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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/181

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trous ; qu’on la chargerait sur un navire, en payant un fret convenable, et qu’une fois rendu à Athènes, sans avaries, cet aimable ballot prendrait le nom de Mme X…. Le bateau était en partance, la caisse était prête ; on y avait ménagé des compartiments pour les provisions de voyage, tant biscuits que confitures. Mais, au moment de s’encaisser, la jeune fille hésita. Sa sœur, bonne pièce, lui prodiguait les encouragements ; mais rien n’y faisait. « Allons, ma sœur, soyez homme, disait-elle : quatre jours sont bientôt passés, et dans quatre jours vous serez à Athènes, si le vent est bon. Vous n’aurez pas vos aises, d’accord ; mais les a-t-on jamais, dans cette vie ? On peut bien se serrer un peu pour gagner un mari : témoin les corsets. »

La sœur aînée se mettait dans la boîte, et sortait au plus vite. Elle poussait des cris de paon chaque fois que le couvercle faisait mine de s’abattre. Enfin elle s’écria qu’elle aimerait mieux rester fille et coiffer sainte Catherine d’Arménie que de voyager dans une boîte.

« Mais songez-y, disait la cadette : voilà une belle caisse de cèdre qui sera perdue.

— Nous y mettrons nos chapeaux, répondait l’aînée.

— Et ce pauvre M. X… qui vous attend, n’avez-vous point pitié de lui ? Pour ma part, je suis tout attristée.

— Hé, petite sœur, dit l’aînée, si ce voyage vous tient tant au cœur, que ne le faites-vous vous-même ?

— J’y songeais, répliqua l’enfant.

— Vous ! vous iriez épouser M. X… ?