au service de la commission ; l’ingénieur Vicente de Carvalho a exécuté en outre le plan du bourg de Santo Antonio das Queimadas et la liaison du plan général à celui du bourg de Monte Santo, levé par l’ingénieur Humberto Antunes, qui a aussi déterminé les coordonnées géographiques du Bendégo et celles de ce bourg.

Sur le chemin ouvert pour le passage du météorite, on a exécuté les travaux suivants :

Sentier ouvert sur 5 m. de largeur 68420m,00
Sentier élargi jusqu’à 5 m. de largeur 38466m,00
Sentier dont on a extrait les racines d’arbres 6542m,80
Sentier amélioré du Caldeirão à Lagõa dos Cavallos par Pedra Vermelha 19030m,80
Mouvement de terres (excavation sur 5399m,00 de longueur) 1936m,08

Le sentier du Caldeirão à Lagõa dos Cavallos a été amélioré quand on a du transporter le matériel de service.

Le cube des piliers de marque est le suivant :

DÉSIGNATION Excavation Maçonnerie en moellons Pierre de taille
Pilier « D. Pedro II » :
Fouille pour la fondation 1,237
Fondation, construction, etc., etc. 2,093
Pilier « Baron de Guahy » :
Fouille pour la fondation 1,767
Fondation 1,767
Obélisque 1,635
  3,001 3,863 1,635

La construction de ces piliers de marque a été projeté et dirigée par moi ; j’ai été aidé dans l’exécution du pilier « Baron de Guahy » par l’ingénieur Vicente José de Carvalho fils.