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Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/142

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à sa tante, me faire du mal moi-même ; si vous voulez, je suis prête à souffrir tout de vous. En disant cela, elle remit le fouet dans ses mains ; elle le donna au père Théodore, parce que, disait-elle, vous aurez plus de mérite d’endurer de lui que d’un autre. Il recommença derechef à en donner à Alios, en murmurant entre ses dents je ne sais quelle prière. Elle pleurait, elle soupirait, et à chaque coup qu’il donnait, elle remuait les fesses d’une étrange manière. Enfin il la lassa tant qu’elle ne put plus y résister : elle courut d’un bout à l’autre de la chambre, pour éviter les coups. — Je n’en puis plus, disait-elle ; ce travail est au-dessus de mes forces. — Dites plutôt, reprit le père Théodore, que vous êtes une lâche et sans cœur ; n’avez-vous point de honte d’être nièce d’une tante si bonne et si courageuse, et d’agir avec tant de faiblesse ? — Obéissez, lui dit sa tante. — J’y consens, répondit Alios ; faites de moi ce que vous voudrez. À ces mots, sa tante lui lia aussitôt les deux mains avec une petite corde fine, parce qu’elles paraient ses fesses de bien des coups ; elle la coucha ensuite sur le lit, où elle fut fouettée de la belle manière. Pendant que le père Théodore la frappait, sa tante la baisait, en lui disant : Courage, ma nièce, ce saint œuvre sera bientôt achevé, et plus vous recevrez de coups, plus vous aurez de mérite. — Enfin, dit le père, voilà qui est bien : la victime a assez répandu de sang pour que le sacrifice soit agréable.