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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/187

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Et me baiser, madame, en est un que je pense

Beaucoup plus cher à Dieu que n’est la continence.

Après vous avoir demandé un baiser en vers, je vous en demanderai un en prose, dont je vous sollicite autant pour votre intérêt que pour le mien. Ce sera le dernier effet de la piété, ou le dernier effort de la raison ; et il ne tiendra qu’à vous d’être la plus grande sainte, ou la plus grande philosophe qu’on vit jamais. Priver nos sens de certains plaisirs, est un commencement de sagesse ; vaincre leur répugnance et leurs dégoûts, c’est la perfection de la vertu. Que n’avez-vous été pécheresse ? vous auriez une belle occasion d’être pénitente. Faut-il que votre innocence soit un obstacle à votre sainteté et à mon bonheur ! Mais il n’y a rien qui ne se puisse réparer. Si le passé n’a aucun droit sur votre repentir, j’espère que l’avenir y aura les siens ; et en ce cas, Madame, je vous propose une espèce d’indulgence, qui regarde les péchés à faire aussi bien que les péchés déjà faits. On porte envie aux injures que vous me dites ; il n’y a personne qui ne voulût être appelé sot, comme je le suis : cependant, Madame, il y a des grâces moins détournées, des grâces plus naturelles, que je voudrois bien recevoir. Tout le monde est présentement dans mes intérêts : Mme Hyde vous tient