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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/203

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À LA MÊME, SUR LE DESSEIN QU’ELLE AVOIT
DE SE RETIRER DANS UN COUVENT1.
(1683.)

Je ne sais si le titre d’Amitié sans amitié, que vous avez donné à mon écrit, lui convient assez ; mais je sais bien qu’il ne convient pas à mes sentiments, particulièrement à ceux que vous m’inspirez, Madame. Je les abandonne à votre pénétration : l’état où je suis, ne me laisse pas la force de les exprimer.

Depuis ce soir malheureux où vous m’apprîtes la funeste résolution que vous voulez exécuter, je n’ai pas eu un moment de repos, ou pour mieux dire, vous m’avez laissé une peine continuelle, une agitation bien plus violente que la perte du repos, qui seroit une assez grande affliction pour tout autre que pour moi. La première nuit de votre trouble, je ne fermai pas les yeux, et ils furent ouverts


1. Après le duel qui fit tant d’éclat, et où Banier, son amant, fut tué par le chevalier de Savoie. Voy. l’Histoire de Saint-Évremond, et notre tome I, p. 156 et suiv.