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Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 24, 1838.djvu/387

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ce que l’empereur pourrait dire par civilité ou par plaisanterie, et de ne pas troubler de nouveau une bonne intelligence qui pourrait être utile à la chrétienté, par une querelle fondée sur une fausse interprétation de mots, ou sur l’ignorance des usages du pays. Le comte de Paris resta fidèle, toute la soirée, à cette prudente résolution, non sans peine pourtant, car elle s’accordait mal avec son caractère vif et fougueux, également jaloux de savoir le sens précis de chaque mot qu’on lui adressait, et prêt à prendre ombrage s’il y voyait le moindre degré d’offense, avec ou sans intention.


CHAPITRE XXXIV et dernier.

CONCLUSION.


Ce ne fut qu’après la conquête de Jérusalem que le comte Robert de Paris passa par Constantinople avec son épouse et ceux de ses compagnons que le fer et la peste avaient épargnés dans cette guerre sanglante, pour retourner dans son pays natal. En abordant en Italie, le premier soin du noble comte et de la comtesse fut de faire célébrer avec pompe le mariage d’Hereward et de sa fidèle Bertha, qui avaient ajouté à leurs autres titres à l’affection de leurs maîtres, ceux qu’ils avaient acquis, Hereward par ses loyaux services en Palestine, et Bertha par les soins affectueux qu’elle avait prodigués à la comtesse pendant son séjour à Constantinople.

Quant au destin d’Alexis Comnène, on peut lire quel il fut dans l’histoire de sa fille, qui le représente comme le héros de maintes victoires remportées tantôt par ses armes, tantôt par sa prudence, dit l’historienne née dans la pourpre, au chapitre iii du livre xv de son ouvrage. « La hardiesse seule a gagné quelques batailles, d’autres fois ses succès ont été dus au stratagème. Il a élevé le plus illustre de ses trophées en affrontant le péril, en combattant comme simple soldat, en se jetant tête nue au plus épais de la mêlée ; mais il en est d’autres, continue la docte princesse, qu’il a pu ériger en feignant de craindre, en simulant une retraite. En un mot, il savait également triompher en fuyant et en poursuivant, et restait debout devant l’ennemi qui paraissait l’avoir terrassé, semblable à l’instrument militaire appelé chausse-trappe, qui reste toujours droit dans quelque direction qu’on le jette à terre. »

Il serait injuste de passer sous silence la manière dont la prin-