Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/42

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Par un instinct fort naturel, le cœur de ce garçon a voulu faire peau neuve ; respects, timidité, délicatesse exquise, tous les symptômes d’un renouveau moral apparaissaient à la fois.

A-t-elle ri, bons dieux ! Elle l’a bravement déconcerté par cinq ou six plaisanteries. Maintenant, ils sont camarades.

Le futur n’a plus de palpitations en tirant le cordon de sonnette ; il envoie son bouquet, fait sa visite quotidienne et pense que le mariage n’est pas si noir qu’on le disait. On les laisse en tête-à-tête ; ils font des listes, ils alignent des chiffres. Tout compte fait, on aura de quoi paraître ; c’est l’important.

On a trouvé un appartement modeste et, dans la même rue, une écurie avec remise. Vous pensez bien que mademoiselle, qui a roulé carrosse avec sa nourrice, ne se marie pas pour être à pied. On vivra simplement chez soi, ou pour mieux dire, on n’y vivra jamais. Tous les jours de l’hiver, dîner en ville (la liste est faite) ; des bals à discrétion, un abonnement à l’Opéra, un autre aux Italiens, par tiers, avec des amis. L’été venu, on ira se mettre au vert chez la bonne grand’mère, et mener la vie de château. Monsieur a déjà changé son tailleur sur l’ordre exprès de mademoiselle : ses pantalons n’allaient pas bien ; c’est elle qui l’a dit.

Au milieu de ces arrangements, la grand’mère a