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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/264

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prétendre. Modérez-vous, monsieur Érard, modérez-vous ; autrement je formerai votre caractère, de ce qu’a dit Salluste, dans l’éloge de Catilina : Eloquentiæ satis, sapientiæ parum : Assez d’éloquence, peu de sens.

Venons à la révolution extraordinaire, dont l’image ne se présente point à l’esprit sans l’étonner : c’est là, dit M. Érard, que Mme Mazarin devoit sortir d’Angleterre ; et là-dessus, il exagère la honte d’y demeurer, après que la reine, à qui elle avoit l’honneur d’appartenir, en étoit sortie.

Je ne doute point que Mme de Bouillon et Mme Mazarin n’eussent accompagné la reine avec plaisir ; mais le secret de quitter son royaume étoit si important qu’elle ne l’a communiqué à personne : ainsi les dames furent laissées par nécessité, dans un trouble que la seule présence du nouveau prince put apaiser. Depuis ce temps-là, il n’a pas été possible à Mme Mazarin de quitter un pays où ses créanciers la tiennent comme assiégée, où proprement M. Mazarin la retient, l’ayant obligée à contracter des dettes inévitables, qu’il ne veut pas payer. Il demande, avec cet empire de mari, si cher à son avocat, qu’elle retourne à Paris, et il en nécessite l’éloignement ; il entretient la séparation dont il se plaint. Il semble vouloir la personne, et ne veut en