Aller au contenu

Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/269

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sujet, aussi ridicules que ceux qu’il a fait imprimer, c’est ce que toutes vos belles paroles ne persuaderont pas à des gens senses. Si vous haranguiez devant un peuple ignorant, vous pourriez l’éblouir ou l’émouvoir ; mais, pour votre malheur, vous avez affaire à des juges éclairés, à des hommes sages, précautionnés contre toutes les fausses lumières, et contre toutes les vaines exagérations.

Je voudrois, Messieurs, que M. et Mme Mazarin parussent devant vous, à une audience ; vous liriez leur séparation sur leurs visages. Tous les traits de M. Mazarin seroient autant de preuves qui confirmeroient ce que j’ai dit ; un regard de Mme Mazarin confondroit toutes les impostures de M. Érard. Le ciel les a déjà séparés, par la contrariété des humeurs, par l’opposition des esprits, par les bonnes et les mauvaises inclinations, par la noblesse des sentiments de l’une et l’indignité de ceux de l’autre : la nature les a séparés, comme le ciel, par une beauté qui charme les yeux, par un visage moins délicieux à la vue. Un astre funeste avoit fait des nœuds infortunés, dont la raison de Mme Mazarin l’a dégagée. Ainsi, Messieurs, vous avez la cause du ciel, de la nature, de la raison, soumise à vos jugements. Que votre sagesse donne la dernière forme à ce grand ouvrage, qu’elle assure cette séparation pour ja-