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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/342

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LETTRE AU MARQUIS DE CANAPLES1.
(1699.)

Vous ne pouviez pas, Monsieur, me donner de meilleures marques de votre amitié qu’en une occasion où j’ai besoin de la tendresse de mes amis et de la force de mon esprit, pour me consoler. Quand je n’aurois que trente ans, il me seroit difficile de pouvoir rétablir l’agrément d’un pareil commerce : à l’âge où je suis, il m’est impossible de le remplacer. Le vôtre, Monsieur, et celui de quelques personnes qui prennent part encore à mes intérêts, me seroient d’un grand secours à Paris : je ne balancerois pas à l’aller chercher, si les incommodités de la dernière vieillesse n’y apportoient un grand obstacle. D’ailleurs que ferois-je à Paris, que me cacher ou me présenter avec differentes horreurs : souvent malade, toujours


1. Alphonse de Créqui, marquis ou comte de Canaples, frère de François de Créqui, maréchal de France, dont il a été souvent question dans les Œuvres de Saint-Évremond.