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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/360

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Vous vous moquez de mon dessein :
J’ai cependant un clavecin.
Un clavecin chez moi ! ce meuble vous étonne :
Que direz-vous si je vous donne
Une Choris de qui la voix
Y joindra ses sons quelquefois ?
La Chloris est jolie et jeune, et sa personne
Pourroit bien ramener l’Amour
Au philosophique séjour.
Je l’en avois banni ; si Chloris le ramène,
Elle aura chansons pour chansons :
Mes vers exprimeront la douceur de ses sons.
Qu’elle ait à mon égard le cœur d’une inhumaine,
Je ne m’en plaindrai point, n’étant bon désormais
Qu’à chanter les Chloris et les laisser en paix.
Vous autres chevaliers, tenterez l’aventure,
Mais de la mettre à fin, fût-ce le beau berger7
Qu’Oenone eut autrefois le pouvoir d’engager,

Ce n’est pas chose qui soit sûre.

J’allois fermer cette lettre, quand j’ai recu celle que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire ; et ce que je dis, au commencement, n’est qu’une réponse à quelque chose qui me concerne, dans la vôtre à Mme de la Sablière. Si j’eusse vu le témoignage si ample d’un souvenir à quoi je ne m’attendois pas, j’aurois poussé bien plus loin la figure et l’étonnement ; ou peut-être que je me serois tenu à une protestation toute simple, qu’il ne me pouvoit rien ar-


7. Pâris.