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Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/28

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Elles ne vont ni vers l’église
Où, sur les mystiques autels,
L’encens qui monte symbolise
L’élan des esprits immortels ;

Ni vers les discrètes alcôves
Où le mousseux déroulement
Des rideaux jusqu’aux tapis fauves
Ruisselle langoureusement.

Sur les promenades banales
Elles vont montrer leurs velours
Et les richesses hivernales
Des manteaux orgueilleux et lourds.

Elles passent, frêles poupées
Aux yeux cruellement sereins,
Adorablement occupées
À bien cambrer leurs souples reins,

À faire entrevoir leur chair d’ambre
Et leurs cheveux d’or blond ou roux,
Et, sur le verglas de Décembre,
Leur robe a de royaux froufrous.