Aller au contenu

Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 9, 1838.djvu/484

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1716 est adressée au vicomte de Townshend, accompagnée d’une autre de même date, à Robert Pringle, écuyer, sous-secrétaire d’état, qu’on a insérée ici comme ayant rapport à un événement si curieux.


Lettre du duc de Montrose à Robert Pringle, esquire, sous-secrétaire d’État, adjoint au vicomte de Townshend.


« Glasgow, 21 novembre 1716.

« Monsieur,

« Ayant eu plusieurs dépêches à écrire cette nuit, j’espère que vous m’excuserez si je confie à une autre main le soin de vous rendre compte en peu de mots de l’affaire qui nécessite le départ de cet exprès, par lequel j’écris en même temps à milord duc de Roxbargh et à milord Townshend, vous priant d’avoir soin que mes lettres leur soient exactement remises.

« M. Grahame le jeune, de Killearn, était lundi dernier à Monteith, dans une maison de campagne, occupé à recevoir mes revenus, lorsque, vers les neuf heures du soir, il fut surpris par Rob-Roy et quelques-uns de ses gens armés. Après avoir entouré la maison et s’être assurés des avenues, plusieurs d’entre eux présentèrent leurs fusils aux fenêtres, tandis que lui-même, accompagné de quelques autres, entra dans l’appartement, le pistolet à la main ; il s’empara de Killearn avec son argent, ses livres, ses papiers et billets, puis entraîna son prisonnier dans les montagnes. Ce brigand me fit écrire, par Killearn, une lettre (dont vous trouverez la copie ci-incluse), par laquelle il me propose un traité fort honorable. Je ne puis vous dire à quel point je fus surpris de cette affaire et d’un tel excès d’insolence, ni vous peindre mon inquiétude et mon chagrin de voir Killearn, mon propre parent, exposé à souffrir les barbaries et les cruautés que la malice et la vengeance peuvent inspirer à ces mécréants, parce qu’il a agi comme sujet fidèle du gouvernement, et avec zèle et affection dans mes affaires particulières.

« Il est inutile que j’entre avec vous dans de plus longs détails, puisque je sais que ma lettre à lord Townshend reviendra entre vos mains. Il ne me reste donc qu’à vous offrir les assurances de la sincérité avec laquelle je suis, monsieur,

« Votre très humble serviteur,
« Montrose. »