Page:Éluard - Une leçon de morale, 1949.djvu/102

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La belle chair est une ortie
La lèvre gèle en un baiser
On glisse dans la boue du cœur
Les morts habitent des palais

Qui que tu sois saisis une arme
Et venge-toi de ce désastre
Les miroirs ont proliféré
Pour qu’on cesse un soir de s’y voir.

Au bien :

Merveille c’est d’aimer encore
Malgré ce mur illimité
Comme un mineur qui songe au jour
Le jour son cœur le fait monter
Tu n’es pas là ton corps existe
Et les étoiles de tes mains
Disparues sont toujours présentes

Vois le poète se transforme
Je rêve j’ai toujours rêvé
Au crépuscule en négatif
Et la merveille aurait pu être
De ne pas naître d’être absent
Mais toi tu vaux d’avoir été
Et d’être en dépit du néant