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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/247

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RÉPONSE AU PLAIDOYER DE M. ÉRARD, ETC.

C’est une chose assurée, Messieurs, qu’on ne va point tout d’un coup à l’impudence. Il y a des degrés par où l’on monte à l’audace de dire et de soutenir les grands mensonges. La vérité n’a besoin ni d’instructions, ni d’essais : elle est née, pour ainsi dire, avec nous : à moins que de corrompre son naturel, on est véritable. Jugez, Messieurs, combien il a fallu d’art, d’étude, d’exercice à M. Érard, pour arriver à la perfection du talent qu’il s’est donné. Que de vérités déguisées, de suppositions, de faits inventés il a fallu, pour former la capacité de ce grand homme !

Dire que M. de Nevers accompagna Madame sa sœur jusqu’au premier relais, ce qu’il ne fit point ; que Mme Mazarin emporta de riches ameublements et beaucoup de vaisselle d’argent, elle qui n’a jamais eu aux pays étrangers ni meubles, ni argent, ni pierreries, si vous en exceptez un simple collier qu’elle portoit ordinairement en France ; dire qu’elle a demeuré dans les États du roi d’Espagne, où elle ne fit que passer, en pleine paix, par la nécessité du