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Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/425

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ne sais comment cette diversité de créance a pu causer des supplices si barbares, dans une religion toute fondée sur l’amour. Si ce sont là des effets de zèle, qu’on m’apprenne quels peuvent être ceux de la fureur !

Une partie des Pères s’est attachée au sens littéral de ces paroles : Ceci est mon corps. L’autre les a prises an sens figuré, dans un pays où l’on parloit presque toujours par figure. La vérité de ce que je dis se prouve très-clairement par les livres de M. Arnauld et de M. Claude, où quand M. Arnauld allègue un passage de quelque Père, tout l’esprit et la dextérité de M. Claude suffissent à peine pour l’éluder ; et lorsque ce dernier en cite un autre avantageux à son opinion, toute la force et la véhémence de M. Arnauld ne renversent point l’argument de M. Claude. Cette différence de sentiments, dans les Pères, est manifeste : il ne faut qu’avoir un peu de sens pour le connoître et un peu de sincérité pour l’avouer. Cependant, monsieur, cette différence ne rompoit point la communion de l’église, et tous ces Pères, alloient religieusement ensemble, recevoir les grâces qui nous sont promises, en ce sacrement.

Vous me direz qu’il est difficile de convenir avec nous d’un corps sans figure et sans extension : mais est-il aisé de s’accommoder avec