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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/424

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purifie l’esprit, touche le cœur, inspire et augmente la dévotion.

Lorsqu’il s’agit d’un mystère, ou d’un miracle, vous ne connoissez que les sens et la raison. Dans les choses naturelles qui conduisent à la piété, les sens et la raison sont vos ennemis. Là, vous donnez tout à la nature ; ici, à la grâce. Là, on ne vous allègue rien de surnaturel, que vous ne traitiez de ridicule : ici, on ne vous dit rien d’humain, que vous ne trouviez profane et impie.

Les contrariétés, Monsieur, n’ont duré que trop longtemps. Convenez avec nous des usages légitimement établis, et nous crierons avec vous contre des abus qui s’introduisent, contre un sale intérêt, des gains sordides, contre des pièges tendus à la foiblesse des femmes, et à la simplicité des hommes superstitieux et crédules. Que ceux à qui on reprochera corruption, travaillent à se donner de la purete ; que ceux qui ont la vanité de se croire purs, s’accommodent à de petites altérations insensibles, où tombe la condition humaine, par nécessité. Qu’ici, un catholique ne soit pas exterminé comme Idolâtre ; que là, un protestant ne soit pas brûlé comme Hérétique. Il n’y a rien de plus juste que d’adorer ce qu’on croit un Dieu : il n’y a rien de moins criminel que de n’adorer pas ce qu’on croit simplement un signe ; et je