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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/38

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rer l’honneur de votre mémoire. Que j’aurais de chagrin, Monsieur le Comte, de vous voir renoncer au jeu, et devenir indifférent pour les dames ; de vous voir réserver de l’argent pour le mariage de votre fille ; aimer les rentes et parler du fonds de terre, comme d’une chose nécessaire à l’établissement des maisons ! Quel changement, si vous faisiez tant de cas du fonds de terre, après l’avoir abandonné si longtemps aux pies, aux corneilles et aux pigeons ! Quel changement, si vous aspiriez à devenir Monsieur le Baron de Saint-Meat, pour avoir la noblesse de Bigorre à votre lever, et entretenir vos voisins avec ce fausset heureux et brillant, qui gagne tous les cœurs de la Gascogne !

Ah ! Que deviendroit cette vie
Tant admirée et peu suivie ?

Que deviendroient tous les avantages que je vous ai donnés sur Salomon !

Ce grand Sage avec ses proverbes,
Avec sa connoissance d’herbes,
Et le reste de ses talens,
Sans bien, comme tu vis, n’eût pas vécu deux ans.

Beaux éloges, vous seriez effacés de la mémoire des hommes ! et, pour toute louange du Comte de Grammont, on entendroit dire aux Gascons et aux Béarnois : La maison de Monsieur le Comte va bien ; on y mange dans le