Aller au contenu

Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouverez rien que d’infâme, et si vous jetez les yeux sur l’autre, vous remarquerez qu’elle renferme toute sorte d’honnêteté ; l’une ne peut que satisfaire les mortels, mais l’autre est capable de charmer les dieux. Surtout, poursuivit-il, ces sortes de châtiments sont d’un grand usage quand on sait les prendre dans leur temps : Ils sont comme une source divine, dont les eaux miraculeuses ont la vertu de nettoyer les femmes de toutes les ordures qu’elles auraient pu contracter ; elles n’ont point d’autre moyen de se purger, qu’en souffrant avec autant de fermeté et de patience la pénitence qui leur est imposée, qu’elles ont goûté avec sensualité les plaisirs qui leur étaient défendus. Enfin, il leur dit que de cette manière leur âme était nettoyée d’une infinité de péchés et de crimes que la honte et la pudeur les empêchaient souvent de révéler pour leur décharge.

Agnès. — Oh ! la plaisante morale ! Ah ! que ces préceptes sont engageants ! Apparemment il a fait, selon son dire, ce saint œuvre plusieurs fois ?

Angélique. — Après tous ces discours, Agnès, il prit le fouet à la main : la tante d’Alios se mit à genoux, et Alios se retira un peu, ayant toujours les yeux arrêtés sur elle. S’étant donc bien disposée, elle pria le père Théodore de commencer ce saint œuvre (ce fut son terme). À peine avait-elle prononcé la dernière parole, qu’il tomba une grêle de coups sur son derrière qui était tout découvert ;