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Novalis (Lichterberger)/Bibliographie

La bibliothèque libre.
Bloud et Cie (p. 261-265).

BIBLIOGRAPHIE


Il me semble que, dans une étude qui s’adresse en première ligne à un public peu soucieux des questions d’érudition une bibliographie complète de Novalis ne serait guère à sa place. Le spécialiste qui, d’aventure, prendrait en main ce volume, saurait toujours trouver dans les ouvrages spéciaux comme le Grundriss de Gœdeke (VI, 48 ss.) ou le Handbuch zur Geschichte der deutschen Literatur de Bartels (Leipzig 1909,2e éd., p. 383 s.), les renseignements bibliographiques qui lui seraient nécessaires. Je me borne donc, ici, à de brèves indications qui permettront au lecteur, curieux de creuser un peu plus telle ou telle partie de notre sujet, d’aller tout droit, sans perdre de temps, aux livres qui lui sembleront plus particulièrement utiles à son dessein.

1) Œuvres de Novalis parues de son vivant dans divers périodiques :

Blütenstaub (Poussière d’étamines), dans le tome I (Ier cahier) de l’Athenæum, 1798.

Blumen (Fleurs) et Glauben und Liebe oder der Kœnig und die Kœnigin (Foi et Amour ou le Roi et la Heine), dans Jahrbücher der preussischen Monarchie, tome II, 1798.

Hymnen an die Nacht (Hymnes à la Nuit) dans l’Athenœum, tome III, 1800[1].

An Tieck (À Tieck), Bergmanns Leben (La vie du mineur). Lob des Weins (Éloge du vin), Geistliche Lieder (Cantiques spirituels), dans Musenalmanach für das Jahr 1802, Tübingen 1802.

2) Œuvres complètes de Novalis (en allemand). — Elles ont été publiées après la mort du poète en deux parties, par les soins de Tieck et de Frédéric Schlegel (Berlin, 1802) et rééditées ensuite à diverses reprises (1805, 1815, 1826, 1837) sans changements essentiels. Une troisième partie est publiée un peu plus tard par Tieck, aidé de E. von Bulow (Berlin, 1846).

Parmi les éditions modernes, deux présentent une importance particulière. Heilborn a publié une édition critique (Leipzig 1901), qui repose sur une collation nouvelle des manuscrits du poète, présente les Fragments de Novalis sous une forme plus complète et plus exacte que les éditions précédentes, et s’efforce de déterminer leur chronologie. Elle a été l’objet de critiques très vives de la part de Minor (Anzeiger für deutsches Altertum, t. 28, p. 82 ss.) et ne paraît pas, en effet, mériter une confiance absolue. Après lui, Minor à son tour nous a donné une édition critique, (Iéna, 1907) disposée d’après d’autres principes, reposant sur une lecture originale des papiers posthunes et qui semble reproduire d’une façon plus minutieuse que celle de Heilborn, la leçon des manuscrits. Havenstein dans un travail récent (Palœstra, LXXXIV, Berlin 1909), propose une classification chronologique nouvelle des papiers de Novalis et aboutit à des résultats fort différents de ceux de Heilborn.

3) Traductions. — Les principales œuvres de Novalis ont été traduites soit par Maeterlink (Les Disciples à Saïs et les Fragments, Bruxelles 1895), soit par G. Polti et P. Morisse (Henri d’Ofterdingen, Paris 1908).

4) Documents biographiques et Lettres. — Les renseignements les plus importants que nous possédions sur la vie de Novalis nous sont fournis par les journaux rédigés par le poète à divers moments de sa vie et que l’on trouve dans les Œuvres de Novalis (Minor, t. II, p. 49 ss.), par les préfaces de Tieck aux diverses éditions des Œuvres et par la notice nécrologique sur Novalis rédigée en 1802 par le bailli Just (reproduites dans Minor, t. I, p. III ss. et LVII ss.), par la famille du poète (Fr. v. Hardenberg. Eine Nachlese aus den Quellen des Familienarchivs, Gotha 1883), par Heilborn dans sa biographie de Novalis (Berlin, 1901) ou dans un article récent de la Deutsche Rundschau (mai 1911).

La correspondance de Novalis est malheureusement très dispersée. Le recueil le plus important est celui de Raich (Novalis Briefwechsel mit F. und A. W., Charlotte n. Caroline Schlegel, Mainz 1880). On consultera aussi les correspondances de Tieck (Breslau 1864), de Schlaiermacher (Berlin 1858-63), des frères Schlegel (Berlin 1890), etc.

5) Études diverses. — On lira avec fruit aujourd’hui encore l’essai consacré à Novalis par Dilthey (dans les Preussische Jahrbücher de 1865 et dans Das Erlebnis und die Dichtung, Leipzig 1906) et par Haym (Die Romantische Schule, Berlin 1870), qui inaugurent en Allemagne l’étude impartiale et méthodique de la personnalité et de l’œuvre de Hardenberg. La brillante monographie de Heilborn (Berlin 1901), qui fait état pour la première fois de documents jusque là inédits, renouvelle en partie la biographie du poète et dissipe définitivement la légende romantique. L’excellente et substantielle thèse de doctorat de Spenlé (Paris 1903) est aujourd’hui encore le travail le plus complet que nous possédions sur la vie et l’œuvre de Novalis et présente une interprétation originale et ingénieuse de sa personnalité et de sa doctrine. Je ne saurais recommander un guide plus sûr et plus agréable au lecteur curieux de pénétrer plus avant dans le dédale complexe de la pensée de Novalis. La présente étude lui doit beaucoup non seulement au point de vue du fond, mais aussi au point de vue de la forme. Je n’ai pas hésité à faire plus d’un emprunt, parfois textuel, aux excellentes traductions de Novalis dont Spenlé a émaillé son travail. Inutile d’ajouter que, pour ce qui est du sens, j’en revendique la pleine responsabilité. Mais puisque j’ai dû renoncer le plus souvent en raison du caractère de cette étude, à indiquer en note ce qui, dans les idées que je développais, appartenait à mes devanciers, je tiens à rendre pleinement hommage, ici du moins, à l’un des livres dont j’ai eu le plus souvent l’occasion de me servir.

À côté de ces ouvrages fondamentaux, je citerai comme m’ayant été utiles sur divers points spéciaux les livres de Ederheimer sur l’influence exercée par Jacob Bœhme sur les romantiques (Heidelberg 1904), de Olshausen sur les rapports de Hardenberg avec les naturalistes et physiciens de son temps (Leipzig 1905), de Simon sur l’idéalisme magique de Novalis (Heidelberg 1906), de Havenstein sur ses idées esthétiques (Palaestra LXXXIV, Berlin 1909), de Strich sur la Mythologie dans la littérature allemande (Halle 1910), etc.

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  1. Les Hymnes à la Nuit tels que les apporte l’Athenæum de 1800 sont écrits en prose rythmée entremêlée de vers libres et de strophes rimées. Heilborn a publié dans son édition critique une rédaction presque entièrement en vers libres qui est certainement antérieure à la version de l’Athenæum (elle date de 1799 environ) et représente le premier « état » que nous possédions des Hymnes. Cette rédaction en vers libres peut d’ailleurs elle-même être la transcription de fragments antérieurement composés, datant de la période qui suivit immédiatement la mort de Sophie.