Aller au contenu

Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui se plaisent, parce que l’union des particuliers est une espèce de détachement des obligations contractées avec l’Ordre. D’ailleurs, les soins de M. le Connétable pourront bien s’étendre jusqu’à empêcher une communication qui fait tout craindre à un homme soupçonneux qui a trop offensé. Je ne parle point des caprices d’une Supérieure, ni des secrètes jalousies des religieuses, qui voudront nuire à une personne dont le mérite confondra le leur. Ainsi, Madame, vous vous serez faite religieuse pour vivre avec Madame la Connétable, et il arrivera que vous ne la verrez presque pas. Vous serez donc ou seule, avec vos tristes imaginations, ou dans la foule, parmi les sottises et les erreurs, ennuyée de sermons en langue qui vous sera peu connue, fatiguée de matines qui auront troublé votre repos, lassée d’une habitude continuelle du chant des Vêpres, et du murmure importun de quelque Rosaire.

Quel parti prendre, Madame ? Conservez votre raison : vous vous rendrez malheureuse, si vous la perdez. Quelle perte de n’avoir plus ce discernement si exquis et cette intelligence si rare ! Avez-vous commis un si grand crime contre vous, que vous deviez vous punir aussi rigoureusement que vous faites ? Et quel sujet de plainte avez-vous contre vos amis, pour exercer sur eux une si cruelle vengeance ? Les