Aller au contenu

Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XVIII.

LETTRE AU MÊME.
(1668.)

Monsieur,

Si je pouvois m’acquitter de toutes les obligations que je vous ai, par des remercîments, je vous rendrois mille grâces très-humbles ; mais, comme la moindre des peines que vous avez prises pour moi, vaut mieux que tous les compliments du monde, je vous laisserai vous payer vous-même du plaisir que sent un honnête homme d’en faire aux autres. Peut-être direz-vous que je suis un ingrat : si cela est, au moins, ce n’est pas d’une façon ordinaire ; et, connoissant la délicatesse de votre goût, je crois vous plaire mieux par une ingratitude recherchée, que par une reconnoissance trop commune. Si, par malheur, ce procédé ne vous plaisoit pas, justifiez-moi vous-même ; et, par ce que vous avez fait pour moi, croyez que je sens tout ce que je dois sentir pour vous. Quelque succès que puissent avoir vos soins, je vous serai toujours obligé ; et les bonnes intentions de ceux qui veulent me rendre service, ont toujours quelque