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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/182

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— Pourquoi non ?

— Mais les convenances, ma sœur ?

— Mais vous, ma sœur, songez-vous donc aux convenances ? Est-ce bien cela qui vous arrête ? Il me semble que vous ne craignez qu’une chose, c’est de prendre de faux plis. Je suis plus brave que vous.

— À votre aise, dit l’aînée, et bon voyage. »

Les préparatifs étaient faits ; la cadette embrassa sa sœur, entra dans la boîte, fut déposée soigneusement sur le pont, et arriva toute brillante à Athènes, comme une poupée qu’on apporte de Nuremberg.

Qui fut surpris ? Ce fut M. X….

M. X… était un de ces Anglais méthodiques qui se disent : « Je gagne dix mille francs par an ; en 1830, j’aurai deux cent mille francs ; en janvier 1832, je me marierai ; en 1833, j’aurai un garçon ; en 1834, j’aurai une fille ; en 1835, je me retirerai des affaires. » On était à la fin de janvier 1832 (je ne garantis pas les dates), l’habit de noces était commandé, M. X… n’avait pas d’autre femme sous la main ; attendre davantage, c’était déranger tous ses plans ; les deux sœurs se ressemblaient un peu, avec cette différence qu’il aimait une blonde et qu’il épousait une brune : il épousa. Mme X… ne s’est jamais fait enlever depuis son mariage.